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La voix qui crie dans le désert
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L'AMOUR VÉRITABLE
par Jean leDuc
La confusion actuelle quant au sens du mot amour est, hélas! décourageante, nous dit A.R. Kayayan, Directeur de Perspectives Réformées (L'Esprit de la Loi). Le terme a été complètement évacué de son contenu néotestamentaire spécifique, sécularisé, dévalué, pour devenir, finalement, un terme entièrement profane. Il est affligeant de constater la confusion qui règne entre un magma d'idées vaseuses, irréalistes, et l'amour chrétien. Notre siècle a été témoin de la naissance de quelques idées, qui, en gestation depuis longtemps, sont les fruits hybrides de l'humanisme athée et d'un christianisme qui a cessé d'être biblique. Parmi celle-ci se trouve l'hérésie moderne de l'amour qui le décrit comme une émotivité à fleur de peau et le désigne comme un sentimentalisme abstrait.
On trouve l'association prédominante du terme amour avec celui de émotion, et ainsi l'amour devient une simple affaire de sentiment. Or, force nous est de constater qu'on peut facilement jouer d'une émotivité exacerbée en guise d'amour. Les catholiques romains, le christianisme sociale, le protestantisme libéral, les sectes dites évangéliques et les romantiques de tous bord ont, à divers degrés, conçu et engendré cette idée bâtarde de l'amour. En réalité l'organisation des Nations Unies, la Banque Internationale de Reconstruction et de Développement et toutes les agences internationales à vocation philanthropique, ne sont que des monuments d'argile érigés en l'honneur de l'amour romantique et de la charité sentimentale, hors du socle de la Loi divine et du fondement de sa Parole immuable. En l'examinant attentivement on ne trouvera dans cette conception rien d'autre que la loi de la haine, ce qui finira nécessairement dans la tyrannie de l'amour qui devient une impulsion rigide. Ses partisans exigent et imposent beaucoup plus que ne fait Dieu lui-même. Ils tendent à nous soumettre aveuglement au pouvoir de cet amour non biblique qui réduit l'homme à un automate ou en fait un hypocrite. Il convient d'admettre que la place et le rôle de nos émotions doit être minime dans l'expression de l'amour; car l'amour est plus qu'émotion, il est éminent affaire de volonté. L'amour véritable ne dépend point de nos humeurs passagères ou de notre émotivité. Il est, tout d'abord, volonté ferme, et seulement incidemment émotion. L'amour authentique et sincère est le fruit d'une reproduction divine qui se manifeste et se pratique comme conséquence d'une naissance nouvelle, de cette nouvelle naissance engendrée par l'Esprit et par la Parole de Dieu".
La signification centrale de l'Amour de Dieu (l’AGAPÉ) se trouve dans ces paroles de Jésus: "Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son seul Fils engendré, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean.3:16). Le Saint Esprit nous indique par ces paroles que l'Amour est un don non mérité (1 Jean. 4:9,10). Il n'y a aucun doute que l'Amour de Dieu est complètement centré sur le sacrifice de Jésus. Ceci établie une relation importante du mot "Amour" avec celui de "sacrifice", les deux signifierait une seule et même chose et seraient même interchangeable: aimer c'est se sacrifier, et vice versa; car le don c'est le sacrifice et le sacrifice c'est le don. Ceci est confirmer par ces paroles de Jésus: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jean 15:13). Or, d'entre les synonymes de "DON", nous obtenons des mots clés qui enrichissent notre compréhension du mot "AMOUR": gratification, oblation, offrande, offrir, faveur, grâce. Dans ceux de "SACRIFICE", nous retrouvons: offrande, don, renoncement, don de soi. Nous sommes loin ici de l'Amour qui est désigné comme un sentiment, une affection, un amitié, un attachement, un attrait, une estime, une passion ou une tendresse; ceux-ci sont représenté par le mot PHILEO et non par AGAPAO.
