Page 103 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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tionalisation de l'Église) en visant partout à des participations mi-
noritaires pour éviter tant risques que critiques.
Ces opérations sont, comme nous allons le voir, en majeure par-
tie réalisées par l'Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) en
étroite relation avec les paradis fiscaux des Bahamas, du Lich-
tenstein ou du Luxembourg, et l'industrie et la finance catholiques
du monde entier.
La politique économique du Vatican trouve son origine dans les
changements socio-politiques du début de notre siècle: le pape
venait juste de perdre les 1.300 km2 de ses territoires qui divi-
saient la péninsule italienne d'Est en Ouest, empêchant matériel-
lement son unification (laquelle n'était intervenue, pour la pre-
mière fois depuis le Moyen-Age, qu'en l'année 1870). Une perte
qui n'était qu'en partie compensée par les ressources du Denier
de Saint-Pierre, alors que la nouvelle bourgeoisie accédant au
pouvoir se montrait indifférente sinon hostile à l'Église. Le Nord
du pays commençait à s'industrialiser. Une première tentative de
concentration capitaliste avait tourné court: les frères Jacobs 'fer-
vents catholiques proches du parti chrétien belge' et propriétaires
de la Banque vont qu'enregistrer l'état de fait. Le Vatican, afin de
mieux monopoliser l'expansion urbaine, s'assura encore le contrô-
le des services publiques : tramways, eau, gaz, électricité.
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