LA PRÉDESTINATION DE JÉSUS-CHRIST

 

par Jean leDuc

 

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LA BASE DE LA PRÉDESTINATION

 

L'INTENTION SUPRÊME

 

LA FIN DE L'INDÉPENDANCE

 

L'ILLUSION DU LIBRE-CHOIX

 

LA RESPONSABILITÉ HUMAINE

 

L'ENTÊTEMENT DE L'AUTO-DÉTERMINATION

 

LA VOLONTÉ ESCLAVE DE LA NATURE HUMAINE

 


 

«Vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, non par des choses périssables, comme l'argent et l'or, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un Agneau sans défaut et sans tache, qui fut prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté dans ces derniers temps à cause de vous. Qui, par lui, croyez en Dieu, qui s'est lui-même ressuscité des morts, et s'est lui-même glorifié, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.» (1 Pierre 1:18-21)

 

La Parole de Dieu indique clairement que la prédestination est l'aspect essentiel de la souveraineté de Dieu qui conduit infailliblement son œuvre vers son but, savoir le sacrifice de Christ sur la croix pour le rachat de ses élus (1 Pi. 1:2). Il n'y a aucun doute possible, la prédestination est la source même du salut. Le fait que «Christ a été prédestiné avant la fondation du monde» à versé son sang sur la croix pour la régénération de ses élus est incontestable (1 Pi. 1:23). On ne peut reculer plus loin dans notre compréhension de la prédestination. Avec ces passages que nous voyons dans l'épître de «1 Pierre», on se retrouve à la base même du décret éternel de l'élection, c'est à dire du choix de Dieu pour ceux qu'il a désigné d'avance à la vie éternelle. Il n'existe de plus merveilleuse ni de plus glorieuse doctrine que celle-ci, il n'existe aucune autre vérité pour le salut de nos âmes.

 

Les implications de la prédestination sont nombreuses. Le fait que sa base se trouve en Christ avant la fondation du monde indique qu'elle est déterminée de Dieu dans l'éternité avant la création de toutes choses. En d'autres mots, elle est une décision de Dieu assurée de se produire, une disposition infaillible et efficace de sa souveraineté, et elle ne manquera pas d'accomplir ce que Dieu s'est proposé dans son décret éternel de renoncement à soi-même qui est l'essence de son existence. La prédestination est donc le renoncement de Dieu en action, terme généralement traduit par amour ou charité dans plusieurs versions de la Bible. La création de l'univers qui en suivit dépend entièrement de cette disposition, ce qui veux dire que la création de l'homme, la chute, le péché, et la rédemption des élus, étaient tous assurés de se produire. Puisque le sacrifice de Christ avait été déterminé avant la création, conséquemment il fut inévitable que toutes ces choses qui suivirent furent prédestinées d'avance. Dieu a créé toutes choses dans ce but spécifique, ce qui veut dire que toutes les conséquences des lois universelles d'action et réaction, et toute l'histoire des peuples et des civilisations, sont sous son contrôle, rien n'échappe à la toute-puissance de sa volonté souveraine. Tout a été créé pour la gloire de Christ et de ses élus.

 

Lorsque nous disons «élus» il est évident que tous ne le sont pas. Les mot «élire» et «élection» signifient «choisir», c'est à dire «faire une sélection spécifique entre deux ou plusieurs options. Nous arrivons donc au point inévitable suivant qui caractérise le mouvement ou mise en action d'une telle décision éternelle, à savoir qu'avant de créer la race humaine, Dieu avait déterminé d'avance d'y faire une sélection et de choisir parmi les hommes qu'il va créer ceux qui étaient pour être sauvés en Christ, tout comme l'affirme l'apôtre Paul: «Selon qu'il nous a élus au salut en lui avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et sans reproches devant lui dans le renoncement. Nous ayant prédestinés au salut pour être ses enfants adoptifs par le moyen de Jésus-Christ, d'après le bon plaisir de sa volonté.» (Éph. 1:4,5); «Car ceux qu'il avait désigné d'avance, il les avait aussi premièrement prédestinés au salut pour être conformes à l'image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d'entre plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés au salut, il les a aussi appelés à renaître; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc sur cela? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Rom. 8:29-31)

 

La Parole de Dieu affirme clairement et avec une autorité irréfutable que ce choix se fit selon le bon plaisir de Dieu, il est inconditionnel aux hommes qu'il va créer, mais conditionnel à Christ dans son ministère de rédemption car tout dépend de ceci, telle fut la décision prise avant le début des temps et tel est le but de la création de l'homme. Puisque certains ont été choisi pour le salut, il est évident que les autres ne le furent pas, c'est à dire qu'ils furent exclu de la sélection, il ne peut en être autrement. En fait, l'homme n'avait pas encore été créé, il n'existait pas lorsque l'élection et l'exclusion furent déterminé de Dieu, ce qui nous indique que Dieu est Souverain dans sa décision et que l'homme n'y détient aucune valeur ni aucun droit. Plusieurs rechignent devant une telle notion, surtout celle de l'exclusion, ils la trouvent injuste, ils grognent et rouspètent car ils en sont mécontents. Mais n'est-il pas permis à Dieu de faire ce qu'il veut avec ce qui lui appartient (Mat. 20:15), et puisqu'il a créé toutes choses, donc toutes choses lui appartiennent, incluant vous et moi.

