Page 54 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Siège, aujourd'hui encore, - entretient une nonciature et une am-

               bassade de la Lituanie indépendante.



               Cette tentative de voyage en Lituanie, aussi bien que le document


               de Ratzinger, semblent donc être autant de coups de sonde pour

               ,savoir  jusqu'où  aller  trop  loin',  comme  disait  Cocteau,  afin  de

               permettre à Casaroli par la suite, de développer un discours plus

               nuancé  tenant  compte  des  réactions  des  interlocuteurs,  qui  ne

               peuvent que se découvrir, et fait de ces petites phrases  dont le


               Saint-Siège a le secret (ainsi déclara-t-il à propos de l'Instruction

               de Ratzinger: 'Je n'étais pas présent à la discussion' - ce qui peut

               signifier qu'il n'en partage pas la substance, comprenne qui vou-

               dra).  Tous  ces  mouvements  servant  à  préparer  un  éventuel

               voyage  de  Wojtyla  et  de  Casaroli  en  Urss  (on  en  parle  depuis


               1983). Ne serait-ce pas là la consécration, offerte par Moscou sur

               un plateau d'argent, de la politique du Saint-Siège en Pologne ?



               L'Ostpolitik papale,  en  tout cas, devait déjà  être  corroborée  par

               Giulio  Andreotti,  ministre  italien  des  Affaires  Étrangères,  démo-


               crate-chrétien, qui en décembre 1984 à Varsovie, se déclarait fa-

               vorablement impressionné par la normalisation et insistait sur le

               fait que serait 'tout à fait erronée la politique de la mise au ban

               de la Pologne par l'Occident'. Ce dont il faudrait encore convain-

               cre  la  population  du  pays,  pour  laquelle  les  sanctions  économi-







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