L'étymologie de AGAPAO est incertaine, nous dit Gerhard Kittel (Theological Dictionary of thé New Testament): "Plus que souvent le mot signifie "satisfaire ou satisfaction", comme satisfaire quelque chose ou quelqu'un. Selon l'attitude externe de l'expression il signifie "honorer, recevoir, saluer"; mais il est relié d'avantage à l'attitude interne de "chercher après quelque chose, désirer quelqu'un ou quelque chose", chercher à être satisfait. Il donne la signification de "préférer, d'estimer une personne plus qu'une autre, impliquant ainsi l'Élection et la Rétribution d'après la Souveraineté de Dieu selon la doctrine de la Prédestination. La nature spécifique de AGAPAO devient apparente à ce point. C'est un Amour qui fait une distinction, sélectionnant et gardant précieusement son objet; un acte libre et décisif déterminé par son sujet. C'est un amour actif et inconditionnel qui se donne pour satisfaire au besoin d'un autre dans son abaissement pour l'élever dans la gloire éternelle". Or les synonymes de "satisfaire" rejoignent pleinement la signification profonde du sacrifice de Jésus: "apaiser, contenter, exaucer, accomplir, payer, acquitter de, exécuter, faire droit, compenser, réparer"; tous reliés aux différentes nuances du mot "DON" comme un sacrifice ou un renoncement: "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge jour de cette croix, et qu'il me suive" (Luc 9:23).
Ce fut en effet le péché d'Adam et Ève qui refusèrent de renoncer de choisir ce qui fut bien ou mal pour eux, plutôt que de laisser ce choix à Dieu qui les avait créé et qui éprouvait leur amour pour Lui. C'est pour cela que Christ est venu, afin de réparer la faille d'Adam, en nous enseignant et vivant le renoncement pour que nous soyons sauvé, car la chute, c'est tout simplement "le fait que chacun suit sa propre voie" (Es. 53:6) réclamant son indépendance de Dieu. Or celui qui renonce à lui même pour Jésus, entrera dans la gloire éternelle; mais celui qui renonce à Jésus, entrera dans le feu de la perdition éternelle. Dire que l'Amour est un sacrifice, nous indique qu'il est le "Don de soi", le renoncement volontaire et consciencieux de nos désirs, de nos pensées, de nos imaginations, de nos raisonnements, de nos actions et de nos projets; l'abandon total dans l'assurance d'une confiance certaine en Jésus. L'Amour, en tant que principe de renoncement, est le pivot éternel de l'existence même, l'axe absolu autour duquel tourne toute l'Écriture, de la Genèse à l'Apocalypse. C'est le seul moyen de venir à Jésus pour être sauvé et recevoir la vie éternelle (Luc 9:23); et le seul qui nous enseigne à renoncer aux choses de ce monde dans notre marche de chaque jour: "Car la Grâce de Dieu, salutaire à tous les hommes, a été manifesté: nous enseignant qu'en renonçant l'impiété et aux passions mondaines, nous vivions dans ce présent siècle, sobrement, justement et religieusement; en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre Grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ; qui s'est donné soi-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de nous purifier, pour lui être un peuple qui lui appartienne en propre, et qui soit zélé pour les bonnes œuvres" (Tite 2: 11-14).