 

Maintenant il est extrêmement important et essentiel de comprendre que ceux qui ont été élu au salut, ne l'ont pas été à cause de quelques mérites, distinction, honneur, vertu, capacité intellectuel, obéissance, ou perfection morale, mais simplement à cause du bon plaisir de Dieu (Éph. 1:5; 2:8,9). De même ceux qui en furent exclu le furent sur la même base, puisque faisant partie d'un même décret. En fait, le contraire ou antonyme du mot «choisir» est «exclure», c'est à dire «être destitué, rejeté, et réservé à un autre destin». Qu'on accepte ou non ces mots ne change rien à la vérité de leurs significations réelles. Même que ces deux principes sont actifs dans toute la création, que ce soit dans les lois universelles, les lois naturelles, les lois spirituelles, les lois de la moral, ou les lois civiles, tout ce qui existe en dépend, la volonté de l'homme ne peut en échapper qu'elle le veule ou non car l'essence de l'existence n'est pas en son pouvoir (Voir: TULIPE ainsi que Le Magnifique plan de Salut de Dieu).

 

Le fait que Christ fut prédestiné avant la fondation du monde pour le rachat de ses élus, rendait obligatoire la chute de l'homme et de ce fait assura l'entrée du péché dans la race humaine. Il fallait qu'il en soit ainsi autrement Christ n'aurait pas été désigné d'avance à versé son sang sur la croix pour le rachat des péchés. Sans la chute et l'entrée du péché, le plan de Dieu aurait été sans efficacité, l'intention suprême de créer une race humaine parfaite et éternelle à son image exacte dans tous les détails ne pourrait se réaliser (Voir: Prédestination de la Chute et du Péché, et La saisissante réalité du péché). L'expression de Dieu doit être identique à Celui qui l'exprime, il ne peut y avoir de divergences ou différences comme c'est le cas depuis la chute avec l'entrée du péché. La projection de la lumière divine doit dépendre entièrement du Projecteur, elle ne peut être indépendante de son essence. Il y a toutefois quelques distinctions dans le processus de formation, Dieu est Esprit mais l'homme fut créé en premier comme un être charnel, l'un est le Créateur Tout-Puissant l'autre est une créature faible et limitée, un est indépendant et l'autre dépendant du fait de son état de créature.

 

Malgré que du point de vue de l'homme des millénaires se sont écoulés dans le processus de formation, pour Dieu cela ne correspond même pas à une fraction de seconde, car le temps n'existe pas dans l'éternité. L'apôtre Paul explique cela de cette façon: «Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible; Il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force; Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel; il y a un corps animal, et il y a un corps spirituel, Suivant qu'il est écrit: Le premier homme, Adam, a été fait une âme vivante; mais le dernier Adam est un Esprit vivifiant; Or, ce n'est pas ce qui est spirituel, mais ce qui est animal, qui est le premier; ce qui est spirituel vient après. Le premier homme, étant de la terre, est terrestre, et le second homme, le Seigneur, est du ciel. Tel qu'est le terrestre, tels aussi sont les terrestres; et tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes. Et comme nous portons l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste.» (1 Cor. 15:42-49) Le Seigneur Jésus confirme cela en disant: «Afin que tous soient un, comme toi, ô Père, tu es en moi, et moi en toi; afin qu'ils soient aussi un en nous; pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un, comme nous sommes un, (Moi en eux, et toi en moi), afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé, et que tu les aimes, comme tu m'as aimé. Père, je désire que ceux que tu m'as donnés soient avec moi, où je serai, afin qu'ils contemplent la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde.» (Jean 17:21-24).

 

Tout a été conçu dans le plan de rédemption avant la fondation du monde pour atteindre ce but sublime (Voir: Qu'est-ce que le ciel?). La chute et le péché ne sont que des phases pré-ordonnées pour atteindre notre destin final. L'indépendance de l'homme, sa rébellion, la corruption totale de sa nature, ses agissements perfides, ses paroles déshonnêtes et mensongères, son attitude hypocrite et orgueilleuse, sont tous les résultats d'une déviation occasionnés par la loi que Dieu imposa à l'homme. Le premier commandement qui irrita le cœur de l'homme et l'incita à se rebeller, fut de ne pas manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal: «Mais, quant à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras point; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras de dépérissement.» (Gen. 2:17) En d'autres mots, l'homme était interdit l'indépendance, il fut défendu d'agir par lui-même et de déterminer ce qui est bien ou ce qui est mal pour son existence, car par cela il se déclarerait maître de son destin et deviendrait comme un dieu (Gen. 3:5).

 

Malgré cela, l'irritation du commandement était tellement puissante qu'il ne résista point à la tentation de posséder l'autonomie, il voulait absolument obtenir la souveraineté sur sa vie, il désirait être comme son Créateur, sentiment peut-être noble mais néanmoins interdit et impossible à la créature. Dieu est la vie et l'indépendance de Dieu est la mort et le dépérissement. Son geste de rébellion porta des conséquences tragiques qui affecta toute la race humaine jusqu'à la fin des temps, mais tout cela était voulu de Dieu. Vu la fragilité et la faiblesse de sa nature du à son état de créature, la désobéissance n'a pu manquer de surgir de son cœur pour convoiter une puissance qui appartenait à Dieu seul, à savoir l'indépendance, et à cause de cela il fut chassé, rejeté de la vie: «Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu'il n'avance sa main, et ne prenne aussi de l'arbre de vie, et qu'il n'en mange, et ne vive à toujours.» (Gen. 3:22) Il ne se pouvait pas que l'image de Dieu soit corrompue et que l'homme vivre éternellement dans une telle condition. La race humaine au complet fut condamnée à la perdition éternelle et la décision de Dieu sur cela est irrévocable. Mais d'entre la masse des peuples, Dieu en avait choisi quelques-uns pour le salut selon son bon plaisir afin d'atteindre le but qu'il s'est proposé de toute éternité, excluant le reste qui furent réservé à récolter le châtiment de sa colère pour manifester sa justice. Tout cela fut planifié dans le décret éternel depuis avant la fondation du monde, la chute engendra un processus de formation pour l'accomplissement du dessein de Dieu de former une nouvelle race céleste et éternelle, et la croix fut le bistouri qui trancha entre les élus et les exclus.

