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L'ESSENCE DU RENONCEMENT DIVIN

DANS L'HONNÊTETÉ DE L'ESPRIT DE CHRIST

 

par Jean leDuc

 

- Nous offrons ce petit document dans le but d'une rectification grandement nécessaire au niveau de la compréhension sur l'amour et de la douceur. -

 

 

 

L'AMOUR SENTIMENTALISTE

 

L'AMOUR FASTIDIEUX DES ÉVANGÉLIQUES

 

LE CENTRE DE LA NOUVELLE VIE

 

L'ESSENCE DU RENONCEMENT

 

LE FESTIN DE L'AGAPÉ

 

DOUCEUR OU HONNÊTETÉ ?

 


 

L'AMOUR SENTIMENTALISTE

Toute la chrétienté, qu'elle soit traditionnelle, évangélique, dissidente ou autre, est en accord avec les Écritures pour dire que «Dieu est amour» ou en Grec «Dieu est AGAPÉ» (1 Jean 4:8). Cela est incontestable. En fait l'amour ou AGAPÉ est l'essence même de l'existence de Dieu, il ne peut être qu'amour. Nul n'objectera, du moins nous l'espérons, si nous disons que le passage principal de la Bible qui dévoile le cœur de l'amour de Dieu est celui de Jean 3:16, tel que nous voyons dans la version Segond: «Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.» Mais que signifie «Dieu a tant aimé le monde» pour celui qui lit ce passage ? Si nous nous trompons nous espérons que vous nous le fassiez remarquer, mais la grande majorité des chrétiens, surtout les Évangéliques, traduisent automatiquement ce passage dans leur esprit comme signifiant que «Dieu a tellement d'affection pour le monde». Pourquoi une telle interprétation ? A cause que pour les Évangéliques l'amour est un sentiment de tendresse, une qualité qui est dépourvue de dureté qui produit une impression douce et qui donne une apparence délicate. Cet amour est une attirance, qui en raison d'une certaine affinité, une personne éprouve pour une autre personne, auquel elle est unie ou qu'elle cherche à s'unir par un lien généralement étroit. En d'autres mots, pour les Évangéliques l'amour est un sentiment. Sommes-nous trompé jusqu'à maintenant ? Nous en doutons fortement ! Pour eux c'est ce genre d'amour que Jésus leur dit d'avoir et de pratiquer et que l'apôtre Paul enseigne dans ses Épîtres. Mais est-ce bien cela l'amour de Dieu qui est enseigné dans les Écritures, particulièrement dans le Nouveau Testament ? Quelle différence entre ce genre d'amour et celui du monde normal en général ? De toutes évidences il n'existe aucune différence, car l'amour que détient une personne non chrétienne est aussi un sentiment, sauf que les Évangéliques disent que c'est Dieu qui les rend capable d'aimer parfaitement et les non chrétiens disent qu'aimer est une chose bien normale pour chaque personne quoique imparfaitement. Toutefois le dénominateur commun est que cet amour est un sentiment pour tous, sentiment qui est parfois blessé et enfoui sous les décombres de la réjection et de la solitude, de conflits et de douleurs, mais qui demeure néanmoins un sentiment, le sentiment le plus noble que nous puissions avoir.

 

