Page 9 - Bible Ostervald 1744
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Avertissement

sur cette nouvelle édition

   Lorsqu’on publia la liturgie des églises de Neuchâ-     expressions et des manières de parler qui ne sont
tel, il y a environ trente ans, on fit connaître dans la    plus en usage et qui pouvaient causer de l’obscurité.
préface qu’on s’était principalement proposé de ré-        Il a aussi ajouté en plusieurs endroits des notes sur
tablir la lecture de l’Écriture Sainte dans le service     le texte et des éclaircissements et outre cela de nou-
public et que pour rendre cette lecture plus utile,        veaux arguments et de nouvelles réflexions sur un
on avait jugé nécessaire de joindre aux chapitres          grand nombre de chapitres où l’on n’en avait point
qu’on lisait dans l’église des arguments qui en in-        mis d’abord à cause qu’on ne les lit pas dans le ser-
diquassent le contenu et des réflexions qui en mon-         vice public, tels que sont ceux qui ne contiennent
trassent l’usage. On ne rapportera pas ici les raisons     que des dénombrements et des généalogies. Il y a
qu’on eut d’en user de la sorte. On dira seulement         cependant quelques chapitres qui n’ont point de ré-
que quand on travailla à ces arguments et à ces ré-        flexions parce qu’il aurait été difficile de dire quelque
flexions, on n’avait aucune pensée que cet ouvrage,         chose de bien précis et de bien certain sur ces
qui n’était destiné que pour l’usage particulier des       chapitres-là qui, de l’aveu de tout le monde, ont des
églises de Neuchâtel, dût jamais voir le jour. Mais        difficultés. On a imité en cela des docteurs célèbres
les copies s’en étant répondues et l’Illustre Société      qui ont pris le parti du silence où le sens ne leur pa-
établie à Londres, pour la Propagation de la doctrine      raissait pas tout à fait clair. Dans un ouvrage de la
chrétienne, les ayant fait traduire et imprimer en an-     nature de celui-ci, qui doit ètre à l’usage de toutes
glais en l’an 1716, on se vit engagé à les publier en      sortes de personnes, on a dû éviter de rien avancer
français, ce qui fut exécuté en l’an 1720.                 qui ne fut certain et incontestable et d’entrer dans un
                                                           détail et dans des discussions qui ne feraient qu’em-
   Quelque temps après, on prit la résolution en Hol-      barrasser les lecteurs.
lande, d’imprimer une Bible où les arguments et les
réflexions fussent joints à chaque chapitre afin que            Ceux qui pourraient ètre surpris qu’il y ait des
ceux qui lisent les livres saints pussent faire cette      chapitres partagés en deux lectures sont priés de
lecture avec plus de commodité. On fit part de ce           considérer qu’on a été obligé d’en user ainsi lorsque
dessein à M. Ostervald, Pasteur de l’église de Neu-        les chapitres étaient fort longs et qu’ils contenaient
châtel et auteur de ces arguments et de ces ré-            beaucoup de matière, cela pour ne pas trop prolon-
flexions et on le pria de faire en sorte que les cha-       ger le service et afin que les réflexions n’étant pas
pitres des livres des Rois et des Chroniques où les        trop chargées, ni trop étendues, le peuple pût plus
mêmes histoires sont rapportées et qui avaient été         aisément les retenir.
mis en harmonie dans l’édition de Neuchâtel fussent
rangés dans leur ordre naturel et eussent chacun              Les éditeurs de cette Bible y ont joint les livres
son argument et ses réflexions à part. Il y consentit       apocryphes, qui n’étaient pas dans l’édition d’Am-
et il donna une nouvelle forme à cet endroit de son        sterdam et ils les ont imprimés tels qu’ils sont dans
ouvrage. Ensuite de quoi on vit paraître la belle édi-     la Bible de Mr. Martin. Mais Mr. Ostervald n’a point
tion de la Bible, qui fut imprimée à Amsterdam en          travaillé sur ces livres-là et les arguments qui s’y
l’an 1724                                                  trouvent ne sont pas de lui.

   Depuis, les exemplaires de cette Bible étant deve-         Mais comme ce serait en vain qu’on fournirait aux
nus rares, on a pensé à la réimprimer à Neuchâtel.         chrétiens des secours pour lire l’Écriture Sainte avec
Ce dessein ayant été communiqué à Mr. Ostervald,           fruit, s’ils ne s’appliquaient pas à cette lecture, ou
il a revu tout son travail et il y a apporté divers chan-  s’ils ne la faisaient pas avec les dispositions néces-
gements. Il a corrigé les fautes qui s’étaient glissées    saires, on a jugé qu’il ne serait pas hors de propos
dans l’édition de Hollande. En conservant la version       de donner quelques instructions sur ce sujet dans
qui est reçue dans nos églises, il y a fait des cor-       un Discours préliminaire.
rections qui paraissaient nécessaires et changé des
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