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RECEVOIR LE DON DU SAINT-ESPRIT

 

par Jean leDuc

 

 

Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés. Et vous recevrez le don du Saint-Esprit. (Actes 2:38; Bible Segond)

Reconsidérez, et que chacun de vous soit consacré au nom de Jésus-Christ, pour recevoir le pardon de ses péchés; et vous recevrez la gracieuseté de sa Sainte Présence. (Actes 2:38; Bible de Machaira)

 


 

INTRODUCTION

 

CHAPITRE 1

LA CONDITION POUR RECEVOIR L'ESPRIT

L'enseignement du NT

L'obéissance à la loi est une malédiction

La perversion de l'Évangile

 

CHAPITRE 2

LE SAINT-ESPRIT EST DONNÉ

Le message de la foi

Conséquences d'une fausse doctrine

Où est la plénitude?

 

CHAPITRE 3

UN SEUL BAPTÊME

La deuxième expérience du Pentecôtisme

La relation entre l'eau et le Saint-Esprit

La plénitude à la conversion

Un seul baptême d'eau et d'Esprit?

Bain ou blanchissement?

Les conditions du Pentecôtisme

 

CHAPITRE 4

SAUVÉ DE QUOI ?

Sauvé de nos œuvres

Déformation de la grâce

 

CHAPITRE 5

LES MOYENS DE L'ESPRIT

La foi vue comme une œuvre

La foi vue comme une appropriation

La foi vue comme un absolu

La foi seule dans l'Évangile de Jean

 

CHAPITRE 6

LE DYNAMISME DE LA FOI

L'extase des dons spirituels

Cataloguer la doctrine du Saint-Esprit

 

CHAPITRE 7

LA MANIFESTATION DE L'ESPRIT

L'assurance de la foi

La compréhension de la grâce

Les sommes de l'Esprit

Les religions à mystères

L'espérance de la foi

 

CHAPITRE 8

CONSÉQUENCES DE LA DOCTRINE PENTECÔTISTE

 

 

 


 

INTRODUCTION

Notre texte s'inspire du livre de Frederick Dale Bruner «A Theology of the Holy Spirit - The Pentecostal Experience and the New Testament Witness» dont nous avons adapté certaines parties au sujet dont nous traitons afin d'expliquer la matière plus clairement. Nous sommes dans les temps périlleux d'une spiritualité extravagante sans restreinte qui déforme subtilement et adroitement le message des Saintes-Écritures dans le but de se donner de la crédibilité aux yeux des crédules. La nécessité s'impose donc d'expliquer en quoi consiste le sujet de recevoir le don du Saint-Esprit en face d'une théologie absurde et nébuleuse qui se propage de plus en plus par les pentecôtistes et les charismatiques.

 

La réception du Saint-Esprit est devenue sujet à controverse depuis l'apparition du pentecôtisme avec son prolongement charismatique. Il est impératif que l'Église soit édifiée, aussi en ce qui concerne ce point primordial, uniquement sur la base de l'Écriture sainte, l'expérience ne pouvant être un fondement valable, pour deux raisons: elle n'est jamais normative; étant subjective, elle n'est pas nécessairement authentique quant à son origine et ses manifestations. Cette controverse se terminerait rapidement si les gens réaliseraient que nul part dans la Bible sommes-nous dit qu'il nous faut rechercher le don ou le baptême du Saint-Esprit. Ceux qui veulent faire venir ou revenir le Saint-Esprit indiquent par cela qu'ils s'opposent aux Saintes-Écritures, qu'ils ajoutent à la Parole de Dieu ce qu'elle ne dit pas pour en tordre le sens, et qu'ils sont égarés et perdus car telle est la définition du mot «rechercher», puisqu'on recherche seulement ce qui est fourvoyé et introuvable.

 


 

CHAPITRE 1

LA CONDITION POUR RECEVOIR L'ESPRIT

Par «condition», les gens signifient généralement «un état d'être, une situation inhérente à la nature humaine qui la dispose à rencontrer ou remplir des obligations en vue d'obtenir un but proposé. Mais spirituellement, selon la Bible, il s'agit plutôt d'un moyen d'agir qui prépare ou soumet une personne à subir la pression d'une façon de penser ou de conduite qui détermine son caractère ou son existence. Il est extrêmement important à tous ceux qui se disent chrétien de comprendre ce sujet essentiel au salut, il est impossible à un pécheur d'agir ou de se préparer pour recevoir le Saint-Esprit car il est mort spirituellement et sa nature humaine est esclave du péché et de la chair (Éph. 2:5; Rom. 7:14,18,23). La mort est la cessation de la vie, qu'elle soit physique, spirituelle, ou éternelle, elle nous sépare de Dieu qui est la Vie même. Spirituellement parlant, elle est la dissolution de la communion avec Dieu, le rejet de sa présence, l'indépendance de sa puissance, et cela depuis la chute dans le Jardin d'Éden (Gen. 2:17; 3:3-6,23,24). Biologiquement parlant, elle est l'arrêt complet et définitif des fonctions d'un organisme vivant, avec disparition de sa cohérence fonctionnelle et destruction progressive de ses unités tissulaires et cellulaires. En d'autres mots, un mort ne peut rien faire pour revenir à la vie, il n'a aucune liberté, aucune fonction d'agir ou capacité de choisir, son esprit est complètement corrompu, ses aspirations sont entièrement stagnantes et dépravées. Sa seule disposition est d'être inerte et insensible, et de dégager une mauvaise odeur. La condition pour recevoir le Saint-Esprit n'est donc pas du pécheur qui le désire, mais de Celui qui donne la vie à qui il veut, c'est à dire selon le bon plaisir de sa volonté souveraine. Un pécheur ne peut recevoir l'Esprit de Dieu, même s'il le désire et le réclame, sans préalablement passer par le sacrifice de la croix, et cela il ne le peut sans avoir été choisi d'avance pour être appelé à la vie (Jean 5:39,40; 6:44). Il importe aussi de comprendre que le terme «recevoir» est un verbe passif qui est le contraire du terme «accepter» qui lui est un verbe actif. Or «recevoir» implique une puissance externe à nous même hors de nôtre contrôle, mais «accepter» indique une puissance interne à nous même dont l'action est dépendante d'un choix personnel. Avec le premier nous avons le salut par la grâce et la justification par la foi de Christ, avec le deuxième nous avons le salut par les œuvres et la justification par le choix de l'individuel. Le premier est le choix déterminé de Dieu qui est la Vie, le deuxième est la décision personnelle de l'homme mort et corrompu dans sa vaine tentative d'usurper la prérogative de Dieu.

 

L'enseignement du NT

La condition principale pour recevoir le Saint-Esprit est énoncée ainsi comme étant un engagement de la part du Seigneur Jésus et non de la part du pécheur: «Celui qui croit en moi des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croiraient en lui» (Jean 7:38-39).

 

Premièrement, l'identité du Saint-Esprit devient un facteur essentiel dans sa réception, et cela est d'encore plus important vu la possibilité du danger de recevoir «un faux Jésus et un faux esprit» proclamé par «des faux apôtres» (2 Cor. 11:3,4,13). Bref, le Saint-Esprit est la Sainte Présence de Christ glorifié et exalté qui vient habiter dans le cœur de ses élus (Rom. 8:8-11; 2 Cor. 3:17; Col. 1:27). Deuxièmement, croire en lui n'est pas une condition du pécheur mais un engagement de la part de Christ qui engendre sa propre foi en nous dans l'attribution de ses mérites qu'il nous accorde dans son sacrifice parfait sur la croix en notre faveur, et cela par la proclamation du message de la grâce de sa Parole inspirée (Rom. 10:16,17; 2 Tim. 3:15-17). Jamais, au plus grand jamais la foi ou croyance de l'individuel est-elle un facteur déterminant dans la réception du Saint-Esprit. Les gens ont tendance à mélanger la foi avec la croyance, il y a une grande différence entre les deux; la foi est de Dieu, la croyance est de l'homme. Comme nous l'avons mentionné, le pécheur est mort spirituellement, sa croyance n'y est pour rien, sa persuasion de la vérité n'est qu'un soupçon, une simple opinion subjective basée sur les sentiments et dont il faut se méfier, c'est à dire «une fausse foi» qui se donne à toutes sortes de prétentions jusqu'à la superstition même. La vraie foi est celle de Christ lui-même qu'il donne à ceux qui ont été destinés à hériter la vie éternelle (Ac. 13:48), elle est un don de Dieu dans la grâce du salut qu'il nous accorde gratuitement (Éph. 2:8), bref elle est la certitude propre de Christ dans l'accomplissement de son sacrifice sur la croix pour le salut de nôtre âme. Seul Christ a la capacité de ramener un mort à la vie (Jean 5:21) car il est Dieu lui-même enveloppé d'un corps de chair, et il le fait en donnant sa vie pour nous et en la reprenant (Jean 10:15-18) car la mort ne peut retenir la Vie puisque Dieu est la Vie même. L'homme ne détient pas une telle puissance, elle est au-dessus de sa portée.

 

Ces paroles sont simples et claires: l'Esprit de Dieu est donné en réponse à la foi que nous recevons dans le don de Christ, sans aucune adjonction, capacité ou aptitude de la nature humaine. Pourtant, même avant cette réception par la foi qui est rendue active par la présence de l'Esprit de Christ en nous, ce que nous appelons la régénération ou nouvelle naissance, il fallait qu'une condition fondamentale soit remplie: la glorification de Jésus, à savoir sa mort, sa résurrection et son ascension ou exaltation (Jean 12:16,23-24; 16:17; 17:5). La condition préalable est donc l'œuvre de Christ et non le choix de l'homme qui est une œuvre de sa volonté qui elle-même est esclave de la chair et du péché. La régénération ou nouvelle naissance est l'élément crucial qui engendre la reconsidération (repentance) et la foi dans le cœur du pécheur, elle est la puissance de l'Esprit de Dieu qui nous transforme en une nouvelle créature complètement dépendante de la Sainte Présence de Christ en nous. La croix occasionne une déchirure douloureuse dans l'âme, produisant une ouverture par laquelle l'Esprit de Dieu pénètre dans le cœur d'un pécheur pour le renouveler en lui attribuant les mérites du sacrifice de Christ, renouvellement ou recréation qui correspond à la résurrection afin que le pécheur se relève dans une nouvelle vie avec Christ. En aucune façon la croyance d'un pécheur peut-elle accomplir un tel miracle. La foi provient de la nouvelle naissance suscitée par la mort et la résurrection de Christ et non l'inverse. Nous ne croyons pas en Christ sur la croix pour être sauvé, nous y sommes attiré d'une manière irrésistible selon le décret d'élection pour recevoir de lui sa foi propre, autrement le salut ne serait plus par la foi de Christ qui nous est attribuée, mais par les œuvres ou capacités de la volonté humaine dégénérée. Dans un tel cas la grâce ne serait plus une grâce mais un salaire mérité du choix de croire par une nature pécheresse et entièrement dépravée, cela ne serait donc plus du christianisme mais du satanisme. En d'autres mots, nous ne croyons pas pour naître de nouveau, nous sommes né de nouveau pour croire, régénération qui a débuté avant la fondation du monde mais qui a été manifestée seulement lors de la mort et la résurrection de Christ. Plus précisément, ce n'est pas notre foi qui nous sauve mais la foi de Christ (Phil. 1:29; 1 Pi. 1:21), et cette foi devient la nôtre par le fait de sa présence en nous. Elle nous est attribuée comme si elle nous appartiendrait, mais sans Christ en nous elle est sans efficacité et sans valeur car nous ne sommes pas sauvé par la foi mais par la source et l'objet de la foi. Plusieurs passages donnent l'impression qu'il s'agit de notre propre foi, mais en les comparant attentivement il nous est révélé clairement qu'il s'agit de la foi de Christ qui nous est attribuée comme si elle était la nôtre. En plus, sachant qu'un pécheur est mort spirituellement, il est évident qu'un mort n'a pas la capacité de croire (voir l'histoire de Lazare dans Jean 11:21-44). La foi ne provient pas de ceux qui sont morts mais de Celui qui est la Vie.

 

L'obéissance à la loi est une malédiction

Il fut donné à l'apôtre Paul de développer les raisons théologiques pour lesquelles l'œuvre de Christ devait précéder le don de l'Esprit. Comment l'incompatibilité entre la condition de l'homme (pécheur) et la justice de Dieu (saint) pouvait-elle être surmontée? Tout le message chrétien authentique dépend de la réponse à cette question.

 

Les passages de Gal. 3:10-14 jouent ici un rôle de première importance: «Mais tous ceux qui sont [pour] les œuvres de la loi, sont sous la malédiction, puisqu'il est écrit: Maudit est quiconque ne persévère pas à faire toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi! Et que personne ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, parce que: Le juste vivra par l'assurance [de Christ]. Or, la loi n'est pas de cette assurance, mais dit: Le genre d'homme qui aura fait ces choses, vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, [quand il a été] fait malédiction pour nous; car il est écrit: Maudit quiconque est pendu au bois. Afin que la bénédiction d'Abraham puisse venir vers les Gentils par Jésus-Christ, [et] que nous recevions par cette assurance l'Esprit qui avait été promis.» (Bible de Machaira)

 

Paul examine la possibilité d'obtenir la vie et les dons de Dieu par l'obéissance à la loi. Il constate que comme personne n'est capable d'observer toute la loi sans faille, il se trouve condamné par elle. Car les exigences de la loi sont absolues; la loi doit être mise en pratique dans sa totalité par l'homme qui veut vivre par elle, sinon aucune justification n'est possible. Il en découle que croire qu'on a Dieu parce que nous avons à notre actif des actes d'obéissance à la loi constitue une malédiction. En fait croire une telle chose serait un mensonge et une duplicité grossière, une contrefaçon de la vérité qui en séduit un très grand nombre.

 

Au lieu de pousser à une plus grande obéissance à la loi, comme le faisaient les frères judaïsant en Galatie, Paul démontre que par la loi personne ne peut être justifié et recevoir les dons de Dieu, dont le Saint-Esprit est le don suprême essentiel à notre salut. La justification est obtenue par la foi qui nous est donnée d'avoir en l'œuvre accomplie par Jésus-Christ. C'est pourquoi Paul pouvait écrire aux Romains: «Car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tout croyant.» (Rom. 10:4), et il ne faut pas s'imaginer que le fait d'être croyant est une décision personnelle de notre part, car nous serions encore sous la malédiction de la loi et perdu pour l'éternité.

 

En recevant Jésus-Christ par la foi, et non en l'acceptant comme c'est la pratique courante chez les évangéliques, il vient à nous avec le don gratuit de la plénitude de son Esprit, c'est à dire de sa Sainte Présence. En d'autres termes: ce n'est pas l'homme qui par son obéissance à la loi atteint à l'Esprit, mais c'est l'Esprit qui vient à l'homme à cause de l'œuvre de Christ accomplie dans l'obéissance parfaite. La loi est nécessaire pour nous indiquer que nous ne pouvons pas l'observer et que nous sommes sous sa condamnation, et une telle réalisation nous pousse à regarder à la croix de Christ pour être délivré de sa malédiction éternelle, car la loi est la puissance du péché. La bénédiction d'Abraham se trouve en Jésus-Christ. C'est lui qui a racheté ses élus de la malédiction de la loi, et non tous les hommes. Ainsi la condition de base a été remplie par Christ pour qu'un élu puisse recevoir le Saint-Esprit par la foi seulement qu'il a reçu dans les mérites ou agréments du sacrifice de la croix qui lui sont attribués gratuitement.

 

Il y a donc deux chemins différents: l'un est le chemin de l'homme vers l'Esprit, où il s'agit d'accomplir des choix personnels dans des œuvres pieuses et bibliquement fondées; l'autre est le chemin de l'Esprit vers l'homme, sur la base unique de l'œuvre parfaite accomplie par Christ. Le premier chemin monte de l'homme à Dieu; le deuxième descend de Dieu à l'homme. Le premier consiste en actes internes et externes faits par l'homme; le deuxième est sur la base de l'œuvre faite par Christ selon le témoignage de l'Écriture. Le premier chemin est impraticable et mène à la perdition; seul le deuxième correspond à la réalité spirituelle qui mène à la vie éternelle. Car l'homme ne peut aller à l'Esprit, tout comme un mort ne peut se relever de lui-même; c'est l'Esprit qui vient à l'homme pécheur pour le recréer de nouveau, et en ceci il ne s'agit pas de tous les hommes mais seulement de ceux qui ont été élus au salut en Christ depuis avant la fondation du monde (Rom. 8:29,30; 9:15-23; Éph. 1:4,11; 1 Pi. 1:18-21).