 

La croix met fin à l'indépendance qui cause le dépérissement, elle engendre la mort dans l'esprit afin de donner la vie à ceux que Dieu a désigné depuis avant la fondation du monde. Aucun de ceux qui furent choisis ne périra, car maintenant Dieu habite en eux par l'Esprit de sa Sainte Présence pour les transformer selon son plan divin, et rien ne peut les ravir de sa main (Jean 10:28). Ceux qui sont appelé efficacement pour participer à cette transformation glorieuse, ne l'ont pas choisi, ils en sont incapable tout comme un mort ne peut décider par lui-même de revenir à la vie. Le choix appartient à Dieu et non à l'homme. La croix écrase l'homme dans la poussière de l'humiliation et lui arrache toutes prétentions, elle réveille sa conscience à la réalisation qu'il ne détient aucune valeur et qu'il est coupable de haute trahison et doit mourir. Pour lui indiquer les conséquences de sa rébellion, elle le pousse à regarder à Celui qui est mort crucifié en sa faveur et comme son substitut, afin d'occasionner une déchirure dans son âme par laquelle la vie peut pénétrer et le faire renaître en le relevant dans une nouvelle existence qui est entièrement dépendante de Christ.

 

Mais il y a aussi ceux qui viennent à la croix de leur propre moyen, par le choix d'une décision personnelle. Ils sont touchés par l'impression d'un tel sacrifice, mais ils n'en récoltent aucun bénéfice car ils refusent d'abdiquer leur autonomie, ils ne peuvent se résigner à leur notion de dignité. Ils ne peuvent faire autrement car ils n'ont pas été appelé, ils n'ont pas été élus, ils ont été désigné à l'exclusion et cela de toute éternité. Le sacrifice de la croix exerce sur eux quelques impressions qui leur donnent une certaine contrition et conviction par lesquelles ils ont la sensation de se réveiller et de revivre, mais ils demeure étranger à la nouvelle vie de laquelle ils sont exclus. Ce qu'ils nomment la nouvelle naissance est pour eux une vie qui se base sur l'autonomie du libre-choix par lequel ils s'imaginent contribuer à leur salut par leurs efforts et leur obéissance, car cela leur donne un sentiment qui plaît à leur entendement et ils s'imaginent être agréé de Dieu en agissant ainsi. Inutile d'essayer de les convaincre autrement, car ils ont reçu un esprit d'égarement de la part de Dieu pour qu'ils croient au mensonge afin d'être condamnés (2 Thes. 2:11,12).

 

Nous voyons donc qu'il existe deux principes dans la prédestination, l'élection et l'exclusion (nommé aussi Prétérition ou Réprobation), et que les gens sont prédestinés soit à un ou à l'autre. Théologiquement c'est ce qu'on nomme la Double Prédestination et une telle notion offusque un très grand nombre de gens qui se disent chrétiens, particulièrement le principe de l'exclusion qu'ils désavouent avec véhémence, car d'après eux tous les hommes détiennent certaines qualités ou capacités par lesquelles ils peuvent se décider à se prononcer en faveur d'une décision personnelle pour accepter le salut ou le rejeter. En d'autres mots ils enlèvent la décision du salut d'entre les mains de Dieu, ils la dérobent à son Auteur, la déracinent de sa source éternelle, et se l'appliquent comme s'ils en seraient les détenteurs légitimes. Ils ne réalisent point qu'en agissant ainsi, ils donnent justement l'évidence de leur exclusion. Ce qui masque leur appropriation illégitime et leurs prétentions captieuses est qu'ils les enrobent de versets bibliques tirés hors de contexte pour leur donner quelque crédibilité, ce qui impressionnent grandement les crédules. Ainsi la foi ne serait plus un don de Dieu (Actes 13:48; Romains 10:17; Éphésiens 2:8; Philippiens 1:29), elle devient entre leurs mains une faculté de la nature humaine déchue, qui pour eux détiendrait encore, malgré la chute, quelques aptitudes de bonté ou de bienveillance et serait capable d'agréments envers Dieu. Ils justifient ainsi leur choix de la foi comme étant approuvé de Dieu qu'ils ont dérobés de son élection, et déclarent insidieusement qu'ils sont élus et que Dieu n'a jamais exclu personne de la grâce du salut, puisque cela serait une offense magistrale envers la dignité humaine et l'illusion du libre-choix que Dieu ne violerait jamais.

 

Comme nous avons vu, un très grand nombre regardent la doctrine biblique de la prédestination comme étant une perspective menaçante et effrayante qu'il faut éviter à tous prix, sinon détruire en la déformant subtilement. Plusieurs mêmes parmi les évangéliques la regardent avec répugnance, ils la considèrent comme une doctrine excrémentielle et diabolique qu'ils vomissent avec des paroles ignobles et provocantes. En fait, aucun terme ne fait frémir les ennemis de la croix plus que celui de prédestination. Pourquoi en est-il ainsi ? Simplement à cause que cette doctrine les abaisse dans la poussière de l'humilité en s'opposant à leur notion d'un libre-choix qu'ils estiment essentiel à la dignité de l'être humain. Il est clair dans tout cela qu'ils ne veulent pas de la souveraineté de Dieu, ils réalisent très bien que leur indépendance est en jeu et ne peuvent se permettre d'avouer qu'ils ne sont pas maîtres de leur destin. Ils préfèrent donc maintenir leur illusion d'autonomie, ils se disent responsables de leurs décisions de choisir par eux-mêmes ce qui est bien ou ce qui est mal dans leur vie (Gen. 3:1-5), ils décident même de leur salut et de leur perdition tellement leur raisonnement est tordu par leur convoitise de l'indépendance. La prédestination est donc une entrave à leur existence, et ils vont faire tout en leur pouvoir pour en déformer le sens, afin de la détacher de la souveraineté de Dieu pour l'appliquer à leur notion d'autonomie qui valorise les efforts d'un choix personnel qu'ils disent libre. Ainsi avec eux il ne s'agit plus d'une prédestination mais d'une postdestination qui valorise l'illusion de leur décision de croire (Voir: PréDestination ou PostDestination)

