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Émancipation de la Religion

 

- le christianisme marginal -

par:  Jean leDuc

 

 

 

CHAPITRE 1

Définition de la Religion

 

CHAPITRE 2

Libéré de la Loi

 

CHAPITRE 3

Le Bon Larron

 

CHAPITRE 4

Le Chrétien Marginal

 


 

Définition de la Religion

Comme la Bible est l'Autorité Suprême de la foi et la vie de tous les hommes sans exception, et non les Credos, les Conciles Ecclésiastiques, les Constitutions et Chartes des Droits, ni l'Etat qui nous gouverne; il est impératif que nous trouvions en elle seule la vrai définition de la Religion.  Le mot Grec "THRESKEIA" traduit "RELIGION" apparaît seulement trois fois dans le Nouveau Testament et est toujours employé dans le contexte de la religion Juive, le Judaïsme, issue du culte établi par Moise d'après la révélation de Dieu (Ac.26:5; Jac.1:26,27).  D'après les différentes nuances de ce mot "observance, piété, cérémonie, communion, dévotion, credo, vénération, devoir, culte", le terme "Religion" signifie: un système d'organisation, de règles, de cérémonies, de rituels qui président à un culte d'adoration rendu à Dieu.  Donc puisqu'il existe qu'un seul vrai Dieu, il en suit qu'il existe qu'une seule vrai Religion.  Toutes les autres, qu'on ne peut réellement nommer Religion, ne sont que des Cultes de sophismes remplis d'artifices subtils mélangés avec quelques vérités bibliques.

 

Or la Religion en tant qu'organisation fut donné de Dieu à Moise comme une "obligation qui consistait en des ordonnances" (Heb.8:5; Col.2:14).  La Bible nous montre clairement que la rigidité des observances de la Loi de Dieu était appliqué sévèrement: "Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livres de la Loi pour les faires" (Gal.3:10).  Moise lui-même était une loi vivante, parlant et agissant sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu.  Ainsi il dota les Hébreux d'un régime politique et religieux qui excella à former les hommes réunis en société; ce qu'on nomme aujourd'hui une Théocratie.  L'ampleur et les détails minutieux qui concernaient l'organisation du culte, la construction du sanctuaire, la constitution des diverses catégories de ministres du culte, la description de leur vêtement et des cérémonies de leur assignation, les rituels de purification, la multitude des divers sacrifices sanglants, la réglementation de la nourriture, l'observation obligatoire des fêtes solennelles, risquent de déconcerter le chrétien marginal qui est appelé de Dieu à lui rende un culte en pur "esprit et vérité" (Jean. 4: 23, 24) dépouillé de toutes cérémonies et rituels, libéré de toute observances légaliste obligatoire.

 

Or le point crucial à remarquer ici est que la Religion organisée de Moise, seul vrai concept d'un système religieux, n'était que l'image et l'ombre des choses célestes, et fut complètement abolie par le sacrifice parfait et unique de Jésus sur la croix (Dan. 9: 27; Col. 2: 14-17; Heb. 8: 5, 10).  La Religion de la servitude de l'ancienne alliance fut remplacée par la Religion de la liberté de la nouvelle alliance (Heb. 7: 22; 9: 15-17).  Ainsi la Loi est rendu parfaite par Christ qui est venu l'accomplir entièrement en satisfaisant complètement ses exigences par son sacrifice sur la croix comme notre substitut (Mat. 5: 17; Es. 53: 1-12).  De même nous ratifions la Loi par la foi en Christ qui l'a parfaitement accompli pour nous, nous en libérant complètement (Rom. 3: 30, 31; Jean. 8: 36).

 