 

La vie dans l'Esprit vécue par la foi accomplit doublement la loi tout en nous libérant moralement de l'observation obligatoire de ses ordonnances et de ses principes: 1- La foi attribue à Dieu l'honneur pour toute l'œuvre du salut en ce que Christ a parfaitement accomplit la loi morale et cérémoniale à notre place dans les moindres détails pour nous délivrer de sa malédiction; 2- La foi que nous recevons en la pleine suffisance du salut en Christ dirige le regard loin de soi-même dans le renoncement à soi-même pour les autres, surtout pour ceux de la foi, de la même façon que Dieu a renoncé à tout pour nous, car Dieu est renoncement ou «Agape» en Grec, terme qui malencontreusement fut traduit par le mot «amour», donnant la fausse impression que l'amour de Dieu est un sentiment lorsqu'il est plutôt un principe de sacrifice comme nous voyons dans une traduction littérale de Jean 3:16: «Car Dieu a tant renoncé [pour] cette disposition, qu'il s'est donné [lui-même] comme seul Fils engendré, afin que ceux qui ont cette certitude en lui ne périssent point, mais qu'ils possèdent la vie éternelle.» (Bible de Machaira)

 

En résumé: Le don de Dieu par l'obéissance parfaite de Christ est la condition déjà accomplie pour la réception du Saint-Esprit qui est lui-même la Sainte Présence de Christ dans son état d'exaltation et de glorification. En et avec Christ, le croyant reçoit le don parfait du Saint-Esprit, qui le rend capable de vivre la justice par la foi en Christ pour toutes choses dans sa vie, car Christ est son Roi, son Souverain qui le garde et le dirige dans l'amour de la vérité pour la gloire de son nom. Le Saint-Esprit est la source et non le but de la vie du croyant. C'est la rédemption de la loi opérée par Christ, et non l'effort de l'homme pour l'accomplir, qui est la condition pour la réception du Saint-Esprit, don gratuit de Dieu à ceux qui sont donné de croire en Jésus-Christ pour leur salut et leur sanctification afin qu'ils partagent sa gloire éternelle.

 

La perversion de l'Évangile

L'Esprit étant donné sur la base de la foi reçu de Christ comme don gratuit de Dieu, la réception de l'Esprit ne peut être envisagée comme étant conditionnée par quelque mérite que ce soit de la part du récepteur. Nous savons d'ailleurs qu'une personne morte spirituellement est sous la condamnation de la loi et ne peut rien faire pour recevoir l'Esprit.

 

Il apparaît que le pentecôtisme prône un enseignement selon lequel «il faut d'abord passer par une purification de tout «péché connu» avant de pouvoir recevoir l'Esprit». Cela équivaut à un renversement de la séquence biblique, c'est à dire «une perversion de l'Évangile» qui est déformé et qui produit une contrefaçon de la vérité: la grâce, après nous avoir attribuée la foi de Christ, est suivie de l'obéissance de la foi en Christ. Précisons davantage, la grâce vient de la croix et nous donne la foi de Christ, de là cette foi devient active en nous par la puissance de la présence de l'Esprit qui nous pousse dans l'obéissance de marcher par la confiance en Christ pour toutes choses dans notre vie. La grâce ne vient pas après «une purification de tout péché connu», mais avant. C'est la grâce de Dieu qui nous purifie de tous nos péchés par le sang versé sur la croix, ce n'est pas notre obéissance à des efforts de purification ou de sanctification qui puissent accomplir une telle chose.

 

Cette erreur fatale du pentecôtisme a sa racine en une compréhension défectueuse du pardon de tous les péchés accordé par la grâce seule. L'erreur consiste à penser que le pardon des péchés ne joue un rôle déterminant qu'à la conversion et cesse ensuite d'être efficace. Ainsi, pour les pentecôtistes et les charismatiques, le croyant doit ajouter à la grâce du salut ses efforts, son obéissance, et sa persévérance afin d'être sanctifié. Or la réception de l'Esprit ne dépend aucunement de la dignité du croyant (qui aurait réussi à bannir tout péché, ce qui est impossible), mais uniquement de la foi en la justice totale d'un autre, le Christ. Mais cette vérité leur échappe, ils ne peuvent la comprendre, car elle nécessite préalablement d'avoir reçu l'Esprit de Christ, tandis qu'ils ont reçus un faux esprit et croient en un faux Jésus qui les mènera inévitablement à la perdition éternelle.

 

La thèse pentecôtiste, dont la base est le piétisme du méthodisme, est que le péché et le Saint-Esprit ne peuvent cohabiter dans un même cœur. Pourtant, l'Esprit et le péché habitent bel et bien dans le cœur du croyant, sinon il serait sans péché; affirmer cela ferait de lui un menteur (1 Jean 1.8), et celui qui fait de l'Esprit un menteur blasphème contre lui. Si la base est fausse, il en advient que toute la charpente l'est aussi. En d'autres mots, le mouvement pentecôtiste et charismatique avec ses prétendus dons miraculeux repose sur la fondation d'un blasphème contre le Saint-Esprit, le péché impardonnable. Avec ce mouvement qui est de plus en plus populaire parmi les évangéliques, nous faisons face à un christianisme contrefait qui en séduit un grand nombre qui ont reçu une puissance d'égarement de la part de Dieu pour qu'ils croient au mensonge (2 Thes. 2:9-12). On comprend donc facilement pourquoi presque tous les gens dans ce mouvement ne peuvent être rejoint avec la vérité, et pourquoi aussi on y trouve tellement de dérèglements de conscience, de crises psychotique, et de pratiques mystiques et spirites qu'ils prétendent être du Saint-Esprit. Une telle abomination n'a jamais été vue sur la terre auparavant.

 

D'ailleurs, comment quelque croyant que ce soit saurait-il bannir le péché de son cœur sans le Saint-Esprit, si celui-ci est reçu seulement après avoir passer par une purification de tout «péché connu»? Et qu'en est-il des péchés inconnus? Un péché est-il moins péché pour n'être pas connu? Le pardon reçu par grâce est complet: nous sommes délivrés des péchés (connus et inconnus, présent, passé, et futur) par son sang (Ac. 2:38; 10:43; Rom. 5:16; 1 Cor. 15:3; Éph. 1:7; Héb. 1:3; 1 Pi. 2:24; Apoc 1:6).

 

Il n'y a aucune distinction à faire entre les expressions Christ pour nous et Christ en nous, car si Christ est pour nous, il est aussi en nous, sans quoi il ne serait pas vraiment pour nous. Pas besoin «d'abandon» spécial ou «d'appropriation» particulière; l'Évangile authentique de la souveraineté de Dieu ne connaît que la réception du Christ tout entier par le simple moyen de la foi que nous avons reçu de lui.

 

La passion pentecôtiste et charismatique pour avoir «plus» (surtout plus d'expériences spirituelles) est la conséquence d'une sous-estimation du pardon de tous les péchés accordé dès la conversion par la grâce de Dieu, pardon qui entraîne l'adoption comme fils de Dieu. Le croyant est adopté par Jésus-Christ (Éph. 1:5); il a reçu un Esprit d'adoption par lequel il crie: Abba! Père! (Rom. 8:15) La puissance du Saint-Esprit consiste en rien de moins ni rien de plus que la mise en œuvre du miracle de l'adoption par laquelle nous devenons enfants de Dieu d'après la puissance de sa volonté souveraine (Jean 1:12,13).

 

«La justification du pécheur par Dieu est le message central du NT. Et la sanctification du pécheur justifié montre qu'il prend la justification au sérieux. La compréhension profonde du sens du pardon des péchés est la signification essentielle du don du Saint-Esprit» (Bruner p. 234).

 

Prétendre que «en tant que pécheurs nous acceptons Christ, et en tant que saints nous acceptons le Saint-Esprit» revient à séparer l'Esprit du Christ et la grâce du salut. Or recevoir Christ, et nous disons bien recevoir et non accepter, c'est recevoir l'Esprit de Christ, qui est identique avec le Saint-Esprit de Dieu, comme cela ressort clairement de Rom. 8:9-10: «Pour vous, vous n'êtes point par la chair, mais par l'Esprit, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, celui-là n'est point à Lui. Mais si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l'Esprit [est] vivant à cause de la justice [de Christ].»

 

Recevoir Jésus-Christ, c'est recevoir le Saint-Esprit et devenir enfant de Dieu, ce dont l'Esprit témoigne dès la conversion (Jean 1:12,13; Rom. 8:16). Vouloir séparer la réception de Jésus-Christ de la réception de l'Esprit est totalement étranger à l'enseignement du NT et est une doctrine abominable qui mène directement à la perdition éternelle.

 

CHAPITRE 2

LE SAINT-ESPRIT EST DONNÉ

L'Église de Jésus-Christ est de plus en plus confrontée à deux courants dont notre société est imprégnée: le rationalisme et l'irrationalisme. Ces influences humanistes s'y infiltrent et sapent les fondements de la foi chrétienne. L'homme est devenu la mesure de toute évaluation. Cet anthropocentrisme ( l'homme est au centre ) glorifie l'homme et met Dieu au second plan, à moins qu'il ne l'élimine entièrement. On constate avec effarement que la conception biblique de Dieu est mal connue et souvent faussée dans nos églises. Or l'article « un » de la Confession de la Rochelle de 1559 proclame: «Nous croyons et nous confessons qu'il y a un seul Dieu qui est une seule Personne (essence - Héb. 1:3), spirituelle, éternelle, invisible, immuable, infinie, ineffable, qui peut toutes choses, qui est toute sage, toute bonne, toute juste, toute miséricordieuse.» Voilà une conception biblique de Dieu tracée magistralement, en peu de mots, qui nous transmet fidèlement la foi chrétienne.

 

Nous rejetons l'approche humaniste, qu'il soit teinté de rationalisme, où n'est acceptable que ce qui est conforme à la raison naturelle, de mysticisme, où les sentiments et les intuitions sont prépondérants, d'empirisme (tout est acquis par l'expérience) ou de pragmatisme (tout dépend de l'application pratique). Car cette approche est subjective et refuse les absolus de Dieu. Elle ne peut constituer un quelconque critère ni ne saurait s'ériger en juge face à la révélation divine de la Bible.

 

Notre temps est aussi caractérisé par une poussée de mysticisme, autre aspect de l'humanisme. La communion intime avec Dieu est recherchée à travers des états d'âme où l'émotion fervente et l'intuition jouent un grand rôle, à l'exclusion des raisonnements et des déductions logiques basés sur l'Écriture. Les sentiments euphoriques et l'exaltation psychique rendent les vérités doctrinales et morales accessoires.

 

Quoi d'étonnant si les religions orientales, millénaires, qui ont pour base la «méditation transcendantale » intériorisée pour trouver «la vérité», sont devenues si actuelles. Le Nouvel Age prône ce genre de mysticisme qui doit servir à «la réalisation du Moi» en libérant les potentialités insoupçonnées qui sommeillent en tout homme.

 

L'Église est guettée par ce nouveau mysticisme sous ses différentes formes. Combien de fois n'entendons-nous par dire: «Le Seigneur m'a dit ceci ou cela.» Les intuitions et les visions sont devenues des guides alors que l'Écriture est reléguée au second plan.

 

De nouveau, il faut relever que la Bible est loin de déprécier les sentiments. Mais comme le cœur de l'homme est tortueux par-dessus tout (Jér. 17:9), il y a lieu de s'en méfier autant que de la raison non régénérée par l'action de l'Esprit. Comme la raison, les émotions doivent être soumises au Seigneur et examinées à la lumière de la Parole écrite, seul critère absolu. Un autre courant se fait sentir dans l'Église: celui de l'empirisme. L'expérience est considérée par certains comme l'expression de la vérité; ils croient pouvoir se passer de l'enseignement biblique, au point où ceux qui font appel à la saine doctrine (Tite 1.9) sont traités de pauvres démesurés.

 

Sommes-nous en train de nous laisser séduire par l'humanisme avec ses raisonnements et son mysticisme? Nous avons reçu la révélation de Dieu, sa Parole écrite, notre seule autorité en matière de doctrine et de morale. Il est impératif de revenir sur ce terrain sûr en y soumettant notre raison et nos sentiments, afin que Dieu, notre Créateur, soit honoré et glorifié.

 

Le message de la foi

Comment Dieu communique-t-il le Saint-Esprit aux hommes qui sont sous la malédiction de la loi? Par une question, Paul rappelle aux Galates comment ils ont reçu l'Esprit: «Recevez-vous l'Esprit par les œuvres de la loi, ou par la compréhension de la foi?» (Gal. 3:2)

 

Le moyen utilisé par l'Esprit n'est rien d'autre que le message de la foi, à savoir le message de Jésus-Christ mort à la croix pour nous.

 

Le danger que couraient les Galates était de vouloir mettre en œuvre des moyens plus «élevés» que la simple foi en Christ par laquelle ils avaient reçu l'Esprit initialement. Paul insiste: la pratique de la loi et le message de la foi s'excluent mutuellement. Il n'y a pas d'autre évangile soi-disant «plus plein» par lequel le chrétien recevrait une plus grande plénitude de l'Esprit, par exemple en remplissant les conditions d'une plus parfaite obéissance. Mais de nos jours, le faux évangile du «choix de la foi» fait rage parmi la mouvance du néo-évangélisme, les gens ne réalisant pas que l'action de poser un choix est une œuvre de la volonté humaine dégénérée qui est sous l'esclavage du péché et de la chair. Le mouvement évangélique moderne enseigne clairement un salut par les œuvres sous déguisement du salut par la grâce, et les crédules sont tellement bornés qu'ils ne peuvent voir le piège. Cette théologie d'attrape nigauds connait de grand succès de nos jours chez les évangéliques, des millions en sont victimes et tombent sous son charme tout simplement à cause qu'elle élève la dignité humaine, et donne de la validité à leurs caprices, leurs sentiments, leurs expériences, et leurs opinions. En réalité il s'agit d'un évangile social qui tolère toutes les aberrations sous prétexte d'aimer son prochain et de ne pas le juger, du temps qu'il ne s'oppose pas avec rigueur à leurs déviations qu'ils prennent pour la vérité même en tordant le sens des Saintes-Écritures.

 

Le message de la foi de Christ, qui est à la fois la condition et le moyen pour recevoir l'Esprit, n'est pas seulement le point de départ de la vie chrétienne, mais il est aussi le moyen continuel qui permet de vivre la vie chrétienne dans l'Esprit.

 

Le message de la foi hier, aujourd'hui et demain est le moyen choisi par Dieu pour communiquer le Saint-Esprit aux hommes qu'il a élu d'entre les peuples de la terre. C'est là le sens du passage de Gal. 3:1-5, que je cite ici dans la transcription moderne faite par Alfred Kuen (Soulignons que nous ne supportons pas la théologie de ce réprouvé dont la base est l'arminianisme. Sa transcription est utilisée seulement pour faire un point afin d'aider ceux qui ont de la difficulté avec la compréhension du sujet que nous traitons dans ce document).

1. Ah! mes pauvres amis galates! Que vous êtes donc insensés! Qui vous a fascinés ainsi? On dirait que vous avez été ensorcelés! Ne vous ai-je pas dépeint Jésus-Christ, le crucifié, comme s'il avait été cloué à la croix sous vos yeux? Où est restée votre compréhension de sa mort?

2. Je ne vous poserai qu'une seule question: comment avez-vous reçu le Saint-Esprit? Était-ce parce que vous aviez accompli strictement les œuvres exigées par la loi, parce que vous aviez observé toutes les ordonnances rituelles, ou bien plutôt parce que vous avez accueilli avec foi le message de la Bonne Nouvelle?

3. Manquez-vous à ce point d'intelligence? Vous avez commencé votre vie chrétienne avec l'Esprit de Dieu, et vous voulez la par achever par vos propres efforts? Croyez-vous que vous atteindrez la perfection par des pratiques toutes matérielles?

4. Avoir fait tant d'expériences exaltantes pour rien! Auriez-vous vraiment reçu de si grandes bénédictions inutilement! Valait-il la peine de tant souffrir pour tout oublier? J'ai peine à le croire. Et encore, si c'était pour rien!

5. Lorsque le Seigneur vous a donné son Esprit, lorsqu'il agit puissamment parmi vous, opérant des prodiges étonnants, pourquoi le fait-il? Parce que vous avez observé la loi juive? N'est-ce pas plutôt parce qu'après avoir entendu prêcher l'Évangile, vous l'avez accepté avec foi?

 

Dans la première question au verset 2, Paul utilise l'aoriste, temps de la conjugaison grecque qui correspond au passé simple (ou défini) français et indique donc un fait passé considéré comme achevé. Dans sa deuxième question au verset 5, Paul utilise le participe présent pour indiquer que le Saint-Esprit continue à être donné pleinement par le moyen de la foi et sans le moyen d'œuvres quelconques. Il combat ainsi l'enseignement des faux docteurs selon lequel il faut, en plus de la foi, l'obéissance à des exigences légales ou autres pour recevoir le Saint-Esprit pleinement dans la démarche chrétienne de tous les jours.