L'AMOUR FASTIDIEUX DES ÉVANGÉLIQUES

On ne peut compter le nombre de fois qu'on entend les Évangéliques dirent à une autre personne «Jésus t'aime et moi aussi.» En voici quelques exemples d'entre des centaines de milliers, sinon des millions de millions: «En effet mon ami, mon amie, Jésus Christ t’aime aussi, autant que moi car il est mort à la croix pour tous les hommes et les femmes.»; «Souris Jésus t'aime»; «Jésus t'aime tel que tu es, alors viens à lui»; «Ce ne sont pas les clous qui ont retenu Jésus sur la croix mais son amour pour toi.»; «Je veux que tu saches que tu es aimé - Dieu t’aime. Le savais-tu? C’est important que tu le saches!»; «Il faut que tu comprennes que Dieu t’aime, sans tenir compte de l’état de ta vie présente, ou de ce que tu pourrais avoir fait dans le passé. Dieu t’aime comme Il aime chaque membre de Sa création. Et rien de ce que tu pourrais faire ne changera ce fait ! Il aime tous les hommes, indépendamment de leur origine, de leur couleur de peau ou de la langue qu’ils parlent. Et à cause de cet amour, Dieu a voulu te donner le moyen d’être sauvé, non seulement des tourments de l’enfer, mais aussi de toutes les formes d’esclavage qui peuvent déranger ta vie.»; «Jésus t'aime, crois en Dieu - Tu cherches Dieu ? Trouve-le ici aujourd'hui.»; «Jésus nous aime, nous sommes tous uniques à ces yeux et nous avons tous une place particulière dans son cœur. Ce qui nous incombe est tout simplement de lui rendre cet amour particulier en Lui étant fidèle par notre relation avec Lui.»

 

Mais que veulent-ils que l'entendeur fasse à ces paroles ? qu'il se jette à genoux en criant: «Mais vous avez raison, quelle merveille, je suis aimé, finalement quelqu'un qui m'accepte tel que je suis. J'en suis épaté et je saute de joie. Je n'ai jamais vu rien de semblable, c'est formidable. Je n'ai qu'à décider d'accepter Jésus comme mon Sauveur personnel et je suis libéré d'un énorme fardeau. Vraiment vous êtes des serviteurs de Dieu et je suis reconnaissant que vous m'aimez tellement pour me dire la vérité.» ? Il n'y a rien de plus fastidieux que de telles déclarations, c'est à en dormir debout tellement un tel amour est insipide et ennuyant.

 

Maintenant permettez-moi de vous faire fâcher, de soulever votre indignation, d'enflammer votre colère en vous disant que si vous croyez à tous ces dires sentimentalistes que vous venez de voir, vous êtes vraiment perdu. Il n'est pas vrai que Jésus vous aime. JÉSUS NE VOUS AIME PAS ET DIEU NE VOUS AIME PAS, vous êtes des menteurs et des ignorants. Il n'est pas vrai que Dieu aime tous les hommes et il n'est pas vrai qu'il leur donne le moyen d'être sauvé par cet amour. Mais quel sont ces bruits horribles que j'entend, des grincements de dents, des veines sanguines qui pètent dans votre cerveau, des murmures agressifs, des cris frénétiques, des paroles cruelles, des menaces de tous genres ? Ahhh mais où est votre amour, cet amour de Dieu que vous aimez tellement proclamer sans cesse et avec lequel vous cassez la tête au gens sans relâche ? Maintenant que j'ai votre attention, prenez un grand respire, calmez vos nerfs, et écoutez ce que le Seigneur Jésus-Christ veut vous dire par la plume de son serviteur dans le reste de ce document. Vous y apprendrez peut-être quelque chose que vous avez négligé de voir, car après tout vous êtes tellement occupé à aimer les gens.

 

LE CENTRE DE LA NOUVELLE VIE

Contrairement au concept que l'amour est une émotion ou un sentiment, qu'il soit humain ou divin, l'amour de Dieu dans le sens Grec des mots Agapé et Agapao est une caractéristique du cœur, mais non d'un cœur non régénéré par l'Esprit de Dieu. Il est plutôt le trait distinctif d'un cœur nouveau qui détermine l'attitude d'un chrétien, ses allures, son comportement, ses démarches, ses pensées, ses décisions, ses habitudes, ses humeurs. Il s'agit ici d'un amour qui transforme le croyant, non dans une perfection instantanée, mais graduellement dans un développement progressif qui a pour but suprême de changer le croyant en l'image de Christ, dont le point culminant est l'apparition finale du Seigneur dans la gloire éternelle.

