Page 25 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
P. 25
aucune évidence que ce texte mythique existait avant l'Hexaple
d'Origène, ni aucun manuscrit qui se nomme la Septante avant le 9e
siècle. Il est très bien reconnu aujourd'hui, par le Dr. R.H. Charles
(The Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old Testament), que la
célèbre «lettre d'Aristéas», à laquelle se réfèrent les apostats pour
attribuer l'origine de la Septante à une date antérieure à l'Hexaple,
n'est qu'une forgerie. Il est tout probable qu'elle fut forgée par Origène
lui-même et interpolée dans les œuvres de Philo et de Joséphus.
- La sixième colonne fut la version grecque de Théodote (140-190).
Celui-ci avait renié Christ durant les persécutions, et prétendait
n'avoir pas renié Dieu. Tout comme Clément d'Alexandrie, il fut un
disciple de Tatien qui avait composé une «Harmonie des Évangiles» qui
tordait le sens de la Parole de Dieu, nommé la Diatessaron. Il devint
un Marcionite puis finalement un Ébionites. Dans sa traduction, il
altéra le texte en ajoutant et retranchant des mots et des passages,
afin de le rendre plus conforme aux principes tordus des Ébionites.
Concernant la Pentateuque Samaritaine utilisée par Origène, les
experts ont longtemps pensé que les divergences entre la Septante et
le Texte Massorétique était du à des erreurs de traductions. Les
manuscrits de Qumran découverts au XXe siècle ont montré qu'il ne
s'agissait pas d'erreurs de traductions, mais en les comparant avec les
papyrus grecs ils réalisèrent qu'il s'agissait de plusieurs autres textes
hébraïque de la Bible, en usage simultanément, même aussi tard que
le Ier siècle. Le texte grec des papyrus est basé sur un texte différent
que le texte retenu par les Massorètes. Il s'agissait en effet de sections
de textes variés de convenances samaritaine, rejetés à cause de leurs
23