 

Non pas que Paul, même s'il était un Juif, aurait encouragé la soumission aux commandements de Dieu qu'il savait abolis et accomplis en Christ qui est la fin de la loi pour tous ceux qui croient, tout au contraire! L'obéissance aux commandements n'est pas le moyen par lequel l'Esprit est donné et œuvre en le croyant, car si le salut est par la loi il n'est plus par la grâce et le sacrifice de Christ devient inutile et inefficace pour sauver qui que ce soit. La foi serait donc vaine, la sanctification aurait échouée, et l'espérance de la gloire serait détruite.

 

En résumé, l'obéissance au message de la foi est diamétralement opposée à l'obéissance à des conditions quelles qu'elles soient, car nous sommes libéré de toutes les obligations de la loi. Cette dernière obéissance implique une constante concentration sur soi-même, alors que l'obéissance au message de la foi de Christ est portée sur les intérêts des autres. La présence continuelle de l'Esprit est un don que Dieu accorde en réponse à la foi de Christ qui nous est attribuée et à rien d'autre. Tout ce qui est ajouté à la grâce du salut qui persiste en nous par la puissance de Dieu tous les jours de notre vie est une perversion de la vérité qui mène à la perdition éternelle.

 

Pour votre recherche personnelle, voici quelques textes qui éclairent la doctrine du NT: Rom. 10:16-17; 1 Thes. 1:4-5; 2:13; 2 Thes. 2:13-14; 1 Cor. 2:4-5; 2 Cor. 3:3,6; Éph. 6:17; 1 Pi. 1:12; Jean 6:63; 16:8; 20:22.

 

Conséquences d'une fausse doctrine

Comme c'était le cas pour les chrétiens de Galatie, le danger pentecôtiste consiste à chercher la plénitude de l'Esprit en remplissant certaines conditions. Il négligent que nul part dans la Bible sommes-nous dit qu'il nous faut rechercher le baptême du Saint-Esprit. Ceux qui veulent faire venir ou revenir le Saint-Esprit pour en obtenir des dons ou une plénitude de puissance, indiquent par cela qu'ils s'opposent aux Saintes-Écritures, qu'ils ajoutent à la Parole de Dieu ce qu'elle ne dit pas pour en tordre le sens, et qu'ils sont égarés et perdus car telle est la définition du mot «rechercher», puisqu'on recherche seulement ce qui est fourvoyé et introuvable.

 

«S'il est vrai», disent-ils, «que la vie chrétienne commence par l'acceptation du message du salut par la foi seule, l'Esprit n'est pourtant pleinement donné que suite à une séparation totale de tout péché connu (comme si le péché inconnu était négligeable), à un abandon absolu et une soumission complète au Seigneur». Mais une telle position crée deux niveaux de chrétiens - les chrétiens tout court et les chrétiens remplis de l'Esprit - ce qui caractérisent le pentecôtisme et son extension charismatique.

L'erreur a été résumée ainsi: «En tant que pécheurs, nous acceptons le Christ; en tant que saints, nous acceptons le Saint-Esprit.» A remarquer que le verbe actif «accepter» est utilisé dans leur explication, nous indiquant qu'il s'agit ici d'une œuvre du choix de la foi qui provient de la volonté humaine et non de Dieu. Cependant le trait distinctif du message apostolique consiste en la toute-suffisance de l'Évangile du salut par la foi pour le début, la continuation et l'accomplissement de la vie du chrétien. Non seulement le chrétien reçoit le Saint-Esprit une fois pour toutes par le message de la foi, et cela sans conditions spéciales à remplir, mais il continue à être équipé pleinement par l'Esprit par ce même message, et ce sans le moyen de techniques particulières, y compris un baptême du Saint-Esprit qui serait à rechercher après la conversion, baptême qui est plutôt une exclusion de la grâce, un anathème par lequel ils sont bannis de la gloire éternelle.

 

La prédication fidèle de la grâce en Jésus-Christ est le moyen constant pour avoir la plénitude de l'Esprit. En fait la plénitude de l'Esprit se manifeste dans l'amour de la vérité, la paix de la Sainte Présence de Christ, la joie de la communion fraternelle, la compassion dans la révérence de la vie, la fidélité dans les difficultés, l'honnêteté dans les échanges, et la patience de l'espérance, tout pour la gloire de Christ. Tandis que le vide de l'anathème pentecôtiste se manifeste dans la duplicité, la prétention, l'apparence, l'infatuation, la condescendance, la présomption, et l'amour de la puissance de pouvoirs surnaturels afin d'obtenir une gloire personnelle.

 

Où est la plénitude?

Le pentecôtisme préconise une recherche de la plénitude du Saint-Esprit en recherchant l'Esprit lui-même. L'épître aux Colossiens enseigne clairement que la plénitude se trouve uniquement en Christ et nulle part ailleurs. En fait, le sujet de cette lettre est le thème principal de la doctrine pentecôtiste: la plénitude.

 

La description sublime du Christ dans Col. 1 se termine par cette déclaration pertinente: «Car ce fut son bon plaisir qu'habite en lui toute plénitude» (Col. 1:19) - donc aussi celle du Saint-Esprit. Au deuxième chapitre, Paul renchérit: «Car en lui toute la plénitude de la divinité habite corporellement. Et vous avez toute plénitude en lui, qui est le Chef de toute principauté et puissance.» (Col. 2:9,10). Toute la divinité, y compris son existence comme Père et Saint-Esprit, se trouve pleinement réunie en Jésus-Christ, de sorte que quiconque croit en Christ a reçu, en lui et par lui, toutes les bénédictions imaginables et ne doit pas rechercher d'autres moyens que la foi de Christ qui lui est attribuée gratuitement dans les mérites de son sacrifice pour «obtenir» plus de plénitude ou de bénédiction, car tout découle de la croix. Le croyant peut jubiler avec Paul écrivant aux Éphésiens: «Béni soit le Dieu et Père, le Seigneur de nous [tous], Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les [lieux] célestes, en le Messie [promit]» (Éph. 1:3; Bible de Machaira).

 

La plénitude que les chrétiens ont en Christ est vraiment pleine, non pas parce qu'ils seraient capables de se l'approprier, mais parce que Christ est capable de s'approprier les chrétiens authentiques, car c'est lui qui les créé et les a choisi pour le salut avant la fondation du monde, il connaît les siens et les siens le connaissent (Jean 10:1-5,14).

 

L'épître aux Colossiens ne contient aucune condition préalable demandant de faire le vide pour recevoir la plénitude. Au contraire, Paul y combat rigoureusement toute condition de ce genre, car les faux docteurs de la loi, concurrence (le Satan) de la grâce, invitaient les Colossiens (2:16-23) à la mortification, à l'abandon à des visions, à l'application de règlements diététiques, dont Paul dit qu'ils ne sont que des «préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, suivant les ordonnances et les doctrines des hommes, lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, et dans une austérité du corps, qui n'a aucune vraie valeur et qui satisfait seulement la chair.» (v.22,23; Bible de Machaira)

 

Non, dit Paul, ne concentrez-vous pas sur vos obligations subjectives sans valeur, mais sur votre condition objective: vous êtes en Christ, donc vous avez la plénitude, car être en Christ signifie être en celui en qui habite toute la plénitude divine. La plénitude appartient à Christ; le croyant est en Christ; donc le croyant a la plénitude. Insinuer que le croyant, tout en étant en Christ, aurait besoin d'une plénitude spirituelle additionnelle ou d'une quelconque appropriation de puissance: voilà l'hérésie abominable chez les Colossiens, tout comme chez les pentecôtistes et les charismatiques de nos temps modernes.

 

L'argumentation de Paul dans les épîtres aux Galates et aux Colossiens a de graves conséquences pour la doctrine pentecôtiste. Selon Galates, il n'y a qu'un moyen pour recevoir le Saint-Esprit, à savoir le message de la foi en Christ, foi qui provient de lui et qui est attribuée gratuitement à ses élus (Ac. 13:48; Phil. 1:29), à l'exclusion de toute autre condition. Selon Colossiens, les croyants ont à recevoir la plénitude de l'Esprit au seul endroit où ils l'ont reçue initialement, à savoir en Christ mort sur la croix pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Ceux qui acceptent que la plénitude de l'Esprit est ultérieure à sa source, sont déchues de cette grâce merveilleuse et damnés pour l'éternité.

 

Selon Paul, en Christ, le croyant a tout, et cela parfaitement; le chrétien qui est en Christ n'a pas reçu qu'une mesure de la puissance. Il n'a pas à rechercher ce qu'il a déjà pleinement en Christ. Par la foi de Christ qui est devenue la sienne lors de sa conversion par la puissance de l'Esprit, il a reçu tout ce que Dieu veut lui donner, à lui personnellement et pleinement, et en permanence, puisque par la foi de Christ il reçoit Christ lui-même. Le chrétien qui a reçu Jésus-Christ, non seulement a reçu tout ce dont il a besoin, mais il a reçu tout ce qu'il peut jamais avoir, il est comblé de toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (Éph. 1:3). Ainsi Paul pouvait dire: «... où le péché a abondé, la grâce a surabondé» (Rom. 5:20).

 

CHAPITRE 3

UN SEUL BAPTÊME

[Il y a] un seul Corps et un seul Esprit, comme aussi vous êtes convoqués à une seule espérance, par votre appel [à renaître]. Un seul Seigneur, une seule foi, un seul engagement (baptême). (Éph. 4:4-5; Bible de Machaira)

 

L'un des plus grands dangers du mouvement charismatique est l'affirmation que l'expérience centrale et déterminante du croyant n'est pas tant la conversion qu'une «deuxième expérience» ou «deuxième bénédiction» appelée à tort «le baptême dans l'Esprit» qui est en réalité «un baptême mystique» ou «baptême spirite», baptême de gens qui recherchent des sensations fortes. Le théologien Clark Pinnock, qui ne cache pas sa sympathie pour le néo-pentecôtisme, écrit: «Un élément fondamental de la théologie pentecôtiste est l'affirmation que le croyant doit chercher, après sa conversion, un "baptême de l'Esprit' pour obtenir une pleine puissance dans le service chrétien et pour recevoir tous les dons charismatiques nécessaires.» (Holy Spirit Baptism, p. 10). Le mouvement charismatique a d'une façon générale repris cette thèse extravagante. Cet enseignement est si fondamental que, si on ôte cette doctrine, ce qui reste n'est plus du néo-pentecôtisme. On laisse entendre qu'il existe deux baptêmes: celui du Christ qui n'est qu'un simple rite d'adhésion au christianisme, et le baptême de l'Esprit qui confère le Saint-Esprit, ou au moins une mesure du Saint-Esprit de loin supérieure à celle qu'on peut posséder avant. Cette thèse est complètement fausse et contredit l'Écriture Sainte qu'elle falsifie dans le but de se donner de la crédibilité.

 

L'Écriture Sainte atteste l'existence de nombreuses bénédictions et d'expériences multiples, mais elle ne connaît pas d'événement au cours duquel le chrétien serait appelé à recevoir une mesure supplémentaire, voire extraordinaire du Saint-Esprit. Le pécheur est appelé à la croix pour recevoir la repentance et la foi. Une fois converti par la puissance de Dieu, c'est-à-dire régénéré par le Saint-Esprit, il croisse dans la foi, l'espérance et l'amour, et est revêtu de toutes les armes de Dieu, se laissant gouverner par le Saint-Esprit pour en porter les fruits qui sont «le renoncement, la joie, la paix, l'endurance, la bienveillance, la compassion, la fidélité, l'honnêteté, la discipline.» (Gal. 5:22.23). Il lui est demandé, avec l'aide du Saint-Esprit, de lutter contre le péché en regardant sa défaite à la croix, de rechercher la sanctification obtenue en Christ dans son sacrifice parfait qui le met à part pour obtenir toutes les bénédictions de la grâce, et de combattre pour la foi et la vérité dans l'assurance d'une victoire certaine déjà accomplie en Christ. C'est cela, la vie chrétienne, elle est la certitude ou l'assurance que Christ a tout accomplit pour nous et que nous devons nous reposer sur ce fait sans y ajouter quoique ce soit. L'insatisfaction des pentecôtistes qui les pousse à rechercher quelque chose de surplus est l'assurance de leur retranchement de la grâce et de leur perte.

 

La Bible fait, bien sûr, dans la période apostolique, état d'expériences extraordinaires que Dieu accorde à qui il veut et quand il le veut; mais elle ne parle jamais d'une expérience extraordinaire et bien définie qui devrait suivre par après et par laquelle les croyants devraient s'efforcer d'expérimenter et qui leur permettrait d'accéder à un stade de spiritualité plus élevé, leur assurant une puissance particulière pour la vie et le service chrétiens et les dotant de la plénitude de l'Esprit. Une telle expérience serait du mysticisme et non du christianisme. Lorsque l'expérience a la prépondérance, nous avons quitté le domaine de la foi pour celui de la défiance. Quand le Christ et les apôtres exposent le plan de salut divin (notamment dans les épîtres de Paul), ils ignorent entièrement cette soi-disant étape dans l'existence du chrétien. La plénitude de l'Esprit est accordée au moment même de la conversion lors de notre régénération, car le Saint-Esprit ne se laisse pas morceler et ne fait aucune discrimination dans l'attribution de ses dons de la grâce; il s'agit simplement de vivre dans cette plénitude en le laissant agir dans le cœur, nous fortifiant dans la connaissance, la foi et le renoncement. Et il le fait par les moyens de grâce qu'il accorde gratuitement à ses élus dans les mérites de son sacrifice. Il s'agit donc d'une marche constante et d'un combat persévérant avec le Seigneur par la puissance de son Saint-Esprit qui agit en nous, et non pas d'une expérience particulière ou seconde bénédiction permettant d'entrer presque ponctuellement dans une sorte de catégorie des chrétiens d'élite. La doctrine d'une «deuxième bénédiction» ou d'une expérience particulière est strictement de la mouvance pentecôtiste, et sans aucun support biblique.

 

La deuxième expérience du Pentecôtisme

Pour les Pentecôtistes et les Charismatiques, le baptême du Saint Esprit ou «engagement dans la Sainte Présence» de Christ qui vient habiter dans nos cœurs lors de la conversion, est une expérience successive au baptême d’eau, une deuxième expérience après la nouvelle naissance, comme nous voyons dans leur déclaration de foi: «Le baptême du St Esprit ne doit pas être confondu avec la nouvelle naissance». Chose intéressante est que le mot «engagement», qui est le sens réel du mot «baptême», porte aussi les synonymes de mariage et alliance, ce qui nous indique qu'en réalité le seul baptême est une alliance indissociable avec Christ. «Lors de la nouvelle naissance le Saint Esprit agit en nous afin de nous convaincre de péché de justice et de jugement, lors du baptême du Saint Esprit il nous revêt de puissance dans le but de faire de nous des témoins». Donc, disent-ils, «nous devons nous attendre à deux expériences distinctes: conversion et baptême de l'Esprit».

 

Mais la Bible enseigne que la Pentecôte (Ac. 2:1-4) est un événement unique dans l'histoire, comme la création ou comme la mort et la résurrection du Christ, évènement déjà accomplit une fois pour toutes et dans laquelle nous entrons par la foi de Christ qui nous est attribuée pour devenir la nôtre. Toutes les promesses des Évangiles sur la venue de l'Esprit ne sont possible qu'à partir de ce moment précis (Jean 7:39;16:7). En plus, 1 Cor. 12:13 enseigne clairement que le baptême de l'Esprit a pour objectif de nous intégrer au Corps du Christ afin que nous devenions un avec lui dans sa mort et sa résurrection pour que nous participions à sa gloire éternelle (Jean 17:21,22). Un homme peut-il être chrétien sans faire partie du Corps de Christ? Impossible! «Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas». Nous voyons ainsi que Ac. 2:37-42 décrit un événement unique dans l'histoire du christianisme, le Saint-Esprit fait résidence dans les cœurs de chaque élu qui est donné par la grâce de renaître, afin de reconsidérer sa position face à Christ sur la croix dans la confiance que Dieu seul peut le pardonner et le pardonnera définitivement en Christ. De là découle toutes les bénédictions ou plénitudes de la grâce. Ainsi, selon la Parole de Dieu, si un homme n'est pas baptisé dans l'Esprit lors de sa conversion par la puissance de Dieu, il n'est pas chrétien (1 Cor. 12:13), et si un homme n'a pas le Saint-Esprit, il n'appartient pas à Christ (Rom. 8:9-11). Le baptême du Saint-Esprit chez les pentecôtistes et les charismatiques n'est pas celui mentionné dans le Nouveau Testament, mais une contrefaçon mystique qui en séduit un grand nombre. Le fait qu'il est séparé de la conversion initiale pour en faire une seconde expérience, indique qu'il est un retranchement de la grâce fondamentale du salut qui fait de nous des enfants de Dieu en nous incorporant au Corps de Christ. Cette doctrine est clairement un blasphème contre le Saint Esprit.

