La Saisissante réalité du péché
par Jean leDuc
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CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
LE CARACTÈRE ESSENTIEL DU PÉCHÉ
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 1
Dans l’idéologie de notre société contemporaine, nous
retrouvons que Dieu est mort, l’être humain trouve ses
valeurs en se vautrant dans l’humanisme et le
matérialisme, et la vie dénuée de tout sens est devenue
le rouage d’une effrayante machine impersonnelle. Le
péché n’existe plus dans la conscience de l’homme
moderne. Le terme, choquant l’esprit des masses,
dérangeant trop la société dans ses habitudes et ses
goûts, provoquant une impression désagréable qui
l’offense gravement dans ses sentiments et ses
principes, fut mis au rancart. Considéré désuet et un
affront à la dignité humaine, la signification du mot
péché fut dépersonnalisée et attribuée le sens d’un mal
social qui peut être rectifié par des programmes de
réformes qui ont en vue d’améliorer la société. Le péché
n’existant plus, il y a maintenant en revanche,
l’innocence du coupable et la culpabilité de l’innocent.
Les criminels et les exploiteurs sont présentés comme
des victimes, les obsédés sexuels uniquement comme des
innocents ne jouissant pas d’une santé normale, les
avorteurs, les violeurs, les homosexuels et les
pédophiles comme des incompris qu’il faut tolérer et
même dans certains cas légétimiser. La faute n’est plus
à l’individuel mais à la société en général. Le péché
qui corrompt et abâtardit, ça n’existe pas, ou
simplement plus.
Tentons une paraphrase imaginaire de la condition
humaine par rapport au péché (adapté du livre de A.R.
Kayayan: Révolution ou Rédemption): «Avez-vous ces
derniers temps pensé au péché? Avez-vous rencontré des
gens pécheurs? Inutile! Ne perdez pas votre précieux
temps, car il n’existe pas. Le péché a disparu, sauf
dans les vieux dictionnaires où dans la conscience
putride de quelques fanatiques religieux. Écoutez plutôt
la voix du bon sens: vous prenez ou enlevez la femme
d’un autre homme ou vous subtilisez le mari de votre
meilleure amie et vous couchez ensemble? Quel mal y
a-t-il donc? C’est tout juste si on peut vous reprocher
de donner quelques faibles signes de certains problèmes
non résolus dans votre vie. Après tout, vous êtes des
adultes consentant et vous ne faite qu’exprimer
l’attraction que vous avez l’un pour l’autre qui répond
à un besoin légitime d’acceptation et de valorisation.
Ne soyez surtout pas accablé par votre immaturité
psychologique ou psychique. Votre paye de la semaine
a-t-elle été engloutie dans les jeux de hasard, la
drogue ou la boisson? Vous rentrez la nuit, saoul, et il
vous advient parfois de maltraiter et même de battre –
sans méchanceté bien sûr – votre femme et vos enfants?
Passez-vous votre mauvaise humeur sur votre cabot en le
bourrant de coup de pieds? Abusez-vous de votre mari
verbalement au point qu’il réagisse violemment?
Laissez-vous vos enfants regarder toutes sortes de
programmes de télévision ou des films à caractère
violent et même sexuel? Voyons, qu’est-ce qu’il y a de
si grave dans tout cela? Faut-il vous laisser écraser
par le sentiment de culpabilité d’une faute morale? Sans
doute êtes-vous un peu malade, voire maladroit et
négligent, mais d’ici à vous déprécier et à vous tenir
pour pécheur. JAMAIS! Seriez-vous donc encore au fin
fond du Moyen-Âge? Ou encore dans l’abominable ère
victorienne?
Êtes-vous intoxiqué par le mensonge? Mon ami, sachez que
cela s’explique par un traumatisme subi lors de votre
jeunesse, le jour où on vous avait enfermé dans cette
pièce obscure et que vous y aviez eu une peur bleue.
Depuis, vous vous débrouillez comme tout un chacun. Vous
allez même parfaitement réussir dans la vie, à coup de
mensonge, car la vérité ne paie pas, c’est bien connu.
Vous est-il arrivé de tricher? Mon ami, un peu d’esprit
pratique, voyons! Où en serions-nous si nous ne pouvions
pas nous débrouiller un peu dans la vie. D’ailleurs,
regardez autour de vous, tout le monde en fait autant!
L’employeur triche son employé qu’il considère seulement
comme un numéro, et ce dernier rend la monnaie de sa
pièce à son patron exploiteur chaque fois que l’occasion
se présente. Le contribuable arrondit ses fins de mois
en omettant de déclarer au fisc du gouvernement
extorqueur les revenus de son travail «au noir» et la
Perception elle, tond le contribuable comme un mouton.
Et puis, il y a encore nos politiciens rapaces.
Regardez-les ces hypocrites professionnels! Même au sein
de leur propre parti, lequel d’entre eux n’a jamais sali
subtilement le caractère de son adversaire, et lequel
d’entre eux n’a jamais fait de fausses promesses au
peuple aveugle qui les a élus en pouvoir?
On dit que cela «est la vie». Tous les actes
répréhensibles sont justifiés lorsqu’on a décidé de
nager dans cette décadence complète qui est la marque
dominante de ce nouveau millénaire, qui de toutes
évidences sera le dernier. D’autant plus que les
prétextes ne manquent pas pour justifier et qu’il est
toujours plus facile d’accuser la société, récriminer
contre sa famille et transférer la faute sur le compte
de parents «pudibonds» et «archaïques» ou encore manger
du chrétien, tous ces exécrables qui ont fait de vous un
«refoulé», que de prendre ses responsabilités (fin de
citation)».
Toute une cohorte d’explicateurs psycho-socio-juristico-
pédagogique, dont le métier est de «déculpabiliser» dans
toutes les directions chaque crime et chaque criminel et
de nous les renvoyer innocentés et blanchis, comme étant
uniquement les victimes d’une société sans cœur, nie
bien entendu la réalité du péché. Mais en niant la
réalité du mal dans le cœur de l’homme et, par là, la
nécessité du pardon offert par Dieu dans le sacrifice de
Christ à ceux qui se repentent, on nie en même temps la
possibilité d’une restauration véritable. Or, l’histoire
moderne est marquée d’avantage par la révolte contre la
réalité que par un réalisme lucide. Les hommes cherchent
à façonner la réalité d’après leurs rêves et leurs idées
chimériques, mais lorsque ces rêves se réalisent, alors,
ils restent stupéfaits en présence des horreurs et des
destructions qui en résultent.
- L’ERREUR TRAGIQUE DE LA PSYCHOLOGIE
HUMANISTE
L’erreur tragique de ces derniers temps – sinon de tous
les temps depuis la chute dans le jardin d’Éden – a été
de croire que tous les maux qui s’abattent sur
l’humanité sont de nature extérieure à l’homme. On
allèguera les conditions politiques, ou prétextera les
situations sociales, on évoquera la mauvaise répartition
des richesses économiques et que sais-je encore pour
expliquer le malaise de l’homme ainsi que la crise de la
société moderne. Mais on a la mémoire bien courte, en
oubliant que l’homme a péché dans le plus idéal des
environnements en Éden, là où étaient réunies les
conditions les plus favorables pour une vie heureuse et
pour la communion parfaite avec l’Auteur de sa vie. Dans
les explications de nature socio-politiques, il n’est
jamais question de repentance ou de conversion. Pour
certains, la révolution est devenue un acte de nature
religieuse qui remplace – hélas – la foi biblique en le
Dieu Souverain et Tout-Puissant, le Seigneur
Jésus-Christ. Au salut apporté par Dieu, on substitue le
sauvetage opéré par et pour l’homme. En détruisant le
monde ancien et l’ordre qui y régnait, les réprouvés et
les apostats s’imaginent bâtir une cité nouvelle.