Cette nouvelle Religion qui se définie plutôt comme "une relation intime et individuelle avec Christ", n'a plus aucun besoin d'ordonnances obligatoire, de cérémonies, de ministères substitutifs, ni de rituels.  Si ces choses ne sont plus nécessaire au chrétien, comment ce fait-il que nous les retrouvions sous différents formes dans la grande majorité des églises soi-disantes chrétiennes, si toutefois nous pouvons les considérer comme des églises!  On a remplacé la Loi de Moise par la loi des credo, des documents conciliaires, des ordres de disciplines ecclésiastiques et des chartes doctrinales; on a changé la prêtrise d'Aaron par des Conciles et des Synodes et les Sacrificateurs par des prêtres, des ministres et des pasteurs; on a métamorphosé l'instruction de la Parole de Dieu en instruction académique, et celui qui a un Baccalauréat, une Maîtrise en Psychologie, en Théologie ou en Divinité, remplace le Saint Esprit comme instructeur et conseiller; on a rejeté les éléments de la Loi considérés comme superflus, mais on a gardé, en les modifiant subtilement, le rituel de purification du Baptême d'eau (Nom. 8: 5-7; Jean.1: 31), la célébration de la Pâque que l'on nomme le Repas du Seigneur ou l'Eucharistie, ainsi que la Dîme; on a remplacé le Tabernacle de Moise par des bâtiments prestigieux qu'on appelle des églises; on a transféré la responsabilité de prendre soin des siens aux Système Social de l'État; et on a négligé de maintenir la pureté et l'intégrité des Saintes Écritures, pour adopter des versions de la Bible qui sont tendancieuses et polluées, issues d'une critique textuelle apostasiée.  Tout ceci pour maintenir un système religieux qui n'a plus aucune raison d'être.  Telle est la triste condition du Christianisme Conventionnel issu de l'Orthodoxie du Concile de Nicée en 325 A.D. qui se propage dans toutes les dénominations, sectes, ou mouvements qui se disent Chrétien.  "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites!" dit Jésus, "car vous êtes semblables aux sépulcres blanchis, qui paraissent beaux par dehors, mais qui au dedans sont plein d'ossements de morts et de toutes sorte d'ordures. Ainsi vous paraissez justes par dehors aux hommes, mais au dedans vous êtes plein d'hypocrisie et d'iniquité... Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! car vous courez la mer et la terre pour faire un disciple; et après qu'il l'est devenu, vous le rendez fils de l'enfer deux fois plus que vous... Serpents, race de vipères! comment éviterez-vous le supplice de l'enfer!" (Mat.23: 27, 28, 15, 33).

 

Libéré de la Loi

Or la Loi de Moise incorporait une triple fonction: Morale, qui est décrite dans le Décalogue (les dix commandements); cérémonielle, qui prescrit les applications du culte rendu à Dieu; civile ou politique, qui règle les rapports de la vie nationale.  Ces trois fonctions de la Loi sont intrinsèquement liées ensembles et indissolubles. On ne peut seulement garder qu'un seul aspect de la Loi sans garder les deux autres, et annuler un seul de ces aspects, c'est annuler toute la Loi.  Or Christ n'est pas venu détruire ou renverser la Loi, mais Il est venu pour l'accomplir en Lui-même afin de l'annuler pour nous qui la contenions par la foi en Lui (Mat.5:17; Rom.3:31).   Par ce fait, toutes les structures sociales ou politiques ainsi que religieuses, sont abroger pour le Chrétien Marginal authentique.  Elles ne le sont toutefois pas pour ceux qui persistent à se justifier par la Loi.  Ceux-ci seront jugé par la Loi et subiront son plein châtiment pour l'éternité, lorsque Jésus viendra de nouveau pour juger le monde.  Entre-temps, parce que Dieu prend au sérieux ceux qu'Il a arraché à la mort, Il ne permettra pas que la GLORIEUSE LIBERTÉ de ses enfants se dégrade et dégénère en licence (Col.5:13; Jude 24).  Le Chrétien Marginal ne reconnaît donc plus aucune autorité sauf celle de son Roi, Jésus-Christ et de la Parole inspirée et préservée de Dieu (Ac. 5: 29; Rom. 3: 4; Psm. 118: 8).

 

Les faux ministres du Christianisme Conventionnel veulent maintenir subtilement le Chrétien Marginal sous l'esclavage de la Loi pour préserver leur religion charnelle "fondée sur les ordonnances et les doctrines des hommes qui a en vérité une apparence de sagesse en ce qu'elle indique un culte volontaire, mais qui est sans valeur réelle et qui ne sert qu'a satisfaire la chair" (Col. 2: 20-23).  Ces faux frères, égarés par leur soif de dominer sur les consciences individuelles et de se donner une importance illusoire, nous disent que le Saint Esprit nous rend capable d'observer la Loi ancienne, lorsque la Bible nous dit qu'Il utilise plutôt la Loi pour nous rendre conscient que nous ne sommes point capable de l'observer (Rom.7:6,7); pour convaincre de péché, de justice et de jugement, et pour nous conduire dans toute la vérité (Jn.16:8-13).  Pour se réserver la vérité (Rom.1:18) certains d'entre eux vont jusqu'à dire que "la volonté de Dieu ne s'explique pas isolément à chaque chrétien à titre individuel, mais à l'intérieur de la communauté ecclésiale; et que l'Esprit n'est pas accordé à l'individu isolé, mais au Corps de Christ dans son ensemble (L'Esprit de la Loi, par: A.R. Kayayan), contrairement à ce que dit la Parole de Dieu dans Jean. 6: 40; 7: 17: Rom. 12: 2; Eph. 1: 7-9.  Il faut reconnaître qu'il serait impossible à un chrétien de faire parti du Corps de Christ s'il n'aurait point reçu l'Esprit auparavant (Ac. 19: 2; Gal. 3: 14).

