Page 85 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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au Saint-Siège (toujours, s'entend, sous les dénominations les
plus hétéroclites) de se lancer sans contrôle extérieur dans des
opérations de vente et achat de 'biens pour catéchumènes et no-
vices' avec des banques et sociétés financières toutes plus ou
moins liées au Vatican. Et ce sur la foi d'expertises qui lui sont,
comme par hasard, toujours favorables.
Sans oublier le système des dévolutions, par lequel sont restitués
au Saint-Siège, à terme déterminé, des biens affectés à des
congrégations. Et les legs exécutés 'en échange du paradis', qui
doivent pourtant être concordés de fois en fois avec le gouverne-
ment italien (ce qui donne une dimension de l'importance, pour le
Vatican, de la collusion avec les politiciens).
Un exemple: en 1981, meurt la dame Ines Villa Penna propriétai-
re de terrains en Calabre et d'immeubles dans le centre historique
de Rome. Elle laisse l'ensemble à la Compagnie de Jésus, mis à
part quelques appartements destinés à ses plus proches collabo-
rateurs. Les Jésuites mettent immédiatement en vente fraction-
née les immeubles de Rome, passant outre le testament de la
vieille dame qui prévoyait la 'protection de ses chers locataires'.
La pratique est inhabituelle: le droit canon, seul compétent en ce
genre d'opérations (à l'exclusion du droit italien, même si l'opéra-
tion se déroule sur le territoire de l'Italie) prévoit que les ordres,
pour vendre un bien immobilier, doivent avancer une raison de
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