 

La relation entre l'eau et le Saint-Esprit

Le NT atteste clairement la relation entre l'eau et le Saint-Esprit comme étant une relation figurative entre l'ordonnance d'un rituel de purification issu de la loi, et la liberté de la grâce qui provient de la croix et dont le début est le baptême de Jésus (Marc 1:10). Il s'agit d'une relation de tension car le baptême d'eau est l'opposé du baptême du Saint-Esprit, tout comme la loi est l'opposé de la grâce. Ces deux dispensations se rencontrent en Jésus-Christ qui a abolit celle de la loi en rencontrant toutes ses exigences, et qui a établit l'autre en fondant son appel à la liberté de la grâce. Les contractions de cette relation se produisirent dans une période transitoire dans laquelle la loi et la grâce coexistèrent. Ce fut dans cette période que le Royaume de Dieu fut enlevé à Israël du à son entêtement, et remit entre les mains des Gentils qui en produisirent les fruits. A la fin de la première prédication donnée par Pierre à la Pentecôte, le Saint-Esprit est offert ensemble avec le baptême d'eau: Pierre leur dit: «Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit» (Ac. 2:38), ou comme il est traduit littéralement du Grec: «Reconsidérez, et que chacun de vous soit consacré au nom de Jésus-Christ, pour recevoir le pardon de ses péchés; et vous recevrez la gracieuseté de sa Sainte Présence.» (Actes 2:38; Bible de Machaira) En comparant ces deux traductions, nous voyons que le baptême d'eau était une consécration issue de l'Ancienne Alliance en vue d'un engagement ou introduction dans la Nouvelle Alliance du Saint-Esprit, c'est à dire de la Sainte Présence de Christ. L'Évangile de Jean nous enseigne que le baptême d'eau était un signe anticipatoire qui servait à annoncé la venu du Messie (Jean 1:31). Une fois sa fonction accomplit, il fut retiré et annulé par le sacrifice de la croix (Col. 2:14), quoiqu'il fut pratiqué par les premiers disciples jusqu'à ce que l'autorité de la loi fut complètement supprimée lorsque Jérusalem et le temple furent détruit par les armées romaines en l'an 70, destruction qui fut prophétisée dans Deut. 28:15-68 et dans Dan. 9:26,27. (Pour plus de renseignements sur ce sujet intriguant, voir «Le seul vrai Baptême», œuvre pertinente qui traite ce topique convenablement et dans tous les détails.)

 

Nous savons d'ailleurs, comme nous avons déjà vu plus haut, que le baptême de l'Esprit est «un engagement», que ce terme signifie aussi «une alliance» et que celle-ci est en Christ qui a versé son sang sur la croix pour le pardon de nos péchés. En d'autres mots, la Nouvelle Alliance est le mariage de l'Époux à l'Épouse, c'est à dire de notre intégration dans le Corps de Christ formé de tous les élus qui sont ses membres actifs dans la proclamation de la grâce et l'amour de la vérité. Nous voyons aussi dans le NT que l'eau est souvent utilisé comme un type ou symbole de l'Esprit, il est employé souvent de cette façon par le Seigneur Jésus lui-même et par l'apôtre Paul (Jean 3:5; 4:10-14; 7:38; Éph. 5:26; Tite 3:5). Aussi, l'expression «Saint-Esprit» se traduit aussi par «Sainte Présence» comme nous voyons dans la King James anglaise qui la traduit par «Holy Ghost» (littéralement: le Saint Fantôme) plutôt que par «Holy Spirit» comme on s'en attendrait. Toutes ces choses nous indiquent que le baptême du Saint-Esprit est une alliance indissociable avec l'Esprit de Christ dans laquelle nous sommes assimilé ou identifié avec lui dans sa mort et sa résurrection (Rom. 6:3-11) par le moyen de la foi qu'il nous accorde. On ne peut avoir d'explication plus claire du sujet, le baptême du Saint-Esprit est le salut même de notre âme. Clairement le baptême du Saint-Esprit n'est pas une deuxième expérience à rechercher après le salut, il est l'expérience initiale du salut même dans laquelle nous sommes remplis de toutes les bénédictions de la grâce, et il en manque aucune. Nous avons reçu toutes plénitude en lui (Col. 2:9,10).

 

Cette relation entre baptême d'eau et réception de l'Esprit est enseignée avec la plus grande évidence dans les passages des Actes où il se produisit parfois un intervalle de temps passager entre baptême d'eau et réception de l'Esprit; chaque fois, cet intervalle fut rapidement interrompu et l'Esprit reçu. Cela nous montre qu'il y avait une période transitoire entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance dans laquelle les deux coexistaient pour indiquer aux juifs qu'il y avait un changement de sacerdoce et d'alliance (Héb. 7:11,12,15,16,22). Les événements décrits dans Actes 8.5-17, 10.43-48 et 19.1-7 enseignent d'une manière frappante que l'eau du baptême et le don du Saint-Esprit sont liés figurativement entre eux pour nous indiquer que le premier devait laisser la place au second, tout comme l'Ancienne Alliance devait céder la place à la Nouvelle.

 

La plénitude à la conversion

«... mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l'Esprit de notre Dieu.» (1 Cor. 6:11).

 

Il ne s'agit pas là d'une succession imparfaite ou douteuse; l'emploi de l'aoriste pour les trois verbes (temps qui indique une action accomplie) montre que le baptême de l'Esprit ou engagement en la Sainte Présence de Christ signifie que le croyant est purifié, sanctifié et justifié par le fait qu'il est devenu un membre du Corps de Christ en qui l'Esprit habite, comme nous voyons dans le passage de 1 Cor. 3:16: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et [que] l'Esprit de Dieu habite en vous?»

 

Purification, justification, rédemption, adoption, et sanctification sont donnés par l'Esprit en Jésus-Christ au même moment de notre conversion et non par fragments. Le tout est fusionné en une seule grâce reçu à la croix, scellé et solennellement signifié par le baptême de l'Esprit. Rechercher un baptême de l'Esprit comme deuxième expérience, ainsi qu'une sanctification qui suivrait et ajouterait les efforts du croyant pour se maintenir dans la foi par l'obéissance aux commandements, est se déclarer ennemi de la croix (Phil. 3:18).

 

Lorsque nous parlons de conversion, le pentecôtisme et le charismatisme, voir tout le mouvement évangélique moderne, donne la fausse impression que la conversion dépend du choix de l'homme pécheur de changer de façon de vivre. Un tel enseignement ne prend aucunement en considération que le pécheur est sous la condamnation de la loi, ni que sa nature humaine est complètement déchue et qu'elle est esclave de la chair et du péché, et qu'il est mort spirituellement. Mais selon les pentecôtistes et surtout les charismatiques l'homme n'est pas forcément méchant, il y aurait encore quelques bontés naturelles en l'homme, sa nature ne serait pas entièrement corrompue, et là est le gros du problème. Bien que le pentecôtisme reconnaisse en générale la déchéance de la nature humaine, ce n'est qu'une reconnaissance théorique et non pratique car il la renie par ses doctrines du choix de la foi, du baptême du Saint-Esprit comme deuxième expérience après la conversion, et sa notion d'obéissance à la loi dans la sanctification.

 

Or la perdition de l'homme est totale et non partielle, il est impossible d'être sauvé sans reconnaître la déchéance complète de notre propre nature, une personne ne peut recevoir la grâce du salut si elle ne réalise point que son être est totalement corrompu, qu'elle est morte spirituellement et qu'elle est perdue. Voici ce qu'un pentecôtiste écrit concernant le péché et la nature humaine, sa notion représente la position d'un grand nombre dans cette mouvance: «La chute nous affaiblit, cet état de faiblesse n'est pas le péché. Mais dans cet état de faiblesse nous sommes souvent démunis pour lutter contre le péché. Insister sur le péché, y voir l'élément essentiel de notre nature. Parler de nature pécheresse c'est voir la pluie quand se dessine l'arc en ciel. L'essentiel de notre nature c'est l'image de Dieu, C'est le fait que notre nature nous offre un lien privilégié avec Dieu, C'est que notre nature peut s'ouvrir à l'amour de Dieu. C'est qu'en n'importe quel de mes prochains brille la présence de Notre Seigneur. L'essentiel de notre nature c'est que notre cœur peut s'ouvrir à l'amour. Mettre le péché au centre de la nature humaine c'est ériger notre expérience personnelle en principe universel. Sous prétexte que nous menons ou avons mené un dur combat contre le péché on se figure que c'est un élément de notre nature, mais le péché est tout autant extérieur à notre nature que la gravitation universelle.» Cette position néfaste et odieuse est ce qu'on nomme de l'hérésie subtile et raffinée conçue spécifiquement pour séduire les gens ignorants et crédules.

 

Selon les charismatiques «Le péché originel entraîne la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n'est pas totalement corrompue: elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l'ignorance, à la souffrance et à l'empire de la mort, et inclinée au péché.» En attribuant à l’homme une bonté naturelle, cette conception non seulement nie l’enseignement très clair de la Bible relatif aux conséquences de la chute, mais elle retire aussi toute véritable signification à la personne et à l’œuvre du Christ. L'évangile des pentecôtistes et des charismatiques n'est pas l'Évangile de la grâce mais un évangile de disgrâce.

 

Charles Finney, reconnu comme le théologien par excellence du pentecôtisme et des mouvements de réveils, reniait le péché originel et suivait l'hérésie du Pélagianisme. Le Pélagianisme est une ancienne hérésie, nommée ainsi à cause d'un moine apostat qui disait que nous pouvions faire les premiers pas vers le salut par nos propres efforts. Cette même hérésie de nos jours se nomme l'Arminianisme ou «Choix de la Foi». M. Finney reniait que l'homme naît déchu et qu'il devait naître de nouveau, bien qu'il s'accordait avec le fait que nous avons tous péché et avons besoin de nous repentir pour être sauvés. Pour les pentecôtistes et les charismatiques, la nouvelle naissance n'est pas celle enseignée dans le NT par le Seigneur Jésus et les apôtres, elle en est seulement une caricature grossière, une contrefaçon subtile qui déforme son essence véritable.

 

On peut donc se convertir à la foi chrétienne sans pour autant être réellement né de nouveau, car on peut se convertir à une religion comme à un parti politique, tout comme à une contrefaçon de la vérité sans pour autant y reconnaître la souveraineté absolue de Dieu qui l'engendre et la maintient. On peut adhérer intellectuellement à une idée qu’elle soit spirituelle ou philosophique. C’est ce qu'on appelle «une conversion psychologique» qui produit des effets superficiels en stimulant les sentiments d'une personne, et en donnant à l'homme la capacité de se rectifier lui-même par un choix de sa volonté propre.

 

Un seul baptême d'eau et d'Esprit?

Il n'y a qu'un seul baptême chrétien authentique, et cela est évident dans tout ce que nous venons de voir.  Il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas du baptême d'eau et du baptême de l'Esprit qui se produisent en même temps pour former un seul baptême. Une telle position serait insensée, ça serait comme dire que l'alliance de la loi et l'alliance de la grâce dans le sang de Christ s'unissent pour former une seule alliance, ou encore que Satan et Christ s'unissent ensembles dans un but commun. Une telle abomination ne pourrait être tolérer, elle abolirait toutes les promesses de Dieu. La loi et la grâce ne peuvent être unis, elles sont diamétralement opposée l'une à l'autre, de même aussi avec le baptême d'eau et le baptême de l'Esprit. Vrai que certaines églises et dénominations enseignent que le baptême d'eau et le baptême de l'Esprit se produisent en même temps et qu'ils sont nécessaire au salut. Mais elles négligent de réaliser que même s'il y a certaines occurrences de cela mentionnées dans le NT, qu'elles étaient désignées pour une période transitoire, comme nous l'avons déjà mentionné. Aussitôt que la fondation de l'Église fut posée, tout ce qui était transitoire fut enlevé, incluant les ministères et les dons miraculeux de l'Esprit, pour faire place à la révélation parfaite de la grâce sur laquelle la charpente devait être érigée (1 Cor. 3:10-15; 13:10; 1 Pi. 2:3-10).

 

Bain ou blanchissement?

Le passage de Tite 3:4-8 peut être considéré comme un résumé de la doctrine du NT sur «le baptême dans le Saint-Esprit»: «Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et sa bienveillance ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le blanchissement de la régénération, c'est à dire [par] le renouvellement de la Sainte Présence [de Christ], qu'il a répandu avec richesse sur nous, par JÉSUS LE MESSIE notre Sauveur. Afin que, justifiés par sa grâce [irrésistible], nous fussions héritiers de la vie éternelle [selon] notre espérance.» (Bible de Machaira)

 

Ceux qui sont vigilants remarquerons que ce passage utilise des termes traduit différemment que ceux auxquels ils sont habitué de voir dans une version stéréotypée ou traditionnelle. La raison est que la traduction est précisé davantage sur le sens des mots dans le grec original en prenant en considération le contexte biblique et historique de son enseignement. Le premier que nous voyons est «bienveillance» qui remplace le mot «amour». Il ne s'agit pas ici de l'amour de Dieu que les gens prennent faussement comme une émotion ou sentiment. En fait le mot «amour» ne se trouve même pas dans le grec original de ce passage, ni le mot «homme». Pour quelque raison obscure, la traduction de ce passage a été faussée pour donner l'impression que Dieu aime tous les hommes, lorsque cette notion est complètement fausse. Que Dieu aime tous les hommes mais n'aime pas leurs péchés, est un principe insidieux que l'on retrouve surtout chez les pentecôtistes et les charismatiques qui tolèrent toutes les perversions spirituelles parmi eux. On ne peut dissocier le péché de l'être humain, la Bible indique clairement que Dieu déteste le péché autant que le pécheur (Psm. 5:5-7; Rom. 9:13), on voit même qu'il a fait détruire des millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers l'histoire, et cela pour la gloire de son nom afin de manifester sa justice. Le terme grec utilisé ici est «philanthropia» d'où nous avons le mot «philanthropie» ou «exercice de la bienfaisance» dont «bienveillance» est le sens particulier du contexte. La bienveillance est une disposition particulièrement favorable à l'égard de quelqu'un, ce terme indique que la volonté Dieu vise le bien et le bonheur de ses élus seulement, en ce qu'il s'est manifesté dans la chair comme Fils pour les racheter par son sacrifice sur la croix.

 

Le principe du rachat des élus se voit dans l'expression «le blanchissement de la régénération». La majorité des versions de la Bible porte la traduction «bain de régénération». Or le mot «bain» ne représente pas fidèlement le sens du grec original ou «loutron», terme qui signifie «lavement». La traduction de ce mot par «bain» convient très bien à ceux qui tordent le sens de ce passage pour l'appliquer à la régénération baptismale, validant ainsi leur pratique particulière du baptême d'eau; lorsque d'autres l'appliquent à la fausse notion d'un baptême par immersion. Il n'est aucunement question du baptême d'eau ici, mais du baptême de l'Esprit qui engendre la régénération, du terme grec «paliggenesia» qui signifie littéralement «nouvelle genèse» ou «nouvelle nature», et que l'on retrouve aussi dans Jean 3:5 où il est souvent traduit par «nouvelle naissance» et dont le sens est «être régénéré d'en haut» ou plus précisément «être régénéré dès l'origine». Il s'agit clairement ici d'un nouveau début, un nouveau commencement, une nouvelle origine pour les élus qui fut déterminé ou prédestiné en Christ avant la fondation du monde dans son décret d'élection (1 Pi. 1:18,19; Éph. 1:4-11). Or le mot «blanchissement» signifie l'action de blanchir, de devenir blanc, c'est à dire «être disculpé ou justifié, devenir innocent», et c'est exactement cela que Christ a accomplit sur la croix en notre faveur. Cette grâce merveilleuse se nomme «le renouvellement de la Sainte Présence» de Christ, c'est à dire «une recréation du Saint-Esprit» qui nous fait «héritiers de la vie éternelle». Nous avons donc reçu toute plénitude de la grâce en Christ par son Saint-Esprit qui nous habite afin de nous attribuer gratuitement toutes les mérites de son sacrifice sur la croix (Col. 2:9,10). Nous en sommes tellement plein que notre coupe déborde. Inutile donc de rechercher une autre plénitude de l'Esprit, car il n'en existe aucune autre. Soit que nous sommes plein de l'Esprit ou que nous sommes vide de sa présence. La théorie des pentecôtistes et des charismatiques de rechercher une deuxième expérience afin d'obtenir une onction spéciale de puissance qu'ils nomment faussement le baptême du Saint-Esprit, est une offense sérieuse à sa présence et son ministère, un blasphème hautain et odieux, elle n'a aucun support biblique, elle indique plutôt qu'ils sont vide de l'Esprit qui les a abandonné à leur sort de réprouvé.