 

Or si la volonté de l'homme serait réellement libre, elle pourrait déterminer complètement le cour de sa vie, il pourrait ainsi choisir de ne jamais avoir de maladie, de guerre, de pauvreté, de misère, de tristesse. Si la volonté de l'homme serait puissante à ce niveau, il pourrait même choisir de ne jamais mourir et de vivre continuellement dans un état de bonheur perpétuel. Mais tel n'est pas le cas, l'homme doit mourir, sa volonté n'a aucune puissance pour déterminer sa naissance ou sa mort, elle ne peut même choisir la couleur de sa peau ni le nombre de ses cheveux, ni est-elle au contrôle des circonstances et des évènements qui se produisent dans sa vie. Elle n'est même pas libre de l'illusion de liberté qu'elle se donne. Elle est donc libre de quoi ? Si elle est libre de quelque chose, elle est libre de la vérité, de Dieu, et de la vie éternelle de laquelle elle est exclue.

 

La majorité des gens vont dire croire au libre-choix, mais aucun en comprend vraiment la signification. Tout ce que nous trouvons dans ce domaine n'est que de la supposition et de la superstition. Personne ne dénie que l'homme a une volonté, qu'il détient la capacité de choisir ce qu'il désire de faire, de dire, de penser. En fait, comme nous avons vu, la capacité de choisir ce qui est bien ou ce qui est mal dans notre vie est l'évidence même de la chute et de la perdition (Voir: La doctrine du libre-arbitre).

 

Que Christ a été prédestiné avant la fondation du monde, ne signifie aucunement que Dieu prévoyait dans sa connaissance de toutes choses que Jésus était pour venir à un certain moment donné de l'histoire, qu'il avait le libre-choix d'accepter son ministère, choisissant librement d'après une décision personnelle de souffrir et mourir sur la croix pour nos péchés, et que Dieu l'aurait choisi comme Messie sur la base de sa pré-connaissance de ces faits. Une telle notion serait insensée, elle serait même un blasphème odieux, et une attaque magistrale contre la valeur du sacrifice de la croix. Pourtant, selon la position du christianisme contrefait moderne, c'est exactement cela qui ce serait produit.

 

Or la Bible n'indique aucunement que le libre-choix était un facteur déterminant en Jésus pour l'acceptation de son ministère, en fait elle indique clairement le contraire, et à maintes reprises: «Il s'en alla encore pour la seconde fois, et pria disant: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive, que ta volonté soit faite.» (Mat. 26:42); «Père, si tu voulais éloigner cette coupe de moi! toutefois, que ma volonté ne se fasse point, mais la tienne.» (Luc 22:42); «... je ne cherche point ma volonté, mais la volonté du Père qui m'a envoyé.» (Jean 5:30); «Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.» (Jean 6:38) Il n'y a aucun doute que le Seigneur Jésus était contre la notion du libre-choix, en fait son enseignement principal à travers les quatre Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) consiste plutôt à nous dire de ne pas faire notre volonté mais celle du Père, et cela il le répète constamment afin que ce principe essentiel pénètre notre entendement pour le salut de notre âme. Il faut abdiquer, se résigner à la volonté de Dieu, ceci est le principe de renoncement qui est l'essence même de Dieu. On ne peut faire notre volonté (nos désirs, nos choix) et être sauvé, cela est impossible. On ne peut venir à la croix avec une telle notion et s'attendre de recevoir la grâce du salut, faire ainsi serait comme donner une claque en pleine face au Seigneur Jésus en lui disant «tu es un ignorant, tu ne sais pas de quoi tu parles. Dieu nous a créé avec le libre-choix, nous sommes des êtres responsables». Cet enseignement du Seigneur Jésus est tellement clair qu'il faut se demander d'où les chrétiens modernes prennent-ils leurs notions que le libre-choix serait un facteur déterminant dans le salut et la sanctification, car clairement elle n'est pas biblique et elle s'oppose audacieusement à la vérité.

 

