Page 109 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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'fraudes impies' quand l'État fasciste, en 1929, restituera ce droit
au Vatican) .
Pacelli devait perdre tout crédit - au Vatican comme au-dehors
lors de l'affaire de la Lybie. Il avait favorisé les investissements
de la Banco di Roma dans cette région alors partie de l'empire ot-
toman et où les Italiens, sous la bannière d'une 'pénétration paci-
fique', s'occupaient avant tout de prospection minière. Mais les
profits tirés de ces activités semblaient trop bas à Pacelli qui vou-
lait mettre directement la main sur les richesses du pays. Il finan-
ça donc une campagne de presse destinée à 'provoquer l'événe-
ment' et à raidir le gouvernement italien dans son opposition à
l'empire ottoman. Tant et si bien qu'une guerre fut réellement
déclarée : connue sous le nom 'd'expédition de Lybie', elle dura
une année (jusqu'en octobre 1912) et se voulut une imitation de
la politique coloniale des grandes puissances, une 'nouvelle terre
sainte', et 'la croisade du XXème siècle contre les infidèles'.
L'ivresse ainsi exprimée par l'Osservatore Romano dura peu. Les
belligérants concurrent une semi-débâcle réciproque et les alliés
de l'Italie, qui n'étaient pas encore prêts à entrer dans la premiè-
re guerre mondiale, la forcèrent à verser des réparations aux
Turcs. L'État dût encore prendre en charge la majeure partie des
pertes de la Banco di Roma, donc du Vatican, qui s'était poussé
en première ligne (se permettant, entre autres, de spéculer sur
les fournitures aux armées et, sur le prix des chameaux).
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