 

Les conditions du Pentecôtisme

Étant une des facettes pernicieuse du capitalisme, la mouvance évangélique moderne est une religion conditionnelle, on y trouve rien de gratuit, tout est axé sur des conditions ou obligations pour soumettre la foi chrétienne aux caprices de l'homme afin d'obtenir des résultats voulus, et beaucoup s'enrichissent sur le dos des crédules et des cancres qu'ils ont séduit. Rien n'est plus évident de cela que chez les pentecôtistes et les charismatiques, et tous ceux qui pratiques des dons extatiques. Nous vous le disons sincèrement, si cette vermine semble vous offrir quelque chose de gratuit, fuyez le plus rapidement possible car c'est un piège. Ne regardez même pas derrière vous de crainte que vous soyez transformé en statue d'exploitation, comme la femme de Lot fut transformée en statue de sel (Gen. 19:15-28). Ces méduses modernes sont les pires hypocrites qui existent sur la face de la terre, pire encore que les politiciens rapaces qui nous dérobes de nos biens, et plus dangereux que les hordes Islamiques sanguinaires qui envahissent nos nations par le truchement de l'immigration.

 

Le pentecôtisme morcelle et annule ce qui, dans le NT, est signifié par le seul acte du baptême de l'Esprit lors de notre conversion qui nous intègre au Corps de Christ: d'abord la conversion qui pour eux est un acte de la volonté humaine déchue, puis le baptême d'eau pour jouer sur les sentiments des gens afin de sceller la séduction, ensuite l'accomplissement des conditions rendant le «baptême dans le Saint-Esprit» possible sans toutefois l'avoir encore atteint, puis la pleine identification avec un esprit qui n'est pas l'Esprit de Christ par un supposé «baptême dans l'Esprit» accompagné des langues qui ne sont pas des langues mais un charabia insensé de délires psychotiques, et finalement la sanctification par les efforts du croyant ou plutôt de la victime crédule. Tout au long, l'accomplissement dépend toujours entièrement des efforts du croyant qui n'a aucun discernement spirituel valable et qui se laisse diriger comme un pantin dans cette parodie grossière, au point que son esprit devient complètement saturé de leurs faussetés.

 

Quand la foi ne donne plus une certitude suffisante, ce qui est une contradiction en soi-même car la foi est elle-même certitude, il faut trouver d'autres certitudes, d'autres évidences, car la certitude du salut est un des soucis majeurs de l'homme. La foi des pentecôtistes et des charismatiques est donc une fausse foi, une présomption fondée sur des apparences qu'ils utilisent pour former des convictions qui sont en réalité que de la défiance contre la vérité. Nous voyons que les Colossiens avaient recours pour pallier à la carence créée par l'introduction de règles basées sur la philosophie et la tradition: observation de sabbats, cultes des anges, visions, divers préceptes humains (ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas!) qui plaisent à la chair.

 

Les conditions pentecôtistes sont répréhensibles à tous les niveaux; elles ont une apparence de grande spiritualité aux yeux des crédules et des ignorants mais ne peuvent séduire les élus. L'introduction de conditions dans le but d'obtenir les grâces de Dieu transforme la vertu en loi. «Faire le vide» est une condition pentecôtiste afin d'être rempli de l'Esprit, mais l'esprit qui les rempli est un esprit de mysticisme et de duplicité, ce que le Dr. Kurt E. Koch nomme «un baptême de démons» (Les Ruses de Satan).

 

CHAPITRE 4

SAUVÉ DE QUOI ?

Combien de fois entendons-nous des gens qui se disent chrétien déclarer qu'ils sont sauvés, mais un grand nombre ignorent de quoi ils sont sauvés. Pour le pentecôtistes et les charismatiques la notion du salut est nettement superficielle. Albert Camus donne une définition assez juste du mot «superficiel» en disant: «Plutôt que d'une émancipation réelle, l'examen superficiel conclurait à une affirmation de l'homme par lui-même, affirmation de plus en plus élargie, mais toujours inachevée (Camus, Homme rév., 1951, p. 137).» Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, ajoute: «Les ignorants de nos jours sont incrédules, légers, superficiels; ils savent tout ce que l'égoïsme a besoin de savoir, et leur ignorance ne porte que sur ces études sublimes qui font naître dans l'âme un sentiment d'admiration pour la nature et pour la divinité.» Jankél, dans son «Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 15» déclare: «Il n'y a pas à s'étonner si la manière conçue comme apparence périphérique ne peut être le principe d'une spiritualité: elle n'en a pas la prétention, elle n'ambitionne que d'offrir aux passants une splendide façade; elle ne fait profession que de superficialité et de brio.» Ainsi l'apôtre Paul parlait des Corinthiens en disant: «Pour moi, frères, je n'ai pu vous parler comme si vous étiez spirituels; mais comme [si vous étiez] charnels, comme des [gens] superficiels en Christ.» (1 Cor. 3:1; Bible de Machaira). Toutes ses définitions s'appliquent clairement à la mouvance pentecôtiste et charismatique dans laquelle ces imposteurs et prétentieux «affirment d'eux-mêmes par eux-mêmes» que la révélation biblique sur la grâce du salut est inachevée, puisque selon leurs notions «égocentriques» d'un narcissisme débridé elle nécessite une deuxième expérience de puissance. En d'autres mots, le salut chez les pentecôtistes et les charismatiques est égocentrique et non christocentrique, et cela n'est pas surprenant puisque sa base est la fausse doctrine du «choix de la foi» d'une volonté humaine dégénérée issue de l'arminianisme. S'il y a salut dans cette notion aberrante c'est qu'ils sont sauvés de la vérité et non dans la vérité.

 

Sauvé de nos œuvres

Christ nous a sauvés de la culpabilité et du châtiment que méritaient nos péchés. Être sauvé dans la Bible, parle du fait d'être tiré de l'état du péché et d'accéder à la vie éternelle. Cela ne signifie aucunement que le chrétien cesse de commettre des péchés (1 Jean 1:6,10), mais qu'il est sauvé d'une vie de péché. Il est évident que le péché demeure encore dans notre corps mortel (Rom. 8:10) et que nous sommes dans un combat contre notre propre nature humaine déchue, dans lequel nous devons apprendre à résister au péché tous les jours de notre vie (Rom. 7:18-23). Or «la puissance du péché c'est la loi» et puisque nous ne sommes plus sous la loi mais sous la grâce, le péché n'a plus de puissance sur nous. Quoiqu'il exerce encore son influence sur la chair du temps de notre vivant, sa puissance de condamnation a été abolie pour nous dans le sacrifice de Christ sur la croix, nous sommes libérés de ses égarements dans notre esprit, jamais plus nous rechercherons à nous justifier par les œuvres de la loi. Comprenons que la doctrine du «choix de la foi» fait partie des œuvres de la loi, car faire un choix est un effort ou œuvre de la volonté humaine dans le but de justifier une décision personnelle. Dans la grâce du salut le choix ne vient pas de l'homme mais de Dieu (Rom. 9:15,16; Jean 1:12,13), et puisque le salut qui a débuté en Christ est aussi en progression jusqu'à son apparition finale, son Esprit ne nous laisse pas à nous même à rechercher la justification par nous-mêmes par notre obéissance et notre persévérance, autrement nous péririons, mais nous sommes gardés dans la foi au salut par la puissance de Dieu jusqu'à la fin des temps (1 Pi. 1:3-5).

 

Selon Tite 3:5, Christ «nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites». Une œuvre de justice est une action qui respecte la loi divine. C'est en effet le contraire d'un péché, qui est une action qui ne respecte pas la loi divine. Dans ce contexte, une question importante est soulevée: Combien de péché faut-il commettre pour être considéré pécheur aux yeux de Dieu? Pour vous aider à répondre, considérez les questions suivantes: Combien de taches de sauce de spaghetti faut-il pour qu'une chemise soit considérée comme étant sale? Combien de bosses faut-il pour dire qu'une voiture est endommagée? Combien de condamnations faut-il pour être considéré comme un criminel devant la loi ? Oui, il ne faut qu'un crime, une bosse, une tache et un péché ! Il est inutile de dire à celui qui pense acheter la voiture, «mais regardez, 90% de la carrosserie est en parfait état». - Inutile de dire, «mais la tache ne couvre que 2cm de la chemise». - Inutile de dire au Juge, «mais à part de braquer cette banque, j'ai n'ai pas commis d'autre crimes». - Inutile de plaider devant le Seigneur, «Mais, Seigneur, toutes mes autres actions étaient conformes à ta loi». Combien de fois Adam et Ève ont-t-ils désobéi avant d'être expulsés du jardin ? Une seule fois a suffit pour que la condamnation du péché s'étendre sur toute la race humaine.

 

A cause de nos péchés, toutes nos actions, mêmes les plus louables, sont donc comme un vêtement souillé (Ésa. 64:5). Simplement dit, nos actions justes ne peuvent pas compenser nos actions injustes. Personne ne peut être tiré de l'état de péché et accéder à la vie éternelle à cause des bonnes œuvres qu'il aurait peut-être faites. Comme dit M McDonald, «Ce ne sont pas les braves gens qui vont au ciel. Le témoignage uniforme de la Bible est que l’homme ne peut ni gagner ni mériter le salut. (Éph. 2:9; Rom. 3:20; 4:4,5; 9:16; 11:6; Gal. 2:16; 3:11)». La miséricorde est «la bonté qui pousse quelqu'un à pardonner à un coupable, à faire grâce à un vaincu. C'est le pardon qui est accordé par pure bonté». La miséricorde de Dieu est l’intérêt que Dieu porte à ses élus d'entre les hommes malgré leur culpabilité: Éph. 2:4,5, «Mais Dieu, qui est riche en miséricorde dans son sacrifice suprême en lequel il s'est donné pour nous. Lorsque nous étions morts dans [nos] péchés, nous a rendus à la vie ensemble en Christ, c'est par [sa] grâce [irrésistible] que vous êtes sauvés.»; Luc 6:36, «Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux»; Matthieu 5:7, «Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!»; Psaumes 86:15, «Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité»; Psaumes 130:7 «Israël, mets ton espoir en l’Eternel ! Car la miséricorde est auprès de l’Eternel, et la rédemption est auprès de lui en abondance».

 

Déformation de la grâce

Les pentecôtistes et les charismatiques vont jusqu'à transformer la grâce ou «faveur non-méritée de Dieu» en une «obéissance non-méritée de l'homme», servitude qui dépend de ses efforts à se maintenir dans la foi et dans l'observance de la loi. Ils refusent ouvertement et avec véhémence de croire que la grâce nous absout de tous nos péchés dans le sacrifice de Christ, car selon eux le pardon des péchés serait relatif à notre obéissance à la loi de Dieu et ainsi ils se justifient par leurs œuvres. En d'autres mots ces gens ne veulent pas du pardon de Dieu, ils le rejettent pour s'appuyer sur leurs propres efforts.

 

Le mot «péché» (Hébreux) Hata't et (Grec) Hamartia signifie littéralement «manquer le but, dévier de la cible», en d'autres mots le péché est une déviation, une déformation ou distorsion, une rétroversion ou inversion, c'est à dire une hérésie dont le mot même signifie «opinion libre, libre choix.» Ceci nous indique que tous ceux qui se basent sur leur libre-choix ou «choix de la foi» dans le salut et la sanctification sont des hérétiques, tous ceux qui acceptent Christ comme Sauveur par une décision personnelle sont des faux chrétiens, des imposteurs. La doctrine du libre-choix ou «choix de la foi» est une hérésie, elle est le contraire de la Souveraineté de Dieu, elle est une déviation sérieuse par rapport à la vérité, une déformation de la grâce du salut qui en porte un grand nombre en enfer.

 

L'Épître de 1 Jean parle beaucoup du «péché». La chose la plus importante à remarquer dans la majorité des passages de 1 Jean 3:4-10 est que le mot «péché» est au singulier et non au pluriel, ce qui veut dire qu'il s'agit ici du caractère même du péché et non de ses effets variés comme l'adultère, la perversion, l'impureté, la débauche, le vol, le meurtre, etc. L'essence même du péché est décrite clairement dans sa signification même, il est «une déviation et une déformation» mais de quoi ? Quel est l'élément primordial que le péché déforme si ce n'est celui de la grâce de Dieu ! Il est évident que l'apôtre Jean parle ici dans un contexte Juif qui se rapporte à la loi, comme nous l'indique le contexte immédiat: «Celui qui pèche, transgresse aussi la loi; car le péché est une transgression de la loi.» (1 Jean 3:4) En d'autres mots, par son expression «pratiquer le péché», l'apôtre Jean indique qu'il s'agit d'une pratique ou habitude persistante à se justifier par les œuvres et que cette pratique ou attitude est une déviation de la vérité par rapport à la grâce. Ce qui veut dire qu'il est complètement impossible à un vrai chrétien de pratiquer ou de persister dans la déviation de la justification par les œuvres, autrement il ne serait pas chrétien mais un imposteur et un réprouvé, comme les pentecôtistes et les charismatiques le sont.

 

La justification par les œuvres nommée aussi justification par «le choix de la foi» est diamétralement opposé à la justification par «la foi seule» dans le don gratuit de la grâce, les deux sont complètement incompatibles. Le péché des pentecôtistes et des charismatiques consiste donc à persister de s'obstiner dans leur voie de perdition d'un salut par les œuvres qu'ils présentent d'une manière subtile et sophistiquée comme étant le salut par la grâce, et cela indique, selon l'apôtre Jean, qu'ils sont des enfants du Diable. Le chrétien réel ne peut plus péché, il ne peut plus être dans la déviation de la justification par les œuvres «parce que la semence de Dieu demeure en lui» et cette semence est l'Esprit de la grâce de Dieu. Il ne peut donc plus s'égaré dans la fausse voie d'une autojustification qui chercherait à valoriser ses efforts par son propre choix, son obéissance à la loi ou par sa persévérance capricieuse qu'il appliquerait pour demeurer dans la foi, car la grâce l'a libérée de la loi (Col. 2:14,15) et Christ est en lui pour le diriger et le préserver jusqu'à la fin. Qui oserait dire que Christ n'est pas digne de toute confiance, pourtant c'est bien cela que les pentecôtistes et les charismatiques font en ajoutant à la grâce leurs efforts, faisant du salut un salut qui est conditionnel à leurs caprices, et cela est un blasphème hautain contre l'Esprit de la grâce.

 

CHAPITRE 5

LES MOYENS DE L'ESPRIT

L'apôtre Paul posait cette question aux chrétiens de la Galatie: «Recevez-vous l'Esprit par les œuvres de la loi, ou par la perception de la foi? Avez-vous tellement perdu le sens, qu'après avoir commencé par l'Esprit, vous êtes maintenant rendu parfait par la chair?» (Gal. 3:2,3)

 

Le message de l'évangile exige la perception de la foi, c'est à dire par l'instruction de l'assurance que nous recevons en Christ dans les mérites de son sacrifice. Mais comme il est plus que la loi, il donne aussi la foi ou certitude exigée, comme Paul le dit ailleurs: «Qu'ils sont précieux les pieds de ceux qui annoncent le message de la grâce de la paix, de ceux qui amènent cette joie gracieuse et salutaire! Mais tous n'ont pas été soumis au message de la grâce; car Ésaïe dit: Seigneur, qui a cru à notre proclamation? La certitude vient donc de ce qu'on entend; et de ce qu'on rapporte de la déclaration de Dieu.» (Rom. 10:15-17; Bible de Machaira) En d'autres mots, l'Évangile de la grâce provient de la foi de Christ et engendre cette même foi seulement dans le cœur de ceux qui ont été élus (Ac. 13:48). Il est clair que ce n'est pas tous les hommes qui sont donnés de croire, mais seulement ceux qui sont destinés à la vie éternelle. Le message de l'Évangile est donc un message sélectif qui s'applique seulement à un groupe particulier d'entre tous les hommes, ce qui nous indique que Christ n'a pas porté sur lui-même les péchés de tous les hommes mais seulement de ses élus. Toutefois, dans le sens que le péché est commun à tous les hommes et qu'il s'agit de la même déviation de la loi pour tous, le Seigneur a prit le péché de tous sur lui mais la délivrance et le don de la foi qui en suit est seulement pour ceux qui ont été choisis en Christ depuis avant la fondation du monde. Tous ne sont pas donné de croire dans le message, tous ne reçoivent pas l'assurance de la délivrance dans les mérites du sacrifice de Christ. Cela est encore plus évident chez les pentecôtistes et les charismatiques qui croient dans la perte du salut, il ne peut en être autrement car le salut pour eux est superficiel, il dépend de leur choix de la foi et non de la puissance absolue de la souveraineté de Dieu qui l'engendre et le maintient.