Nous arrivons présentement à l'essence même de l'Amour sacrificiel, l'Agapé. L'apôtre Jean nous dit que "Dieu est amour" (l Jean. 4:16). Selon S. Samouélian (La Préexistence de Jésus-Christ), "cette définition de l'apôtre ne veut pas seulement dire que Dieu aime la race humaine, mais qu'il est amour dans son essence même. Rien en Lui est contraire à l'amour, il ne peut être qu'amour. Dieu est amour de toute éternité. S'il cessait d'être amour, il cesserait d'être Dieu. Dieu étant amour indépendamment de toute créature, son amour ne commence pas avec ce qu'il a créé, puisqu'il crée par amour (c'est à dire qu'il renonce à Lui-même à l'intérieur de lui-même pour que tout ait son existence, et se retrouve Lui-même dans son renoncement). Sa vie intime ne se trouvant pas transformée à la suite de son œuvre de création, puisque cette vie préside à son œuvre". Nous voyons ainsi que Dieu n'a pas besoin d'une autre personne pour aimer, car l'amour est son essence même, et puisque l'amour est un sacrifice, il est le sacrifice d'un seul et non de deux ou trois personnes, et Jésus est le seul qui se sacrifie, il est la seule et unique Personne en Dieu. Ceci indique que Dieu se sacrifie de toute éternité, qu'il est un éternel renoncement; c'est à dire que Dieu se donne éternellement à Lui-même à l'intérieur de Lui-même pour revenir à Lui-même. Dieu est donc l'éternel "don de soi"; l'Agapé par excellence. Il est le "JE SUIS, l'Éternel, l'Auto-Suffisant". Si l'homme créé à l'image de Dieu est appelé à renoncer à soi même; Dieu a plus forte raison renonce à Soi-même dans un sens encore plus profond, sublime et constant. Il ne peut demander à l'homme ce qu'il ne demande pas de Lui-même. Le renoncement à soi-même est donc l'abaissement de l'être par lequel l'homme est élevé dans l'essence de l'existence éternelle. Nous trouvons donc ici la signification profonde de ces paroles de Jésus: "Mais que celui qui est le plus grand entre vous, soit votre serviteur. Car quiconque s'élèvera, sera abaissé; et quiconque s'abaissera, sera élevé" (Mat.23:11,12). C'est ici que se trouve le vrai christianisme, entendez sa voix: "Et sans contredit, le mystère de la piété est grand; savoir que Dieu a été manifesté en chair... La Parole a été faite chair; et elle a habité parmi nous... Jésus-Christ; lequel étant en forme de Dieu, n'a point recherché de s'attribuer d'être égal à Dieu. Cependant il s'est dépossédé Lui-même, en prenant une forme de serviteur, devenant semblable aux hommes; et étant aperçu en apparence comme un homme, il s'est abaissé Lui-même, et a été obéissant jusques à la mort, à la mort même de la croix" (l Tim. 3:16; Jean. 1:14; Ph. 2:5-8). "Or, comme Moise éleva le serpent au désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé; afin que quiconque croit en Lui, ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean.3:14,15). "Et Moi, quand je serai élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi" (Jean. 12:32). "Je Suis le Bon Berger: le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis" (Jean.10:11). "Tout ce que mon Père me donne, viendra à Moi; et je ne mettrai point dehors celui qui viendra à Moi" (Jean.6:37). "Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et écrasés, et je vous soulagerai" (Mat.11:28). "Mes brebis entendent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Et Moi je leur donne la vie éternelle, et elle ne périront jamais; et personne ne les ravira de ma main" (Jean.10:27,28). "Qui croit au Fils, a la vie éternelle; mais qui n'est pas soumis au Fils, ne verra point la vie; mais la colère de Dieu demeure sur lui" (Jean.3:36).
Connaissance et confiance sont
d'excellent fondements de l'Amour stable et profond,
nous dit Alfred Kuen (Il faut
que vous Naissiez de Nouveau). Jésus
caractérise les relations normales d'un homme avec Dieu
par trois verbes: Connaître (Jean 17:3); Croire (Jean
14:1); Aimer (Mat. 22:37). De même, connaître Jésus et
croire en Lui, c'est aussi l'aimer (Jean
14:15,21,23,28). Celui qui a trouvé en Lui son Sauveur,
qui a obtenu par Lui le pardon de ses péchés ne peut
faire autrement que l'aimer (Luc 7:47). L'Amour est
l'expression la plus parfaite de la foi
(Jean.21:15,17). Croire en Christ et l'aimer nous fait
entrer dans la communion de l'Amour de Dieu:
"Le Père lui-même vous aime, parce
que vous m'aimez et que vous avez cru" (Jean.16:27).
"Celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai,
et je me ferai connaître à lui" (Jean. 14:21). Si
quelqu'un m'aime... mon Père l'aimera, nous viendrons à
lui et nous ferons notre demeure chez lui" (Jean.14:23)".
