Page 12 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
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hébreu (90-95 %). D'après le Pr. Emmanuel Tov (Textual Criticism of
the Hebrew Bible, Fortress Press, 1992,), environ 47 % des textes de
Qumrân sont qualifiés de (antérieur) proto-massorétiques, 2,5 % sont
de type proto-samaritain et seulement 3,5 % sont de type septantique.
Le restant est constitué soit d'écrits originaux ou erronés.
Des similitudes d'interprétation sont également relevées entre certains
écrits de la secte des Esséniens et la LXX. L'attention est maintenant
attirée sur l'ensemble des écrits juifs post-bibliques, commodément
regroupés sous le nom d'écrits intertestamentaires. La LXX n'est plus
un document isolé. Elle se situe dans l'ensemble des textes juifs
produits juste avant l'ère chrétienne.
On peut remarquer que le grec utilisé dans la Septante renferme de
nombreuses tournures sémitiques et présente le phénomène de
l'attraction.
Ce n'est qu'au IIe siècle de l'ère chrétienne, après l'extermination
des communautés juives d'Égypte et de Cyrénaïque par Hadrien, que
la Bible en grec est devenue exclusivement celle des chrétiens.
Auparavant, cette traduction répondait aux besoins du peuple juif en
diaspora autour du bassin méditerranéen, dont une communauté
particulièrement hellénisée et intellectuelle, celle d'Alexandrie.
Il serait bien plus significatif de se poser des questions sur le passage
d'une langue ancienne à une langue moderne, qui conduit à l'abandon
d'une partie du champ sémantique ou à la recréation d'un autre
champ sémantique. Les problèmes de traduction posés par le passage
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