Chimères humaines d’hommes incorrigibles, aveugles,
conducteurs d’aveugles! N’apprendra-t-on donc jamais
que, bâtir avec les gravats, les poutres tordues, les
plâtres et les décombres de la Tour de Babel, est tout
aussi insensé que d’avoir tenté de la bâtir à neuf au
début de notre histoire? L’homme moderne se tourne vers
l’État. L’État est devenu sa Providence pour tous ses
besoins fondamentaux, y compris celui de la
justification. On a dit que toute vie était devenue
politique. Ce qui veut dire que l’État, la politique et
l’économie, doivent remplacer Dieu et apporter toutes
les solutions. Les hommes de tous les temps ont cherché
un salut mythique et nos contemporains ne font pas
exception. Il ne faut donc pas s’étonner de voir autour
de nous, toutes les formes de destruction, aussi bien
individuelles que collectives, depuis les guerres et les
révolutions violentes, jusqu’à l’abus du sexe de la
drogue et de l’alcool. L’éducation moderne, celle qui
nie les valeurs morales et spirituelles et qui les
rejette comme des anachronismes, accroît plus qu’elle ne
diminue l’ignorance et la folie, et elle contribue, à sa
manière, à produire la mort. Une certaine vie familiale
marquée par l’absence d’autorité et de responsabilité
parentale, la dissolution et la dislocation de tout lien
dans le foyer causé le plus souvent par l’égoïsme, par
une fausse conception de la liberté et le rejet d’une
éthique chrétienne sont des signes de cette volonté
négative.
Nombre de chrétiens ne s’en rendent pas toujours compte,
mais il est devenu presque axiomatique de parler de
l’homme et d’expliquer ses comportements à partir des
postulats théoriques de la psychologie humaniste. La
littérature plus ou moins spécialisée et surtout la
vulgarisation des grandes théories psychologiques, étend
son influence même à la pensée des prétendues églises.
Il est vrai que l’humanisme a tellement envahi les
mœurs, qu’un domaine de plus ou de moins sous son
hégémonie ne trouble guère la sensibilité de la plupart
de ceux qui se disent chrétiens! Pourquoi chercher son
origine dans des sources hypothétiques et s’empêtrer
dans les mythes modernes d’une science prétendument
objective lorsque l’Écriture – et notre propre
expérience – nous fournissent une ample documentation
sur le sujet? Il ne s’agit pas là d’une documentation
théorique, mais d’une vérité avec une implication
pratique et morale, tout à fait capitales. Du fait même
de sa chute en Éden, lorsque l’homme déclara son
indépendance de Dieu, il devint une
personne responsable. Mais la psychologie humaniste
moderne ne reconnaît pas toujours à l’homme une
responsabilité morale. Les défaillances de l’homme, ses
manquements, ses erreurs et même ses fautes ne sont
expliquées qu’en fonction de son enfance et de ses
origines, et non comme étant la conséquence de sa
rébellion délibérée contre l’ordre moral établi et
révélé par Dieu. Elle néglige ou se refuse de
reconnaître que l’homme, promue au rang d’idéologie,
justifie et encourage tous les actes d’immaturité et de
barbarie de l’homme moderne. Nous assistons, sur ce
terrain-là, à la manifestation la plus flagrante d’une
imposture parmi les plus subtiles et les plus
destructrices. Le mal de l’homme est discuté en termes
d’environnement socio-culturel, familial, etc, mais
jamais en termes de morale biblique et chrétienne. Par
conséquent, jamais comme la faute d’un être tout à fait
responsable de son comportement. Le péché est présenté
comme un échec plutôt que comme une révolte et une
transgression morales qui s’oppose à la loi de Dieu.
En analysant la psychologie de l’homme déchu, la
culpabilité est le facteur central. L’homme déchu,
l’homme qui a chuté dans le péché, est l’homme coupable.
La culpabilité, selon l’Écriture, est la conséquence du
péché, et le premier péché ou péché original est le
désir de l’homme d’être comme Dieu, de renverser la
Souveraineté de Dieu et de déterminer ce qui est bien ou
ce qui est mal pour lui-même, de se faire le maître de
son destin. Tous les péchés particuliers proviennent de
ce péché de base que la théologie nomme «le péché
original». Toutefois, en s’analysant lui-même, l’homme
évite le terme «péché», il ne trouve aucune place dans
sa psychologie ou dans sa sociologie. Le terme
«culpabilité» est admis dans le vocabulaire de la
psychologie humaniste, mais non celui de «péché». La
raison pour ceci n’est pas difficile à comprendre, car
le mot «péché» pointe directement à un viol de la loi
divine, à la responsabilité, et à Dieu. Ainsi, pour
abolir Dieu, la culpabilité devait être séparé du péché
et regardé plutôt comme étant un problème scientifique
et non religieux, ce qui étouffa la volonté de la vie
dans l’homme moderne et déchaîna la volonté de la mort.
Il est ainsi évident que Satan opère sur une base
arminienne et que l’humanisme est l’ennemi du
christianisme. «Tous ceux qui me haïssent, aiment la mort» (Prov.
8:36)
CHAPITRE 2
LE CARACTÈRE ESSENTIEL DU PÉCHÉ
Comme étant le phénomène le plus triste et le plus
commun de la vie humaine, le péché impose son attention
sur tous ceux qui ne ferment point les yeux à sa
réalité. Quelques-uns, pour un certain temps, peuvent
rêver de la bonté fondamentale de l’homme et parler
séparément des mots et des actes qui ne se mesurent
point aux standards éthiques d’une bonne société, comme
étant seulement des marques et des faiblesses pour
lesquels l’homme n’est pas responsable et qui cèdent à
des mesures correctives. Mais, en voyant le temps
s’écouler, ils sont déçu de voir que toutes mesures de
réformes externes et la suppression du mal servent
uniquement à empirer la situation. Ils deviennent ainsi
conscients au fait qu’ils combattent seulement le
symptôme d’une profonde maladie. Ils sont donc
confrontés à un plus grand problème concernant le péché,
à celui du mal qui fait partie intrinsèque de la nature
humaine. C’est exactement cela que nous voyons se
dérouler présentement sous nos yeux en cette période de
la fin des temps. Plusieurs Modernistes de nos jours
n’hésitent plus à dire que la doctrine de Rousseau,
concernant la bonté fondamentale en l’homme, fut
démontrée comme étant un des enseignements les plus
pernicieux de l’Age des Lumières, et font un appel pour
une plus grande mesure de réalisme dans la
reconnaissance de l’existence du péché. Ainsi Walter
Horton, qui plaide pour une théologie réaliste, nous
dit: «Je crois que le christianisme orthodoxe
représente un point de vue profond dans tout le prédicament de l’humanité. Je crois que
la base des
problèmes de l’homme est la perversion de la volonté,
cette traîtrise à la confiance divine qui se nomme «le
péché». Ainsi, je crois que dans un sens le péché est
une maladie raciale transmise de génération en
génération. En affirmant ces choses, les pères chrétiens
et les Réformateurs parlèrent d’une manière réaliste et
purent assembler une masse d’évidence empirique qui
supportaient leur point de vue».