Ces paroles nous révèlent à quel point, dans la pensée
de Jésus, l'amour est inséparable de la foi et de la
connaissance de Christ que nous obtenons par révélation,
et non par nos propres moyens. En plus, lorsque nous
disons que Dieu est Amour, cela ne signifie pas que
l'Amour est Dieu. Il faut considérer aussi que
l'Amour n'exclu pas la justice de Dieu, car Dieu a une
haine parfaite pour le mal. Il est donc faux de dire que
Dieu aime le pécheur mais qu'il n'aime pas son péché. Le
péché et le pécheur sont inséparable et Dieu déteste
l'iniquité autant que le méchant:
«Car tu
n'es pas un Dieu qui prenne plaisir à l'iniquité; le
méchant n'habitera point avec toi.
Le contact avec Dieu transforme l'homme, affirme Henri Strohl (Luther Jusqu'en 1520). L'infusion de la Grâce illumine l'esprit et enflamme la volonté. Dieu convertit ceux qu'il convertit, en leur donnant l'intuition de son Amour; et celui que l'Amour a converti, renonce à lui-même, se tourne avec ardeur contre ses mauvais penchants... et l'Amour lui dira tout ce qu'il a à faire. C'est ainsi que le croyant est en même temps affranchi de tout et soumis à tous. Selon l'Esprit qui l'habite il est indépendant de tout. Car "toute choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu" (Rom.8:27). Par la foi, Christ rend le croyant maître de toutes choses, car il n'en est plus affecté et il n'y met plus sa confiance, mais il les oblige à contribuer à sa gloire et à son salut. Voilà le service de Dieu et la royauté spirituelle mentionné dans l'Apocalypse: "Tu nous a fait rois pour notre Dieu et nous régnerons sur la terre" (Apoc.5:10; 20:4-6). Cette royauté spirituelle active et présente dans le moment même est presque complètement ignorée de nos jours, et cela du à la fausse doctrine des Prémillénaristes Dispensationnalistes qui s'attendent à un royaume futur de 1,000 ans sur la terre où Christ régnera physiquement dans un temple nouveau en Israël; contrairement à ce que la Bible dit: "Mon règne n'est pas de ce monde", dit le Seigneur Jésus (Jean.18:36). L'esprit du chrétien n'est soumis à personne et ne peut l'être, mais il est uni par Christ à Dieu car Christ est Dieu, et le monde entier est à ses pieds et Christ règne en lui jusqu'à son deuxième avènement, lorsqu'il apparaîtra dans ses saints, les transformant à son image, et les unissant en un seul corps, pour les prendre avec Lui pour l'éternité (2 Thes.1:7-10; 1 Thes.3:13; 4:15-17).
Que l'Amour sacrificiel de Dieu, l'Agapé, est nul autre que la religion vivante du christianisme authentique, révélé de Dieu dans le Nouveau Testament, est évident par ce que nous avons vu précédemment et ce que nous verrons ultérieurement. W.E. Vine's (Expository Dictionary of New Testament Words) nous dit que le terme Agapé est le mot qui caractérise le christianisme; et que l'Esprit de la révélation l'utilisa pour exprimer des idées inconnues auparavant. Agapé, Agapao, et Agapan.sont utilisé dans le N.T.:
a) pour décrire l'attitude de Dieu envers son Fils «dans le sens que le Fils est Dieu lui-même, l'Esprit Éternel incarné dans la chair» (Jean.17:26); envers la race humaine en générale «dans le sens que son amour est sélectif pour les siens d'entre tous genres d'hommes» (Jean 3:l6; Rom.5:8); et envers ceux qui croient dans le Seigneur Jésus particulièrement (Jn.14:21);
b) pour faire connaître Sa volonté envers ses enfants concernant leur attitude envers l'un et l'autre (Jean 13:34), et envers tous genres d'hommes (l Thes. 3:12; 1 Cor. 16:14; 2 Pi. 1:7);
c) pour exprimer la nature essentielle de Dieu (1 Jean. 4:8).
