Page 236 - LES DEUX BABYLONES
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en prenant la dernière partie du nom composé au masculin, au lieu du féminin Te ri ou Tri (le dernier
étant prononcé Troi ou Tre) qui est le même que Tart.
Or, Astérie était la femme de Persée l'Assyrien (HÉRODOTE, liv. VI, p. 400), et l'inventeur des
mystères (BRYANT, vol. III, p. 267-268). Comme Astérie fut plus tard représentée comme la fille de
Bal, cela implique une situation semblable à celle de Sémiramis. Astrasa, de plus, était la déesse de la
justice, qui est identifiée à la céleste vierge Thémis, le nom de Thémis signifiant la parfaite qui donnait
des oracles (OVIDE, Métam. liv, fab. 7, vol. II, p. 30), et qui ayant vécu sur la terre avant le déluge,
la quitta juste avant cette catastrophe (ibid. note). Thémis et Astrasa sont quelquefois séparées et
quelquefois identifiées; mais elles ont le même caractère comme déesse de la justice (Gradus ad
Pamassum, sub voce Justicia). L'explication de cette opposition est facile à saisir: l'Esprit a été
considéré comme parfois incarné, parfois non. Quand il était incarné, Astrasa nous apparaît alors
comme la fille de Thémis. Quel nom pourrait mieux s'accorder avec le caractère de la déesse de la
justice que Ash-traia, celle qui fait des investigations, et quel nom pourrait-on lui donner qui montrât
d'une manière mieux appropriée, le caractère de ce divin Esprit qui "sonde toutes choses même les
profondeurs de Dieu"? Comme Astrasa ou Thémis était Fatidica Thémis, Thémis la prophétesse, c'était
là aussi un autre trait caractéristique de cet Esprit; car d'où peut venir un véritable oracle, ou
l'inspiration prophétique, sinon de l'Esprit de Dieu qui inspire? Puis enfin qu'est-ce qui peut mieux
s'accorder avec la déclaration divine de la Genèse à propos de l'Esprit que cette parole d'Ovide: "Astrée
fut la dernière des divinités qui demeura sur la terre, et son départ fut le signal de la venue du déluge
destructeur"? L'annonce du déluge est ainsi décrite dans la Parole de Dieu (Genèse VI, 3): "Et le
Seigneur dit: Mon Esprit ne contestera pas toujours avec l'homme! Car il n'est que chair, et ses jours
seront de cent vingt ans." Pendant ces cent vingt ans l'Esprit contesta dans l'homme; quand ils furent
terminés, l'Esprit ne contesta plus, abandonna la terre et laissa le monde à sa destinée. Mais bien que
l'Esprit de Dieu quittât la terre, il n'abandonna pas la famille du juste Noé. Il entra avec le patriarche
dans l'arche, et quand le patriarche sortit de son long emprisonnement, il sortit avec lui. Ainsi les païens
avaient une base historique pour leur mythe de la colombe; il était fondé sur le symbole de l'arche dans
les eaux Babyloniennes, et la déesse Syrienne ou Astarté (la même que Astraea) qui en sortait.
Sémiramis donc, comme Astarté, adorée comme la colombe, était regardée comme une incarnation de
l'Esprit de Dieu.
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