Du au fait que le péché est réel et qu’aucun homme ne
peut y échapper dans cette vie présente, il est évident
que les philosophes et les théologiens se mirent à
lutter avec le problème, quoiqu’en philosophie le péché
est plutôt décrit comme le problème du mal. Le défaut
radical de toutes les théories philosophiques est de
chercher à définir le péché sans prendre en
considération qu’il est essentiellement une séparation
d’avec Dieu, une opposition et une transgression de la
loi divine. Le péché doit toujours être définie en terme
de la relation de l’homme avec Dieu et avec sa volonté
exprimée dans la loi morale. Considérant que le mot
péché en Hébreu est «CHATTAH», terme qui signifie
«manquer le but», nous indique la profondeur de
l’essence de l’égarement qui réside dans la nature
humaine déchue, et que l’homme ne peut de lui-même
rétablir cette relation avec Dieu qu’il perdit lors de
la chute en Éden. En présentant la doctrine scripturaire
du péché, il est nécessaire d’indiquer ses différentes
particularités.
1- LE PÉCHÉ EST UN MAL SPÉCIFIQUE :
De nos jours nous entendons beaucoup parler du mal et
très peu du péché, et ceci est une grande déception car
pas tout mal est péché. Le péché ne doit pas être confus
avec le mal physique comme les calamités, les
inondations, les tremblements de terre, les cyclones,
les ravages, et autres, quoique ceux-ci puissent et sont
souvent employés de Dieu. Il est possible aussi de
parler non seulement du péché mais aussi de la maladie
comme un mal, mais alors le mot «mal» est utilisé dans
un sens complètement différent. La maladie n’est pas
causée par le péché quoiqu’elle détienne avec un rapport
indirect comme une de ses conséquences héréditaires.
Au-dessus du physique se trouve la sphère éthique dans
laquelle nous voyons le contraste entre le bien et le
mal moral, et le mot péché s’applique uniquement à cette
sphère. Même la il n’est pas désirable de substituer le
mot «mal» pour celui de «péché» sans élaborer son sens,
car le dernier est plus spécifique que le premier. Le
péché est avant toutes choses un mal moral. Presque tous
les noms utilisés dans l’Écriture pour désigner le péché
pointes à son caractère moral.
Comme nous avons vu, le
mot «CHATTAH» le désigne comme un action qui manque le
but et qui consiste en une déviation de la bonne voie
que nous devons suivre. Le mot «AVEL» et celui de «AVON»
indiquent un manque d’intégrité et de rectitude, un
départ du chemin désigné par la loi. Le mot «PESHA» se
rapporte à une rébellion ou un refus de se soumettre à
l’autorité divine, une transgression positive de la loi
et un bris de l’Alliance. Le mot «RESHA» indique un
abandon coupable et malicieux de la loi. En plus,
«ASHAM» le désigne comme la culpabilité; «MA’AL» comme
une infidélité et une trahison; «AVEN» comme une vanité;
et «AVAH» comme une perversion ou une distorsion de la
nature humaine. Les termes correspondants du Nouveau
Testament comme «HAMARTIA, ADIKIA, PARABASIS, PARAPTOMA,
ANOMIA, PARANOMIA» indiquent les mêmes idées. Tous ces
mots employés par la Bible nous montrent clairement et
hors de tout doute le caractère éthique du péché.
Ce
n’est point une calamité, un désastre ou une maladie qui
s’abat soudainement sur l’homme, qui empoisonne sa vie
et ruine son bonheur, mais une voie de mal que l’homme a
délibérément choisi de suivre et qui porte des misères
inimaginables. Fondamentalement, le péché n’est point
quelque chose de passif comme une faiblesse, un manque
ou une imperfection pour lesquels nous ne sommes point
responsable. Le péché est une opposition active contre
Dieu, une transgression positive de sa loi qui constitue
la culpabilité. Le péché est le résultat du choix
volontaire mais méchant de l’homme. Ce choix a
délibérément été posé en Éden et depuis nous en
récoltons les conséquences, notre capacité de choisir
étant maintenant esclave de la chair et du péché. Non
pas que nous ne puissions pas choisir de faire le bien
(Gen. 2:9; 3:6), mais que toutes nos actions sont
teintées par l’égarement du choix primaire, et nous ne
pouvons qu’agir selon la rébellion qui empoisonne notre
nature. Tout bien que nous fassions dans la chair est
mal aux yeux de Dieu, car toute action repose sur le
choix initial «de manger du fruit de l’arbre de la
science du bien et du mal». Tous les choix de chaque
jours que nous faisons, du plus simple au plus complexe,
sont l’évidence de notre condamnation à cause de la
rébellion originale. Nous avons choisi d’être les
maîtres de notre destin, renversant ainsi la
Souveraineté de Dieu à notre propre perte et misère.
2- LE PÉCHÉ DÉTIENT UN CARACTÈRE ABSOLU:
Dans la sphère éthique, le contraste entre le bien et le
mal est absolu. Il n’existe aucune condition neutre
entre les deux. Quoiqu’il y a des degrés d’intensité
dans chaque, il n’y a aucune gradation entre le bien et
le mal. La transition de l’un à l’autre n’est pas d’un
caractère quantitatif mais qualificatif. Un être moral
bon ne devient pas méchant simplement en diminuant sa
bonté, mais seulement par un changement qualitatif
radical, en se tournant vers le péché qui réside en lui
avec plus d’intensité. Ainsi le péché n’est pas un degré
moindre de bonté, mais un mal positif. Ceci est enseigné
clairement dans les Écritures. Celui qui n’aime point
Dieu, et cela s’applique à tous les êtres humains, est
ainsi caractérisé de méchant. L’Écriture ne connaît
aucune position de neutralité. Elle demande aux méchants
de se tourner vers la droiture, et même parfois elle
parle de la droiture comme une chute dans le mal; mais
elle ne contient aucune indication qu’ils peuvent être
dans une position neutre. L’homme est soit sur le bon
côté ou sur le méchant côté de la clôture, il ne peut se
balancer entre les deux (Matt. 10:32,33; Luc 11:23; Jac. 2:10).
3- LE PÉCHÉ DÉTIENT TOUJOURS UNE RELATION
PAR RAPPORT À DIEU ET SA VOLONTÉ:
Les anciens dogmaticiens réalisèrent qu’il était
impossible d’avoir une bonne conception du péché sans le
contempler dans une relation avec Dieu et sa volonté.
Ils soulignèrent fortement cet aspect et parlèrent du
péché comme étant «un manque de conformité à la loi de
Dieu». Ceci est sans aucun doute la bonne définition
formelle et juste du péché. Mais la question surgit:
Quel est le contenu matériel de la loi ? Que
demande-t-elle ? En répondant à cette question, il nous
sera possible de déterminer ce que le péché est dans un
sens matériel. Maintenant, il n’y a aucun doute que la
demande centrale et primordiale de la loi est «l’amour
de Dieu» ou plus proprement «l’amour pour ou envers
Dieu». Alors, si le point de vue matériel de la bonté
morale consiste à aimer Dieu, donc le mal moral consiste
dans le contraire. Ainsi le péché est une séparation
d’avec Dieu, la haine de Dieu, et cela se manifeste dans
une transgression constante envers la loi de Dieu dans
les pensées, les paroles, et les actions. Les passages
suivant démontrent clairement que l’Écriture regarde le
péché dans une relation avec Dieu et sa loi, qu’elle
soit écrite sur des pierres ou sur des cœurs (Rom.
1:32; 2:12-14; 4:15; Jac. 2:9; 1 Jean 3:4).