 

Le Chrétien Marginal, non conventionnel et non sectaire, est maintenant soumis à la seule règle de la foi et de l'amour comme principe de renoncement ou de sacrifice; et le lier aux préceptes de la Loi de l'ancienne alliance comme l'organisation ecclésiale, le Baptême d'eau, l'observation de la Pâque et la DÎme, revient à le placer sous le fardeau de l'ancienne servitude après qu'il en fut libéré par la grâce.  Faire ceci serait renverser l'Évangile, nier son salut, rejeter sa foi, et trahir Christ qui l'a délivré du fardeau et du châtiment de la Loi une foi pour toute (Marc 7: 11-13; Gal. 1: 6-8; 2: 4, 5; 3: 3, 4, 24, 25; 5: 11-5; Phil. 3: 7-9).

 

Or combien sont tombé inconsciemment dans le piège de la servitude par la prédication de faux ministres de Christ (2 Cor. 11: 3, 4, 13-15)?  Qu'a t'il à faire dans de telles circonstances?  Quelle obscurité!  Quelle confusion!  Quelle perplexité!  Dix mille voix discordantes nous arrivent aux oreilles, et chaque voix semble parler avec une telle autorité, que, si l'on est pas bien enseigné et fondé dans la Parole, il y a un grand danger d'être renversé, ou du moins d'être tristement bien ébranlé et troublé.  Il ne se peut que nous soyons obligés de vivre dans l'erreur, dans les ténèbres ou dans l'incertitude; car "quiconque croit en Lui, ne sera point confus" (Rom. 9: 33; 1 Cor. 14: 33); et nous sommes tous "enseignés de Dieu" (Jean. 6: 45; 1Jean. 2: 27) dans la vérité de l'Évangile.  Or à tous ceux qui ont tombé sous les artifices des faux prophètes, je dit avec la Parole de Dieu: "Réveille-toi, toi qui dors, et relève toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera".

 

Le Bon Larron

Seul le vrai disciple de Christ est conscient de l'existence de la Religion de la Grâce dans la foi, l'amour et la liberté, même s'il ne peut la définir exactement; et c'est lui aussi qui est seul qualifié par l'Esprit pour la trouver et la reconnaître (1 Cor. 2: 9-16).  Elle englobe la vie entière de celui ou celle qui a plié les genoux devant la croix; car c'est là-même que se trouve l'essence de la Grâce dans la nouvelle alliance du sang de Christ.  C'est en effet sur Golgotha que nous en obtenons le plus bel exemple en regardant le Bon Larron, ce brigand, rejeté, condamné et exécuté pour avoir commis un vol; tout simplement parce qu'il avait faim (By an Unknown Disciple; publié en 1918 par: Hodder and Stoughton Londre, Grande-Bretagne).  Il faut reconnaître que Jésus Lui-même fut jugé par les chefs religieux, condamné par un politicien, ridiculisé par les soi-disant bon citoyens, et battu, torturé, et exécuté par la police; quoique il fut innocent (Marc 15: 1-24).  La crucifixion d'un marginal de la société à côté de Jésus joue un rôle primaire dans l'histoire du salut dont la signification semble avoir échappée au Christianisme Conventionnelle, ennemi du Christianisme Marginal.  Il semble étrange qu'un Hors-la-loi fut désigné pour nous indiquer la liberté de la foi.  Peut-être est-ce parce-qu'il ne fut pas remplis de préjugés, de pensées préconçues ou de prédilections personnelles comme ceux qui se disent respectables dans une société spirituellement banqueroute et régressive.  Le message qui nous parvient de cet indésirable dans la Parole de Dieu est si important, que le négliger serait périr pour l'éternité; car les éléments essentiels du salut par la Grâce y sont tous inclus.

