Page 89 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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can à l'agence APSA pour le ridicule montant des frais de notaire,

               mais sans pour autant que l'immeuble historique perde ses privi-

               lèges d'extraterritorialité. En conséquence, l'agence de presse 'of-

               ficieuse' du gouvernement italien opère sur un territoire du Vati-


               can. Peut-on rêver mieux comme éventuel moyen de pression oc-

               culte ?...



               En 1977, l'hebdomadaire milanais «Europeo» publiait une enquê-

               te sur les exactions immobilières du Saint-Siège. Réaction immé-


               diate de l'Osservatore Romano : ces articles relèvent d'un anticlé-

               ricalisme  obtus,  ils  sont  'anticulturels'  (?),  irresponsables,  et  ne

               visent  qu'au  scandale  gratuit.  Une  condamnation  qui,  pourtant,

               ne comporte aucun démenti. Quinze jours plus tard, le directeur

               de la revue, sous pression de l'éditeur doublement lié au Vatican,


               remettait sa démission (à vrai dire, ce directeur n'avait aupara-

               vant pas été tendre avec le monde de la finance catholique et la

               politique attenante).



               L'argument principal  opposé  à l'Europeo  par le  Saint-Siège  était


               que celui-ci n'intervient pas dans l'organisation et la gestion des

               différents ordres religieux qui, par conséquent, disposent de leurs

               biens comme bon leur semble. La chose est peut-être vraie, mais

               c'est  oublier  que  les  administrateurs  de  ces  biens  sont  nommés

               par  les  évêques,  que  les  évêques  sont  contrôlés  par  les  cardi-


               naux,  que  les  cardinaux  sont  nommés  par  le  pape  qui,  d'autre



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