Page 29 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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Que personne donc ne voie en moi un diseur de fables Et ne mêle

               mon nom ou mon crédit

               À ses moqueries. J'ose dire que ce que j'expose ici Est - je le sais

               pertinemment - véritable.


               J'ai assisté à l'arrivée des armées du Prince,
               J'ai  vu  ses  troupes,  ses  milliers,  assiéger  la  Ville;  J'ai  vu  les  capi-


               taines, j'ai entendu les trompettes sonner,

               J'ai vu l'armée couvrir tout le terrain,

               Je l'ai vue se préparer au combat

               Et  je  m'en  souviendrai jusqu'à  mon  dernier  jour.  J'ai vu les  ban-

               nières flotter au vent

               Tandis que dans l'enceinte de la Ville on décidait Sa ruine, et de

               supprimer sa raison d'être sans délai. J'ai vu autour de la Cité les

               forts s'élever,

               J'ai  vu  comment  les frondes y  furent  placées,  J'entendis le  siffle-

               ment des pierres qui passaient à mes côtés,

               [Souvenir plus durable que celui de la crainte] Je les vis tomber, je


               vis leurs ravages

               Et la mort couvrir de son ombre

               La Cité de l'Âme. Et je l'entendis s'écrier:

               « Malheur à moi ! Je vais mourir »

               Je vis les béliers à l'oeuvre

               Pour forcer la porte de l'Oreille à s'ouvrir.

               Et je craignais que non seulement cette Porte, mais toute la Ville

               S'écroulât sous leurs coups.

               J'ai vu les combats, j'ai entendu le cri de guerre des Chefs
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