Pour l'amour de la vérité

 

La voix qui crie dans le désert

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Dieu a-t-il vraiment abandonné son Fils sur la croix ?

par Jean leDuc

 

 

 

Les paroles, toutes les paroles prononcées par le Seigneur Jésus-Christ durant son ministère terrestre, sont surprenantes à la fois par leur extrême simplicité qui les rend accessibles même aux enfants, et leur profondeur par moment inscrutable même à l’esprit croyant le plus apte à en saisir le sens. La sublime profondeur de celles qu’il a prononcées sur la croix, dépasse notre entendement. Non à cause de l’intensité du drame qui s’y déroule, mais surtout à cause de leur contenu, qui nous annonce de manière infaillible l’acte de notre rédemption et la mission de notre Souverain Sacrificateur qui est devenu notre sacrifice même, et dans le sang duquel nous sommes sauvé.

 

Prenons donc garde de ne pas attribuer à celles que nous recueillons de la bouche de notre Roi agonissant un sens contraire, et tâchons d’en saisir la portée, car elles contiennent et transmettent la révélation même des réalités célestes, particulièrement du ministère pré-ordonné de Christ pour lequel il fut prédestiné avant la fondation du monde à offrir sa vie en sacrifice pour les péchés de ses élus. D’entre toutes celles qui furent prononcées, celles qui nous préoccupent sont : «Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Matt. 27 :46; Marc 15 :34).

 

Faut-il dire qu’avec ces paroles le Seigneur Jésus s’exprima sur son propre sort, qu’il se plaignait à cause à cause de la déréliction qui s’abat sur Lui ? Nous sommes frappés par l’isolement étonnant dans lequel le Seigneur Jésus se trouve sur la croix. Mais bien qu’il fut abandonné de tous, pouvons-nous dire vraiment qu’il fut abandonné de Dieu, comme l’indique nos traductions et versions françaises de la Bible ? Notons que notre Sauveur n’est pas simple victime d’une tragique fatalité. La croix fait partie intégrante de sa mission rédemptrice qu’il reçu avant la fondation du monde (1 Pierre 1 :19, 20). Il avait prévenu ses disciples : «Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des méchants et qu’il souffre». Son isolement est inévitable, la condition même pour achever sa mission expiatoire et vicariale. Il l’accepte volontiers et le vit jusqu’au bout. Sur la croix, face à l’univers et en présence de témoins, il subit seul la malédiction irréversible pour les péchés de ceux qu’il a choisis de toute éternité. En ce moment même, sous la chape de plomb de la malédiction qui l’étouffe, s’écrit-il vraiment «Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?» Pour saisir cela, il faut que toute autre voix autour de nous et en nous se taise, qu’en présence de cette horreur des horreurs, devant l’angoisse incommensurable du Fils de Dieu, de l’homme innocent, abandonné des hommes et frappé de Dieu, nous gardions un silence fait d’étonnement et de gratitude. Mais le fait qu’il fut frappé de Dieu pour nos péchés qu’il porta en Lui, ne signifie point qu’il fut abandonné de Lui. Puisque Jésus est Lui-même Dieu, comment Dieu peut-il abandonner Dieu ? Et si nous le regardons d’un point de vue morale, un père abandonnerait-il son enfant dans la pire des souffrances, ne demeurait-il pas à ses côtés, le consolant, l’encourageant ? Lorsqu’un père terrestre châtie son fils, il ne l’abandonne point dans ses souffrances, combien plus le Père céleste n’abandonnera point son Fils Bien-Aimé, même s’il est châtié pour nos péchés. En plus, comment donc pouvons-nous dire que le Père abandonne le Fils, lorsque le Père est dans le Fils, et que le Fils est l’enveloppe visible du Père invisible qui est en Lui, et même que les deux sont un et indivisible ? Et si Dieu a abandonné son Fils dans de telles souffrances, comment pouvons-nous être assuré qu’il ne nous abandonnera point dans nos misères de chaque jour ?