La notion de libre-choix (libre-arbitre) est en effet une hypothèse philosophique issue de la scolastique et du rationalisme. Un des philosophes grecs renommé, Aristote, définit le volontaire par l’union de deux facultés: la spontanéité du désir (agir par soi-même), dont le contraire est la contrainte, et l’intentionnalité de la connaissance (agir en fonction d'une cause et en connaissant cette cause), dont le contraire est l’ignorance. Cette thèse fut reprise par Thomas d'Aquin (1224-1274), puis par les Jésuites (les plus grands ennemis de la prédestination) qui l'infiltrèrent graduellement au sein du protestantisme, en utilisant des apostats comme Jacobus Arminius (1560-1609) duquel la théologie de l'arminianisme fut développée pour s'opposer à la souveraineté absolue de Dieu dans la prédestination. La doctrine du libre-choix est la doctrine essentielle du catholicisme qui fut utilisée au Concile de Trente (1542) pour s'opposer à la justification par la foi proclamée par les réformateurs et la Bible. L'opposition que Luther et Calvin faisaient au libre-arbitre lors de la Réformation, força les Jésuites de professer une autre doctrine. Leur influence est manifeste dans la décision du concile de Trente, qui veut conserver à la volonté libre de l'homme, réveillée par Dieu, sa coopération dans l'œuvre de la justification, et qui maudit la doctrine de l'inertie et de l'impuissance radicale de l'homme en présence de l'appel que lui adresse son divin Sauveur. Voici en gros la doctrine du libre-choix proclamée au Concile de Trente contre la doctrine biblique des réformateurs: «Si quelqu'un dit que l'impie est justifié par la foi seule, en sous-entendant que rien d'autre n'est exigé qui coopère à l'acquisition de la grâce de la justification; et qu'il n'est nullement nécessaire que le pécheur sait préparé et disposé par l'impulsion de sa volonté, qu'il soit anathème (damné). Si quelqu'un dit que la foi qui justifie n'est rien d'autre que la confiance en la miséricorde divine qui remet les péchés à cause de Christ, ou que cette confiance est la seule par laquelle nous soyons justifiés, qu'il soit anathème (damné)». Par «impulsion de la volonté» nous avons un salut par les œuvres qui a pour nom aussi «salut par décision personnel», c'est à dire «la justification par le choix» de l'individuel (Voir: Les Jésuites, espions et assassins du Vatican). Les décrets du Concile de Trente établirent la voie à suivre pour des siècles à venir. Ils indiquèrent le front de la bataille que le Catholicisme livrait contre la Réforme. Il fallait que la Bible soit discrédité afin de détruire l'enseignement et la doctrine Protestante, particulièrement celles sur la justification par la foi et sur la double prédestination que Rome a en aversion. On a plus à se demander où les évangéliques modernes prennent leur notion sur le libre-choix, elle provient clairement de l'ennemi, elle est la doctrine par excellence de l'Antichrist. On voit aussi pourquoi les traductions modernes de la Bible reflètent souvent cette doctrine en l'insinuant dans leurs phraséologie, et pourquoi les crédules en sont imprégnés si facilement.

 

Pour les réprouvés la prédestination consiste en «la prévision par laquelle Dieu connaît d'avance tous les individus dans le futur qui adhéreront librement à l'invitation divine de participer à ce salut». Dieu aurait déterminé de sauver ceux qui acceptent son Fils d'après leur libre-choix de croire et les aurait élu sur cette base lorsqu'il prévoyait ceux-ci dans son omniscience. Ainsi la prédestination se rapporterait uniquement à la responsabilité humaine et non à un décret arbitraire de la part de Dieu. Cette notion tordue se nomme l'arminianisme, elle verse dans le synergisme pour échapper au principe biblique de la double prédestination, c'est-à-dire qu'elle enseigne que l'homme peut et doit coopérer à son salut par les ressources dont il dispose, la foi comme faculté intellectuelle étant le seul moyen naturel efficace pour accepter le salut librement. Dieu n'imposerait rien à la dignité de l'homme, il se retirerait pour laisser ses créatures libres dans leurs choix et assumer aussi les conséquences. L'homme serait ainsi maître de son salut et de sa perdition puisqu'il est un être responsable doué de la capacité libre de choisir son destin, Dieu n'y serait donc pour rien devant la volonté souveraine de l'homme, il n'aurait aucun choix que d'accepter la décision de l'homme pour le salut ou la perdition de son âme.

 

Dans leur orgueil, les hommes veulent toujours mériter ce qui ne peut que se recevoir sans aucun mérite! Il veulent toujours gagner par leurs propres efforts ce qui se reçoit simplement par la foi de Jésus-Christ qu'il nous accorde dans les mérites de son sacrifice qui nous sont attribués gratuitement. L'évidence est la doctrine arminienne de l'élection conditionnelle, selon laquelle le choix éternel de Dieu de sauver une personne est conditionné à la connaissance certaine par Dieu des événements futurs, à savoir le fait que certains individus feront preuve de foi et de croyance en la réponse à l'offre du salut par Dieu, et seront élus sur cette base. Voici ce qu'en dit un réprouvé pentecôtiste reconnu du nom de Henri Viaud-Murat qui influence un grand nombre de prétendus chrétiens: «C’est tout le problème de la prédestination ! Certains pensent que Dieu crée les uns pour être sauvés, et les autres pour être perdus. C’est ce que croyait Calvin. Mais il est aussi écrit que Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés. » Dans ce cas, pourquoi ne les a-t-Il pas tous prédestinés à être sauvés ? Je crois que Dieu laisse aux hommes une liberté de choix, comme pour Adam et Ève. Dans Romains 8, il est écrit: « Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères » (v.9). Dieu sait donc d’avance quels sont ceux qui vont répondre à son appel, et ceux qui vont le refuser jusqu’au bout de leur vie. Le sachant, il va donc prédestiner les premiers à être sauvés, et les autres à être perdus. La prédestination dépend donc de la préconnaissance de Dieu. C’est ce que je crois. Mais je sais que d’autres soutiennent la prédestination absolue. Je crois que la solution est simple: si l’on veut être prédestiné à être sauvé, il nous faut décider librement de choisir Jésus comme Sauveur et Seigneur, et nous tenir à ce choix jusqu’au bout !» Et un autre de ces imposteurs ajoute la notion antichristique suivante: «Il est à notre avis tellement plus simple de penser que Dieu, ne voulant pas créer un automate ou un robot, mais une créature capable de répondre à son amour par un amour réciproque, a donné à l'homme le droit de choisir librement, s'interdisant par là même toute ingérence ou dirigisme au niveau de la volonté de l'homme.»