 

Premièrement, après s'avoir moqué de Jésus avec son compagnon (Mat. 27: 41-44), ce bon bandit, qui selon la tradition se nommait DYSMAS, eut une prise de conscience et changea d'avis (Luc 23: 40).  En désapprouvant son compagnon en faveur de Jésus, ceci nous indique que DYSMAS traversa les deux première phases essentielles-au salut par la Grâce: la Repentance, du Grec "Metanoia" qui signifie "reconsidérer, renverser une décision, un changement, une intervention, un retournement"; et la Conversion, du Grec "Epistrepho" qui signifie "tourner, rebrousser chemin, revenir de son égarement, corriger, faire une complète révolution". "Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacée'' (Ac. 3: 19).  Ainsi il changea son opinion de Jésus et revint de son égarement spirituel après qu'il eu entendu ces paroles qui renversèrent sa vie: "Père! pardonne-leur: car ils ne savent ce qu'ils font" (Luc 23: 34).  C'était la Parole Vivante et Régénératrice (Heb. 4: 12; 1 Pi.1: 23) de son Souverain Sauveur qui pénétrait son cœur frémissant, lui disant: "Aie bon courage, mon fils! tes péchés te sont pardonnés" (Mat. 9: 2).  Et ceci fut fait sur le moment même, sans récrimination, sans hésitation, sans attente de mérite ou d'observance quelconque.

 

Deuxièmement étant remplie de la crainte de Dieu qui est le commencement de la sagesse (Prov. 1: 7; 2: 6; Jac. 1: 5,6), il reconnu et accepta sa culpabilité la confessant ouvertement, proclamant même l'innocence de Jésus (Luc 23: 40, 41).  Or la Bible nous dit clairement que celui qui se reconnaît coupable et confesse ses péchés au Seigneur, sera pardonné et purifié de toute ses iniquités (l Jean. 1: 8-10); et sera racheté par le précieux sang du sacrifice de Christ qui fut un Agneau sans défaut et sans tache (l Pi. 1: 18,19).  Au seizième siècle, le grand Réformateur, Martin Luther (Luther en 1520, par: Henri Strohl), ne peut assez souvent répéter qu'il faut avant tout s'accuser soi-même, se condamner soi-même et donner raison à Dieu, car le seul jugement que Dieu puisse porter sur nous est une sentence de condamnation.  Le Chrétien doit donc aussi se reprocher son imperfection. "Le commencement de toute justice c'est de s'accuser soi-même... Qui se juge et confesse son péché, donne raison à Dieu et constate qu'il dit vrai, car il dit lui-même ce que Dieu dit de lui... C'est cette conformité de l'homme, qui se juge, et de Dieu qui le juge, qui constitue la seule justice de l'homme... Qu'est-ce que la justice?  S'accuser soi-même.  Qui est juste?  Celui qui s'accuse.  Pourquoi?  Parce qu'il prévient le jugement de Dieu et condamne lui-même ce que Dieu condamne, c'est-à-dire qu'il se condamne lui-même.  Et ainsi, il est d'accord en toutes choses avec Dieu, et il formule le même jugement que Dieu, et par cela il est véridique et juste... Il est impossible que celui qui confesse son péché ne soit pas juste, puisqu'il dit la vérité. Et où est la vérité, là est le Christ.  Comme le pardon du péché entraîne une résurrection, il est clair que puisque les injustes ne s'accusent pas, le péché ne leur est pas pardonné et qu'ils ne peuvent donc ni renaître (Jean. 3: 3-8) ni être justifié".  Dieu devient ainsi pour Luther et pour tous les chrétiens authentiques, un Dieu vivant qui s'élance par une impulsion spontanée de son amour, hors de Lui-Même, pour communiquer à un être né de la chair corruptible et corrompue, l'étincelle divine qui en fera un enfant de Dieu (Jean 1: 12,13).

 

Troisièmement, ce bandit favorisé et vertueux, vient à Jésus Lui-Même avec une requête très spécifique: "Seigneur! souviens-toi de moi, quand tu viendras en ton règne" (Luc 23: 42).  Ceci nous indique qu'il a reconnu l'appel irrésistible du Bon Berger et qu'il est une de ses brebis (Jean 10: 3, 11, 27-29).  Ainsi il avait l'assurance de posséder la chose qu'il demandait puisque ceci est une promesse de Jésus à ceux qui croient en Lui (Jean 14: 12-14).  Or Jésus ne mettant point dehors la brebis égaré qui vient à Lui (Jean 6: 37), il reçu instantanément la réponse à sa requête et fut assuré de posséder la vie éternelle (Luc 23: 43; 1 Jean 5: 12-14).