 

Cette caractéristique, selon Jean 3:16, est reliée essentiellement au terme «sacrifice» qui nous est indiqué par les paroles «Dieu... a donné son Fils», et ces paroles se rapportent directement au sacrifice de Christ sur la croix. En d'autres mots l'amour (Agapé, Agapao) est un sacrifice et inversement le sacrifice c'est l'amour, mais non l'amour comme un sentiment ou une émotion. Ceci nous indique que le terme «amour» n'est pas satisfaisant pour exprimer la vérité essentielle par rapport à la signification réelle de Agapé et Agapao, en fait le mot «amour» est complètement insuffisant pour cela, même qu'il porte à la confusion et à des fausses notions. Mais il y a plus que cela, on a beau dire que l'amour est une caractéristique d'un cœur nouveau, mais il faut comprendre par cela que le mot «cœur» signifie littéralement «le centre», ce qui nous indique que le croyant reçoit le centre d'une nouvelle vie et que ce centre est Christ lui-même qui vient habiter en lui par l'Esprit de sa Sainte Présence. L'amour (Agapé, Agapao) est donc plus qu'une caractéristique, il est une personne unique à savoir Jésus-Christ dans son état d'exaltation.

 

L'ESSENCE DU RENONCEMENT

Il nous convient maintenant de trouver le sens primaire du terme Grec «Agapao» afin d'obtenir sa signification réelle. La première chose que nous allons faire est de voir si ce mot est décomposable, car toutes les traductions qui lui ont été données sont faites sur la base de son ensemble. Pour ce faire nous utilisons l'étymologie et nous voyons, comme c'est souvent l'habitude avec plusieurs autres mots dans le Grec, que ce terme est un mot composé de «Aga» et «Pao». Le Dictionnaire Grec-Français de J. Planche vient à notre aide en nous indiquant que «Aga» signifie «fort, très puissant» et que «Pao» signifie «fouler, action de fouler, pressoir, fouler la vendange, qui pressure.» Agapao se traduit donc littéralement par «fouler fortement» qui indique une pression puissante dans le but de faire sortir le jus des raisins afin d'en faire du vin.

 

Il est intéressant de remarquer que le vin est souvent utilisé d'une façon figurative pour représenter la vie nouvelle et la joie spirituelle de la puissance du Saint-Esprit. Le fait que Jésus changea l'eau en vin aux noces de Cana symbolise une transformation spirituelle qui correspond à celle qui est produite dans le cœur du croyant. La joie de la vie nouvelle en Christ est donc impliquée dans le fait d'être «foulé fortement», Dieu nous presse puissamment afin de faire surgir la vie nouvelle d'en nous, mais subir une telle pression implique la douleur d'un sacrifice. Dans cette optique nous trouvons le sens réel du mot «Agapao» qui peut se traduire par «renoncement» et tous ses synonymes comme: «abaissement, abandon, abnégation, abstention, abstinence, altruisme, austérité, capitulation, cession, concession, conversion, délaissement, démission, dépouillement, désappropriation, désertion, désintéressement, désistement, détachement, oubli de soi, privation, renonciation, résignation, sacrifice.» En d'autres mots, la traduction littérale du mot «Agapao» par «fouler fortement», qui porte aussi les notions de «accabler, apprêter, battre, blesser, braver, charger, corroyer, déboîter, démettre, disloquer, écraser, froisser, immoler, mépriser, meurtrir, opprimer, piétiner, presser, pressurer, tasser, tordre», signifie «être sacrifier» ou «se sacrifier».

