Page 29 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
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cette façon face à un apostat dangereux, que pouvons-nous nous
attendre des simples croyants ?
Origène enseignait une doctrine mystique qui se rapprochait de celle
des Gnostiques; il croyait à la préexistence des âmes dans une région
supérieure, d'où elles étaient venues animer les corps terrestres; elles
pouvaient, pendant la vie, se purifier et s'élever à la félicité suprême
par la communication intime avec Dieu. II soutenait encore, tout
comme les Ébionites, que Jésus-Christ n'est fils de Dieu que par
adoption, que l'âme de l'homme a péché même avant d'être unie au
corps, que les peines de l'enfer ne sont pas éternelles, qu'il y a deux
Dieux, que Christ paya à Satan la dette pour nos péchés, et que Satan
lui-même sera sauvé à la fin des temps. C'est surtout dans le livre des
Principes, traduit en latin par Rufin, que se trouvent ces idées, qui ont
été condamnées en 325 par le premier concile de Nicée.
Selon Origène, Dieu est transcendant et infini. Il engendre
éternellement le Fils, son image. À travers le Logos, il crée une
multitude d’esprits purs qui, à l’exception de Jésus, s’éloignent de Lui
et deviennent alors des âmes. Il leur donne des corps concrets en
rapport avec la gravité de leurs fautes: corps d’anges, d’hommes ou de
démons. Ces âmes, grâce à leur libre décision, peuvent se rapprocher
de Dieu ou s’en éloigner. Le salut équivaut au retour à la perfection
originelle, à ce moment-là les âmes auront des «corps de résurrection».
Le véritable idéal est cette connaissance complète, que les philosophes
n’ont qu’entrevue, mais que le chrétien peut acquérir complètement
s’il se détache de la matière.
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