Page 106 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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fascisme, deviendra la Démocratie Chrétienne pour continuer la
politique vaticane de l'opposition entre Nord et Sud de la péninsu-
le, entre libéraux et catholiques selon le vieil adage 'diviser pour
régner' qui lui permet de demeurer majoritaire au Parlement (on
notera que le 'non expedit' ou interdiction de vote imposée aux
catholiques ne sera levé qu'au début de notre siècle -quand, jus-
tement, le Saint-Siège se sera doté d'une structure politique effi-
cace à travers le Partito Popolare et que plus tard les facilités
économiques consenties par le régime fasciste (premier concor-
dat) le mettront en mesure de financer la future Démocratie-
chrétienne).
La première spéculation immobilière à Rome n'est qu'un feu de
paille : la débâcle survient brutalement en 1887. Les organismes
financiers avaient périlleusement construit un édifice de lettres de
change se garantissant l'une l'autre et les banques étrangères,
alarmées, demandent des comptes. Les faillites se suivent et se
ressemblent (en un an, 229 des 407 chantiers de construction se-
ront abandonnés). Les titres de la Generale Immobiliare s'effon-
drent. Mais qu'importe: par l'entremise d'hommes politiques de
confiance, le Vatican obtient une généreuse intervention de l'État
redresse sa situation, et l'Immobiliare qui l'a échappé belle se re-
trouve au début du siècle nouveau à faire la pluie et le beau
temps dans le milieu de la construction.
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