4- LE PÉCHÉ INCLUT LA CULPABILITÉ ET LA
POLLUTION:
La culpabilité est l’état de mériter une condamnation,
ou d’être disposé à recevoir une punition pour avoir
violé la loi ou ses exigences morales. Or, même là, le
mot porte deux significations. La culpabilité peut
vouloir dire une qualité interne du pécheur, son manque
de mérite, son méchant sort, ou la réclamation d’une
juste punition pour sa transgression, ce qui pourrait
être décrit comme «une culpabilité potentielle». La
culpabilité est inséparable du péché, elle ne se
retrouve jamais dans une personne qui n’a pas péché, et
elle est permanente au point qu’une fois enracinée dans
le cœur et l’esprit, elle ne peut être enlevée par le
pardon car elle demande la mort de celui qui a péché.
Cette loi étant inviolable, seulement Dieu pouvait en
faire la rectification en mourant sur la croix pour nos
péchés comme notre substitut. La culpabilité démontre
ainsi l’obligation de satisfaire la justice, de payer le
châtiment du péché. Ceci n’est point interne è l’homme,
mais provient de l’agissement de Celui qui donne la loi,
qui fixe la punition de la culpabilité. Elle peut donc
être enlevée seulement en donnant satisfaction à la
juste demande de la loi d’une manière personnelle et
vicariale. Quoique plusieurs rejettent l’idée que le
péché inclus la culpabilité, ceci ne s’accorde point
avec le fait que le péché contient une menace et qu’il
reçoit une punition appropriée, et qu’une telle négation
est contraire à l’Écriture (Matt. 6:12; Rom. 3:19;
5:18; Éph. 2:3). Quant à la pollution du péché, il est
évident qu’elle se rapporte à la corruption interne à
laquelle chaque pécheur est assujetti. Ceci est une
réalité dans la vie de chaque individuelle. Elle n’est
point concevable sans la culpabilité, quoique cette
dernière qui est inclus dans la relation pénale peut
être conçue sans la pollution immédiate qui en découle.
Tous ceux qui sont coupables en Adam sont ainsi né avec
une nature corrompue. La pollution du péché est
clairement enseignée dans les passages suivant: Job
14:4; Jér. 17:9; Matt. 7:15-20; Rom. 8:5-8; Éph.
4:17-19.
5- LE PÉCHÉ RÉSIDE DANS LE CŒUR DE TOUS:
Le péché ne réside point dans aucune faculté
individuelle de l’âme, mais dans le cœur, ce qui est
dans un sens scripturaire l’organe central de l’âme de
laquelle proviennent toutes les issues de la vie. L’âme
étant la conscience de l’être et de la vie, le cœur est
par sa désignation même le centre ou la source
principale de la conscience qui incorpore la totalité
des qualités et des fonctions de l’âme qui sont les
perceptions de la conscience. De ce point central de la
conscience provienne les influences et les opérations du
péché ou de l’égarement qui s’étendent dans l’intellect,
la volonté et les affections, bref, dans l’homme entier,
incluant son corps. En d’autres mots, la conscience de
l’homme fut marqué du sceau du péché qui laisse son
impression ou symptôme sur toute sa vie entière. Cette
marque, qui détient un rapport étroit avec la marque de
Caïn (Gen. 4:7,15), est une marque de rébellion et
d’égarement qui irrite l’esprit et qui enflamme les
passions dans le sang. Cette marque correspond à la loi
que Dieu a écrite sur le cœur (le front, le devant de la
vie) de l’homme qui a renversé sa Souveraineté. Tous
sans exception porte ainsi la marque de Caïn qui tua son
frère Abel, ce dernier étant un type ou une
préfiguration de Christ qui fut crucifié sur la croix
pour nos péchés. Par cette marque Dieu ordonna que
l’homme n’échappe point au péché et à ses ravages, car
la puissance du péché c’est la loi qui soumet l’homme à
la servitude. C’est une marque judiciaire qui porte en
elle la réprobation, la condamnation, et la punition ou
le châtiment éternel. Elle fait que l’homme désire d’une
manière irrésistible de posséder l’égarement d’avec Dieu
et d’en réaliser la puissance (Gen. 4:7,16). Il est
hors de tout doute que cette marque d’égarement qui
mérite la mort physique, spirituelle, et éternelle,
porte aussi en elle la notion de rédemption car le
péché, qui est un empoisonnement de sang spirituel,
nécessite un sacrifice sanglant. Le sang de l’homme doit
être versé pour payer la rançon, mais puisque l’homme
est entièrement pollué, son sang est infecté et sans
valeur. Ceci nécessita que Dieu s’incarne dans la chair
pour s’offrir en sacrifice (Psm. 49:7,8). Ainsi par la
foi dans le sang de Christ nous sommes délivrés de
l’égarement, le péché n’a plus de puissance sur nous car
nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce. Le
croyant subit ainsi une transfusion de sang spirituelle
et recevra un nouveau corps lors du renouvellement de
toutes choses lors de l’apparition finale de Christ en
ce monde. La marque de l’égarement est ainsi effacée et
remplacée par une nouvelle loi, la loi de la liberté qui
est l’essence même du nom de Christ inscrit sur nos
cœurs par l’Esprit du Dieu vivant. Il importe de
spécifier que cela s’applique uniquement aux élus que
Dieu a prédestiné au salut avant la fondation du monde,
et que les réprouvés subiront le plein impact de la
justice divine.
6- LE PÉCHÉ NE CONSISTE PAS EXCLUSIVEMENT
DANS DES ACTIONS ÉVIDENTES:
La pollution du péché ne s’étend point uniquement dans
des actions ouvertes manifestées par la nature humaine
déchue, mais aussi dans des méchantes habitudes, des
mauvais désirs, des méchantes pensées, c’est à dire dans
les méchantes conditions de l’âme qui elles se rendent
évidentes dans des agissements de péché. Il est bien
reconnu que les agissements du péché portent à établir
de méchantes habitudes. Les méchants agissements et les
méchantes dispositions de l’homme se réfèrent toujours à
sa nature totalement corrompue. Ainsi, le péché peut
être défini comme «un manque de conformité à la loi de
Dieu, soit en action, en disposition, ou en état d’être
(Matt. 5:22,28; Rom. 7:7; Gal. 5:17,24).
7- LE PÉCHÉ FUT PRÉDESTINÉ:
La prédestination de la chute et du péché soulève
l’indignation de plusieurs qui craignent qu’une telle
affirmation fait de Dieu l’auteur du péché. Le problème
est qu’ils voient dans l’expression que Dieu est
l’auteur du péché est l’équivalent de dire que le péché
résiderait en Lui ou qu’il commettrai le péché. Une
telle association est malheureuse car elle engendre une
problématique insoluble par rapport au péché. Il est
vrai que Dieu ne peut commettre le péché et que celui-ci ne réside point
en Lui. Mais il est faux et trompeur de penser que cela
est l’équivalent de dire que Dieu est l’auteur du péché.
Il est évident que l’auteur d’une chose n’est pas
lui-même la chose qu’il a déterminée comme conséquence
de sa loi. Dire autrement serait
de la pure folie. Considérant que le mot «péché»
signifie «manquer le but» et que Dieu ne manque jamais
son but, nous réalisons que Dieu a conçu dans son décret
éternel que ses créatures rationnelles «manquent le but»
de sa gloire afin d’être sauvé par grâce. Dieu est donc
l’auteur du péché en ce qu’il l’a décrété d’une manière
certaine de se produire. La chute et le péché furent
aussi assurés par le fait que la créature rationnelle
maintient dans son essence de créature une limitation du
fait que la créature n’est pas le Créateur. Puisqu’il
est impossible à la créature d’être au même niveau que
Dieu, la chute et le péché furent ainsi nécessaire pour
que l’homme reçoive par la grâce, au moyen de la foi,
une nouvelle nature sans limitation, celle de Christ.
