Page 213 - LES DEUX BABYLONES
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Le Dieu de la Providence a démontré dans l'Inde qu'il est aussi le Dieu de la Révélation . Il a prouvé
à un monde frappé de terreur, par des événements qui faisaient tinter les oreilles, que toutes les paroles
de colère écrites il y a trois mille ans contre l'idolâtrie sont encore aujourd'hui en vigueur autant qu'à
l'époque où il désolait le pays de l'alliance à cause de ses idoles, et où il vendait son peuple à ses
ennemis. Si les hommes commencent à voir qu'il est dangereux pour ceux qui professent le
christianisme de soutenir dans l'Inde l'idolâtrie païenne, il faut qu'ils soient aveugles s'ils ne voient pas
en même temps qu'il est tout aussi dangereux de soutenir l'idolâtrie païenne de Rome, En quoi le
paganisme de Rome diffère-t-il de celui de l'Hindou? Seulement en ceci, c'est que le paganisme romain
est le plus complet, le plus dangereux!
Je crains, après tout ce que j'ai dit, que plusieurs chrétiens ne se révoltent à la comparaison que je viens
de faire entre la papauté et le paganisme déclaré. Qu'on me permette donc de confirmer mon opinion
par les témoignages de deux écrivains distingués, bien qualifiés pour trancher la question. Ils
montreront au moins que je ne suis pas seul de mon avis. Ces écrivains sont Sir George Sinclair
d'Ulbster, et le Dr. Bonar de Kelso. Peu d'hommes ont étudié le système de Rome plus complètement
que Sir George, et dans ses "Lettres aux protestants d'Écosse", il a mis en oeuvre toute la fécondité de
son style, et les ressources de son esprit hautement cultivé pour travailler à élucider son sujet. Or, voici
son témoignage: le romanisme est un système perfectionné de paganisme christianisé, et il diffère
entièrement de son prototype en ce qu'il est plus perfide, plus cruel, plus dangereux, plus intolérant.
L'opinion du Dr. Bonar est absolument la même, et il l'expose en ayant particulièrement en vue le
massacre de Cawnpore: "Nous faisons pour la papauté chez nous, dit-il, ce que nous avons fait au loin
pour les idolâtres, et à la fin les résultats seront les mêmes; que dis-je? Ils seront pires; car la cruauté
papale, la soif du sang des innocents, ont été les plus sauvages et les plus impitoyables que la terre ait
pu voir. Cawnpore, Delhi et Bareilly, ne sont que de la poussière, comparées aux brutalités diaboliques
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accomplies par l'inquisition, et par les armées du fanatisme papal ." Ce sont là des paroles de vérité et
de modération, auxquelles un homme au courant de l'histoire de l'Europe moderne ne peut contredire.
Les mépriser dans un temps comme le nôtre serait un grand danger. Ce serait une funeste erreur. Qu'on
ne méprise pas ce fait énorme, que tandis que l'histoire apocalyptique se précipite vers la
consommation de toutes choses, dans cette lumière divine, tous les autres paganismes du monde sont
en un sens jetés dans l'ombre par le paganisme de la Rome papale.
C'est contre la Babylone assise sur sept collines que les Saints sont mis en garde; c'est à cause du culte
de la bête et de son image que les coupes, et de la colère du Dieuqui vit et demeure éternellement, sont
destinées à être versées sur les nations. Or, si la voix de Dieu s'est fait entendre récemment dans les
calamités de l'Inde, le protestantisme de la Grande-Bretagne se lèvera pour balayer, une fois pour
toutes, tout le support national de l'idolâtrie de l'Hindoustani et de l'idolâtrie Romaine encore plus
funeste. Alors, il y aurait vraiment pour nous accroissement de tranquillité, alors on pourrait espérer
que la Grande-Bretagne serait élevée, et que son pouvoir serait établi sur une base ferme et solide. Mais
si nous n'entendons pas la voix, si nous ne recevons pas la correction, si nous refusons de nous
convertir, "si nous persistons à maintenir, aux frais de la nation, cette image de jalousie provoquant à
la jalousie", alors après les coups répétés et redoublés dont la justice de Dieu nous a frappés, nous
avons toute raison de craindre que les calamités tombées si cruellement sur nos compatriotes de l'Inde,
ne tombent encore plus cruellement sur nous, dans les limites de notre patrie; car ce fut le jour où
l'image de jalousie fut élevée à Jérusalem par les anciens de Juda que le Seigneur dit: "C'est pourquoi
je me mettrai en colère, mon oeil n'épargnera point, et je n'aurai point de pitié; et quand ils crieraient
à mes oreilles avec de grands cris, je ne les écouterai pas!" Celui qui a envoyé les Sepoys, dont nous
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Allusion aux désastreux revers des Anglais dans l'Inde en 1857. (NdT).
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Le Messager anglais, décembre 1857.