 

Dans l’orage indescriptible de violence démoniaque qui l’emporte, tandis que les forces de l’enfer sont lâchées contre sa personne et cherchent à l’écraser définitivement, le Seigneur Jésus relève sa tête ensanglantée, et bien que son âme soit meurtrie sous tant de douleur physique, et surtout morales, se jetant seul dans l’ouragan, il n’est pourtant pas seul car le Père est avec Lui : «Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laissez seul; mais je ne suis point seul, car le Père est avec moi» (Jean 16 :32). Ce passage à lui seul est assez pour nous indiquer que le Père n’a pas abandonné le Fils sur la croix. En fait, il est entièrement impossible que le Père abandonne le Fils, car le Fils est lui-même le Père manifesté dans la chair (Ésaïe 9 :5; Jean 14 :8, 9). Le Seigneur Jésus est parfaitement Homme et parfaitement Dieu, en lui il y a deux natures, la nature humaine qui est le Fils et la nature divine qui est le Père. Si le Père avait abandonné le Fils, le Fils aurait cessé d’être Dieu et serait qu’un simple homme. Une telle supposition détruirait le miracle de l’Incarnation et annulerait par ce fait tout le message du salut. Même si certains refusent de reconnaître que le Père est le Fils et que le Fils est le Père, voyant en Dieu deux différentes personnes, il en advient que si le Père a abandonné le Fils les mérites du sacrifice de la croix s’écroulent, car la nature humaine de Christ devait communiquer à sa nature divine la valeur de l’offrande parfaite, afin que l’expiation et le rachat soient acceptés du Père qui est en Lui, et que les mérites soient transmis à ses élus. Il n’y aurait donc plus aucun salut possible si le Père avait abandonné le Fils, même pour une fraction de seconde.

 

Ce n’est pas une voix exténuée sous le choc de la souffrance qui vient de se faire entendre. Au contraire, elle est vigoureuse et autoritaire. Le supplicié élève aussi haut que possible sa voix, et jamais aucune oreille humaine n’aura entendu une attestation aussi déchirante, un cri à la fois si puissant et si juste qui proclamait l’affirmation de son ministère et de sa divinité au milieu des ombres épaisses chargées de mort qui s’abattent sur lui. L’expression surprend. Elle dépasse tout ce que l’homme puisse s’imaginer. A cette heure unique de l’histoire humaine et du drame de la rédemption, elle formule l’une des confessions les plus justes et les plus bouleversantes qu’une voix humaine ait jamais formulée. La force avec laquelle elle est déclarée nous affecte profondément, nous concerne tous sans exception. Elle devrait nous faire soit tressaillir d’une gratitude émue, soit nous faire trembler dans une indescriptible angoisse. Elle laisse une impression qui ne peut être effacée sur nos esprits vacillants et nos cœurs alarmés, impression qui bouleverse nos existences dans toute l’essence de ce que nous sommes.

 

Ce sont les premières paroles du Psm. 22 :1 que le Seigneur Jésus vient de prononcer. Non seulement il est l’Auteur de ces paroles écrites par David, il est la Parole de Dieu même dont l’Esprit de sa Sainte Présence inspire toute l’Écriture de génération en génération. Le descendant de David selon la chair est, en réalité, l’ascendant de celui-ci. Il est plus grand que le plus grand monarque d’Israël. Cela a une importance décisive pour la compréhension de ces paroles dans le contexte de la rédemption. Le Seigneur cite ses propres paroles. Il s’exprime tel un homme croyant, mais également en sa qualité de Fils de Dieu, Auteur de tous les écrits sacrés de l’Ancien Testament. Parole devenue chair, il fait sur la croix l’expérience des paroles humaines, de ses propres paroles prophétiques contenues dans le recueil de l’Écriture dont il est l’accomplissement.