 

Évidemment nous ne pouvons traduire Jean 3:16 par: «Car Dieu a tant - foulé fortement - le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.», mais nous pouvons traduire: «Car Dieu a - tellement sacrifié - au monde qu'il a donné son Fils unique...». De même avec le passage qui commande aux disciples de mettre l'amour en action: «Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés (agapao), vous aussi, aimez-vous (agapao) les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour (agapao) les uns pour les autres.» (Jean 13:34,35). Nous pouvons retraduire ce verset à la lumière des faits qu'il nous fut donné de trouver sur la signification réelle du mot «Agapao» qui fut mal traduit par le mot amour: «Je vous donne un commandement nouveau: Sacrifiez-vous les uns pour les autres; comme je me suis sacrifié pour vous (agapao), vous aussi, sacrifiez-vous (agapao) les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous sacrifiez (agapao) les uns pour les autres.» Ce qui veut dire que dans tous les passages du Nouveau Testament où le mot «amour» (agapo, agapé) apparaît qu'il peut être changé selon le contexte par le verbe «sacrifier» ou par son synonyme principale qui est «renoncer ou renoncement». De cette façon nous voyons que Dieu n'est pas amour, mais que «Dieu est renoncement» (1 Jean 4:8), ce qui éclaircit considérablement l'essence de Dieu et la caractéristique principale du cœur du chrétien, car l'enseignement primordial de Jésus est le renoncement: «Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra; et quiconque perdra sa vie à cause de moi, la trouvera.» (Mat. 16:24,25)

 

Notre affirmation que «JÉSUS NE VOUS AIME PAS ET DIEU NE VOUS AIME PAS» étant pleinement justifiée, puisque Dieu est renoncement et non un amour sentimental, nous procédons à regarder de plus prêt la signification du terme «Agapé».

 

LE FESTIN DE L'AGAPÉ

Selon presque tous les apologistes du Nouveau Testament, «l’agapé est un repas de charité prit en commun par les premiers chrétiens, il désigne un repas ou banquet entre convives unis par un sentiment de fraternité, il est frugal et sans excès car l'accent est mis sur le sentiment d'union spirituelle. L'agapé divine s'adresse à tous sans distinction, au méchant aussi bien qu'au bon. Contrairement à la loi judaïque selon laquelle Dieu aime le juste qui s'est rendu digne de son amour, l'agapé est décrite par le Nouveau Testament comme indifférente au mérite: le père manifeste sa joie et ordonne un festin pour fêter le retour du fils prodigue, le maître de la vigne décide de payer le salaire d'un jour complet de travail aux ouvriers de la dernière heure. L'agapé de l'homme, dans cette perspective, n'est qu'une imitation de l'agapé divine. Le croyant s'efforce d'agir envers son prochain comme Dieu à l'égard des hommes: il s'agit d'une pure gratuité indépendante de la valeur de l'objet auquel elle s'adresse.» On nous dit en plus que «l'Église, comme communauté et communion ou échange fraternelle des fidèles, est indissociable du «repas des frères» et de sa capacité admirable à ouvrir l’homme au mystère de Dieu. Il ne s’agit pas d’un repas quelconque, simplement lié à la nécessité de manger et de boire. Mais il s’agit du geste que le repas accomplit, en reliant ceux qui le partagent, en instaurant entre eux un lien de solidarité et d’amour, en construisant une identité communautaire. Cette observance s'appelle aussi la fraction du pain, la Cène, le Repas du Seigneur, la communion ou l'Eucharistie. C'est la forme de culte la plus simple qui avait lieu dans l'édifice le plus humble qui soit, la maison de tel ou de tel chrétien. C'était à l'origine un véritable repas d'amour prit entre ceux qui aimaient le Seigneur. Hélas, ce simple repas est devenu, à notre honte, l'un des champs de bataille de la controverse.»