Tout comme le vent, l'Amour sacrificiel peut être connu seulement par l'action qu'il incite, comme dans le Don de Dieu de son Fils (I Jean 4:9,10). Mais évidemment ceci n'est pas l'amour d'affection, c'est à dire qu'il n'est pas issu d'aucune perfection en l'homme (Rom. 5:8; 7:18). Il est un exercice de la volonté divine dans un choix délibéré, fait sans aucune cause assignée sauf ce qui existe dans la nature de Dieu Lui-même (Deut. 7:7,8). Parmi les hommes, l'Amour trouve son expression parfaite en le Seigneur Jésus-Christ (2 Cor. 5:14; Eph. 2:4; 2:19; 5: 2); l'Amour est nul autre que le fruit de l'Esprit de Christ présent dans le chrétien (Gal.5:22).
L'Amour chrétien a Dieu comme son objet primaire, et s'exprime soi-même en tout premier dans l'obéissance ou plutôt soumission implicite à ses commandements (Jean.13:34,35; 14:15,21,23; 1 Jean 2:5; 5:3; 2 Jean 6). La volonté de soi qui se plaît en soi-même, est la négation de l'Amour de Dieu; car elle est le refus du renoncement à soi-même pour se soumettre à la volonté de Dieu (Mat.7:21-23). L'Amour chrétien, qu'il soit exercé envers les frères, ou envers les hommes en général, n'est pas un impulsion qui vient des sentiments, il ne va pas toujours avec les inclinations naturelles, ni se donne t'il seulement à ceux en qui il découvre quelques affinités. L'Amour cherche le bien-être de tous (Rom.15:2), et ne fait aucun mai à personne (Rom.13:8-12); l'Amour cherche tous les occasions pour faire le bien à tous les hommes, et spécialement à ceux qui sont de la foi (Gal.6:10; Col.3:12-14).
En respect du terme AGAPAO qui concerne Dieu, il exprime un Amour profond et constant, et l'intérêt d'un être parfait pour ceux qui en sont entièrement indigne; produisant et développant en eux un Amour révérenciel envers Celui qui le donne, et un Amour pratique envers ceux qui le partagent; en plus d'aider ceux qui cherche Dieu. D'après Kittel, Jésus résuma en deux phrases toute la signification de l'ancienne et la nouvelle justice: "Aime Dieu et aime ton prochain" (Marc 12:28; Mat. 22:40). Les deux sont des expressions biens connues de l'A.T. et fréquemment emphasées par les Rabbis. La nouvelle formule avancée par Jésus d'un Amour pratique envers le prochain, est distinguée seulement par sa conception positive. Jésus se tient clairement et consciencieusement dans la tradition morale de son peuple. Mais il demande l'Amour avec une exclusivité qui signifie que tous les autres commandements s'y dirigent et que toute droiture y trouve sa norme. Pour Jésus, l'Amour est une question de volonté et d'actions. Ainsi Il demande une décision et un empressement d'une manière inconditionnelle pour Dieu et Dieu seul qui surprend ses auditeurs. La possibilité d'aimer Dieu est présenté comme une chose à faire ou à ne pas faire: "Jésus lui dit: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée" (Mat.22:37); "Nul ne peut servir deux maîtres: car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre: vous ne pouvez servir Dieu et Mammon [la richesse] "(Mat. 6:24).
Aimer Dieu est exister pour Lui comme un esclave existe pour son seigneur (son Boss, comme on dit aujourd'hui) (Luc 17:7). C'est d'écouter fidèlement et obéir à ses commandements de vie et de liberté, c'est se placer soi-même sous sa Domination, le reconnaître comme le seul Seigneur, et de chérir au-dessus de toutes choses la réalisation de Son Royaume (Mat.6:33). Cela signifie aussi de baser son être entier sur Jésus, de s'attacher à Lui avec une confiance totale, de Lui laisser tout nos soucis et toutes nos responsabilités, et de vivre constamment par sa puissance. C'est aussi chair et avoir en aversion tout ce qui ne vient de Lui ni ne le sert, de briser tous les liens et enlever tout obstacle qui nous empêche de l'aimer et le servir (Mat.5:29), de couper tout attachements sauf ceux qui nous lient à Dieu seul.
