LA DOCTRINE

DU LOGOS

CHEZ

PHILON D’ALEXANDRIE

PAR

HENRY SOULIER

 

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Mise en pages par

Jean leDuc et Alexandre Cousinier

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TABLE DES MATIERES

PRÉFACE

INTRODUCTION

1“ PARTIE

PRINCIPES GÉNÉRAUX

CHAP. I. — LA NOTION DE DIEU.

Existence de Dieu: argument physico-théologique. — Impossibilité de déterminer la nature divine. — Dieu, la cause première, est l’incompréhensible, l'innomable.— Le sentiment religieux engage toutefois notre philosophe à spéculer sur la nature de Dieu. — Sous la forme négative des déterminations philoniennes, se cachent des attributs positifs, attributs métaphysiques, attributs moraux.

־ Absoluité et transcendance de Dieu. — L'Existence distincte de l’essence.......»   

 

CHAP. II. — LA NOTION DE LA MATIERE.

Παθητικόν, ύλη, ούσία, μή δν. — Description pessimiste de la matière. — La oûdia peut devenir meilleure à condition qu'elle soit placée sous l'action de la Cause première. — Le Dieu de Phi Ion n'est pas l'auteur de la matière. — Opinion contraire de Vacherot. — Sentiments de Grossmann, de KEFERSTEiN, de Zeller et de Heinze. — Philon n'affirme pas explicitement l'éternité de la matière, mais il refuse de la regarder comme une œuvre de Dieu, puisqu'elle est indigne du contact de !*Être absolu. — Dualisme de Philon »

 

CHAP. III. — LA NOTION DE L'UNIVERS.

I. — Le Cosmos:

La non-éternité du Cosmos.— Définitions du Cosmos. Pythagore, Platon, Aristote, le Portique.—Les sphères de l’univers.—Les cinq éléments. — Classification des êtres créés. — Le temps. — L’incorruptibilité du monde est une conséquence de la notion philonienne de Dieu.......  »

 

II. — Le Microcosme (l’homme):

Caractères distinctifs de l’homme: λογική ψυχή, νοΟς, λογισμός, διάνοια. — La raison et la pa-role (= λόγος ένδιάθετος et λ. προφορικός). — Volonté et liberté. — Le mal et ses conséquences dans la nature intellectuelle et morale de l’homme. —Incapacité de l’homme d’accomplir sa destinée par ses propres énergies.......

 

CHAP. IV. — CONSÉQUENCES DES PRINCIPES EXPOSÉS.

La doctrine philonienne des intermédiaires divins découle de la nature des principes exposés. — D’une manière générale elle est casée sur l’idée de la transcendance divine absolue. — 1° L’idée de la perfection métaphysique de Dieu, empêche notre philosophe de mettre la Divinité en rapport immédiat, soit avec la matière confuse et sans ordre, soit avec le Cosmos qui n’est qu’une organisation de la matière, et infiniment inferieur à Dieu. — 2° L’idée de la perfection morale de Dieu, empêche notre auteur, soit de considérer la Divinité comme la Cause immédiate de l’homme (nature mixte, capable de bien et de mal), soit de la mettre en contact avec le mal ou l’apparence même du mal. (׳Ex.: arrêter les progrès du mal, punir le méchant, sont des œuvres indignes de !’Être moralement parfait). — A l’effet de résoudre les antinomies, Philon est obligé d’introduire entre Dieu et !’Univers (par la voie spéculative) une série d’intermédiaires auxquels il attribue les fonctions incompatibles avec la nature infinie de !’Être suprême. — L’ensemble de ces intermédiaires peut être compris dans la notion générale du Logos divin........

IIeme PARTIE

LA DOCTRINE DU LOGOS

CHAP. I. — LE LOGOS DANS SES RAPPORTS AVEC DIEU.

§ 1. — Le Logos, raison immanente de Dieu:

Le Logos attribut divin, c’est-à-dire, force pensante de Dieu. — Dieu imagine le plan de la création par son moyen. — Le Logos est à Dieu ce que le logismos est à l’architecte. — Philon confond la force pensante avec la pensée conçue. — Deux manières d’expliquer cette confusion. — Le Logos signifie à la fois la raison-attribut de Dieu et le produit de celle-ci, savoir le monde intelligible. Nécessité d’étudier la théorie philonienne des idées pour concevoir sa notion au Logos . .

