Page 57 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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diplomatiques avec le Saint-Siège en 1949 et l'expulsion du non-
ce apostolique en 1951, la répression s'est abattue sur les fidèles
durant la Révolution culturelle.
La restauration de Deng Xiaoping leur apporta un soulagement de
courte durée, puisqu'ils devaient à nouveau être persécutés en
1981. Pour compenser, les autorités fondaient en 1957 l'Église
patriotique, de pure obédience marxiste, et à laquelle une bonne
partie des fidèles fait désormais référence. Parallèlement subsiste
une Église clandestine liée au Vatican. Pour conquérir ce vaste
marché de la Chine, le Saint-Siège est prêt à renoncer à ses évê-
ques chinois en exil et aux relations diplomatiques avec Taiwan.
Mais il y a contradiction: reconnaître la Chine continentale signifie
pour le Saint-Siège englober l'Église patriotique qui ne l'entend
pas de cette oreille et abandonner l'Église clandestine, le seul ap-
pui du pape dans le pays et le seul groupe à en reconnaître l'au-
torité. Qu'à cela ne tienne, Wojtyla récemment encore nommait
devant les instances diplomatiques le sous-continent asiatique
dont, disait-il, 'l'Église suit toujours avec respect et intérêt les as-
pirations et le dynamisme'.
Après Fairbanks, l'envoi pour la Corée du Sud, le "pays du matin
calme", 40 millions d'habitants, une Église en pleine expansion:
200.000 catholiques en 1945, 1.700.000 en 1984, taux de crois-
sance: 10% par an. Et un respect total de la hiérarchie assorti
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