Cette limitation naturelle a pour but la rédemption des
élus et la condamnation des réprouvés. La propagation du
péché fut ainsi prédestinée dans un contexte restreint
par la Souveraineté de Dieu, ce qui veut dire que la
chute et le péché furent prédestiné et voulu de Dieu
pour la gloire de son nom et selon son bon plaisir. Cela
nous indique que la propagation génétique séquentielle
assure la transmission du péché de génération en
génération dans la race humaine.
8- LE PÉCHÉ EST SUPPRIMÉ SOUS LA GRÂCE:
Puisque le péché est la transgression de la loi de Dieu
et que le croyant n’est plus sous la loi mais sous la
grâce, la question surgit: «Quel est le rôle du péché
dans la vie du chrétien ? Logiquement, on aurait
tendance à croire que le péché n’existe plus dans une
telle situation. Mais s’il est vrai que nous sommes
délivrés du péché par le sacrifice parfait de Christ, il
faut comprendre que cette délivrance est dans l’esprit
et non dans la chair. Ce fait est évident en ce que nous
continuons à subir les ravages du péché dans notre corps
et que nous devons le combattre toute notre vie.
L’Écriture nous enseigne clairement que le péché réside
dans notre nature charnelle, et quoiqu’il n’a plus de puissance sur
nous, nous devons le résister. Quoique le croyant a reçu
une nouvelle nature en Christ, il en advient que sa
nature humaine corrompue fait encore partie de lui.
Ainsi il n’est pas surprenant de voir des enfants de
Dieu sauvés par grâce, retombés dans des péchés
grossiers et commettre des actes répréhensibles.
Toutefois, cela ne signifie point qu’ils ont perdu leur
salut, mais que leur foi est éprouvée dans le but d’être
perfectionnée. Dieu châtie celui qu’il aime, et le
châtiment, quoique pénible et douloureux, produit en
nous la paix et l’assurance de sa Présence. La
repentance devient ainsi un élément constant dans la vie
du chrétien qui doit être incessamment renouvelé dans
son entendement (Rom. 12:2).
Il est vrai que le péché
est supprimé sous la grâce, car Christ a prit sur Lui
tous nos péchés, passés, présents, et futurs; mais il
est aussi vrai que c’est la foi ou la confiance certaine
dans la victoire de Christ pour nous qui annule sa
puissance. N’étant plus sous la loi, nous ne sommes plus
sous l’obligation de suivre ses directives, car la loi
nous a été donnée pour nous montrer que nous ne pouvons
point l’obéir et elle servit d’instructeur pour nous
diriger à Christ, le seul qui a put l’accomplir à la
perfection pour nous délivrer de son esclavage. Mais
cela signifie-t-il que le chrétien n’a plus à observer
la loi morale ? La Bible répond à ce dilemme en disant
que nous ne sommes plus sous l’obligation de la loi,
mais que nous accomplissons la loi par la foi en Celui
qui l’a observé pour nous dans les moindres détails. En
d’autres mots, le fait que nous sommes libérés de la loi
ne signifie point que nous devons nous remettre sous sa
servitude, mais que l’Esprit de Christ qui est en nous,
nous garde et nous dirige dans le respect de la loi
morale tout en étant affranchi de ses obligations.
Sommes-nous donc encore dans l’obligation d’aimer Dieu
et nos frères, de faire le bien et de plaire à Dieu ? La
réponse, quoique saisissante, est non, car nul de nous
ne peut aimer Dieu et son frère parfaitement. La
démarche chrétienne consiste donc maintenant de placer
notre confiance d’une manière absolue en Celui seul qui
engendre son amour pour Lui en nous (1 Jean 4 :10), et
qui produit en nous souverainement le vouloir et le
faire en toutes choses selon son bon plaisir. Une telle
foi est la seule manière de plaire à Dieu (Jean 6:28,29; Héb. 11:6). Nous ne sommes donc plus appelé à
l’obéissance de la loi, mais à la soumission de la foi.
CHAPITRE 3
En ce qui concerne l’origine du péché, la Bible nous
enseigne qu’il débuta avec la transgression d’Adam et
Ève dans le jardin d’Éden, et conséquemment qu’il fut un
acte volontaire de la part de l’homme. La théologie
traditionnelle nous dit que la tentation provenait du
monde spirituel avec la suggestion que l’homme (l’être
humain) devienne comme Dieu en s’opposant à Dieu. La
tendance générale est d’interpréter ce monde spirituel
comme étant le monde des esprits ou des anges, un monde
invisible à l’œil naturel dont une région particulière
serait le domaine des anges déchus qui auraient comme
chef Lucifer, connu aussi comme Satan. Une telle
interprétation est le résultat d’une exégèse forcée des
textes bibliques qui convient à un littéralisme exagéré
et tendancieux. A vrai dire, un tel enseignement est
étrange à l’Écriture et contient des traces de paganisme
mélangées avec quelques vérités scripturaires. Pour le
moment, il importe de noter qu’Adam succomba aux charmes
de sa femme, la première à être tentée, et mangea le
fruit défendu qu’elle lui a offert. En conséquence de
cette action Adam devint esclave du péché ainsi que sa
progéniture. Ce péché portait une pollution permanente
qui, à cause de la solidarité de la race humaine,
infecta non seulement Adam mais aussi tous ses
descendants. Comme résultat, le père de la race
transféra une nature humaine complètement dépravée à ses
enfants. De cette source malsaine le péché s’étendit sur
toutes les générations de la race humaine, infectant
tous et chacun et tout ce qui vint en contact avec (Rom.
8:19,20). C’est exactement cet état d’être qui est
soulevé par la question dans Job: «Qui est-ce qui
tirera le pur de l’impur ? Personne» (Job 14:4; Bible
Martin). Adam pécha non seulement comme le père de la
race humaine, mais aussi comme la tête représentative de
tous ses descendants, et ainsi la culpabilité du péché
leur est attribuée individuellement et tous sont sous le
châtiment de la mort. C’est dans ce sens primaire que le
péché d’Adam est le péché de tous, et c’est exactement
cela que l’apôtre Paul nous enseigne:
«C’est pourquoi,
comme par un seul homme le péché est entré au monde, la
mort y est aussi entrée par le péché; et ainsi la mort
est parvenue sur tous les hommes, parce que tous ont
péché» (Rom. 5:12; Bible Martin). Ainsi le péché ne
doit pas être considéré seulement comme une pollution,
mais aussi comme une culpabilité qui s’étend sur tous et
qui porte un châtiment. Dieu juge tous les hommes comme
coupables en Adam, tout comme il juge que tous les
croyants sont justifiés ou rectifiés en Jésus-Christ
(Rom. 5:18,19).
1- LE CARACTÈRE FORMEL DU PREMIER PÉCHÉ:
D’un point de vue formel, il peut être dit que le
premier péché de l’être humain consistait en ce qu’il
mangea de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
La théologie traditionnelle regarde cet arbre comme
étant un arbre littéral et n’a aucune notion du genre
d’arbre que ce fut. Plusieurs le voient comme un dattier
ou un figuier, et d’autres comme une vigne qui produisit
des raisins exquis. Mais l’ensemble de toute l’Écriture,
particulièrement en rapport avec le salut par la grâce,
nous porte à regarder cet arbre non d’une manière
littérale mais plutôt d’une manière symbolique ou
figurative. En fait, tout le récit du jardin d’Éden et
de la chute doit être regardé d’une manière figurative
dans un contexte historique réel. Une telle
interprétation n’enlève point le contenu historique des
évènements qui se déroulèrent, mais les regarde plutôt
comme des représentations d’une réalité spirituelle qui
exprime une vérité fondamentale dans l’étymologie des
termes employés.