 

Mais ce qui fait de ce marginal de la société un Chrétien Marginal est contenu dans les éléments silencieux du message qu'il nous donne.  C'est à dire qu'il ne fut jamais baptisé, il n'assista jamais au Repas du Seigneur, il ne donna jamais sa Dîme, et ne fit jamais parti d'aucune Église; mais pourtant il fut sauvé.  Étant crucifié, il est évident qu'il n'était pas dans une position pour observer les exigences de la Loi maintenues par le Christianisme Conventionnel, sous prétentions qu'elles font partie de la nouvelle alliance de la liberté.  Ces Pharisiens modernes prétendent même, pour justifier leur position, que si le Bon Larron eut été relâche, qu'il se serait soumis à ces exigences.  Par ceci ils contredisent et rendent inefficace la position réelle du Chrétien Authentique qui est celle d'être crucifié avec Christ:  "Je suis crucifié avec Christ, et je vis, non pas maintenant moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant en la chair, je le vis en la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé, et qui s'est donné Lui même pour moi" (Gal. 2: 20).  Et comme nous dit l'Apôtre Paul à leur sujet: "Car il y en a plusieurs qui marchent d'une telle manière, que je vous ai souvent dit, et maintenant je vous le dis encore en pleurant, qu'ils sont ennemis de la croix de Christ" (Phil. 3: 18). Peut-on s'imaginer "Christ en nous" se remette sous les exigences de la Loi après avoir proclamé la liberté de la foi?  Ceci est inconcevable et serait même un blasphème contre le Saint Esprit.

 

Le Chrétien Marginal

Ainsi nous comprenons pourquoi le Christianisme Conventionnel a toujours persécuté le Christianisme Marginal, tout simplement parce qu'il crains la liberté qui menace son pouvoir et son existence même (Jean 15: 20; Gal. 4: 28-31).  Tel est le sort des Marginaux.  Le Dictionnaire "le Petit Larousse" donne ces définitions de MARGINAL qui expliquent très bien la situation biblique d'un Chrétien Authentique:  1) Qui est écrit dans la marge. 2) Qui a une valeur, un rôle accessoire, secondaire. 3) Se dit de quelqu'un qui se situe en marge de la société, qui n'est pas bien intégré au groupe social (ou religieux) ni soumis à ses normes.  MARGE: Tolérance, écart, différence entre.  En marge de: plus ou moins en dehors, à l'écart de...  Primordialement un Marginal est un rejeté, celui ou celle qui est renvoyé, qui est considéré comme un vaurien, un hors-la-loi, le rebut de la société.  Celui ou celle qui est séparé, mis à part; qui est le bouc émissaire de sa famille (le mouton noir), de la société, de son église; et sur lequel on rejette toutes les fautes et tous les torts.  Par comparaison, Jésus Lui-même est le GRAND-MARGINAL (Jean 1: 11); Il est celui qui est devenu notre propre bouc émissaire sur lequel on rejette tous nos péchés (Jean 1: 29; 2 Cor. 5: 21; 1 Jean 3: 5).  Or la Parole de Dieu nous dit clairement qu'un Chrétien authentique est celui qui est renvoyé (Jean 16: 2; un hors-la-loi (Rom. 6: 14); celui qui est mis-à-part, c'est à dire "un Saint", celui qui est "sanctifié" du Grec "Hagiasmos" qui signifie mis-à-part, séparé par Dieu et pour Dieu; et celui qui est séparé par Jésus est vraiment libre: "Si vous persistez en ma Parole, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre... Si donc le Fils vous affranchit, vous serez véritablement libres" (Jean 8: 31, 32, 36).

 

Le Chrétien Marginal est un être spirituel libre comme le vent de l'Esprit (Jean 3: 8), et ne peut être enchaîné dans des cadres d'opérations institutionnalisés.  Le Christianisme Marginal n'est donc point une organisation cultuelle quelconque qui opère à l'intérieur de barrières érigées au Saint Esprit; mais plutôt une présence spirituelle vivante qui habite en nous par la foi, et à laquelle nous sommes réunis dans une alliance éternelle pour former un être nouveau et une nouvelle création qui surpasse tout ce que l'homme naturel peut s'imaginer (2 Cor. 5: 16-18; Rom. 8: 18-22; 2 Pi. 3: 12,13). 