 

Il est impératif de comprendre que la foi est une assurance, une certitude inébranlable qui nous est donné d'avoir en Christ dans le message de la croix (Héb. 11:1). Elle n'est pas une faculté humaine ou aptitude de l'homme qui le dispose à recevoir la grâce du message par une décision personnelle de sa part. Cela est une fausse foi, une opinion ou présomption que l'homme se fait sur la base de supposition qu'il considère comme vrai, c'est à dire une croyance purement humaine qui n'a aucun soutient véritable sauf dans l'imagination d'une personne crédule. Telle est la foi des évangéliques, de tous les pentecôtistes et de tous les charismatiques, c'est à dire de tous les imposteurs et réprouvés.

 

Dans sa lettre aux Romains, Paul nous dit: «Ainsi, autant qu'il en est de moi-même, [je suis] prêt à vous annoncer aussi le message de la grâce, à vous qui [êtes] à Rome. Car je n'ai point honte du message de la grâce de Christ, car c'est la puissance de Dieu, pour le salut de chacun qui a cette certitude, du Judéen d'abord, du Grec ensuite. Car en lui la justice de Dieu est révélée de certitude en certitude, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par cette assurance [de Christ]. Car la colère de Dieu se déclare du ciel contre toute l'impiété et l'injustice des hommes, qui retiennent la vérité frauduleusement...» (Rom. 1:15-18; Bible de Machaira) L'Évangile est le message qui révèle la justice de Dieu par le moyen de l'assurance de Christ de rencontrer les exigences de la rédemption en notre faveur, certitude qu'il nous transmet par son Saint-Esprit dans les mérites de son sacrifice. Autrement dit, Dieu nous donne sa justice et son acceptation en Christ par l'Esprit de sa Présence, et ceci continuellement, et non pas en réponse à un quelconque effort de notre part ou quelque croyance que nous imaginons avoir.

 

Pour nous faire comprendre ce qu'est la foi, Paul la met constamment en contraste avec les œuvres de la loi. La foi est présentée comme le contraire de l'œuvre. La foi est quelque chose que Dieu fait, que Dieu nous met à même de faire, quelque chose qui est reçu sans qu'il n'y ait ni mérite, ni choix, ni faire de notre part. Voilà pourquoi Paul parle de la foi de Jésus-Christ (selon le texte grec, c'est une foi qui vient de Jésus, une assurance qui découle de la croix).

 

La déduction est contraignante: si la foi émane de Dieu par l'écoute de l'Évangile, elle est l'œuvre et le don de Dieu. Aux Galates, qui voyaient en la foi un acte humain, Paul décrit la foi comme étant venue à eux (3:25). Paul combattait ainsi l'idée que pour avoir la plénitude, il fallait la foi et l'obéissance, ce qui mettait en cause la toute-suffisance de la foi ou certitude de Christ comme unique base pour la justification (Rom. 5:1) et comme source effective des œuvres de confiance en Celui qui l'a engendré.

 

Il fallait ensuite que l'apôtre Paul se défende contre l'accusation que, par sa doctrine de la foi seule, il ment et fait ce qui est mal (Rom. 3:3-8). Chose impossible, car si la foi est suffisante, c'est justement parce qu'elle identifie le croyant avec Christ, qui Lui est pleinement suffisant pour garder le croyant dans la vérité et la droiture. Voici comment Paul explique cela aux Galates: «Je suis crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi; et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi du Fils, le Dieu unique qui s'est sacrifié pour moi, et qui s'est donné lui-même pour moi.» (Gal. 2:20); «Et que personne ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, parce que: Le juste vivra par l'assurance [de Christ]. Or, la loi n'est pas de cette assurance, mais dit: Le genre d'homme qui aura fait ces choses, vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, [quand il a été] fait malédiction pour nous; car il est écrit: Maudit quiconque est pendu au bois. Afin que la bénédiction d'Abraham puisse venir vers les Gentils par Jésus-Christ, [et] que nous recevions par cette assurance l'Esprit qui avait été promis.» (Gal. 3:11-14; Bible de Machaira) Le vieil homme est mort, notre nature déchue a perdu sa puissance de condamnation, car nous sommes identifiés avec Christ, même le mensonge et le mal sont rendu inefficaces par la foi. Nous sommes délivrés de la malédiction de la loi et par la foi ou assurance de Christ qu'il nous transmet, nous recevons la promesse de son Esprit qui vient habiter en nous.

 

Comme toutes les conditions pour la réception de l'Esprit furent remplies par l'œuvre de Christ en dehors de nous-mêmes, et comme le moyen utilisé par l'Esprit est aussi le message de l'œuvre de Christ qui nous atteint par la parole écrite et proclamée, de même la perception qui reçoit le don rendu possible par l'œuvre de Christ n'a pas besoin de faire appel à une puissance engendrant la foi, autre que la puissance inhérente en le message de la foi de Christ. C'est là toute la gloire de l'Évangile, il n'est pas seulement une parole concernant le salut, il est une puissance de Dieu pour le salut de celui qui est donné de croire (Rom. 1:16; Ac. 13:48; Phil. 1:29).

 

La foi vue comme une œuvre

L'erreur cruciale de la doctrine pentecôtiste aussi bien que charismatique consiste à faire de la foi un accomplissement nécessaire pour recevoir l'Esprit en récompense. Ralph M. Riggs écrit dans «L'Esprit lui-même» (1949), après avoir précisé que le Saint-Esprit est reçu comme un don absolument gratuit: «Nous n'avons qu'à étendre notre main dans la foi, nous saisir de lui, nous l'approprier et le recevoir comme nous appartenant.» Les trois expressions soulignées annulent l'affirmation du don gratuit, puisque la foi elle-même est le prix par lequel il est obtenu. On trouve toujours à nouveau l'idée erronée que «plus nous convoitons le don de Dieu, plus nous sacrifions pour l'obtenir; plus nous l'apprécierons une fois que nous l'avons obtenu». Selon cet enseignement, ce n'est pas la foi hormis les œuvres, mais la foi après les œuvres: «D'abord il faut être en ordre avec Dieu. Ensuite (!) nous cessons de faire des efforts et nous lui demandons le don que nous recherchons. Il attend que nous en arrivions là.» Encore une fois, c'est la fausse notion que Dieu attend et que l'homme agit.

 

Selon le NT, Dieu lui-même établit une relation «en ordre» avec lui par Christ, et ceci à l'exclusion de nos efforts et non en conséquence de ceux-ci. C'est Dieu qui vient à l'homme avec son don par l'Évangile de la grâce souveraine, et non les hommes qui viennent quémander auprès de Dieu. Qui a donné le premier pour qu'il ait à recevoir en retour? Tout est de lui, par lui et pour lui! (Rom. 11:35-36).

 

S'il faut d'abord faire quoi que ce soit avant de pouvoir recevoir le don de Dieu, il cesse d'être un don, il devient un dû. La foi authentique produit les œuvres bonnes de confiance en Christ, comme le disent Paul, Jacques, les autres apôtres et les réformateurs avec eux.

 

Luther écrivait ces paroles bien connues dans sa préface à l'épître aux Romains: «O! la foi est une chose vivante, active, puissante, de sorte qu'il est impossible qu'elle ne produise pas continuellement ce qui est bien. La foi ne demande pas s'il y a des bonnes œuvres a faire, mais avant qu'on puisse demander, la foi les a déjà faites.»

 

La foi vue comme une appropriation

Voici l'argument dont se sert le raisonnement fallacieux chez les pentecôtistes: «Il est vrai que le don de Dieu n'est reçu que par la foi, tout comme, dans un certain sens (?), l'Esprit. Il est pourtant aussi nécessaire de faire un second acte de foi pour s'approprier entièrement (?) le Saint-Esprit, afin d'obtenir puissance, sanctification, victoire et la plénitude de l'Esprit. Car par la première foi n'ont été obtenus que grâce, justification et pardon des péchés».

 

Pour ces imposteurs et déformateurs de la vérité, il y aurait donc une foi ayant pour objet Jésus-Christ en vue du salut, et une foi ayant pour objet le Saint-Esprit en vue de la puissance et de la consécration; cette seconde foi serait nécessaire parce que le don de Dieu exigerait une «appropriation». Il faut en déduire qu'il y aurait une foi (la première) procurant la grâce sans puissance, doctrine néfaste qui est une vraie abomination.

 

La raison principale qui est avancée pour expliquer que le don reçu par la foi primaire serait insuffisant n'est pas l'insuffisance de Christ (qu'on ne veut pas dénigrer hypocritement), mais l'insuffisance d'appropriation du croyant. «Appropriation» a le sens de «faire d'une chose sa propriété, acquérir une chose». C'est justement ce que la foi en Dieu n'est pas: «faire» plutôt que recevoir. Un don qu'on doit acquérir, qu'on doit «faire sien», n'est plus simplement reçu comme une grâce; il devient le résultat d'un effort. Ainsi l'œuvre du salut est en fin de compte transférée de Dieu à l'homme, elle est déformée subtilement et honteusement dans l'acte d'appropriation.

 

Quand l'appropriation prend la place de la réception, il s'agit peut-être bien d'une œuvre intentionnellement pieuse, mais ce n'est plus ce que le NT entend par la foi, c'est plutôt de la défiance.

 

La foi vue comme un absolu

Finalement, chez les pentecôtistes, la foi est souvent synonyme d'un abandon total. L'argument est le suivant: «De même que l'on est justifié, régénéré et sanctifié par la foi, de même on doit recevoir le baptême du Saint-Esprit par la foi, pour autant qu'on se soit abandonné à Dieu en tous points». En fait, on sépare la justification et la sanctification puisque, avant qu'on puisse vraiment recevoir le Saint-Esprit, il faudrait obéir totalement à l'exigence de l'abandon «en tous points».

 

Cela est exprimé clairement dans l'hérésie de Wade Horton: «Personne ne peut recevoir ou maintenir l'expérience pentecôtiste s'il n'obéit pas à toute la volonté de Dieu... Seulement une fois que le croyant s'est entièrement consacré et a obéi pleinement, l'Esprit entrera; une fois donc que toutes les conditions auront été remplies» («Pentecost Yesterday and To-day», 1964). Dans ces conditions, l'Esprit n'entrera jamais, puisque le croyant est laissé à lui-même pour opérer une consécration totale sans l'Esprit, ce qui lui est évidemment impossible.

 

Même si le langage utilisé par le pentecôtisme relève de la pure piété quand il parle de l'abandon à Dieu et de la consécration chrétienne, il ne s'agit plus de la foi néotestamentaire dans sa simplicité. Car les absolus d'abandon et de consécration exigés par la doctrine pentecôtiste appellent les chrétiens, non à la grâce en Christ, mais à une recherche acharnée et futile de trouver dans leur cœur des absolus qui n'y sont pas.

 

La foi telle qu'elle est définie par le NT est souveraine et suffisante. Aussitôt qu'on y ajoute: «Crois absolument (abandonne-toi, livre-toi, vide-toi) et tu l'auras» (langage d'apparence ultra-pieuse), on replace le croyant sous le poids de la loi et de l'impossible. Ce n'est certes pas par hasard que l'apôtre Paul ne lie jamais la foi à un adjectif ou un absolu.

 

La foi seule dans l'Évangile de Jean

Nous terminons nos réflexions sur la parfaite suffisance de la foi en Christ et de Christ que le NT connaît par un texte de l'Évangile de Jean.

 

«Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus debout s'écria: Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit n 'était pas encore donné, parce que Jésus n 'avait pas encore été glorifié.» (Jean 7:37-39)

 

La foi en Jésus a pour résultat le don du Saint-Esprit qui lui-même en est la source. C'est l'enseignement unanime, clair et simple du NT. La foi de Christ que nous recevons et la réception de l'Esprit sont corrélatives. Pour recevoir le Saint-Esprit, Jésus-Christ est la seule source et le seul objet de la foi; c'est toujours par la foi qui nous est attribuée dans le sacrifice de la croix que Christ est reçu.

 

Le texte cité enseigne aussi que l'Esprit donné en réponse à la foi n'est nullement sans force; au contraire, il coule du croyant comme des fleuves d'eau vive.

 

N'y voir qu'un filet d'eau sans puissance fait bien peu de cas de la foi en Christ. Car la formulation pentecôtiste dit: «La foi en Christ mène à la vie, alors que la foi ultérieure en l'Esprit résulte en puissance spirituelle, attestée par le parler en langues». Mais selon Jean 7, la foi en Jésus ne produit pas seulement un filet d'eau propre à humecter la langue du croyant; au contraire, celui-ci reçoit du Christ aussi bien l'existence et la vivification spirituelle que la puissance spirituelle, donc aussi la puissance nécessaire au service.

 

Si la foi en Jésus ne confère pas la pleine réception de l'Esprit, comment le croyant saurait-il s'abandonner, se consacrer, faire toutes sortes de sacrifices, puis avoir une foi suffisante pour recevoir la «plénitude de l'Esprit» ou «baptême du Saint-Esprit»? Ce n'est que parce que l'Esprit a été pleinement reçu qu'abandon, consécration et sacrifices sont possibles. Sinon, il s'agit d'une parodie de l'Évangile de la grâce.

 

La foi toute simple en Christ reçoit de Dieu tout ce qu'il a à donner. La foi qui ne repose pas sur ce principe rend l'Évangile inopérant et falsifie son essence.

 

CHAPITRE 6

LE DYNAMISME DE LA FOI

Selon l'expression inoubliable de l'apôtre Paul, la foi, qui est l'œuvre de l'Esprit, s'active dans amour (Gal. 5:6). L'exercice de l'amour chrétien a besoin de l'énergie de l'Esprit, qui est reçue par la foi (Gal. 3:5). Mais comme nous l'avons déjà mentionné, l'amour de Dieu ou «agape» n'est pas un sentiment comme nous retrouvons chez l'homme, mais un principe de renoncement qui maintient la vie en mouvement constant. Il s'agit en effet d'une réactivation perpétuelle et éternelle de l'essence de Dieu, une vivacité immuable et inaltérable de l'énergie de son Être divin qui maintient toutes choses en existence. Ce dynamisme suprême est la vie, cette vie est la lumière, et cette lumière est la vérité. Bref, le renoncement pour la vérité est le message de la grâce qui anime les élus et leur donne la vie éternelle en Jésus-Christ, Dieu manifesté dans la chair comme Fils unique.

 

L'énergie qui produit le renoncement par la foi est en tension constante avec la chair. La vie en Esprit est une vie en guerre contre la chair. Cette guerre ne cesse pas une fois que l'Esprit a été reçu (Rom. 8:13). Mais c'est justement parce que l'Esprit a été reçu que le chrétien mène un combat continuel pour «mettre à mort» ses mauvais penchants par la reconnaissance qu'il est identifié avec Christ dans sa mort et sa résurrection (Rom. 6:3-14). Ce combat constitue d'ailleurs pour le chrétien l'assurance qu'il est conduit par l'Esprit, qu'il est donc enfant de Dieu. C'est la raison pour laquelle Paul juxtapose ces deux choses: «En effet, si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si, par l'Esprit [de sa Présence], vous rabaissez les œuvres du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de [la Présence de] Dieu, sont enfants de Dieu.» (Rom. 8:13-14). On peut donc conclure que marcher selon l'Esprit et contre la chair signifie «marcher dans le renoncement. En fait le renoncement est l'enseignement principal du Seigneur Jésus sans lequel on ne peut être de ses disciples et recevoir la grâce du salut (Mat. 16:24; Marc 8:34; Luc 9:23; 14:33). Le renoncement est le rejet de soi, la démission  de notre raison, la résignation à Christ dans son sacrifice dans lequel nous recevons la plénitude de ses grâces. Bref, le renoncement est l'essence même du salut et de la vie éternelle.