Il existe une vérité profonde dans
l’expression: «une image vaut mille mots», et cette
même vérité s’applique à des termes imagés. Si l’arbre
de la vie et son fruit sont interprété littéralement
(d’une manière physique ou matérielle), il existait ou
existerait encore un fruit que nous pourrions manger et
par lequel nous pourrions obtenir la vie éternelle.
Ainsi par un littéralisme exagéré nous tomberions dans
l’hérésie du salut par les œuvres. Le fait que l’arbre
de la vie et l’arbre de la science du bien et du mal
sont au milieu du jardin, nous indique qu’ils sont
placés dans le centre de l’existence de l’homme, c’est à
dire qu’ils sont des caractéristiques spirituels que
Dieu a fait germé dans le cœur de l’homme dans le but
d’affermir sa conscience ou la perception de son
existence. Nous voyons ainsi que ces arbres sont
figurativement des garanties qui assurent l’exécution du
commandement de Dieu pour la jouissance et la protection
de l’homme. Ceci est encore plus évident du fait que
dans l'Hébreu, le mot arbre ou «ÊTS» qui provient de la
racine «ATSÂH» signifie «rendre ferme, assurer,
garantir». L’essence du terme nous indique que ces
assurances (la vie, ainsi que la connaissance du bien et
du mal) sont contractuelles et que l’homme avait
l’obligation de préserver la
qualité de l’existence dans laquelle Dieu l’avait placé
(Gen. 2:15). Sans négliger que la chute fut
prédestinée, le commandement de Dieu de ne pas manger de
l’arbre de la connaissance du bien et du mal, fut le
moyen par lequel Dieu éprouva l’obéissance de l’homme
afin de le rendre conscient de ses limitations de
créatures. Puisque Dieu ne chercha point à justifier ni
à expliquer cette prohibition, Adam devait montrer sa
volonté de se soumettre à la volonté de Dieu par une
obéissance explicite. Il devait soit allouer Dieu de
déterminer pour lui ce qui était bien et ce qui était
mal, ou entreprendre cela par lui-même, renversant ainsi
la souveraineté de Dieu en déterminant son propre
destin. En mangeant le fruit de l’arbre l’homme
cherchait ainsi à devenir comme Dieu, il se fit lui-même
son propre Dieu. En d’autres mots, par la chute l’homme
créa Dieu à son image. Pour ce qui est du fruit de
l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il est
évident que ce n’est pas un fruit littéral. Mais quel
fut ce fruit, ou plus précisément, quel fut l’avantage
de l’assurance ou de la garantie du commandement de Dieu
? Clairement le fruit fut l’indépendance de Dieu,
l’autonomie ou la souveraineté de l’homme, la
valorisation de son libre-choix. Mais puisque Dieu est
la vie, l’indépendance de Dieu est la mort, et c’est
exactement cela qu’assura le commandement (Gen. 2:17).
Le principe essentiel de la chute est que nous sommes
tous présentement des morts vivants, car l’homme a
préféré la mort au-dessus de la vie, et ses dispositions
ne sont que corruption en toutes choses car elles sont
toutes issues de l’égarement de notre indépendance face
à Dieu qui est notre seul Souverain.
2- LE CARACTÈRE ESSENTIEL ET MATÉRIEL DU
PÉCHÉ:
Le premier péché fut un péché particulier, c’est à dire
un péché dont l’essence réelle se révéla clairement.
L’essence de ce péché se trouve dans le fait qu’Adam se
plaça lui-même en opposition avec Dieu, qu’il refusa
d’être soumit à Sa volonté souveraine, de laisser Dieu
déterminé le cours de sa vie. Il tenta activement de
prendre son destin de la main de Dieu et de déterminer
son propre futur par lui-même. On peut définir une telle
action de pure folie car la souveraineté de Dieu ne peut
être renversé par l’homme, la créature ne peut point
usurper son Créateur. L’homme, qui n’a aucune
réclamation sur Dieu, et qui pouvait seulement faire
valoir ses droits en rencontrant la condition de
l’Alliance des œuvres, se sépara volontairement de Dieu
et agit comme s’il possédait certains droits sur Dieu.
L’idée que le commandement de Dieu enfreignait ou plutôt
empiétait sur les droits de l’homme, semble avoir été
présente dans l’esprit d’Ève lorsqu’elle répliqua au
tentateur en ajoutant ces mots «vous ne le toucherez
point» (Gen. 3:3). Elle voulait évidemment souligner le
fait que le commandement n’était pas raisonnable. En
partant de la présupposition que l’homme avait certains
droits contre Dieu, il alloua ce nouveau centre
d’existence qu’il trouva en lui-même, d’opérer contre
son Créateur. Ceci explique son désir d’être comme Dieu,
ainsi que ses doutes des bonnes intentions de Dieu qu’il
donna dans son commandement. Des éléments naturels
variés peuvent être distingués dans ce premier péché.
Dans l’intellect il se révéla comme l’incrédulité et
l’orgueil, dans la volonté comme le désir d’être comme
Dieu, et dans les affections comme une satisfaction
malsaine de manger le fruit défendu, de faire ce qui est
interdit. Tous ces éléments révèlent la présence d’un
esprit de rébellion raffinée dans le cœur de l’homme.
3- LE PÉCHÉ OU LA CHUTE OCCASIONNÉ PAR LA
TENTATION:
La tendance générale est que la chute de l’homme fut
occasionnée par la tentation du serpent qui planta dans
l’esprit de l’homme les germes de la méfiance et de
l’incrédulité. Une telle approche fait du tentateur un
facteur externe à l’homme. Mais dans l'Hébreu, le mot
«serpent» ou «NÂCHÂSH» se traduit non seulement par
serpent mais aussi par «le brillant, le raisonnement,
l’intellect». L’indication évidente selon l’étymologie
du terme nous révèle non un facteur externe à l’homme
mais interne, c’est à dire que le tentateur n’est nul
autre que l’esprit de la chair que Dieu souffla dans ses
narines afin qu’il devienne une âme vivante (Gen. 2:7).
En d’autres mots, le raisonnement de l’homme ou sa
faculté de déduire des propositions pour aboutir à une
conclusion et d’en discuter d’une manière rusée, fut le
facteur principal de la chute. L’évidence d’un
raisonnement rusé est confirmé dans le Hébreu par
l’association des termes «ÂRÔWN» et «ÂRÛMN». Dans Gen.
2:25 il est dit: «Or Adam et sa femme étaient tous
deux nus, et ils n’en avaient point de honte». Ici, le
mot «nus» est «ÂRÔWN». Le rapprochement ce fait avec
Gen. 3:1 où il est dit: «Or, le serpent était le plus
fin de tous les animaux des champs…» Certaines versions
utilisent le mot rusé ou celui de subtil à
la place de «fin», ce qui est plus précis. Or, le mot
«fin» est «ÂRÛWN» et signifie précisément «rusé ou
subtil». Nous voyons clairement que les deux termes ont
une même racine, ce qui veut dire que le mot «nus» porte
aussi la notion de «rusé». Considérant que dans le Texte
Original il n’y a pas de divisions en versets ni en
chapitres, nous voyons que Gen. 3:1 suit immédiatement
sans interruption le passage de Gen. 2:25, c’est è dire
qu’il est une confirmation ou une reprise plus précise
du sujet abordé dans le passage précédent.