Deux forces particulières sont mentionné par Jésus comme des puissances qu'un homme doit renoncer et combattre s'il est pour aimer Dieu: Mammon [la soif de la Richesse], et l'amour de la gloire personnelle; tout comme nous voyons chez nos Politiciens et sur la majorité des pasteurs et chefs religieux. Celui qui veut s'amasser des richesses est considéré comme un païen et un homme de petite foi qui est d'aucune utilité pour le Royaume de Dieu. Ainsi Jésus dit dans un Évangile Apocryphe (Le Christ, par: Roderic Dunkerley): "Celui qui est assoiffé de la fortune ressemble à un homme qui boit de l'eau de mer; plus il boit, plus sa soif est grande, et il ne cesse de boire jusqu'à ce qu'il périsse". Jésus prononce aussi une malédiction contre ceux qui aiment la gloire personnelle, comme les Pharisiens: "Malheur à vous, pharisiens! qui aimez les premières places dans les synagogues, et les salutations dans les marchés" (Luc 11:43; Mat.23:6). L'amour du prestige est incompatible avec l'Amour de Dieu. Mais il y a aussi un troisième danger qui menace cet Amour: le stress de la persécution. Comme les anciens martyrs; Jésus voit que les assauts et les afflictions, les insultes et les souffrances, qui vont s'abattre nécessairement sur la tête de ses disciples, vont être l'épreuve de feu décisive de leur loyauté à Dieu (Mat.10:17; 5:10), lorsque l'agonie finale de la mort viendra sur l'humanité: "Mais toutes ces choses ne sont qu'un commencement des douleurs. Alors ils vous livreront pour être affligés, et vous tueront; et vous serez liais de toutes les nations, à cause de mon nom. Et alors plusieurs seront scandalisés, et se trahiront l'un l'autre. Et il s'élèvera plusieurs faux prophètes, qui en séduiront plusieurs. Et parce que l'iniquité sera multiplié, la charité (AGAPE) de plusieurs se refroidira. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé" (Mat. 24:8-13). En ces mots, le caractère de l'Amour de Dieu est clair et conclusif. C'est une passion brillante pour Dieu, la passion d'un petit troupeau qui persévère fidèlement et qui est inébranlable, malgré toutes les difficultés, les puissances ou les menaces, jusqu'à la manifestation de Celui qu'il aime.
L'Amour pour Dieu est la demande la plus essentielles que Jésus fait (Mat. 22:37-40). Jésus accepte aussi la sobriété Juive qui est ni un amour universel extravagant pour l'humanité, ni un amour superficiel, mais un amour qui demande d'aimer son prochain comme soi-même. Toutefois, Jésus libère l'amour du prochain une fois pour toute de ses restrictions compatriotiques ou nationales. Il la concentre plutôt sur les faibles et les malheureux que nous rencontrons sur notre chemin. Il fait d'un point de vue légal et controversé une question de cœur qui est d'une urgence qu'on ne peut échapper, tout comme dans l'histoire du Bon Samaritain (Luc 10:25-37).
Dans une de ses demandes, Jésus s'oppose consciencieusement la tradition des Juifs, en demandant d'aimer ses ennemis. La triple détermination de cette demande est clairement expliquée dans Mat.5:43 et Luc 6:32. Premièrement, c'est la nouvelle demande d'un âge nouveau: "Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens... Mais Moi je vous dit" (Mat. 5:21,43); deuxièmement, elle indique une récompense (Mat.5:46); troisièmement, elle s'applique à une multitude d'ennemis (Luc 6:27). L'amour de nos ennemis, demandé par Jésus, est l'attitude voulu des enfants du nouveau peuple de Dieu à qui appartient le futur. Les chrétiens doivent montrer de l'amour sacrificiel sans s'attendre qu'il soit donné en retour; prêter sans espérer d'être repayé; donner sans réserve ni limite. Ils doivent accepter volontairement l'hostilité du monde sacrificiellement sans résister (Luc 6:27-31). Les parallèles similaires que nous trouvons dans notre monde moderne, n'ont aucunes significations quand nous les comparons à ce programme d'enseignements déterminé.