 

En considérant ce qui vient d'être dit, la question vient tout naturellement à l'esprit: pourquoi le terme Agapé est-il relié à un simple repas et qu'elle en sont les applications ? Il est indéniable que la chrétienté associe ce repas à la Cène ou Repas du Seigneur nommé aussi la Pâque Chrétienne. Nous n'avons pas ici l'intention de nous prononcer contre ou pour une telle interprétation, tel n'est pas notre but dans ce document. Ce sujet a été amplement élaboré ailleurs dans plusieurs autres de nos textes, ce qui nous intéresse ici est uniquement la signification du mot agapé dans un tel contexte. Pour obtenir une meilleure compréhension du sujet, regardons ce que l'apôtre Paul nous dit à propos du repas communautaire des premiers chrétiens: «Or, en ce que je vais vous dire, je ne vous loue point: c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour empirer. Car, premièrement, j'apprends que lorsque vous vous assemblez dans une réunion, il y a des divisions parmi vous, et j'en crois une partie, Car il faut qu'il y ait des hérésies parmi vous, afin que ceux d'entre vous qui sont approuvés, soient manifestés. Lors donc que vous vous assemblez dans un même lieu, ce n'est pas pour manger le Repas du Seigneur; Car au repas, chacun se hâte de prendre son souper particulier; en sorte que l'un a faim, et l'autre est ivre. N'avez-vous pas des maisons pour manger et pour boire? Ou méprisez-vous les appelés à renaître de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? Je ne vous loue point de cela. Car pour moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi enseigné sur le renoncement; c'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut trahi, prit du pain; Et ayant rendu grâces, il le rompit, et dit: Prenez, mangez; ici est mon corps, qui est rompu pour vous; faites de même en mémoire de moi. De même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez de ce pain, et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez en partageant, la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi, quiconque mangera de ce pain, ou boira de la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe; Car celui qui en mange et qui en boit indignement, mange et boit sa condamnation, ne discernant point que vous êtes le corps du Seigneur. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts par votre négligence. Car si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions point jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons point condamnés avec le monde. C'est pourquoi, mes frères, quand vous vous assemblez pour manger, prévoyez les uns pour les autres. Et si quelqu'un a faim chez-lui, laissez le se nourrir de vos biens, afin que vous ne vous assembliez point pour votre condamnation.» (1 Corinthiens 11:17-34; Bible de l'Épée) Cette traduction est très claire et très précise, elle dévoile le principe du mot «Agapé» qui est «le renoncement».

 

C'est en renonçant à nous même que nous témoignons de la mort de Christ. En d'autres mots, l'agapé n'est pas un repas dans le sens littéral mais un principe de renoncement et de partage, car en partageant nous renonçons à ce que nous avons pour le bien être d'un autre. Ainsi le mot «Agapé» revient au même sens que «Agapao» pour désigner une attitude de sacrifice, de renoncement. Nous sommes loin ici de l'amour sentimental, d'une tendresse envers une autre personne dépourvue de dureté qui est généralement mais faussement interprété comme de la douceur.

 

DOUCEUR OU HONNÊTETÉ ?

Plus on avance dans la profondeur des significations des mots «Agapé» et «Agapao», plus on réalise qu'en prenant l'amour de Dieu comme un sentiment qu'on ne peut faire autrement que d'arriver à des fausses notions sur tout le reste des enseignements qui en découlent, car l'amour ou plutôt «le renoncement» est la base même de toutes les autres doctrines. Tel est le cas par rapport à la douceur ou gentillesse qui est aussi interprété comme étant un sentiment, une qualité de ce qui est agréable au sens, qui procure une sensation de bien-être, de calme, de plaisir ou de jouissance, ce qui est contraire à la dureté, la force ou la violence. Or les gens ne peuvent faire autrement que d'arriver à de telles conclusions, car ils se basent sur les mots qui se trouvent dans la Bible, ne réalisant pas que ces mots sont les résultats de traducteurs avec des motivations questionnables, car chacun d'eux a ses arrières pensées qui proviennent de leur formatage religieux. Ils doivent traduire les textes dans la ligne de pensée de leur église ou dénomination particulière, tout en considérant la tradition historique sur l'interprétation orthodoxe de ces textes. Dans ce domaine les apparences sont plus importantes que la vérité, car si un traducteur s'opposerait à l'interprétation traditionnelle des textes, son prestige et sa réputation serait enjeu et il risquerait de perdre son travail en plus d'être regardé comme un hérétique de la part de sa communauté dite chrétienne. Maintenant que nous comprenons pourquoi les gens ne peuvent faire autrement que d'arriver à des fausses conclusions dans leurs interprétations des textes de la Bible, procédons à regarder le cas du mot «douceur».