Que l’homme et la femme étaient tous deux «rusés» et
n’en avaient aucune honte, nous indique que le germe de
la rébellion était déjà actif avant la chute comme une
puissance latente qui fut réveillée par le commandement
qui irritait l’esprit. Tout semble indiquer que l’homme
et la femme discutèrent ensemble sur le sujet du
commandement et raisonnèrent la Parole de Dieu pour en
déterminer la signification dans le but d’apaiser
l’irritation qui les rongeait. Ce fut un début de la
déviation car ils n’étaient point appeler à raisonner la
Parole mais à lui obéir. Dans cette réflexion qu’ils
entretenaient, Adam, étant la tête de l’Alliance, ne
pouvait agir sur les spéculations qu’ils engendrèrent,
car il était résolu à l’obéissance et avait la
responsabilité de préserver pur son état d’existence.
Mais la femme, n’étant pas la tête de l’Alliance,
n’avait pas directement la même responsabilité que son
mari. Elle n’avait pas reçu le commandement directement
de Dieu, mais indirectement de son mari. Conséquemment,
elle était plus susceptible à l’argumentation et au
doute, surtout lorsque nous considérons que la femme est
l’élément réceptif de la nature humaine, elle est la
porte d’entrée à tous les éléments et caractéristiques
de l’existence charnelle ou matérielle, et de ce fait
elle est attirée plus que l’homme aux choses de ce
monde. La logique de la femme est une logique
sentimentale, sensible, raffinée, et impressionnable;
tandis que celle de l’homme est une logique pratique,
méthodique, concrète et réaliste. C’est la raison pour
laquelle il y a plus de femmes dans l’occultisme que
d’hommes. On n'a qu'à regarder toutes les femmes
exaltées au sein des mouvances pentecôtistes et
charismatiques pour en être convaincu. Du fait que la femme est le côté faible de la
nature humaine, elle était l’agent le plus effectif pour
rejoindre le cœur d’Adam. La faiblesse de la femme et
son penchant pour le matérialisme et l’indépendance se
voient dans le terme Hébreu de «ISHSHÂH», qui signifie
entre autres «femme, faiblesse, fragilité, changeant,
instable, chancelant». Cette faiblesse est du au fait
qu’elle ne fut pas créée directement de Dieu mais de
l’homme. Elle fut créée à l’image du penchant de toutes
les aspirations que l’homme avait pour la perfection de
son existence. Elle fut ainsi le ruisseau qui découle de
la source primaire, et comme telle elle devait demeurer
soumise à la source.
La rébellion commença ainsi avec la femme qui s’opposa à
la souveraineté de son mari en raisonnant le
commandement de Dieu d’une manière avantageuse à son
existence charnelle. Elle désirait aller au-delà de sa
limitation de créature, mais elle ne pouvait point
accomplir son but sans l’aide de son mari. Ceci est du
au fait que l’homme et la femme sont reliés ensemble
d’une manière substantielle, et aucun d’eux ne peut
atteindre son plein potentiel sans l’autre. Cette
liaison est aussi la source de l’attraction sexuelle
entre l’homme et la femme. Le raisonnement chancelant de
la femme était d’une subtilité raffinée et irrita
l’esprit de l’homme au plus haut point qu’il succomba à
sa fausse logique dans le but de lui plaire, si non dans
le but qu’elle cesse de lui casser la tête avec ses
argumentations incessantes et irraisonnables. Étant «os
de ses os, et chair de sa chair» (Gen. 2:23), il ne put
résister à sa douce moitié. Le plan astucieux de la
femme réussit à merveille, et conséquemment l’homme
s’opposa à la souveraineté de Dieu en mangeant le fruit
défendu de l’indépendance qu’elle lui présenta dans son
argument. Le fait que l’homme ne put résister à sa femme
est qu’il devait laisser de côté le principe de son
existence et se joindre à elle pour former une même
chair (Gen. 2:24). Étant d’une logique stable et
constante, l’homme ne put faire autrement que d’obéir à
cet ordre que Dieu lui avait donné. Nous obtenons ainsi
le premier indice que la chute fut prédestinée, et que
la femme fut créée dans le but spécifique de faire
tomber l’homme afin que Dieu puisse le relever par la
grâce. L’Alliance des œuvres devait être remplacée par
l’Alliance de la grâce, et l’obéissance de la loi par la
soumission de la foi.
La procédure de la tentation est clairement montrée dans
l’Écriture. Le discours entre la femme et le serpent
dans Gen. 3:1-6 n’est pas un discours externe mais
interne. L’Écriture affirme clairement que la tentation
vient de l’intérieur: «Mais chacun est tenté quand il
est attiré et amorcé par sa propre convoitise» (Jac.
1:14). Il est donc inutile de chercher à mettre le
blâme sur un serpent mythique ou un ange déchu
imaginaire afin d’échapper à notre responsabilité pour
le péché. Le raisonnement subtil de la femme planta le
germe du doute dans son cœur en questionnant les bonnes
intentions de Dieu, suggérant que son commandement
empiétait sur la liberté et les droits de l’homme. La
réponse de la femme, lorsqu’elle ajouta au commandement
ce que Dieu n’avait pas dit - «vous ne toucherez point»
- indique que le germe du doute avait pris racine en
elle. Son raisonnement rusé ajouta alors les germes de
l’incrédulité et de l’orgueil en en déniant que la
transgression du commandement produirai la mort. Il
insinuait ainsi que le commandement provenait d’un but
égoïste en Dieu pour retenir l’homme dans la servitude.
Son esprit de raisonnement affirma qu’en mangeant du
fruit de l’arbre, ils deviendraient comme Dieu. Ces
expectations d’indépendance et de pouvoir portèrent la
femme à considérer longuement le fruit de l’arbre, et
plus elle le considérait plus il devenait désirable.
Finalement son désir d’indépendance la maîtrisa et elle
mangea de son fruit, et elle en donna à son mari qui en
mangea lui-aussi.
4- LE MONDE SPIRITUEL DU PÉCHÉ:
Toute une gamme d’érudits et de savants bibliques,
théologiens, exégètes, docteurs en divinité,
philosophes, pasteurs et ministres, cherchent à tracer
la source du péché à un monde spirituel peuplé d’anges
et de démons. Selon eux, l’origine du péché proviendrai
d’un monde angélique que Dieu aurait supposément créé
avant la création de l’homme. Une rébellion parmi les
anges aurait occasionnée que la chute de plusieurs de
ces créatures célestes auraient été rejetées de la
présence de Dieu. Le chef illustre de cette cohorte
déchue aurait été un ange du nom de Lucifer. Or, Lucifer
et ses complices auraient connus les plans de Dieu. Ils
savaient qu’ils seraient ses intermédiaires entre Lui et
l’homme. Ils étaient promis au rôle de messagers auprès
de cette créature étrange, composée inséparable d’esprit
et de chair, placée au sommet de l’univers sensible. Ils
savaient tout cela, et on prétend soit qu’ils refusèrent
cette mission, soit qu’ils décidèrent de diriger les
hommes par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Alors ce fut la
révolte et aussitôt la rupture. Lucifer, l’archange
porteur de lumière, devint Satan, le prince des
ténèbres. Le combat entre les troupes de l’archange
Michael et celles de Lucifer, fit que ce dernier fut
jeté et enfermé dans un abîme infini. De là, il se
rendit dans le jardin d’Éden et soit pris la forme d’un
serpent ou posséda celui-ci par son esprit infernal,
dans le but de tenter la femme et occasionner la chute
pour se venger contre Dieu, de s’élever au-dessus des
étoiles et de renverser son trône.
