Page 110 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
P. 110
La peu glorieuse initiative sonnait le glas de la participation majo-
ritaire du Saint-Siège dans l'organisme financier. Il liquidait ses
actions et Ernesto Pacelli était contraint de se retirer. Ce qui ne
signifie certes pas que le Vatican abandonnait la place financière:
aujourd'hui encore, tous les dirigeants de la Banco di Roma sont
étroitement liés à la Démocratie Chrétienne et servent, à quelque
distance, les intérêts du pape.
Sautons un demi-siècle d'histoire: rien à dire de la période du
fascisme, si ce n'est qu'après une brève période d'anticléricalis-
me, Mussolini prêta à Pie XI, puis à Pie XII, un appui en tous
points rendu. Car fascisme et Église avaient en commun l'éternel
ennemi (la 'subversion rouge'), l'idéologie (ordre et discipline,
hiérarchie et main de fer pour 'moraliser la nation') et la doctrine
sociale de corporatisme). Le premier concordat, résultat de ce
rapprochement, fut étendu à toutes sortes de privilèges de fait
par une interprétation immanquablement favorable au Saint-
Siège - des privilèges durs à mourir, puisque maintenant encore
ils déterminent la capacité du Saint-Siège d'agir à Rome et autre
part (notamment dans le domaine immobilier, cela a été dit)
comme s'il possédait toujours la souveraineté absolue sur le terri-
toire et les sujets.
Durant les années cinquante, l'Italie se relevait lentement de ses
blessures avec l'aide des capitaux étrangers qui commençaient à
108