Page 65 - LA SEPTANTE MYTHIQUE
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La circulation du texte majoritaire  a été particulièrement importante

               dans les régions de l'Empire romain où les livres du NT sont arrivés en

               premier  et  où  l'Église  était  florissante:  Éphèse,  Corinthe,  Galatie,

               Philippes,  Colosses  et  d'autres  endroits  qui  allaient  appartenir,  plus

               tard,  à  l'Empire  byzantin.  Le  texte  minoritaire  n'a  jamais  connu  de

               large circulation dans l'Église. Les  manuscrits de ce groupe diffèrent

               non seulement d'avec le texte majoritaire mais aussi entre eux. Entre

               le  Vaticanus  et  le  Sinaïticus,  on  répertorie  pas  moins  de  3000

               différences  rien  que  dans  les  Évangiles.  Ceux  qui  critiquent  le  texte

               majoritaire mettent l'accent sur le fait que peu de ses manuscrits sont

               anciens; à quoi l'on peut rétorquer que c'est exactement ce que l'on est

               en  droit  d'attendre  d'un  texte  constamment  remplacé  à  cause  de

               l'usure  qu'on  en  fait.  On  peut  considérer  que,  si  le  texte  minoritaire

               ancien  a  survécu,  c’est  parce  qu’il  était  peu  employé  et  a  circulé  en

               Égypte où le climat sec a contribué à sa conservation. En outre, des

               papyri  anciens  ont  montré  que  bien  des  leçons  du  texte  majoritaire

               sont  aussi  anciennes  que  celles  des  manuscrits  minoritaires,  et

               souvent  plus.  Un  des  facteurs  qui  contribuent  à  garantir  la
               transmission  fidèle  d’un  texte,  c’est  la  compétence  dans  la  langue


               originale.  Une  traduction  parfaite  étant  impossible,  c'est  le  grec  qui
               doit être consulté. Un manuscrit copié par un scribe ne connaissant

               pas la langue qu'il transcrit est mauvais. En Égypte, l'usage du grec

               était  déclinant,  déjà  au  début  de  l'ère  chrétienne  et,  de  ce  fait,  les

               compétences  des  copistes  dans  cette  langue  déclinaient  aussi.  Le

               Vaticanus  contient  de  nombreuses  omissions  ou  répétitions,  ce  qui

               indique que le copiste était peu soigneux. Le texte minoritaire contient

               des  erreurs  manifestes,  que  l’on  peut  considérer  comme  des  traces



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