Page 17 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost 1849
P. 17

ABED-NÉGO ou Habed-Négo,
________________________________________
(606 avant J.-C.) ou Habed-Négo, nom chaldéen que l'officier du roi de Babylone donna à Hazaria, l'un
des trois compagnons de Daniel, Daniel 1:7. Ce nom signifie serviteur de Négo, le soleil, ou l'étoile du
matin, ainsi nommée à cause de son éclat (hébreu nagah, briller). Négo (négro): signifie: celui qui est
brûlé, le noir, le brillant, un des noms de Nimrod, fondateur de Babylone. Jeune encore il fut transporté à
Babylone avec Daniel, Hanania et Misaël, et tous les quatre, à la cour du grand roi, préférèrent
l'abstinence et le jeûne aux repas somptueux qu'on leur destinait. Ils vécurent ainsi trois ans, et crûrent en
beauté extérieure et en sagesse; leur science fit leur renommée, et sur la recommandation de Daniel, ses
trois jeunes compagnons furent établis gouverneurs de Babylone, Daniel 2:49. De pareils succès firent des
jaloux, et lorsque Nébucadnetsar eut élevé dans la plaine de Dura la haute statue que tous les grands
seigneurs devaient adorer, Daniel 3, on accusa Sadrac, Mésac, et Abed-Négo de ne s'être point prosternés.
Sur leur refus réitéré de le faire, ils furent jetés dans une fournaise si ardente que leurs bourreaux en
furent consumés; mais eux n'en reçurent aucun mal, selon qu'ils l'avaient annoncé au roi idolâtre: «Voici,
notre Dieu peut nous délivrer, et il nous délivrera de ta main.» Nébucadnetsar, confondu en voyant les
trois condamnés se promener au milieu des flammes avec un quatrième personnage semblable à un fils
de Dieu, les appela hors de la fournaise: pas un de leurs cheveux n'était brûlé, leurs vêtements n'étaient
point changés, et l'odeur du feu n'avait pas même passé sur eux. Une si éclatante délivrance augmenta le
crédit dont ils jouissaient, et confondit leurs ennemis.
Le mot de Nébucadnetsar: «La forme du quatrième est semblable à un fils de Dieu», (la bonne traduction
est: «semblable au Fils de Dieu»), prouve que les nations païennes d'alors, surtout celles qui se trouvaient
en rapport avec les Juifs, n'ignoraient pas les promesses relatives au Messie. Quelle vive représentation
n'avons-nous pas d'ailleurs ici, de ce salut accompli par le Fils de Dieu! Il a pris la forme d'un serviteur, il
a marché dans la fournaise ardente de la colère de Dieu, et il en délivre les membres de son Église, sans
que même une étincelle puisse les atteindre.
— Le commencement du verset Hébreux 11:34 est très probablement une allusion à la conservation
miraculeuse de ces trois jeunes fidèles.
________________________________________
ABEILLES.
________________________________________
Elles ont toujours été et sont encore très nombreuses en Orient. On en élève beaucoup dans des ruches;
les forêts et les campagnes sont remplies d'abeilles sauvages. Le pays de Canaan était particulièrement
riche sous ce rapport, de sorte que la dénomination de pays découlant de miel, serait presque
littéralement exacte; car les abeilles sauvages s'établissent dans les fentes des rochers, sur les buissons, sur
les arbres, dans tous les trous ou ouvertures qui leur conviennent, pour y construire leurs rayons, et la
grande chaleur de ces contrées fait fondre et répand tout à l'entour le miel renfermé dans leurs cellules.
— Voir: Miel.
Juges 14:8, nos traductions parlent d'abeilles établies dans la charogne d'un lion: il faut lire «dans la
carcasse», car les abeilles fuient toute odeur forte, et notamment toute odeur de putréfaction; mais elles se
plaisent à bâtir leurs rayons dans les carcasses desséchées et décharnées des animaux, qui sont pour elles
des ruches commodes et toutes faites.
Il suit de Ésaïe 7:18 et suivant qu'on avait alors déjà des abeilles en ruches; car ce passage contient une
allusion à la coutume de faire sortir les abeilles pour les envoyer dans les champs, et de les rappeler à
l'approche d'un orage ou à la chute du jour, ce qu'on faisait en sifflant. C'est ainsi que l'Éternel menace de
réunir les ennemis de Juda de tous les côtés, quelque éloignés qu'ils puissent être, et d'en composer une
armée formidable, acharnée, irrésistible. Les abeilles, en Orient, surtout les abeilles sauvages, sont
beaucoup plus irascibles que chez nous; leur piqûre est plus brûlante et plus dangereuse, et l'Écriture
sainte tire souvent ses comparaisons des abeilles pour désigner des armées ennemies. Moïse,
Deutéronome 1:44, compare aux abeilles les Amorrhéens, le plus acharné de tous les peuples cananéens
contre les Israélites, qu'il attaquait avec fureur et sans relâche,

                                                              15
   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22