 

La douceur est généralement interprétée au niveau biblique comme étant «une tranquillité d'émotions, un contrôle de soi, une disposition de gentillesse d'esprit par laquelle nous acceptons tout ce qui nous est proposé comme étant un bienfait, et ceci sans discussion ni résistance. La douceur n'exclurait pas la fermeté, mais au contraire elle la manifesterait de manière supportable. La douceur serait la caractéristique d'une conduite chrétienne sage, qui est exempte de dureté, de rigueur fanatique et de brutalité. La gentillesse ou la douceur seraient opposées à l'affirmation de soi-même et à nos propre intérêts.» On nous dit que «les doux, les débonnaires, étaient ceux qui s'en remettaient entièrement à Dieu et non à leur propre force pour les défendre contre l'injustice.» Selon ces définitions, la douceur comme sentiment rejoint ce qui est nommé «la tolérance».

 

Mais la douceur porte aussi la notion de tromper quelqu'un en le flattant avec de belles paroles mielleuses qui plaisent à son esprit, et cet aspect négatif de la douceur est très en vogue de nos jours surtout au sein des sectes dites Évangéliques. L'amour et la douceur comme sentiments sont beaucoup utilisé par ces gens pour condamner et culpabiliser ceux qui osent s'opposer à leurs nombreuses fausses doctrines. Regardons quelques passages qu'ils utilisent pour agir ainsi: «Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour (agapé) et de sagesse.» (2 Timothée 1:7; version Segond) Ce passage n'est pas un problème puisque nous avons vu que la traduction du mot «agapé» par celui du mot «amour» est une fausse traduction, car le terme signifie proprement «renoncé, renoncement». Mais continuons notre enquête avec le passage principal utilisé par les Évangéliques pour conditionner les gens: «Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.» (Galates 6:1; version Segond) Ici le terme Grec pour douceur est «Praotes» et vrai que ce terme porte toutes les notions d'émotions paisibles, mais il est trop souvent négligé qu'il porte aussi la notion «d'affabilité» ou «bienveillance de l'honnêteté», et l'honnêteté ne cherche pas à tromper, elle est scrupuleuse et stricte, elle respecte ses engagements sans tromperies et sans duplicités. Elle est d'une rigueur franche dans le respect de la vérité, et ne bronche aucunement devant les faussetés orgueilleuses des hommes trompeurs qui flattent les gens avec de belles paroles douces.

 

En ce sens l'honnêteté porte les mêmes notions que la douceur, elle est amabilité, bienséance, bienveillance, gentillesse, mais elle est aussi correction, distinction, droiture, exactitude, incorruptibilité, justice, loyauté, et rectitude. L'honnêteté biblique n'est pas un sentiment ni une émotion, mais une qualité spirituelle et divine qui a sa source dans le cœur du chrétien réel en lequel habite l'Esprit de la Sainte Présence de Christ. Ainsi le mot «Praotes», qui est malheureusement traduit par douceur, porte à la fausse notion des sentiments changeants d'un cœur charnel qui se fourvoie dans la vérité, car la bonne traduction de ce terme est «honnêteté». En regardant de nouveau Galates 6:1 à la lumière de ce qui vient d'être dit, on perçoit toute une différente dimension de la vérité: «Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit d'honnêteté...» Redresser avec honnêteté implique la rigueur de la correction et non la mollesse de la tolérance si populaire de nos jours chez les sectes dites Évangéliques, tiédeur qui fait lever le cœur du Seigneur et des vrais élus. L'honnêteté précise bien quelle est la nature de l'Esprit de Dieu qui est hostile à l'esprit de la chair, et ceux qui marchent selon la chair dans la mollesse nonchalante de la douceur sentimentale sont des faux chrétiens.

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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