L'Utopisme est toujours avec nous depuis Platon. Mais ici parle Celui qui, sans illusions ni sentimentalisme, a introduit l'idéal de l'amour du prochain dans la réalité. Il parle de ces demandes impossibles d'un ton sérieux et avec un sens de réalité, nous indiquant la voie que chaque homme doit suivre. Nous avons toujours eu des enthousiasmés pour l'amour fraternel et pour un monde meilleur, surtout chez les Humanistes et les Apostasiés. Mais Jésus connaît ce monde subtil, et ainsi, contrairement à leur philosophie, Il lance un appel pour une vie intérieure complètement basée dans l'Amour sacrificiel de Dieu. C'est ici qu'en est sûrement le secret. Le fait que l'Amour sacrificiel est si évident dans sa demande, indique qu'Il a plus à proclamer que ceci. Il proclame et crée une situation nouvelle pour un monde nouveau. Il proclame, la miséricorde de Dieu, non comme une disposition que Dieu exprime par tous les moyens possibles [pardonner c'est son métier], mais comme un évènement inconnu dont la possibilité repose en Dieu seul, et qui maintenant place l'homme dans une situation complètement différente. Jésus amène le pardon des péchés, et en ceux qui l'expérience, le nouvel Amour qui les envahie est dégagé d'eux comme une lumière qui brille dans les ténèbres. C'est en ce sens que Jésus parle de la femme qui avait beaucoup péché: "C'est pourquoi Je te dis, que ses péchés, qui sont nombreux, lui sont pardonnés; car elle a beaucoup aimé: or celui à qui il est moins pardonné, aime moins" (Luc 7: 47). Dans ce dernier passage, Jésus fait sortir plus clairement ce qui est en question, à savoir, la nouvelle vie qui est réveillée dans la personne qui a reçu l'Amour, en est remplie, et est dirigée par cet Amour dans toutes ses actions, plutôt que de le montrer à qui que ce soit, comme l'aurai fait les Pharisiens. L'Amour ici est un mouvement spontané qui dépend de Celui qui le dégage.
Par son geste de pardon, Dieu a institué pour l'humanité, un nouvel ordre qui enlève et remplace l'ordre de l'ancien monde. Cette nouvelle relation de Dieu avec l'homme, pause aussi la fondation pour une nouvelle relation entre chaque homme: "Soyez donc miséricordieux comme votre Père est miséricordieux" (Luc 6:36). Ceux qui procurent la paix de Dieu et la proclament sont maintenant appelés enfants de Dieu (Mat.5:9; Eph.2:17; Rom.5:1). Mais ceux qui jugent leur prochain se placent eux-mêmes en dehors du nouvel ordre, et ainsi deviennent victimes du jugement de Dieu; parce qu'ils ont refusé de pardonner aux autres leurs offenses (Mat.6:14,15): "car de la mesure que vous mesurez, on vous mesura réciproquement" (Luc 6:38).
L'Amour de Dieu qui est dirigé à l'humanité et surtout à ses élus, dans ce grand moment historique du sacrifice de la croix; est un Amour qui pardonne, un Amour qui se sacrifie entièrement pour le salut de ceux qui sont donné de croire et qui le mette en action dans leur vie. Mais Jésus connaît pour Lui-même un différent aspect de ce même Amour, l'Amour préférentiel qui inclue la séparation ainsi q'un appel qui est tout à fait spécial. Ceci est l'Amour de Dieu dirigé exclusivement à Jésus Lui-même: "Voici mon Serviteur que j'ai Élu, mon Bien-Aimé qui est l'objet de mon Amour; je mettrai mon Esprit en Lui, et Il annoncera le jugement aux nations" (Mat.12:18). L'appel du seul Fils né de Dieu, est un appel à marcher sur le chemin où les prophètes trouvèrent la mort; tel que nous voyons dans la parabole des méchants vignerons (Mc.12:1-8). Le Fils Bien-Aimé est le seul Martyr, dont la mort au point tournant de l'histoire, est un exercice de jugement sur le monde entier qui pose la fondation du nouvel ordre de l'existence humaine d'une nouvelle race éternelle dans le NOUVEL HOMME. Ainsi Jésus Lui-même devient le Fondateur du nouveau peuple de Dieu, au point que ces uniquement par une relation intime avec Lui qu'il est possible de faire parti du monde à venir: "Car personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus-Christ" (l Cor. 3:11; Eph. 2:19,22).
