Page 100 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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milliards de Lires à l'État). A sa place, entreront en fonction trois
cents Instituts diocésains pour le soutien du clergé, dirigés par un
Institut central, et chargés de réunir les anciens 'bénéfices', de
les rentabiliser, et d'en distribuer le fruit. La Conférence épiscopa-
le italienne fixera dès lors le traitement des religieux. Ces modifi-
cations, avant d'être négociées par le concordat, étaient déjà ins-
crites dans le nouveau droit canon (1983): par conséquent, l'État
italien s'est trouvé devant un fait accompli, qu'il ne pouvait qu'ac-
cepter désormais, s'autofinançant d'une autre innovation: l'Église
italienne, sera. un système de déduction fiscale (2.000.000 de Li-
res par an) semblable à celui en vigueur aux États Unis et en Al-
lemagne fédérale, assorti de l'attribution de 0.8 % de l'impôt sur
les revenus des personnes physiques, permettra à chaque contri-
buable qui en fait la demande d'attribuer une part de ses revenus
à l'Église Tandis que les chapelains, les deux cent mille ensei-
gnants de religion, et le patrimoine culturel demeurent à charge
de l'État.
Le nouveau système rendra l'Église plus libre face à l'État. La
gestion en propre de ses biens de rapports lui conférera une plus
grande facilité de manœuvre et augmentera la dépendance du
prêtre à la hiérarchie (qui, décidant de ses revenus, contrôlera sa
position), tout en rendant leur lustre aux rapports de vassalité:
une autre 'restauration' qui vaut bien quelques éventuels sacrifi-
ces financiers en cette époque de fronde post-conciliaire.
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