Page 91 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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prématie de son gouvernement, est l'administrateur et l'économe
suprême de tous les biens ecclésiastiques. Il y a donc séparation
entre propriété et administration ; la propriété étant régie par le
droit canon et/ou le droit italien, tandis que l'administrateur
échappe, vu sa position, à la loi. Ce qui laisse à nouveau la porte
ouverte aux abus dont nous venons de parier.
D'autre part, dans cet appendice au concordat, une généreuse
confusion entre 'nature' et 'activité' religieuse est maintenue, qui
a jusqu'à présent permis un certain enrichissement des organis-
mes religieux des gains pouvant être escamotés et aussitôt réin-
vestis dans d'autres activités) : un cinéma peut-il ainsi jouir des
mêmes exonérations fiscales qu'un hôpital? Selon les nouvelles
normes, 'sont considérés comme ayant une fin religieuse ou de
culte les organismes qui font partie de la constitution hiérarchique
de l'Église, les instituts religieux, et les séminaires'. Pour ceux-là,
l'inscription au registre des personnes civiles (de droit italien) est
automatique. Tandis que le Vatican a la faculté de demander des
dispenses pour d'autres organismes 'aux activités connexes à des
finalités de caractère caritatif : la définition est vague, elle rend
possible un élargissement du statut privilégié à toutes les Œuvres
Pies dont le but lucratif est souvent marqué. Tout dépendra, ici,
de la vigilance dont feront preuve les fonctionnaires et les politi-
ciens chargés de faire respecter les normes.
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