Page 90 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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part,  se  proclame  constitutionnellement  'administrateur  et  dis-

               pensateur'  de  toutes  les  richesses  ecclésiastiques.  C'est  oublier

               aussi que les ordres, pour réaliser leurs opérations immobilières,

               doivent se munir d'une autorisation délivrée par la curie.




               Le  patrimoine  de  l'Église  apparaît  donc  comme  fractionné  et  in-

               contrôlable  par  l'Église  elle-même  mais  pratiquement,  puisqu'il

               dépend de la hiérarchie ecclésiastique, il est réuni de manière in-

               visible et efficace.




               Et  demeure  une  interrogation:  pourquoi  le  Vatican,  tellement

               spécialisé dans le "silence pieux", aurait-il daigné intervenir lors

               de  l'enquête  de  l'Europeo  si  celle-ci  n'était  vraiment  qu'un  tissu

               de mensonges ? Il est vrai que nous nous trouvions alors en plei-


               ne époque de révision du concordat, et que le Saint Siège avait

               tout intérêt à apparaître au public comme plus que jamais néces-

               siteux. Comme il a été dit, en appendice au "nouveau" concordat

               ont été élaborées, plus ou moins dans les délais prévus, des nor-

               mes précises en ce qui concerne le régime des biens de l'Église,


               le statut de son patrimoine culturel, et le traitement du clergé.



               Le  canon  1256  du  droit  de  l'Église  établit  que  'la  propriété  des

               biens, sous la suprême autorité du Pontife Romain, appartient à

               la personne juridique (paroisse, diocèse) qui les a légalement ac-


               quis'. Et le canon 1276 : "Le Pontife Romain, en vertu de la su-



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