Page 216 - LES DEUX BABYLONES
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celui qui a usurpé avec impiété ses prérogatives. Si les serviteurs de l'Antéchrist sont fidèles à leur
maître, s'ils travaillent sans se lasser à l'avancement de sa cause, dira-t-on que les serviteurs de Christ
sont moins fidèles à leur Maître? Si personne ne se réveille, certainement ce n'est pas en vain qu'on fera
appel aux coeurs généreux des jeunes ministres de Christ, qui entrent au service du Maître avec la
bonté de la jeunesse et l'amour de leurs noces, alors que nous leur parlons au nom de celui qui aime
leur âme! Certainement, dans la grande crise de l'église et du monde, ils viendront "aider le Seigneur,
oui, aider le Seigneur contre le puissant"! Ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour fortifier les
mains et encourager le coeur de ceux qui cherchent à arrêter le flot de l'apostasie, et à résister aux
efforts de ceux qui travaillent avec tant de zèle, et sous la protection orgueilleuse "des puissances
actuelles", luttant pour ramener de nouveau ce pays sous le pouvoir de l'Homme de péché. Pour prendre
une telle détermination, pour la poursuivre avec force et persévérance, il est indispensable que les
chrétiens, en face d'une tiédeur qui se répand partout, déploient la fermeté de l'acier. Mais s'ils le font
avec bonne grâce, ce ne sera pas sans avoir à la fin une riche récompense; et ils ont la promesse ferme
et fidèle que "comme est leur jour, ainsi sera leur force".
Tous ceux qui veulent remplir leur mission comme de bons soldats de Jésus-Christ ont les
encouragements les plus riches et les plus puissants. Avec le sang de Christ sur la conscience, avec
l'Esprit de Christ qui réchauffe le coeur et qui y fait son oeuvre, avec le nom de notre Père sur le front,
notre vie aussi bien que nos lèvres rendant un témoignage incessant, nous serons préparés pour tous
les événements. Mais pour des temps extraordinaires il ne faut pas des grâces ordinaires. Si nous avons
devant nous de pareilles perspectives, comme j'ai cherché à le montrer, nous devons vivre, sentir et agir
comme si nous entendions chaque jour résonner à nos oreilles les paroles du grand Capitaine de notre
salut: "Celui qui vaincra, je le ferai asseoir sur mon trône, comme moi-même j'ai vaincu et je me suis
assis sur le trône avec mon Père. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie!"
Enfin, j'en appelle au lecteur de ce livre et je lui demande si ce livre ne contient pas une preuve de la divinité
des Écritures aussi bien qu'un exposé des impostures de Rome. Certainement, si dans les pages qui précèdent
il y a une chose qu'on puisse prouver mieux qu'une autre, c'est que la Bible n'est pas une fable habilement
composée, mais que "les saints hommes de Dieu ont parlé et écrit comme guidés par le Saint-Esprit".
Comment expliquer l'unité merveilleuse de tous les systèmes idolâtres du monde, sinon par ceci: c'est que les
faits rapportés dans les anciens chapitres de la Genèse étaient des événements véritables concernant toute
l'humanité, et que toutes les races humaines en ont conservé dans leurs différents systèmes des souvenirs
distincts et incontestables, bien que ceux qui les ont ainsi conservés aient depuis longtemps perdu la vraie clef
de leur signification? Qui donc sinon l'Omniscience aurait pu prévoir qu'un système comme celui de la
papauté serait jamais entré dans l'Église chrétienne, pour y agir et s'y développer comme il l'a fait? Comment
serait-il jamais venu à l'esprit de Jean, l'exilé solitaire de Patmos, d'imaginer qu'un des disciples de ce Sauveur
qu'il aimait, et qui disait "mon royaume n'est pas de ce monde", réunirait en un système toute l'idolâtrie, la
superstition et l'immoralité de 1a Babylone de Belshazzar, l'introduirait dans le sein de l'Église, et par ce
moyen s'établirait sur le trône des Césars, et là, en qualité de prêtre de la reine du ciel et de dieu sur la terre,
gouvernerait pendant 1 200 ans les nations avec un sceptre de fer? Les prévisions humaines n'auraient jamais
pu aller si loin; mais l'exilé de Patmos a pu le faire. Sa plume doit donc avoir été guidée par celui "qui voit
la fin depuis le commencement et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient". Et si la
sagesse de Dieu éclate maintenant d'une manière si resplendissante dans cette expression divine: "la Grande
Babylone" où a été condensée une telle richesse de signification, cela ne devrait-il pas nous amener à respecter
d'autant plus et à adorer la même sagesse qui est en réalité imprimée à chaque page de la Parole inspirée? Cela
ne devrait-il pas nous conduire à dire comme le Psalmiste: "C'est pourquoi, j'estime que tous tes
commandements concernant toutes choses sont justes?" Les commandements de Dieu peuvent parfois sembler
durs à notre nature corrompue et perverse! Ils peuvent exiger de nous des sacrifices pénibles, nous dire de
renoncer à ce qui plaît à la chair et au sang. Mais que nous connaissions ou non la raison de ces
commandements, si nous savons seulement qu'ils viennent du "seul Dieu sage, notre Sauveur", nous pouvons