 

L'extase des dons spirituels

Cette marche dans l'Esprit de renoncement et reconnaissance en la mort de Christ est la manifestation, la démonstration et l'attestation que l'Esprit est à l'œuvre, qu'il habite le croyant. Bien sur nous avons encore des faiblesses et nous chutons parfois, car nous sommes encore dans un corps de chair voué à la corruption et la destruction, mais comme David nous dit: «le juste tombera sept fois, et il sera relevé...» (Psm. 24:16) L'Esprit ne se manifeste donc pas nécessairement par une extase quelconque, mais bien par un principe divin de renoncement qui se reflète aussi dans un comportement éthique. L'extase chez les pentecôtiste et les charismatique, et chez tous ceux qui pratiquent des dons extatiques, est contraire à l'Esprit de renoncement, c'est le soi qui recherche des sentiments intenses d'émerveillements, ce qui se nomme «du mysticisme» et dont le terme plus précis est «frénésie», c'est à dire une «névrose» ou «Affection psychogène résultant d'un conflit inconscient entre les désirs du sujet et les interdits qui s'opposent à leurs réalisations.» (Virel Psych. 1977). En d'autres mots, l'extase chez les pentecôtistes et les charismatiques est l'évidence d'une conscience déréglée, d'une personne mentalement déséquilibrée. Ce n'est pas le chrétien authentique qui fait preuve d'expériences spirituelles flagrantes, ou qui parle d'une manière inintelligible (manifestation d'un délire psychique), qui manifeste la vie dans l'Esprit. Le renoncement n'est pas l'explosion d'une grande émotion, mais consiste plutôt à maîtriser ses émotions, ce qui est contraire aux dérèglements des pentecôtistes et des charismatiques.

 

Cataloguer la doctrine du Saint-Esprit

Les déclarations concernant le Paraclet dans l'évangile de Jean constituent le témoignage le plus concentré sur la doctrine de la manifestation du Saint-Esprit et nous serviront de résumé. Ces affirmations sont toutes centrées sur le Christ auquel l'Esprit rend constamment témoignage.

 

Nous vous proposons de cataloguer la doctrine du Saint-Esprit et son pendant pentecôtiste de la manière suivante:

Jean 14:15-17

(a) «Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements, et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur (Paraclet) qui soit éternellement avec vous.»

Ce texte indique ce qui s'approche le plus d'une condition humaine en vue de recevoir l'Esprit. Ce passage porte-t-il préjudice au principe de «par la foi seule» qu'on trouve partout, et notamment dans l'évangile de Jean (7:37-39), en relation avec le Saint-Esprit? En fait, cette obéissance n'est pas une «œuvre» en plus de la foi mais, selon l'usage de Jean lui-même, un appel à la foi: Ce qui est l'œuvre de Dieu, c 'est que vous croyiez en celui qui l'a envoyé (6:29). Si Jean 14:15 est un appel à l'amour de Dieu ou renoncement, ce que le contexte suggère (cf. 13.34; 15.12, 17), la doctrine du NT est confirmée. Par contre, il est intéressant de constater que, jusqu'à ce jour, nous n'avons pas découvert le commandement de l'amour dans les listes pentecôtistes énumérant les conditions pour recevoir l'Esprit. Celles-ci tournent toutes autour de l'abandon absolu à Dieu, de «faire le vide», de l'attente dans la prière; tout cela peut se faire en isolation chez soi, d'une manière égocentrique.

(b) L'Esprit n'est pas donné imparfaitement ou d'une manière incomplète, mais de sorte qu'il soit éternellement avec vous. Le pentecôtisme nie en général que quand l'Esprit est donné «d'abord», il demeure toujours dans le croyant; pour que cela arrive, il faut, dit-il, une obéissance plus parfaite du croyant, sans quoi l'Esprit ne fait que communiquer le salut. Pourtant, Jésus dit en clair que quand l'Esprit est donné, c'est pour toujours.

(c) L'Esprit de vérité ne peut pas être reçu par le monde parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. (Notez qu'aux disciples Jésus dit: vous le connaissez, alors qu'ils ne parlaient pas en langues...) La doctrine pentecôtiste enseigne que l'Esprit n'est pas donné pour de bon jusqu'à ce qu'il soit «vu» par une manifestation spéciale, celle du «parler en langues». Sans cette évidence, le pentecôtiste ne croit pas que l'Esprit ait été donné d'une manière permanente.

Le NT en général n'approuve pas la demande de «voir» une évidence spéciale de la présence divine. Quand les Pharisiens demandent à Jésus un signe, Jésus répond: «Une génération mauvaise et adultère recherche un signe.» (Mat. 12:38-39) Le dicton populaire «voir, c'est croire» ne s'applique pas à la foi chrétienne; les paroles de Jésus adressées à Thomas se réfèrent particulièrement aux croyants après lui: «Heureux ceux qui n 'ont pas vu et qui ont cru.» (Jean 20:29)

(d) Il ne peut y avoir aucun doute que Jésus s'identifie intimement avec le Consolateur, le Saint-Esprit, car il dit à ses disciples: vous le connaissez (l'Esprit), parce qu'il demeure près de vous et qu'il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. L'Esprit de Jésus (l'Esprit de Dieu, le Saint-Esprit) vient en tant que continuateur et non comme substitut, comme la suite le montre.

 

Jean 14:26

(a) Le Père, dit Jésus, enverra l'Esprit en mon nom. L'identification entre le Fils et l'Esprit est telle qu'avec le nom de Jésus l'Esprit est donné. En fait, l'Esprit est Jésus lui-même exalté et glorifié. Selon le pentecôtisme, la présence totale de l'Esprit n'est pas normalement donnée en réponse à la foi au nom de Jésus, mais à partir de certaines conditions allant au-delà de la simple foi. La coïncidence entre le nom du Fils et la venue de l'Esprit est ainsi ignorée.

(b) L'Esprit, dit Jésus, vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit. Le moi (accentué dans le texte grec) fait bien ressortir que l'œuvre de l'Esprit n'est pas indépendante ou supplémentaire à celle du Christ, car les deux sont identique. Il serait salutaire pour les pentecôtistes de savoir que la démonstration réelle de la puissance de l'Esprit est de rappeler Jésus-Christ aux hommes et de les mettre en relation avec lui, non pas de les entraîner au-delà de Christ. Cela ressort dans la suite du discours de Jésus (Jean 15:1-11), qui se présente comme la vraie source de la vie chrétienne. Ce n'est qu'en s'éloignant de Christ (en ne demeurant pas en lui) que le chrétien devient impuissant: «Sans moi vous ne pouvez rien faire.» Il est à craindre que la recherche d'une seconde source de puissance au-delà de Jésus éloigne le croyant de la seule source de Jésus, que le Saint-Esprit ne supplante jamais, mais qu'il représente «l'Esprit rendra témoignage de moi, et vous aussi, vous rendrez témoignage de moi».

 

Jean 16:7-11

La mission de l'Esprit, à savoir convaincre le monde de péché, fait partie de l'annonce de l'Évangile centrée en Christ. Par la prédication ou proclamation des élus, l'Esprit pousse les hommes à croire en Christ en les convainquant d'incrédulité «parce qu'ils ne croient pas en moi». L'œuvre de conviction de l'Esprit n'est pas liée à un manque de rechercher l'Esprit. De même, «l'Esprit.., vous rappellera» ne signifie pas un simple rappel à la puissance nécessaire pour le service, celle-ci dépendant de la réalité du Christ dans la vie des disciples, cette réalité étant le fruit de l'action de l'Esprit.

 

Jean 16:13-14

(a) L'Esprit ne fait pas que rappeler et convaincre; Jésus dit aux disciples: «il vous annoncera aussi les choses à venir». Celui qui est élu ne doit pas oublier cette dimension future de l'activité de l'Esprit. Encore faut-il relever que cette activité n'est pas une mission indépendante de l'Esprit, car ses paroles ne viendront pas de lui-même (de sa propre autorité), mais de ce qu'il aura entendu du Christ. Par les apôtres, l'Esprit a annoncé fidèlement les paroles de Christ aussi en ce qui concerne l'avenir, et la révélation de ces choses fut mise par écrit dans l'Ancien et le Nouveau Testament.

(b) Jésus dit du Saint-Esprit: «Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera.» C'est là le résumé de toute la mission du Paraclet. La manifestation par excellence du Saint-Esprit est la glorification de Jésus-Christ.

 

Puisque tout a été donné à Jésus-Christ, tout est donné à ceux à qui Christ se donne: Vous avez tout pleinement en lui (Col. 2:10). C'est le témoignage unanime du NT par rapport à la manifestation du Saint-Esprit en Jésus-Christ.

 

CHAPITRE 7

LA MANIFESTATION DE L'ESPRIT

Pour traiter le sujet de la manifestation de l'Esprit selon le NT, il est nécessaire d'esquisser toute la doctrine du NT concernant le Saint-Esprit. Tout le poids de l'œuvre de l'Esprit porte sur la foi, ce qui signifie: sur Jésus-Christ qui est l'auteur et le rémunérateur de la foi (Héb. 5:9; 11:6; 1 Pi. 1:21). L'espérance et le renoncement (amour) ne sont pas des alternatifs, ni des suppléments, ni encore des perfectionnements de la foi, mais le fruit spirituel de la foi même. Ce fait nous est indiqué par l'apôtre Paul dans Gal. 5:5-6: «Car, pour nous, nous attendons par l'Esprit l'espérance de la justice par la foi. Car en Jésus-Christ ce qui est efficace ce n'est ni la circoncision, ni l'incirconcision, mais la foi agissant par le renoncement.» L'Esprit se manifeste par la foi dans la vie du chrétien, qui est faite d'espérance et de renoncement. Le premier fruit que produit l'Esprit, c'est l'assurance de la foi, car la foi est une assurance, une certitude, qui nous est transmise dans les mérites du sacrifice de Christ en notre faveur; suivi par l'objectif de l'espérance, l'amour de la vérité, et la patience du renoncement. Ce sont là les manifestations les plus évidentes de la présence de l'Esprit dans la vie des croyants. L'action du Saint-Esprit est parfaitement christocentrique. Rien ne vient de l'homme ni ne peut venir de l'homme dans la grâce du salut, tous ses efforts, ses choix et ses agissements, sont vains et futiles et contribuent plutôt à l'enfoncer davantage dans la malédiction de la loi et les peines d'un châtiment éternel.

 

L'assurance de la foi

Après avoir jeté les fondements théologiques de l'œuvre rédemptrice de Christ dans les épîtres aux Galates et aux Romains, Paul arrive chaque fois à la conclusion suivante: le rôle essentiel, sinon primaire, de l'Esprit est de donner aux élus la foi en Jésus-Christ et par Jésus-Christ: «Parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie: Abba! ô Père! Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils, et si [tu es] fils, [tu es] aussi héritier grâce à Dieu.» (Gal. 4:6,7); «Car vous n'avez point reçu un esprit d'esclavage, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba, Père. Car l'Esprit [de sa Présence] lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. Et si [nous sommes] enfants, nous sommes aussi héritiers; vraiment héritiers de Dieu, puisque cohéritiers de Christ; quoique nous souffrons avec [lui], afin que nous aussi soyons glorifiés ensemble.» (Rom. 8:15-17; Bible de Machaira).

 

La capacité de crier «Père!» est l'œuvre et donc la manifestation de l'Esprit de Christ qui nous habite. L'Esprit est Christ lui-même dans son ministère d'exaltation lorsqu'il est retourné à sa gloire première d'avant son incarnation (Jean 17:5). La première preuve que l'Esprit est à l'œuvre est la foi de Christ et en Christ qui donne l'assurance du salut, et la prière de reconnaissance pour sa grâce et sa délivrance. Voila la manifestation authentique de l'Esprit, voila le signe réel de sa puissance et de sa Présence, elle n'est pas un phénomène à rechercher ou une extase à expérimenter, elle est l'émanation directe de la gloire de Dieu, l'expression de son renoncement, l'effluence de sa grâce envers ses élus.

 

Dans les textes parallèles que nous venons de voir, l'Esprit est intentionnellement nommé l'Esprit du Fils, c'est à dire sa Sainte Présence, non seulement parce que l'Esprit appartient au Fils et est donné en lui et par lui, mais parce que l'œuvre de l'Esprit est d'assurer les croyants que, par le Fils, ils sont véritablement fils de Dieu. Ainsi selon Rom. 5:5 «le renoncement de Dieu est répandu dans nos cœurs, par sa Sainte Présence qui nous a été donné.»

 

Cette dernière proposition fait ressortir le fait que l'Esprit est un don divin et ne peut être obtenu par l'homme de quelque manière que ce soit. La forme grammaticale du verbe «donner» est au temps aoriste en grec et signifie «donné une fois pour toutes», au moment de la conversion. Ainsi recevoir l'Esprit dans une deuxième expérience, comme l'enseignent les Pentecôtistes et les charismatiques, est recevoir un autre esprit que celui de Dieu, un faux esprit de duplicité qui est à la base du christianisme contrefait moderne.

 

Par contre, le verbe «répandre» est au parfait, ce qui indique que le renoncement une fois répandu dans les cœurs avec l'Esprit donné y continue constamment son œuvre.

 

Tout enseignement qui laisse entendre que l'Esprit ne fait qu'introduire l'amour dans le cœur et ensuite le quitte jusqu'à ce que le croyant soit devenu assez obéissant ou se soit suffisamment vidé pour mériter que l'Esprit vienne habiter en lui, coupe l'aspirant au salut du fondement de la grâce et en fait un disciple de la géhenne (Mat. 23:15).

 

La compréhension de la grâce

Dans les trois textes cités plus haut, le ministère de l'Esprit a pour effet d'ouvrir le cœur du croyant à la connaissance du renoncement de Dieu pour le salut de ses élus. C'est aussi cette vérité qui apparaît dans 1 Cor. 2:12: «Pour nous, nous n'avons pas reçu le raisonnement de cette disposition, mais l'Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu.» (Bible de Machaira)

 

Paul s'adresse à tout chrétien de l'église de Corinthe (et au-delà) comme ayant reçu l'Esprit de Dieu (il dit: nous), dont le but est de faire comprendre la grâce. Ce que Dieu donne est gratuit. Le plus important de ses dons gratuits est le Saint-Esprit, qui permet à l'enfant de Dieu de comprendre ce qui lui est donné et d'en être assuré.

 

Il est intéressant de constater que le ministère de l'Esprit ne consiste pas ici à révéler des choses futures, cachées, mystérieuses, mais des choses déjà reçues. L'Esprit n'attire pas l'attention sur lui-même, mais sur la grâce. C'est la grâce, et non l'Esprit lui-même, qui est au centre de la manifestation de l'Esprit.

 

Par la réception de l'Esprit, le chrétien non seulement a obtenu les dons de grâce, mais il sait aussi discerner ce que sont ces dons et ce qu'ils signifient. Pour résumer: le Saint-Esprit rend le chrétien apte à comprendre l'œuvre de Dieu.

 

Les sommes de l'Esprit

Le Saint-Esprit est aussi décrit comme un acompte (les arrhes), c'est à dire «les sommes» ou résultats de sa Présence, donc une garantie pour la réception du tout. Or la partie reçue en acompte est du même genre que le tout: «Or, celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, [c'est] Dieu, qui nous a aussi marqués de son sceau, et [nous a] donné dans nos cœurs les sommes de son Esprit.» (2 Cor. 1:21,22); «Et celui qui nous a formés pour cela, [c'est] Dieu qui nous a aussi donné les garanties de [son] Esprit.» (2 Cor. 5:5; Bible de Machaira).

 

Quand Dieu donne son salut majestueux, il le donne avec la garantie qu'il l'a donné, et cette garantie est le Saint-Esprit qui nous donne lui-même l'assurance de la grâce et de la vie éternelle. L'apôtre Jean a compris cela de la même manière: «A ceci nous reconnaissons que nous résidons en 1ui et lui en nous, c'est qu'il nous a donné de son Esprit.» (1 Jean 4:13; 3:24: par l'Esprit qu'il nous a donné). La connaissance ou assurance que Dieu est en nous est indissolublement liée au don de l'Esprit, et cela lors de notre conversion par la puissance de Dieu. Cette assurance ne serait pas présente si l'Esprit était donné comme deuxième expérience après la conversion, cela est la raison pour laquelle les pentecôtistes et les charismatiques n'ont aucune assurance du salut. La possibilité de perdre son salut est une des doctrines principales dans ces milieux de prétentions et d'exagérations, mais comme il est souvent dit: «On ne peut pas perdre ce qu'on a pas».

 

Enfin, le christianisme a le moyen de vérifier (contrôler, tester) que le témoignage de l'Esprit qu'il perçoit est bien celui de l'Esprit de Dieu: «Très-dévoués, ne croyez pas chaque réflexion, mais examinez les raisonnements, pour voir s'ils sont de Dieu; car plusieurs faux prophètes sont venus dans cette disposition. Ainsi avec cela, reconnaissez ceci de l'Esprit de Dieu: toute réflexion qui reconnaît Jésus, [comme] le Messie venu en chair, est de Dieu; et tout raisonnement qui ne reconnaît pas JÉSUS [(YEHOVAH le Sauveur)], [comme] le Messie venu en chair, n'est point de Dieu. Or, c'est là celui de l'Antichrist, dont vous avez entendu qu'il devait venir, et maintenant même [ce raisonnement] est déjà dans cette disposition [de comprendre].» (1 Jean 4:1-3; Bible de Machaira).