 

Soulignons certains points dans les déclarations que nous venons de voir. Henri Viaud-Murat veut donner l'impression que la position de Calvin est affreuse mais que lui détient une meilleure opinion sur le sujet de la prédestination. Mentionnons premièrement qu'il n'arrive même pas à la cheville de ce grand réformateur. Que Dieu a créé certains pour être sauvé et les autres pour être perdu est enseigné clairement dans les Saintes-Écritures. L'apôtre Paul maintient cette notion en disant: «Le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire, d'une même masse de glaise, un vase pour l'honneur, et un autre pour la disgrâce? Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup d'endurance les vases de colère, préparés dans son décret pour la perdition? Afin de manifester aussi la richesse de sa gloire sur les vases de miséricorde, qu'il a préparés pour la gloire. (Rom. 9:21-23). De même nous trouvons dans le livre des Proverbes qu'il est dit: «YEHOVAH a fait toutes choses en sorte qu'elles répondent l'une à l'autre, et même le méchant pour le jour de la calamité. (Prov. 16:4) Même que plusieurs craignent que la double prédestination fait de Dieu l'auteur du péché, mais une telle notion est injustifiable. Considérant que le mot péché signifie littéralement «manquer le but», il est évident que Dieu ne manque jamais son but qu'il s'est proposé de toute éternité. Quoique Dieu ne dévie jamais de sa voie, il a établit des lois qui elles poussent l'homme à péché afin de réaliser son dessein éternel. Cela faisait parti de son plan car il connaissait la faiblesse de sa créature et il savait très bien que l'homme ne pouvait obéir à ses principes sans les transgresser. Mais en aucune façon cela ferait de Dieu l'auteur du péché, mais l'auteur d'un salut éternel pour ses élus.

 

Il importe aussi de réaliser que Dieu est totalement souverain et n'a de comptes à rendre à personne: «JE SUIS YEHOVAH, et il n'y en a point d'autre; Qui forme la lumière et qui crée les ténèbres, qui fais la prospérité et qui crée l'adversité; c'est moi, YEHOVAH, qui fais toutes ces choses.» (Ésaïe 45:6,7). Rien n'échappe jamais à l'autorité suprême de Dieu. Il a même planté en Éden l'arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 2:8,9), sachant très bien que la nature de l'homme était pour flancher et que l'homme mangerait du fruit interdit. Il était nécessaire qu'il en soit ainsi, comme nous l'avons déjà dit, car Christ fut prédestiné avant la fondation du monde pour le rachat de ses élus, ce qui nécessitait la chute de l'homme et l'entrée du péché dans la race humaine afin d'accomplir le décret de rédemption. Ainsi dit l'apôtre Paul: «Ô profondeur de la richesse, et de la sagesse, et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont impénétrables, et que ses voies sont incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou, qui a été son conseiller?» (Rom. 11:33,34) De même l'Esprit de Dieu s'exprime par la bouche du prophète Ésaïe: «Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit YEHOVAH. Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées.» (És. 55:8,9). Et dire que des pauvres minables comme Henri Viaud-Murat et compagnie s'en prennent à la double prédestination s'imaginant connaître les voies de Dieu et les profondeurs de sa pensée. Une telle notion serait la plus grande comédie de toutes, si elle ne serait le plus grand drame jamais connu. La solution proposée par ce réprouvé et soutenue par tout le christianisme contrefait moderne, à savoir «si l’on veut être prédestiné à être sauvé, il nous faut décider librement de choisir Jésus comme Sauveur et Seigneur, et nous tenir à ce choix jusqu’au bout» est une hérésie odieuse et une fausseté diabolique, elle est le comble de l'impiété et une doctrine de l'Antichrist, comme nous l'avons déjà souligné (Voir: Accepter Christ comme son Sauveur personnel).

 

Une résistance à l’élection divine comprise comme souveraine montre souvent une résistance au scandale de l’Évangile de la part de ceux qui en sont exclus et qui le déforme pour s'inclure. Que la grâce de Dieu soit souveraine est une proposition qui prend les réprouvés à rebrousse-poil. Ils aiment l’idée de leur liberté de choix car elle les valorise dans leurs déviations Ils défendent leurs perspectives anthropocentriques jusqu'au bout, rejetant complètement celle qui est christocentrique. Il est évident qu'ils n'aiment pas la doctrine de l’élection et encore moins celle de l'exclusion, car elle réduit leur fierté à zéro.

 

La prédestination a toujours constitué un élément important mais difficile pour la théologie chrétienne et pour la majorité des simples chrétiens, car elle paraît s'opposer brutalement à d'autres facteurs de la croyance moderne, tels que la liberté humaine, l'universalité du dessein de salut de Dieu ou salut pour tous les hommes, l'importance de l'histoire face à l'éternité, la connaissance de la révélation face à l'incompréhensibilité des voies de Dieu, la soif de posséder des dons de puissances, la glorification de la dignité humaine. Pourtant, peu de doctrines théologiques ont eu autant de force créatrice que la double prédestination. Aussi la seule garantie de l'exécution du dessein de Dieu repose sur la prédestination de l'individu. Ce n'est que dans la double prédestination que l'histoire du monde, aussi bien que celle du royaume de Dieu et de chaque croyant, trouve une base assurée. Il y a des chrétiens qui ne peuvent pas admettre ceci. Ils craignent tellement de porter atteinte à la responsabilité de l'homme qu'ils chérissent tellement au point de l'idolâtrie même, qu'ils rejettent la doctrine de la prédestination divine comme privant l'homme de sa liberté de volonté et d'action. L’Écriture ne partage pas cette crainte-là, ni approuve-t-elle cette forme moderne d'idolâtrie.