 

Sur la croix, Jésus ne cesse d’être le Fils de Dieu ou plus précisément «Dieu comme Fils», et comme tel, soyons-en assurés, il n’est point séparé de Dieu, et il n’est point rejeté du Père ni abandonné de Lui. Dans l’Écriture Sainte, qui est son œuvre et sa production, il se cherche et il se trouve. Dans ce cri qui déchire les cieux des cieux et qui bouleverse encore nos âmes, nous n’avons pas qu’un gémissement sorti de la poitrine d’un être ordinaire. Ici se joue à la fois le drame de notre rédemption et se dévoile l’insondable mystère de sa Personne. Nous sommes donc assuré que les paroles de Jésus ne sont pas : «Pourquoi m’as-tu abandonné», mais que le sens véritable de l’expression se rapporte plutôt au fait que le Seigneur fut désigné précisément pour ce jour de terreur, et pour nous indiquer qu’aucune disposition favorable pouvait atténuer la douleur qu’il encourait pour nous secourir. La justice de Dieu tombe sur le Bon Berger, et il sait qu’il est destiné à la destruction pour le rachat de ses élus. C’est à ce prix-là qu’il deviendra notre Sauveur. A notre place, en notre faveur, il corrigea la faute du premier Adam, comme dernier Adam, il expia la transgression. Ainsi il a pu nous sauver.

 

Puisque tel est le cas, et que Dieu n’a jamais abandonné Jésus sur la croix, comment ce fait-il qu’il est écrit dans nos versions de la Bible : «…pourquoi m’as-tu abandonné». Dans le Grec original, le mot qui fut traduit dans nos versions par «abandonné» est «EGKATALÊIPÔ», un mot composé qui signifie entre autres : «livré, laissé de côté, abandonner, déserté, laissé en héritage, léguer, réservé, désigné, destiné, institué». Ne soupçonnons point les traducteurs d’avoir donné un sens contraire, mais par manque d’inattention ils ont choisi une application sentimentale du mot qui manque de préciser le plein impact de la vérité retrouvé dans ces paroles de la croix. Sûrement, comme il est normal, ils furent impressionnés voir même bouleversés par le drame de la croix, et nous ne pouvons leur reprocher cela. L’horreur de cette tragédie ne peut faire autrement que nous marquer profondément. Mais il s’agit là d’une réalité objective et non pas de sentiments subjectifs qui font vaciller l’esprit. Il est nécessaire, soit pour un instant, de délaisser la subjectivité afin de parvenir à la bonne signification du mot «EGKATALÊIPÔ». Il est aussi nécessaire de la rechercher dans le contexte de la prédestination du sacrifice de Christ (1 Pierre 1 :19, 20) qui est la base de la grâce, de notre rédemption, et de notre adoption (Éph. 1 :4-7). Dans cette optique, nous arrivons à la traduction suivante : «Mon Dieu ! mon Dieu ! à ceci tu m’as désigné». Notre conclusion d’une telle exactitude est même justifiée par une traduction anglaise du Nouveau Testament araméen de l’ancienne Peshitta Syriaque qui provient de la Bible Lamsa, d’où nous lisons dans Matt. 27 :46 et Marc 15 :34 : «…pour ceci je fut réservé». Le texte porte une note qui traduit : «…ceci est mon destin». Il est important de remarquer que l’Araméen fut la langue officielle du Seigneur Jésus et de ses apôtres, et que la signification qu’elle donne dans ces passages rejoint parfaitement celle que nous avons traduit du Grec. Pour ce qui est des paroles dans le Psm. 22 :1, nous rendons la précision dans le même contexte et nous traduisons : «Mon Dieu, mon Dieu ! à ceci tu m’as désigné, retardant ma délivrance des paroles de mon gémissement». Cette traduction rend complètement justice à la prédestination du sacrifice de Christ, tout en nous indiquant la profondeur des souffrances que Christ a subis sur la croix à notre place. Vous la trouverez incluse dans la nouvelle édition de la Bible de l’Épée, 2005.

 

Qu’il suffisse maintenant de se rappeler qu’à cause de Christ en croix, Dieu et tous genres d’hommes qu’il a choisi selon son décret d’élection, se rencontrent, se retrouvent, se réconcilient. Nous pouvons vivre désormais en communion avec Lui durant notre existence éphémère sur terre, mais aussi au-delà de la mort dans la Nouvelle Alliance, scellée par le sang de l’Agneau.

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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