Page 49 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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mat politique nouveau permettant d'éliminer les sources de ten-
sion et de représailles.' L'appel était entendu : une nouvelle am-
nistie (juillet 1984) libérait 600 opposants, dont de nombreux di-
rigeants de Solidarnosc. Le pouvoir appelait à la prudence: 'Les
Églises peuvent certes se développer dans les pays socialistes, di-
sait Adam Lopatka, ministre des Affaires Religieuses, mais elles
doivent s'adapter à la situation.'
Tandis que Glemp et la hiérarchie religieuse, accusés de mollesse
et de compromission, commençaient lentement à perdre de leur
pouvoir effectif.
La balle était maintenant dans le camp de Solidarnosc clandestin
et des prêtres rebelles. Parmi ces derniers: Jerzy Popielusko. Un
personnage emblématique dont le meurtre, en octobre 1984, de-
vait donner un coup d'arrêt aux négociations sur le Fonds pour
l*agriculture et ranimer les vieux antagonismes. Mais peu impor-
te, en fin de compte, de savoir qui a décidé sa suppression. Car
son effet global est que toutes les factions, pour des raisons de
survie, ont resserré les rangs derrière Glemp et derrière Jaruzels-
ki. La mort de Popielusko entre dans la logique de la normalisa-
tion, et qui plus est a rendu quelque lustre au charisme émoussé
du chef de l'Église et à la position du chef du gouvernement. Mais
voyons les faits.
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