 

Christ, qui naquit il y a environ 2000 ans, avait été élu avant la fondation du monde et c’est pourquoi il se réfère à la gloire de Dieu qu’il possédait avant la fondation du monde: «Et maintenant, glorifie-moi, Père, auprès de toi, de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que le monde fût.» (Jean 17:5) La formulation «avant la fondation du monde» se trouve très souvent en relation avec l’histoire du salut. Ce «avant la fondation du monde» était ce qui se trouvait à l’origine lorsque Jésus, comme Logos, exprima toutes choses en existence de la plénitude originelle de sa divinité, car il était lui-même le Dieu éternel qui plus tard s'enroba d'un corps de chair comme Messie, Fils de Dieu et Fils de David (Jean 1:1,2,14,18). À ce moment, lors de la Création, tous les fils et filles de Dieu étaient déjà élus en Christ conformément à son plan de salut éternel. La même gloire manifestée lorsque Jésus fut transfiguré sera également manifestée pour transfigurer les rachetés à son image: «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée; car tu m’as aimé avant la fondation du monde» (Jean 17:24).

 

La même chose est dite des rachetés, c’est-à-dire qu’ils ont également été élus avant la fondation du monde: «… selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour, nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté» (Éph. 1:4,5). Dieu, qui est éternel, a conçu ses desseins avant la fondation du monde et c’est au cours des temps qu’il les réalise, jusque dans l’éternité lorsque les élus seront réunis avec lui de nouveau dans sa gloire éternelle.

 

L'apôtre Pierre dit ceci au sujet de l’Agneau de Dieu sans tache: «… comme d’un agneau sans défaut et sans tache, désigné dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous» (1 Pier. 1:19,20). Les rachetés ont aussi été désignés à l’avance en Lui comme s'ils étaient présent même dans l'éternité, et c’est pourquoi leurs noms ont été écrits avant la fondation du monde dans le livre de Vie de l’Agneau immolé, c'est à dire inscrit dans les registres de sa mémoire éternelle: «Et tous ceux qui habitent sur la terre, dont le nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau immolé, lui (la bête) rendront hommage.» (Apoc. 13:8) On retrouve encore dans ces passages la claire distinction entre les élus et les exclus. Ceux dont «le nom n'a pas été écrit» sont ceux dont le nom n'a pas été retenu dans la mémoire éternelle de Dieu, car ils sont exclus de sa Présence pour l'éternité. Remarquez aussi que ceux-là reçoivent «une marque à la main droite et au front» et que «personne ne peut acheter ni vendre sans cette marque» (Apoc. 13:16,17). La marque est clairement l'indication d'un contrôle au niveau des actions et des pensées, le genre de contrôle qui vient d'un principe de marchandage. La signification spirituelle de ces passages nous indique qu'il s'agit d'une tentative de marchandage avec Dieu afin d'obtenir de lui un avantage, mais que cette négociation est vaine et inefficace. En d'autres mots la marque de la bête est la doctrine du libre-choix qui contrôle les actions et les pensées des réprouvés et par laquelle ils cherchent à obtenir les avantages du salut par la grâce. L'interprétation est juste et respecte le contexte immédiat et général, elle est la vérité même et est soutenue par les Saintes-Écritures (Voir: La Marque de la Bête). Nous obtenons donc la révélation époustouflante que tous ceux du christianisme moderne, qu'il soit traditionnel, évangélique, ou dissident, portent tous la marque de la bête. Bien sur il y a les exceptions, c'est à dire les élus, mais ils sont très peu et même presque inexistant, et la majorité qui le sont ont sortit de cette Babylone mystérieuse (Apoc. 18:4), on ne peut donc les compter parmi ces groupes.

 

Les réprouvés du christianisme moderne contrefait s'entêtent à nous dire constamment que «Dès le commencement Dieu a doté les hommes d'un libre arbitre. Il ne les a pas contraints, ni n’en a fait des automates ou des marionnettes; les hommes pouvaient choisir entre la vie et la mort, entre l’obéissance et la désobéissance». Mais la Parole de Dieu affirme le contraire, nul part dit-elle que l'homme a été créé avec un libre-choix, il était plutôt dans son état d'innocence serviteur de Dieu, c'est à dire «un esclave» car telle est la définition du mot «serviteur». Ce fut qu'à la chute en Éden qu'il exerça pour la première fois sa capacité de choisir et même là sa volonté n'était pas libre, elle était esclave de la fragilité de sa nature et impressionnée par son existence charnelle. L'ensemble de ces éléments dans l'essence de son existence fut le facteur déterminant dans sa nature qui ne pouvait tolérer l'interdiction du commandement de Dieu, il fut tellement irrité par ce qu'il considérait un manque de respect envers sa fierté, qu'il se rebella et se déclara maître de son destin. Il n'avait aucun choix dans cela, le commandement fut le facteur déterminant qui le poussa à agir de cette façon pour accomplir le dessein de Dieu. Le commandement de Dieu était dans son esprit et le tracassa au plus haut point qu'il transgressa son interdiction. Ainsi, comme dit l'apôtre Paul: «la puissance du péché c'est la loi» (1 Cor. 15:56): et Jacques ajoute: «Que personne ne dise, lorsqu'il est tenté: C'est Dieu qui me tente; car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui-même ne tente personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et séduit par sa propre convoitise. Et après que la convoitise a conçu, elle enfante le péché; et le péché étant consommé, engendre la mort.» (Jac. 1:13-15)

 