§ II. — Le Logos, ensemble des idées universelles:

On part de la connaissance du monde sensible pour arriver à celle du monde intelligible.— Les idées sont les types des choses qui doivent être créées. — Le Logos est le livre où sont inscrites les idées. — Il est ridée des idées. — Classification des idées. — Les genres et les espèces. —Le Logos est le genre suprême.— Les idées sont des nombres, des mesures. — Elles sont des réalités indépendantes de notre pensée.—Identité des idées et des forces »

§ III. — Le Logos, organe de la manifestation, divine:

Philon affirme le fait de la manifestation divine, mais n'en indique pas expressément le mode essentiel. — L’idée d’une projection continue de la divinité, attestée par divers passages phi Ioniens, nous fait abonder dans le sens de la théorie émanatiste, mais on ne saurait établir cette dernière d’une manière absolue. — Le sens de parole que Philon attribue aussi au Logos n’indique pas le mode essentiel de la manifestation divine. — La théorie du double Logos (Ενδιάθετος et προφο-ρικός) transportée en Dieu, n’est pas une doc* trine philonienne. — Le Logos reste néanmoins, selon notre philosophe, l’organe manifestateur de la divinité............Pag.  80-97

§ IV. — Le Logos, hypostase divine:

Si le Logos n’est pas une hypostase, l'idée de la transcendance divine est anéantie.—Philon affirme distinction׳ hypostatique entre Dieu et son Logos manifestateur, et l’exprime dans les propositions suivantes : le Logos est l’image de Dieu, — il est subordonné à Dieu. — il est le second type rationnel, — le second Dieu. — Le Logos est le nom. l’interprète, le vicaire, l’ombre de Dieu. — Il occupe un autre τόπος que celui de Dieu. — Le Logos n’est, ni inengendré comme Dieu, ni engendré comme l’homme. — Il se tient comme médiateur entre Dieu et l’Univers .... »

 

CHAP. II. — LE LOGOS DANS SES RAPPORTS AVEC L’UNIVERS.

Art. I. — Avec le Cosmos en général.

§  I. — Le Logos, créateur et organisateur:

Tandis que Dieu est la Cause première, le Logos est l’instrument créateur. — Dieu distingue et organise toute chose au moyen de son Logos-diviseur (τομεύς). — Partage de la substance. — Le Logos forme les contraires que nous apercevons dans l’univers. — Le Logos est aussi créateur en tant que les idées, dont il est l’ensemble, sont des forces qui s’impriment dans la matière . » ! 06-113

§ II — Le Logos, conservateur et recteur:

L’ouvrier n’abandonne pas son œuvre : la fonction de conservateur est une continuation de la précédente. — Le Logos est un lien universel, une force de la nature, une loi physique, la droite raison de la nature. — Identité du θε!ο< λόγος et du θείος νόμος. — Le Logos relie entre eux les éléments. — Il est la Providence qui veille sur l'ordre moral universel.......»

Art. II. — Avec le Microcosme.

§ I. —Le Logos, type de la nature rationnelle:

L’homme participe de la nature du Logos, car il a été créé à son image. — Le type rationnel en l’homme est une empreinte de la Raison divine. — L’âme humaine est le troisième type rationnel. — Elle est un rayonnement du Logos. — Toute activité rationnelle de l’homme a sa source dans le Logos ..............» 120-123

§ II. — Le Logos, source de la vie intellectuelle:

Définitions de la sagesse et de la philosophie. — Le Logos est l'idée de la sagesse et l'objet de la connaissance. — Il est la sagesse et il la participe aux hommes. — Il est une nourriture spirituelle. — Parallèle entre le Logos et la Manne. — Le Logos inspire le sage. ־— L’extase .

§ III, — Logos, source de la vie morale:

Le Logos est la loi morale universelle. — Suivre cette loi c’est vivre selon la nature. — La droite raison de la nature, se participant aux êtres, devient subjective après avoir été objective. — L’obéissance à la loi naturelle constitue la vertu. — Le Logos ·st donc en même temps l'idée et la source de la vertu. — Allégorie des quatre fleuves qui sortaient d’Eden. — Le Logos arrose les vertus; il verse la coupe du divin breuvage. — Le Logos est l’Ange des théophanies, mais dans ce sens Philon l'identifie à la conscience morale . . »

CHAP. III. — LE LOGOS DANS SES RAPPORTS AVEC L’ENSEMBLE DES INTERMÉDIAIRES.

Identité du Logos et de la Σοφία. — Les forces divines sont comprises dans le Logos et sont dans un rapport de subordination avec lui. — Classifications des Forces. — Intermédiaires empruntés aux philosophies antérieures: logoi, anges, génies

CONCLUSION

Résumé de la notion philonienne du Logos. — Opinions diverses sur la question de la personnalité du Logos. — Cette question sort du cercle des idées de Philon ; d’où il résulte qu'il attribue, à la fois, la personnalité et l'impersonnalité au Logos. — Mais cette conception contradictoire, dont l’auteur n’a pas conscience, est un postulat du système philonien.........