Page 215 - LES DEUX BABYLONES
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                un système dont il faut simplement rire et se railler; mais l'esprit de Dieu le caractérise sans cesse d'une
                manière bien différente. Chaque déclaration de l'Écriture montre qu'il a été décrit avec vérité quand il
                a été décrit comme étant le chef-d'oeuvre de Satan, comme la perfection de sa politique pour tromper
                et  séduire le monde. Ce n'est pas la ruse des hommes d'État, la sagesse des philosophes, ou les
                ressources  de la science humaine, qui pourraient lutter contre les fourberies et les subtilités de  la
                papauté. Satan, qui en est l'inspirateur, a triomphé bien des fois de ces résistances. Les nations mêmes
                où  le culte de la reine du ciel a fleuri dans tous les âges avec toutes ses abominations,  ont été
                précisément les plus civilisées, les plus policées, les plus distinguées pour les arts et pour les sciences;
                Babylone, où il prit naissance, était le berceau de l'astronomie, l'Égypte, qui le nourrit dans son sein,
                était la mère de tous les arts; les cités grecques de l'Asie Mineure, où il trouva un refuge lorsqu'il fut
                chassé de Chaldée, étaient renommées pour leurs poètes et leurs philosophes, parmi lesquels il faut
                surtout citer Homère; et les nations du continent européen, où la littérature a été longtemps cultivée,
                sont maintenant prosternées à ses pieds. La force physique, sans doute, est aujourd'hui employée en sa
                faveur,  mais la question se pose: comment se fait-il que ce système plus que tous les autres ait
                tellement de prestige qu'il puisse obtenir la force physique pour faire exécuter ses ordres? Il n'y a qu'une
                réponse: c'est que Satan, le dieu de ce monde, déploie en sa faveur son plus grand pouvoir La force
                physique n'a pas toujours été du côté du culte Chaldéen de la reine du ciel: les pouvoirs se sont plus
                d'une fois armés contre lui; mais jusqu'ici il a surmonté tous les obstacles, il a triomphé de toutes les
                difficultés  Cyrus et Xerxès, et bien des rois  Mèdes-Perses, ont chassé ses prêtres de Babylone, et
                travaillé à l'arracher de leur empire; mais il a trouvé une retraite assurée à Pergame, et le siège de Satan
                fut élevé dans cette ville. La gloire de Pergame et des cités de l'Asie Mineure s'est évanouie; mais le
                culte de la reine du ciel n'a point disparu. Il a pris un grand essor, et s'est assis sur le trône même de la
                Rome impériale. Ce trône fut renversé. Les Goths Ariens vinrent, enflammés de colère, diriger leurs
                coups contre les adorateurs de la Reine-Vierge: mais ce culte survécut encore à tous les efforts qui
                voulaient le détruire, et les Goths Ariens eux-mêmes se prosternèrent bientôt aux pieds de la déesse
                Babylonienne glorieusement assise sur les sept collines de Rome. Dans des temps plus modernes, les
                pouvoirs  temporels de tous les royaumes de l'Europe ont chassé de leur territoire les Jésuites,
                principaux promoteurs de ce culte idolâtre. La France, l'Espagne, le Portugal, Naples, Rome elle-même
                ont toutes adopté les mêmes mesures, et cependant que voyons-nous aujourd'hui? Le même jésuitisme
                et  le culte de la Vierge exaltés presque au-dessus de tous les trônes du continent. Quand nous
                parcourons l'histoire des 4000 dernières années, quel sens n'ont pas les paroles inspirées: "La venue de
                l'homme de péché se fait avec l'énergie, avec le pouvoir puissant de Satan." Maintenant est-ce là le
                système qui, année par année, a ainsi crû en force dans notre pays? Et peut-on imaginer un moment que
                es protestants tièdes, temporisateurs, irrésolus, puissent opposer de la résistance à un pareil système?
                Non, le moment est venu où il faut répéter dans tout le camp de l'Éternel la proclamation de Gédéon:
                "Que celui qui est timide et qui a peur s'en retourne et s'éloigne de la montagne de Galaad." Il est écrit
                des anciens martyrs: "Ils ont vaincu par le sang de l'agneau et par la parole de leur témoignage, et ils
                n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort." Le même esprit de renoncement et de résolution est
                aujourd'hui aussi nécessaire qu'autrefois. N'y ena-t-il pas qui soient prêts à résister, et dans ce même
                esprit, à se ceindre pour le grand combat qui se prépare avant que Satan ne soit enchaîné et jeté dans
                sa prison? Croira-t-on qu'un pareil événement aura lieu sans un effrayant combat? que le dieu de ce
                monde consentira paisiblement à abdiquer le pouvoir qu'il a possédé pendant des milliers d'années, sans
                être  enflammé de colère et déployer toute son énergie et son adresse pour pré-venir une pareille
                catastrophe? Qui donc prendra parti pour le Seigneur?


                S'il  en est qui pendant  ces dernières années ont été réveillés, ranimés, remués, non par un simple
                entraînement  humain, mais par la grâce toute-puissante de l'Esprit de  Dieu, quel est le dessein
                miséricordieux de ce réveil? Est-ce seulement de les délivrer eux-mêmes de la colère à venir? Non;
                c'est afin que, zélés pour la gloire de notre Seigneur, ils puissent agir comme de véritables témoins
                lutter courageusement pour la foi qui a été accordée aux saints, et maintenir l'honneur du Christ contre
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