Que «l'homme puisse choisir entre la vie et la mort, entre l'obéissance et la désobéissance», n'est aucune indication que sa volonté est libre, sa notion du libre-choix est complètement fausse étant sous les influences des déviations de sa nature humaine. La volonté de l'homme détient la capacité de choisir entre des alternatifs, nous le savons très bien. Mais comprenons que la volonté peut seulement faire des choix dans un contexte donné qui limite leurs réalisations. L'homme choisi toujours d'après son entendement, ses sentiments, ses expériences, sur ce qu'il aime et déteste, ses désirs, ses appétits, tout ce qui touche ses sens, et tout ce qu'il est intérieurement dans son caractère qu'il a hérité de ses descendants de génération en génération. En d'autres mots, la volonté de l'homme n'est pas libre de lui-même, elle est soumise par nécessité à toutes ces choses. Extérieurement elle n'a pas le choix d'être sujette aux lois qui régissent la société et la nation dans laquelle l'homme vit, elle est libre d'agir seulement à l'intérieur du contexte de ces lois qui lui sont imposées. Donc, en réalité, elle n'est pas libre du tout et le libre-choix est une illusion.

 

La volonté n'est pas indépendante de la nature humaine, elle en est son esclave, et nous savons que la nature humaine est complètement déchue, ce qui veut dire que la volonté de l'homme est au service de la chair et du péché. La volonté décide les actions de l'homme à partir de plusieurs options. L'homme a la faculté de diriger ses pensées, ses paroles, ses gestes, sa démarche. Ses décisions ne sont pas formées à partir d'une source externe, mais d'une source interne, de son cœur. Or la Parole de Dieu nous dit que «le cœur de l'homme est tortueux par-dessus toutes choses» (Jér. 17:9), il est un abîme de perversion et de duplicité subtiles et raffinées. Jésus en fait nous dit: «Ce qui sort de l'homme, c'est ce qui souille l'homme. Car du dedans, c'est-à-dire, du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les larcins, la cupidité, les méchancetés, la fraude, l'impudicité, l'œil envieux, la médisance, la fierté, la folie. Tous ces vices sortent du dedans et souillent l'homme.» (Marc 7:20-23) Et on veut nous faire croire en la dignité humaine et en sa capacité de choisir de croire librement. Cela ne signifie pas que l'homme ne peut pas faire de bonnes choses, même que souvent des non-chrétiens agissent mieux que ceux qui proclament l'amour de Dieu, mais il lui est impossible de plaire à Dieu et de se revendiquer la grâce du salut, toutes ses œuvres, ses efforts, ses obéissances, ses persévérances, toutes ces choses sont comme de la boue, elles n'ont aucune valeur pour le rachat de son âme et sont rejetées de Dieu. Ceux qui se disent chrétiens et qui disent en même temps qu'ils ont le libre-choix de croire, sont des menteurs et des faux chrétiens.

 

Plusieurs ayant réalisés que l'expression libre-choix contribuait à les exposer comme des faux chrétiens et des ennemis de la croix, l'ont changés pour une forme plus mielleuse qui plaît encore plus à l'entendement des réprouvés. Ainsi on ne parle plus de libre choix mais de «responsabilité humaine», ce qui donne une allure raffinée qui présente l'impression d'être plus cultivée et plus respectable. Mais on peu rouler un mensonge dans le sucre, le garnir de friandise et le nommé un beigne, mais il demeure toujours un mensonge et son goût amer va toujours transpercer sa couverture. L’homme séparé de Dieu s’entête dans son auto-détermination, surtout s'il détient quelques notions bibliques et chrétiennes, ce qui est encore pire car il est dans une quête pour trouver son identité spirituelle et il ne tolèrera pas qu'on le contrarie. Il s’entête également dans ses propres réalisations, poussant les limites à l'extrême dans l'espérance d'être remarqué afin de s'attribuer quelque gloire. Cela se voit surtout chez les sectes dites évangéliques comme chez les pentecôtistes et les charismatiques, incluant tous ceux qui en sont séparés, persistant dans des dons extatiques qui singent ceux du Nouveau Testament et qui étaient réservés pour l'enfance de l'Église (Voir: La cessation des dons de l'Esprit, et Recevoir le Don du Saint-Esprit).

 

La ruse des réprouvés ne connaît aucune borne dans leur entêtement pour déformer la double prédestination. Ils prétendent en reconnaître la vérité en citant de grands théologiens et prédicateurs comme Calvin et Spurgeon. Ils affirment même: «Vu la simplicité et la multiplicité des textes bibliques qui l'affirment, il paraît difficile de contester la doctrine de la prédestination.», mais ils ajoutent immédiatement après: «Cependant, il faut maintenir cette doctrine en tension avec une autre, celle de la responsabilité humaine, car l'homme comme un être responsable, doit effectuer un choix. Les enseignements répétés de l'Écriture, selon lesquels l'homme est responsable d'accepter ou rejeter le salut, montre que c'est bien la réponse de l'homme qui est à la base de l'élection et non la décision de Dieu. Si l’offre de salut est ouverte à tous, Dieu ne l’impose pas pour autant. Ne sont sauvés que ceux qui s’engagent librement et volontairement dans cette alliance.». De cette façon ils détournent subtilement le sens de la prédestination pour la remettre entre les mains de l'homme et sa décision personnelle de croire qui fait de lui un élu, mais un faux élu qui dérobe l'élection d'entre les mains de Dieu pour se l'appliquer. Il n'y a aucun doute que la doctrine du libre-choix est l'idole du christianisme moderne qui n'est qu'une contrefaçon de sa réalité.

 

Aux vrais élus, le Seigneur leur dit: «Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, moi aussi je te garderai à l'heure de la tentation qui doit venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre. Voici, je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as afin que personne ne prenne ta couronne.» (Apoc. 3:10,11)

 

A Christ seul soit la Gloire