 

Cette nouvelle Religion de la Grâce contient trois caractéristiques qui sont la source et l'appui de tous les enseignements ou doctrines bibliques essentiels que nous donne l'Esprit de Christ, à savoir l'Amour, la Foi, la Liberté manifesté dans la Vérité; et ces trois sont indivisibles et interactifs.  Toutes doctrines qui n'en découlent pas doivent être considérées comme fausses et réprouvées.  L'alliance réciproque de ces trois fonctions de la Grâce est ce qui donne forme à la Religion relationnelle de la Grâce de Dieu qui devient pour nous un souffle de vie; et nous ne saurions concevoir notre existence sans elle.  Elle est aussi indispensable pour nous que le souffle de nos poumons.  Nous ne saurions la limiter, encore moins la manipuler ou l'encadrer.  Elle est indissolublement liée à la révélation que Dieu nous donne dans sa Parole.  Qu'en est-elle au juste?  Elle est le pardon et l'effacement garantie de tous nos péchés. passés, présent, futur; nous enlève la culpabilité et nous donne la paix (Heb. 10: 16-18; 1 Jean 1: 6-10; Rom. 5: 8; Eph. 1: 3-7; 1 Jean 2: 1,2; Jean 14: 27).  Elle est l'annulation de la condamnation du châtiments éternel qui nous était réservé (Rom. 8: 1).  Elle nous inspire à pardonner aux autres leurs offenses comme nous avons été pardonnés (Mat. 6: 14, 15; Jean 20: 23; 2 Cor. 2: 10); c'est à dire qu'elle nous apprend à ne pas lancer de pierres dans une maison de vitre, car nous sommes tous pécheurs (Rom. 3: 9-12).  Elle est la douceur et la compassion (Eph. 4: 32).  Elle est la miséricorde, la bonté, l'humilité, la patience, et le support (Col. 3: 12, 13); mais elle est aussi une Religion d'épreuves (1Pi. 1: 7), de souffrances (1Pi. 4: 13; 2 Cor. 1: 7), de persécutions (Jean 15: 20; 2 Tim. 3: 12), ainsi que de discernement (Heb. 5: 14; 1 Jean 4: 1). Elle n'a aucun temple ou bâtiment sauf le cœur de chaque croyant (Ac. 7: 48, 49; 1 Cor. 3: 16; 1 Pi. 2: 5).  Elle n'a aucun Pasteur sauf Jésus-Christ (1 Pi. 2: 25).  Elle n'a aucun Culte sauf l'offrande de soi-même à Dieu et aux frères dans la foi (Rom. 12: 1, 2; Gal. 6: 2; 1 Pi. 3: 8, 9).  Elle est vivante dans celui qui est seul ou isolé, autant que dans la collectivité.  Elle reconnaît que Dieu enseigne chaque croyant individuellement et respecte leurs opinions, redressant avec douceur et prévoyance.  Bref, elle est la Religion de l'Amour (l Cor. 13: 4-7) que Dieu a répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné (Rom. 5: 5), et dans laquelle la Foi devient une force vivante et active dans la Liberté.

 

Quoique la Grâce dans ses trois fonctions vitales n'a aucune obligations légalistes ou méritoires: "Car vous êtes sauvés par la Grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient point de vous, c'est le don de Dieu: non point par les œuvres; afin que personne ne se glorifie" (Eph.2:8,9); elle projette hors de elle même des impulsions transformatrices puissantes qui s'impriment dans le cœur d'un Chrétien authentique pour accroître son développement spirituel dans une sanctification progressive et nécessaire.  Ces tendances qui surgissent de la personnalité d'un chrétien comme "des fleuves d'eau vive" (Jean 7: 38), sont les évidences de la présence du vent de l'Esprit en lui qui confirme l'authenticité de son salut éternel: "Le vent souffle où il veut, et tu en entend le bruit; mais tu ne sais d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit" (Jean 3: 8).  Ces élans de la Grâce sont reconnaissables dans tous chrétiens authentiques, à savoir: la prière, la lecture et l'étude de la Parole de Dieu, le respect de la Loi de Dieu, le partage entre frères et sœurs dans la foi, l'aide au prochain, le rejet du péché, la fidélité à Christ. le combat pour la vérité contre les apostasiés et les hérétiques, or ces éléments sont plus ou moins présents en un Chrétien; car il faut considérer l'influence que le péché et ce monde de corruption exerce sur lui, et que sa foi doit être purifiée par différentes épreuves et souffrances (l Pi. 1: 6-9).

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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