Page 98 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Denier de Saint-Pierre et portion congrue
En dehors des revenus du portefeuille de titres géré par l'APSA et
des spéculations immobilières, le Saint-Siège bénéficie, en tant
qu'entrée de capitaux frais, du Denier de Saint-Pierre récolté une
fois par an partout dans le monde.
Témoin d'une tradition séculaire, le Denier fut remis à l'honneur
après 1870 et connaît actuellement une tendance notable à la
baisse: les intérêts conservateurs du Saint Siège et sa participa-
tion dans des opérations économiques peu 'chrétiennes' ont lar-
gement contribué à lui faire perdre de sa crédibilité. Les fidèles se
montrent moins généreux, ce qui pousse le Vatican dans d'autres
opérations encore moins claires, etc. Un inévitable cercle vicieux,
tandis que le Denier continue à être présenté comme l'unique
ressource du pape, laquelle s'élevait, en 1978, à 4 ou 5 millions
de dollars (ces chiffres sont certainement manipulés: nous avons
déjà vu, en parlant du bilan du Vatican, qu'ils ne font que couvrir
dollar par dollar les déficits annoncés et les comptes demeurent
ainsi toujours miraculeusement en équilibre).
Il y a encore la question de la'pars congrua' ou portion congrue,
qui est le véritable prix payé par l'État italien depuis cinquante
ans en échange de la paix religieuse. Héritage des prébendes
moyenâgeuses, elle est ce qui a subsisté de la loi sur les Garan-
ties (1871) refusée par le Saint-Siège: considérant la logique se-
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