Page 9 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
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Selon la lettre d'Aristée (IIe siècle av. J.-C.), la Septante serait due à
l'initiative du fondateur de la Bibliothèque d'Alexandrie, Démétrios de
Phalère, ancien oligarque d'Athènes. Vers 270 av. J-C., celui-ci aurait
en effet suggéré à Ptolémée II (au pharaon selon Aristée) d'ordonner
la traduction en grec de tous les livres israélites, textes sacrés et
narrations profanes. Le Lagide, souverain hellénistique le plus cultivé
de son temps, apparaît également soucieux de connaître les règles des
divers peuples qui lui sont assujettis dans le cadre d'une
réorganisation de son royaume.
Les savants juifs au nombre de 72 (six de chacune des douze tribus
d'Israël) sont chargés de ce travail qui, en leur honneur, porte le nom
de Version des Septante. La tradition prétend que le souverain
sacrificateur de Jérusalem, Éléazar, n'accède à la demande de
Ptolémée II qu'à une condition: l'affranchissement des Juifs de Judée,
que Ptolémée Ier a fait prisonniers et réduits à l'esclavage en Égypte.
Une tradition postérieure veut que ces 72 érudits aient tous traduit
séparément l'intégralité du texte, et qu'au moment de comparer leurs
travaux, on se serait aperçu avec émerveillement que les 72
traductions étaient toutes identiques. Dans son récit Flavius Josèphe
arrondit le nombre de traducteurs à 70, d'où le nom retenu par la
postérité.
On pense que la traduction de la Septante a été précédée de
Targoumim (Targoum au singulier) grecs. Les Targoumim sont la
traduction souvent paraphrastique du Tanakh dans la langue
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