Page 237 - LES DEUX BABYLONES
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                dire évidemment le messager, l'interprète. Parkhurst prend ce mot dans ce sens, et le fait venir de Mltz,
                être doux.



                Or, le féminin de Melitz est Melitza, d'où vient Mélissa, une abeille, nom commun de la prêtresse de
                Cybèle; et comme nous pouvons l'inférer, de Cybèle ou Astarté, reine du ciel elle-même; car Porphyre
                après avoir dit que les anciens appelaient Melissas les prêtresses de Jupiter, ajoute qu'elles appelaient
                aussi  la lune Mélissa (De antro Nympharum, p. 18). Nous avons de plus des preuves qui nous
                permettent d'identifier ce titre à un titre de Sémiramis. Melissa ou Melitta (APPOLODORE vol. I, liv.
                II, p. 110), car le nom est donné de ces deux manières, fut la mère de Phoronée, le premier qui ait
                régné, aux jours duquel eut lieu la dispersion de l'humanité, des divisions ayant éclaté dans son sein,
                tandis qu'auparavant tous vivaient en harmonie et parlaient le même langage (HYGINIUS, fab. 143,
                p. 114). Il n'y a aucun autre homme auquel on puisse appliquer ce trait que Nemrod, et comme Nemrod
                fut adoré comme Nin, le fils de sa propre femme, l'identité est exacte. Melitta, donc, mère de Phoronée,
                est la même que Mylitta, nom bien connu de la Vénus de Babylone; et le nom qui est le féminin de
                Melitz, le Médiateur, signifie par conséquent la Médiatrice. Il est aussi un autre nom donné à la mère
                de Phoronée, le premier qui ait régné, c'est Archia (LEMPRIERE, voir aussi SMITH, p. 572). Or,
                Archia veut dire spirituel, de Rkh, esprit en hébreu, qui en égyptien est aussi Rkh (BUNSEN, vol. I,
                p. 516, n

















































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                              L'hébreu Dan, sang, devient en Chaldéen Adun, de même Rkh devient.
                       2      MACROBE, Saturnales liv. I, ch. 21, p. 70. F.
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                              D'après OUVAROFF (sect. 6, p. 102, note), la mère du troisième Bacchus était Aura, et Phaéton, nous
                              dit Orphée, était fils, B,D4:0P,@V ",D@V, de l'air qui s'tend partout (LACTANCE, liv. I, ch. 5, p.
                              10). La liaison qui existe dans le langage sacré entre le vent, l'air et l'esprit, explique assez ces
                              indications, et montre quel en est le vrai sens.
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