L'Amour qui se donne pour aider le moins des frères est aussi l'équivalent d'aider le Fils de l'homme, et de même le refus ou le manque d'Amour sacrificiel est l'équivalent de mépriser Christ, de prendre en dédain Celui qui est l'Amour vivant (Mat.10:40; 25:34-46). Les deux seront jugé par le Fils de l'Homme en Son jour. Pour cette raison Jésus dit que ses disciples sont bénis, car ils doivent souffrir la persécution à cause de Lui (Luc 6:22). Pour cette même raison Il peut demander un attachement inconditionnel à Lui-même de la part de ses disciples, même jusqu'à la mort; et ceci avec le même radicalisme qu'Il demande l'empressement pour Dieu (Mat.10:37; Luc 14:26).
A ce point, tout ce que Jésus dit concernant l'Amour sacrificiel est finalement clarifié et unifié. Dieu envoie son Bien Aimé dans le monde. Le Fils amène la rémission des péchés à laquelle l'élu répond avec un Amour sacrificiel reconnaissant, et un empressement inconditionnel qui lui est donner gratuitement pour aider et pardonner ses semblables. Le Fils demande un abandon sans réserve pour Dieu, et rassemble autour de Lui une troupe de soldats courageux d'une force de soumission intense et extrême (Mat.11:12), qui laissent tout pour le suivre et pour aimer Dieu d'une passion dévouée. Il crée un nouveau peuple de Dieu qui renonce à toute haine et à toute violence injustifiée (Mat. 26:52); et qui avec un Amour résolu qui ne peut être vaincu, marche sur le chemin du sacrifice en face de toutes oppositions; gardant en eux l'attitude sublime de la dernière requête de Jésus pour un monde hostile à son Amour sacrificiel: "Père, pardonne-leur: car ils ne savent point ce qu' ils font" (Luc 23: 34).
L'appel de la croix, de sortir du monde vers Christ, de devenir un Chrétien Marginal, est lancée dans un monde rebelle; tous en entendent le message, mais non tous l'écoutent (Jean. 8:47; 1 Jean. 4:6). Seulement ceux qui furent destinés à la vie éternelle, avant la fondation du monde, le reçoivent par la foi qui leur est donné et s'en réjouissent (Ac. 13:48; Eph. 1:3-13). Si le chrétien qui se sait en rapport avec Christ veut essayer de remonter à la cause première de son salut, il ne pourra la trouver que dans la Souveraineté de Dieu. Si Dieu a intervenu en sa faveur, c'est qu'il l'a voulu; et ce que Dieu veut, Il le veut éternellement. Dieu est l'auteur de la vie éternelle, de cette vie nouvelle qui nous est donnée en Christ. Cette vie d'Amour sacrificiel apprendra au chrétien authentique à dire à Christ: "Toi Seigneur Jésus, tu es ma justice, et moi je suis ton péché. Tu as pris à ton compte ce qui était à moi et tu m'as donné ce que je n'étais pas". C'est l'expérience de l'Amour sacrificiel qui provoque l'éclosion de la grâce et tout progrès dans la nouvelle vie de liberté par la soumission à Christ. Les chrétiens réels qui vivent une telle expérience ne sont qu'un petit troupeau répandu ici et là dans le monde. Mais, de peux nombreux qu'ils sont, ils ont cette assurance du Seigneur Jésus: "Ne crains point petit troupeau: car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume" (Luc 12: 32).
A Christ seul soit la Gloire
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