Page 99 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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lon laquelle un prêtre a 'charge d'âmes', donc remplit une fonc-

               tion publique, l'État lui consent un subside si ses revenus se si-

               tuent en-dessous du minimum vital.




               En  manipulant  le  découpage  des  provinces  ecclésiastiques,  des

               diocèses et des paroisses, la Conférence épiscopale italienne est

               parvenue à multiplier le nombre des prêtres dans le besoin. Sur

               29.000  ecclésiastiques,  les  ayants-droit  sont  actuellement

               25.000. Le calcul de la portion congrue intègre le rendement des


               'bénéfices, (ils sont au nombre de 30.000, dont 740.000 hectares

               de fermage en Ombrie, Emilie et Toscane - certains religieux en

               tirent de grosses rentes, comme don Lorenzo Pugi prévôt de San

               Pietro Mercantale, bénéficiaire d'une des plus rentables entrepri-

               ses  vinicoles  du  Chianti).  Le  minimum  vital  a  été  fixé  en  1974:


               735.000  Lire  pour  un  curé,  2.960.000  Lires  pour  un  évêque,  et

               3.150.000  Lires  pour  un  titulaire  de  siège  métropolitain.  En  te-

               nant compte de l'indexation, un curé empoche aujourd'hui un peu

               moins de 1.000.000 de Lires, soit l'équivalent du traitement d'un

               employé. L'ensemble de la 'pars congrua' grève le budget italien


               de 310 milliards de Lires. Ces revenus, bien entendu, ignorent les

               gains  non  déclarés  des  prêtres:  offrandes,  baptêmes,  commu-

               nions solennelles, mariages, funérailles, etc.



               Selon le 'nouveau' concordat, l'année 1990 marquera la fin du ré-


               gime de la portion congrue (qui, cette même année, coûtera 470



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