Page 423 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
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pleurer son père et sa mère, Deutéronome 21:10-13. Si son jeune maître venait à se marier, elle ne devait
rien perdre de ses avantages, en aliments, vêtements et cohabitation; si même elle cessait de plaire, et que
son maître n'eût plus d'égards pour elle, elle devenait libre aussitôt, et sortait sans rançon. Les femmes
esclaves ne pouvaient jamais être renvoyées étant enceintes,
— Voir: Concubines.
Les Hébreux pouvaient devenir esclaves de diverses manières:
1. en cas d'extrême misère, ils pouvaient aliéner leur liberté, Lévitique 25:39;
2. les enfants pouvaient être vendus par leurs parents, Exode 21:7;
3. les débiteurs insolvables étaient vendus à leurs créanciers, 2 Rois 4:1; Ésaïe 50:1; Néhémie 5:5;
Matthieu 18:25;
4. les voleurs, en cas de non restitution, devenaient la propriété de celui qu'ils avaient volé, Exode
22:3;
5. quelquefois ils devenaient prisonniers à la suite de guerres intérieures;
6. ou bien ils étaient volés et vendus comme le fut Joseph;
7. enfin, rachetés d'un païen par un Hébreu, ils pouvaient être revendus par celui-ci à un autre
Hébreu.
Dans tous les cas, la loi leur accordait une telle protection, qu'après six ans de service au plus, ils
recouvraient leur liberté dans l'année sabbatique, et ils ne devaient point être renvoyés à vide,
Deutéronome 15:13-14. Mais si l'esclave, incapable de profiter de sa liberté, ou satisfait de son maître,
refusait son affranchissement, son maître le conduisait devant les juges, et lui perçait l'oreille avec une
alêne, Exode 21:6; Deutéronome 15:17; dès lors son affranchissement définitif ne pouvait plus avoir lieu
qu'en l'année du jubilé, Lévitique 25:41; Jérémie 34:8. Le droit d'affranchissement n'emportait pas pour
l'esclave le droit d'emmener avec lui sa femme, s'il l'avait épousée parmi les esclaves de son maître, ni les
enfants qu'il pouvait en avoir eus. Pendant toute la durée de la servitude les esclaves avaient droit,
comme leurs maîtres, au repos du septième jour. Exode 20:10.
L'esclave pouvait être puni et même battu pour négligence ou désobéissance; mais des limites étaient
posées pour le protéger contre la brutalité d'un maître violent ou barbare. Si l'esclave périssait sous les
coups, ou qu'il mourût dans la journée, le maître était puni comme meurtrier (on ne sait de quelle peine,
et si c'était la mort); si l'esclave était estropié, qu'il perdît un de ses membres, ne fût-ce qu'une dent, il
obtenait la liberté, qui était une peine pour son maître, une compensation pour lui. Mais s'il ne mourait
que quelques jours après les mauvais traitements de son maître, la loi ne sévissait plus, et le maître était
regardé comme suffisamment puni par la perte même de son esclave, Exode 21:20-27, qui équivalait, par
la valeur de celui-ci, à une amende de trente sicles d'argent en moyenne, Exode 21:32; cf. Lévitique 27:3;
Matthieu 26:15.
Quelques faits prouveront encore combien la position de l'esclave était douce sous la loi de Moïse:
1. il avait le droit de faire des économies, et jouissait des fruits de la terre en l'année sabbatique,
comme il avait sa place marquée aux festins d'actions de grâce, Exode 20:10; Lévitique 25:6; Deutéronome
12:18; 16:11; il était libre au point de pouvoir lui-même avoir des esclaves, 2 Samuel 9:10;
2. il travaillait avec ses maîtres, il avait même avec eux des rapports de peine et de fatigue qui
devaient disposer ceux-ci à le traiter en ami plutôt qu'en mercenaire, en homme plutôt qu'en objet;
3. il travaillait un sol destiné à produire des objets de première nécessité qui devaient servir à la
consommation, et non point au commerce; or, il est facile de comprendre comment ils devaient être
mieux traités et mieux nourris que s'ils eussent été de simples instruments producteurs, à l'alimentation
desquels le maître eût du pourvoir par des dépenses effectives, par l'achat de rations.
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