 

Dans sa première lettre, Jean combat ceux pour lesquels Jésus n'était pas vraiment humain, ni le Fils de Dieu qui souffrit à la croix en tant que Dieu devenu chair. Ces gens pensaient que la présence de l'Esprit devait forcément s'attester par des manifestations extérieures, extraordinaires ou surhumaines. Mais l'évidence que l'Esprit est à l'œuvre se trouve dans la confession du Seigneur Jésus devenu homme dans la chair comme fils de David, le Messie promit, ou comme dit Paul: «dans une chair semblable à celle du péché.» (Rom. 8:3). Remarquez bien que le mot «semblable» ne signifie pas «identique», car la nature humaine de Christ était sans péché (1 Pi. 1:18,19), il était l'homme parfait et de ce fait «immortel» (Jean 10:17,18).

 

Les religions à mystères

La démonstration que l'Esprit a été reçu n'est pas d'ordre mystique ou extatique, mais consiste en un clair témoignage que l'homme Jésus, Jésus dans sa chair, est Dieu incarné comme le Messie, le fils de David. Ce témoignage, cette confession, est la première évidence sans équivoque de la divinité et de la présence de l'Esprit: «C'est pourquoi je vous déclare qu'aucune personne qui parle par l'Esprit de Dieu, ne dit [que] Jésus [est] abominable, et que personne ne peut dire que Jésus [est] YEHOVAH, si ce n'est par la Sainte Présence [de Christ].» (1 Cor. 12:1-3; Bible de Machaira).

 

Soit dit en passant, l'extase était, au premier siècle, un phénomène courant dans les religions à mystères, voire le point culminant de l'expérience spirituelle; elle ne pouvait donc pas être considérée comme une preuve de l'action du Saint-Esprit. Il est intéressant de constater la similarité du déroulement des phénomènes entre le pentecôtisme et les religions à mystères: 1. obéissance active (préparation); 2. obéissance passive (se vider, s'abandonner); 3. manifestation audiovisuelle (glossolalie extatique).

 

A notre connaissance, il n'est nulle part dit que Dieu rende le récepteur conscient d'avoir reçu le Saint-Esprit (même pas dans Gal. 4:6). Par contre, l'Esprit le rend conscient d'être fils de Dieu, signe infaillible qu'il a reçu l'Esprit.

 

Il est aussi à noter que, dans tous les textes de Paul et de Jean examinés jusqu'ici, l'Esprit ne rend jamais témoignage à lui-même, ni à une quelconque œuvre qu'il accomplit, pour attirer l'attention sur lui-même. Plutôt, l'Esprit se manifeste indirectement en rendant capable de prier Abba! Père! et de confesser que Jésus est aussi bien humain (1 Jean 4:3) que divin (1 Cor. 12:3).

 

Le don du Saint-Esprit rend les croyants aptes, non seulement à connaître, à comprendre, à discerner, à confesser le renoncement de Dieu en faveur de ses élus par la grâce dont ils sont l'objet en Jésus-Christ, mais aussi à lui adresser leurs prières en tant que ses enfants. Là où la grâce du Seigneur Jésus-Christ et le renoncement de Dieu sont au centre de nos préoccupations, il y a la communion du Saint-Esprit: «La grâce, le Seigneur Jésus-Christ, le renoncement, Dieu même, et la communication de sa Sainte Présence soient avec vous tous! Amen!» (2 Cor. 13:14; Bible de Machaira).

 

L'espérance de la foi

Le ministère de l'Esprit n'agit pas que dans le présent; il s'étend aussi à l'avenir: «Christ est devenu invalide à vous [qui êtes] écartés, et à quiconque de vous qui se justifie par la loi; [car] vous êtes rejetés de la grâce [qui vous a été présentée]. Car, pour nous, nous attendons par l'Esprit l'espérance de la justice par la foi.» (Gal. 5:4,5).

 

Lorsqu'on se préoccupe trop intensément de la plénitude spirituelle, comme ce fut le cas dans le contexte des Colossiens par exemple, on risque de perdre de vue le «pas encore» de l'espérance chrétienne, car ceux qui sont en Christ, non seulement ont reçu la justification, la plénitude, la vie et la rédemption, mais «nous aussi qui avons les premiers fruits de l'Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps. Car nous sommes sauvés par anticipation [de la gloire à venir]. Or, l'espérance que l'on voit n'est plus espérance; en effet, comment espérerait-on ce que l'on voit? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c'est que nous l'attendons avec patience.» (Rom. 8:23-25). Aux Éphésiens, Paul écrit: «N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la délivrance.» (Éph. 4:30).

 

Si toute la plénitude spirituelle nous avait déjà été donnée pleinement, on pourrait se passer de l'espérance, et la foi ne serait plus foi. Mais par l'Esprit, le chrétien non seulement croit, il espère aussi, et son espérance n'est pas vaine.

 

Or l'espérance chrétienne n'est pas la même chose que prendre ses désirs pour la réalité, comme on voit avec la doctrine dangereuse de «la pensée positive» en vogue chez les pentecôtistes et les charismatiques; c'est une attente ferme et sûre produite en nous par l'Esprit de la Présence de Christ. Comme nous l'avons vu, l'Esprit de Dieu est la garantie de notre adoption, à savoir la rédemption de notre corps (Rom. 8:23), qui sera revêtu d'incorruptibilité pour devenir ce corps spirituel dont Paul parle dans 1 Corinthiens 15. La raison pour laquelle l'espérance ne trompe pas est d'ailleurs assez inattendue: «Or, l'espérance ne nous fait point honte, parce que le renoncement de Dieu est répandu dans nos cœurs, par sa Sainte Présence qui nous a été donné.» (Rom. 5:5). Notre espérance n'est pas de l'optimisme, elle se fonde sur le renoncement de Dieu en Jésus-Christ qui nous est révélé par l'Esprit et dont la démonstration objective est sa mort à la croix.

 

L'attente pleine d'espérance n'est pas, dans le NT, une attente de la plénitude du Saint-Esprit. L'objectif de l'espérance et de l'attente dans le NT n'est pas l'Esprit; il est le moyen, la garantie, mais non le but de l'attente et de l'aspiration chrétienne. Selon le NT, le chrétien n'attend pas, au-delà de Christ, une seconde expérience, comme s'il avait reçu l'Esprit imparfaitement à la conversion. Après la Pentecôte, le verbe «attendre» n'est jamais employé en vue de la réception du Saint-Esprit. Plutôt, le chrétien attend par ou dans l'Esprit, par la foi, l'accomplissement de l'espérance de la gloire, c'est-à-dire l'héritage de Christ. Ce n'est que parce que Dieu a déjà donné son Esprit que l'espérance chrétienne a de la substance.

 

Finalement, «si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas» (Rom. 8:9). Un chrétien sans l'Esprit, ou un chrétien où l'Esprit ne serait qu'eu dehors de lui («sur lui») sans habiter en lui, cela n'existe pas. La marque par laquelle tout chrétien né de Dieu se distingue de l'incrédule est précisément le fait que l'Esprit de Dieu habite en lui.

 

CHAPITRE 8

CONSÉQUENCES DE LA DOCTRINE PENTECÔTISTE

Le pentecôtisme donne une importance de premier ordre à la doctrine, considérée comme reposant supposément sur des bases bibliques, bases qu'ils ont tordues à leur propre perte, et selon laquelle le parler en «langues» ou «balbutiements de délires psychotiques» signifierait d'une manière audible et visible indiquant que le baptême du Saint-Esprit aurait effectivement eu lieu. Ainsi, toute «foi vague» serait éliminée. Cette doctrine est l'expression d'une véritable passion déréglée d'acquérir la certitude de la présence du Saint-Esprit par une manifestation qui en serait l'évidence.

 

Pourtant, le Nouveau Testament donne comme évidences:

1. la prière adressée au «Père»: «Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba, ô Père!» (Gal. 4:6);

2. la confession que Jésus est le Seigneur: «... je vous déclare qu'aucune personne qui parle par l'Esprit de Dieu, ne dit [que] Jésus [est] abominable, et que personne ne peut dire [que] Jésus [est] YEHOVAH, si ce n'est par la Sainte Présence [de Christ].» (1 Cor. 12:3);

3. le fait que «tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de la Présence de Dieu, sont enfants de Dieu.» (Rom. 8:14), ce qui indique sans contredit que l'Esprit habite en eux;

4. que «l'Esprit [de sa Présence] lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu.» (Rom. 8:16).

 

Ces témoignages de la présence de l'Esprit peuvent être entendus, perçus et toucher le cœur comme aucune langue inintelligible ou imaginaire ne le peut.

 

En d'autres termes, ce sont la prière et la confession de foi chrétiennes qui sont la démonstration que le baptême du Saint-Esprit a effectivement eu lieu, et non la manifestation du parler en langues d'aliéné mental que le pentecôtisme demande comme «preuve».

 

Le terme que le Nouveau Testament emploie pour attester que l'Esprit est présent est le mot foi. La foi n'est pas seulement le moyen, elle est aussi l'assurance et l'attestation que l'Esprit est actif dans la vie du chrétien. C'est dans ce sens-là que «la justice de Dieu est révélée de certitude en certitude, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par cette assurance [de Christ].» (Rom. 1:17: Bible de Machaira).

 

La réalité de cette foi se manifeste donc premièrement par la confession de la seigneurie ou royauté de Jésus, c'est à dire de la souveraineté absolue de Dieu, autrement dit: de la divinité du Seigneur Jésus terrestre, sans que pour autant son humanité soit diminuée. A la confession de Thomas: «Mon Seigneur et mon Dieu!» ou plus précisément selon le sens contextuel et historique de l'original «MON YEHOVAH ET MON ELOHIM.» (Jean 20:28; Bible de Machaira), Jésus attache une béatitude: «Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru!» (Jean 20:29). Toujours et encore la foi!

 

Autre conséquence d'une foi authentique: elle n'entraîne pas dans l'euphorie, mais elle entraîne vers Christ dans la révélation de sa divinité et de sa gloire, mais aussi envers les vrais frères dans la foi. Le Nouveau Testament nomme cet entraînement «le renoncement et la bienveillance fraternelle»; car si nous ne pouvons être bienfaisant envers ceux de la foi, envers qui pouvons-nous l'être, nous serions pire que des infidèles. Signalons aussi que la bienveillance envers les frères et les sœurs en Christ, particulièrement envers ceux qui se donnent à l'enseignement et à l'exhortation, est une disposition constante ou perpétuelle. Elle n'est pas un intérêt partiel ou une magnanimité temporaire qui satisfait un sentiment personnel, puis s'évapore une fois le bienfait rencontrée pour laissez place à la misère qui ne tarde à revenir (Jac. 2:15-17). Cela ne serait-il pas comme dire: «Christ m'a sauvé, mais après il m'a laissé à moi-même devant la détresse qui revient pour m'accabler, et je suis seul pour y faire face?» Celui qui traite son frère comme un étranger, ne sera-t-il pas traité de la même façon par les autres et par le Seigneur même, car on récolte ce que l'on sème.

 

Ces simples manifestations de la foi - l'identité avec Christ, la prière de reconnaissance, la confession de Jésus comme «Seigneur», le renoncement chrétien plein d'égards - ne sont pas, il est vrai, d'ordre spectaculaire, mais ils sont d'ordre spirituel. Il y a, dans les manifestations selon le Nouveau Testament, une normalité et une simplicité qui font défaut au pentecôtisme et au charismatisme.

 

Il faut cependant mentionner quelque chose de plus grave. Les manifestations prônées par le pentecôtisme et le charismatisme ne sont pas de simples particularités anodines dont la naïveté pourrait nous faire sourire. Car du moment où l'on exige des chrétiens, en plus de la foi, de parler en langues avant de pouvoir recevoir Dieu dans sa plénitude, le pentecôtisme et le charismatisme se placent en dehors de la sphère de la foi chrétienne authentique. Ils ne peuvent en aucune façon être considérés comme des frères en la foi, mais comme des imposteurs et des ennemis de la croix. La démonstration extérieure exigée par le pentecôtisme et le charismatisme ressemble à la circoncision exigée par les judaïsant de l'Église primitive.

 

L'apôtre Paul ne considérait pas cette addition à la foi comme inoffensive, ni comme une variation œcuménique innocente qui ne mettrait pas l'Évangile en danger (relisez Actes 15). Quand des «super-apôtres» vinrent apporter aux Corinthiens un Jésus, un Esprit et un Évangile différents, meilleurs et plus complets, Paul ne trouva pas cela simplement intéressant. Il compare ce nouvel apport à la séduction d'Ève par le serpent qui corrompit ses pensées (2 Cor. 11:3-4). Les avertissements les plus intransigeants du Nouveau Testament sont dirigés précisément contre tout supplément que certains essayaient d'ajouter à la simplicité de l'Évangile du salut par la seule foi.

 

Nous n'honorons pas l'Évangile si nous ne précisons pas ce qu'implique la doctrine particulière du pentecôtisme et charismatisme. Il ne se peut que le parler en langues soit parfois parfaitement inoffensif, il occasionne toujours des dérèglements de conscience nocifs pour la santé mentale, physique, et spirituelle. Dès qu'un rite, l'observation d'une règle religieuse ou une expérience devient une adjonction à la foi ou une condition nécessaire pour atteindre plus de plénitude en Dieu, alors l'anathème doit être prononcé afin d'éviter un faux enseignement à tout prix et protéger les innocents.

 

Dans sa forme classique, cet avertissement solennel se trouve dans l'épître aux Galates (1:6-9; 5:2-12). Afin d'indiquer le degré de gravité concernant les adjonctions à la foi, nous terminerons notre tour d'horizon systématique par une simple comparaison de la manifestation des langues à la Pentecôte avec le rite judaïque de la circoncision.

 

Cela se justifie par la remarquable similitude des deux rites. Les deux se basent sur l'Écriture en tant qu'extensions ou de conséquences de la foi, et les deux veulent être compris comme nécessaires pour obtenir la faveur de Dieu et de la puissance. En plus, les deux sont des phénomènes physiques momentanés concernant spécifiquement des organes du corps, et les deux semblent garantir la réalité de ce que chaque rite veut attester. Dans les deux cas, l'événement physique est investi de signification spirituelle; mais en ce qui concerne les langues pratiquées dans nos temps modernes, l'évènement est plutôt au niveau psychique et mystique, c'est à dire «occulte».

 

Finalement, l'histoire montre que le fait d'ajouter à la foi est destiné à devenir le centre d'une nouvelle foi ou plus précisément une nouvelle croyance. Il n'est donc pas surprenant que le premier «mouvement supplétif» formât un groupe à part; c'est le cas aussi pour le mouvement supplétif le plus récent, celui des langues.

 

Historiquement parlant, il apparaît que toute adjonction à la foi comporte la tendance presque irrésistible de prétendre à un avancement spécifique qui dépasse la foi et devient ainsi le but d'une nouvelle spiritualité d'un type chrétien soi-disant «supérieur». Cette croyance ne devient alors qu'un pas dans la direction d'une forme sectaire avec ses charmes et ses envoûtements. En un mot, ce qu'on y ajoute à la tendance inéluctable de devenir le centre d'importance sur lequel on érige toute une gamme de fausses doctrines.

 

Tant que le parler en langues sera considéré comme l'attestation initiale et du même coup l'ultime condition exigée pour prouver la réception du Saint-Esprit, tous les avertissements sévères de l'apôtre Paul, particulièrement ceux adressés aux Galates (5:2-12), doivent être appliqués avec rigueur au pentecôtisme: être séparé de Christ, déchu de la grâce et obligé d'observer toute la loi. Ce jugement est le seul à faire justice à l'Évangile du Nouveau Testament, bien qu'il puisse paraître injuste à ceux qui en sont frappés.

 

Ceux qui vous troublent et veulent pervertir l'Évangile du Christ (Gal 1.7) en y ajoutant le «plus» que le Nouveau Testament ne connaît pas, supporteront la condamnation (5:10). Et ceux qui se laissent fasciner; que Paul nomme insensés (3:1) parce qu'ils désobéissent à la vérité (5:7), supporteront la leur. Car la prétention qu'il faille ajouter à la suffisance de la foi un «plus» pour obtenir le plein don de Dieu est une subversion de la vérité. Un peu de levain fait lever toute la pâte (5:9), et un peu de «plus» anéantit tout l'Évangile.

 

Le fond de la question est d'une clarté toute simple: ou bien le croyant reçoit tout ce que Dieu veut lui donner en Christ par la foi lors de sa conversion, ou il le reçoit par quelque chose de plus (même par «plus de foi»). Ce «plus de foi» est en réalité «plus de défiance». Le Nouveau Testament désavoue sans ambages la deuxième éventualité (Jean 10:1). Au pentecôtistes et aux charismatiques d'en tirer les conséquences, ils ont fait leur lit donc qu'ils s'y couchent.

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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