Page 39 - LES DEUX BABYLONES
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          Il est frappant de voir que dans ce passage d'Aristophane déjà indiqué, où il est parlé d'oiseaux ou d'êtres ailés
          qui sont créés avant les dieux, on nous apprend que celui dont les dieux et les puissants tiraient leur origine
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          n'était autre que l'enfant ailé Cupidon . Cupidon, fils de Vénus, occupait, comme on le verra plus loin dans
          la mythologie mystique, la même place que Ninus ou Nin le fils, par rapport à Rhéa, la mère des dieux.
          Comme Nemrod était incontestablement le premier des puissants après le déluge, ce passage d'Aristophane
          d'après lequel l'enfant-dieu Cupidon qui lui-même était ailé, créait tous les oiseaux ou les ailés, tout en ayant
          la  même place que Nin ou Ninus, le fils, ce passage montre qu'à cet égard aussi Nemrod et Ninus sont
          identiques. C'est là, évidemment, la pensée du poète; c'est aussi à un point de vue historique, la conclusion
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          de l'historien Apollodore; il déclare en effet que Ninus, c'est Nemrod . De plus, pour confirmer cette identité,
          nous voyons dans l'une des plus célèbres sculptures de l'ancienne Babylone, Ninus et sa femme Sémiramis
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          dans toute l'ardeur de la chasse ; Sémiramis porte un carquois, c'est la digne compagne du "puissant chasseur
          devant l'Éternel".




























































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                              Il dit qu'Éros ou Cupidon produisait oiseaux et dieux en mêlant toutes choses: allusion au sens de Bel,
                              celui qui mêle et qui confond, nom du père de Nemrod. Le fils étant identifié au père, ce nom fut donc
                              donné au fils comme un héritage.
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                              APOLLODORE, fragm. 68, dans MÜLLER, vol. I, p. 440.
                       76     DIODORE, liv. II, p. 69.
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