Malgré que la Bible ne parle aucunement de la création
d’un tel monde, ni d’une telle guerre cosmique entre les
anges au début des temps, ces récits extravagants issus d’une théologie
qu’on peut qualifier de science-fiction, n’ont pas
manqués de stimuler l’imagination fertile d’une nature
humaine déchue par ses radotages chimériques d’une chute
des anges hypothétique. Comme l’homme déchu a créé Dieu
à son image, il créa aussi le Diable à son image. Or,
nul étudiant sérieux de l’Écriture ne peut manquer de
voir que ces récits imaginaires sont composés de versets
bibliques tirés hors de contexte dans le but de prouver
un prétexte. Les passages généralement utilisés dans la
composition de cette fiction biblique sont: Ésaïe
14:12-15; Ézc. 28:12-17; Apoc. 12:7-12. Sans entrer
dans tous les détails, il suffit de remarquer que Ésaïe
14:12-15 se rapporte au roi de Babylone (Ésaïe 14:4)
et non à un ange mythique. Le terme
«Lucifer» qui se
trouve uniquement dans la Bible King-James et dans la
Bible Ostervald, signifie «celui qui brille de la
lumière», terme qui se rapporte à la gloire des rois de
Babylone qui, depuis la construction de la tour de Babel
(Gen. 11:4; Ésaïe 14:13,14), cherchèrent
«à monter
aux cieux», c’est à dire «d’être semblable au Dieu
Souverain». On prétend que ce texte, tout comme les
autres, contient une signification figurative de la
chute d’un ange qui devint Satan. Même l’étymologie des
termes dans ces passages ne supporte point leurs
prétentions. Un tel concept est complètement étrange au
contexte du texte qui présente une description de faits
historiques dans un style imagé. Introduire un tel récit
imaginaire dans ces passages qui n’a aucun support
littéralement ou figurativement est un viol de la Parole
de Dieu. Peut-être faudrait-il voir Satan derrière les
paroles de ceux qui voient un Satan imaginaire derrières
les paroles de ces passages ?
En ce qui concerne Ézc.
28:12-17, la même chose s’applique. Ces passages se
rapportent historiquement au «roi de Tyr» qui se disait
Dieu (Ézc. 28:2,9). Le texte indique clairement que le
personnage principal de cette prophétie est
«un homme»
et non un Dieu ni un ange. Le fait qu’il soit présenté
comme étant «en Éden, le jardin de Dieu», et que le
terme «chérubin» est utilisé, n’a pas manqué de stimuler
l’imagination des mythomanes. Or, le prophète Ézéchiel
parle ici dans un style imagé du roi de Tyr qui
comparait sa gloire à celle d’Éden. Pour cette offense,
la dynastie des rois de Tyr fut «réduite en cendre sur
la terre (v. 18) à ne plus être à jamais» (v. 19). Ceci
est encore plus évident en ce que l’élément principal de
la chute en Éden n’est pas mentionné dans le texte,
c’est à dire que la tentation de la femme par le serpent
ne s’y trouve point. Cela le prophète Ézéchiel n’aurait
pas manqué de le mentionner si le texte se rapportait à
la chute d’un supposé ange ou chérubin qui serait trouvé
en Éden. En plus, il est facile de voir que le même
style imagé est utilisé par Ézéchiel dans Ézc. 31:8-18
pour décrire la chute du Pharaon d’Égypte (v. 2,18), et
il est évident qu’il n’a jamais eu de Pharaon dans le
jardin d’Éden. Pour les passages de Apoc. 12:7-12,
encore une fois nous retrouvons une description imagée
d’évènements historiques, mais celles-ci se produisirent
lors du ministère du Seigneur Jésus et de ses apôtres,
et non dans le futur comme prétend l’hérésie du Prémillénarisme et du Dispensationnalisme. Le fait que
«le Dragons voulait dévorer l’enfant que la femme
accouche» se rapporte historiquement au roi Hérode qui
cherchait à faire mourir l’enfant Jésus (Matt.
2:13-16). Le combat entre «Michael et le Dragon»
représente celui du Seigneur Jésus et de ses disciples
contre les Pharisiens dont le pouvoir (la loi) fut
«précipité en terre» (v. 9) par le sang précieux du
sacrifice de Christ sur la croix (Matt. 12:14; Jean
18:3; Matt. 23:1-39; Luc 19:41-44; Col. 2:14,15; Héb. 2:4).
Comme nous avons vu, nous ne pouvons chercher l’origine
du péché dans un monde spirituel hypothétique peuplé
d’anges et de démons imaginaires. Or, comme il fut dit
auparavant, la source du péché n’est pas externe à
l’homme mais interne. Elle se trouve uniquement dans la
rébellion volontaire de l’esprit de la chair qui est
hostile à l’Esprit de Dieu (Rom. 8:7; Gal. 5:17). En
d’autres mots, s’il y a un monde spirituel, il est un
monde interne et non externe, un monde qui doit
s’expliquer par des termes figuratifs dans un style
imagé qui représente un enseignement spirituel. Ici nous
entrons dans la science de l’étymologie ou la science de
la racine des mots sans négliger le contexte historique
des évènements mentionnés. Ainsi nous ne pouvons dire
que les récits de la Genèse concernant la création de
l’homme, du jardin d’Éden, de la tentation et de la
chute, de l’histoire de Caïn et d’Abel, ne sont que des
légendes ou des mythes, car ils sont des évènements
historiques expliqués dans un style imagé. Dans cette
optique, nous réalisons que le jardin d’Éden est un état
d’être et non un jardin littéral avec des arbres
fruitiers, un fleuve d’eau réel qui se divise en quatre
branches, et un serpent qui a la faculté de raisonner et
de s’exprimer verbalement. L’étymologie nous indique que
le jardin d’Éden correspond à l’enclos ou l’enceinte de
la grâce, c’est à dire à la limitation de la grâce de
Dieu dans une Alliance des œuvres axée sur l’obéissance
de ceux qui ont reçu le commandement
«de ne pas manger
de l’arbre de la science du bien et du mal». Les arbres,
comme nous avons vu précédemment, correspondent aux
garanties ou assurances que le commandement produira
avec certitude les effets pour lesquels il fut désigné.
Par analogie, nous trouvons que le fleuve en Éden
correspond au fleuve de l’Esprit qui découle de la foi
(Jean 7:38), et que le serpent correspond au
raisonnement subtil de l’être humain qui cherche à
s’élever comme Dieu en se voulant maître de son propre
destin. Il est donc évident que l’Écriture a différentes
profondeurs dont chacune d’elle mérite d’être regardée
soigneusement afin que nous puissions, par la grâce de
Dieu, être instruit dans tous les aspects de la vérité.
CHAPITRE 4
Quoique les hommes prennent le péché à la légère,
particulièrement les gens de notre temps moderne où tout
est permis, il en advient que le péché est une chose
extrêmement sérieuse et grave et qu’il est regardé de
Dieu sévèrement. Même si le péché a été prédestiné de
Dieu d’une manière absolue, son caractère dangereux et
ses ravages réels ont pour résultat une ruine éternelle
des plus horribles. Le péché est non seulement une
transgression de la loi de Dieu, mais une attaque
personnelle contre le Souverain Détenteur de la loi
elle-même. Il est une usurpation de la justice
inviolable de Dieu, justice qui est la fondation même de
son trône (Psm. 97:2), et un affront terrible à la
pureté et à la sainteté de Dieu qu’il demande de nous
dans notre manière de vivre (1 Pierre 1:16). A la
lumière de ceci, il est tout à fait naturel que Dieu
impose une punition au péché. L’Écriture nous indique la
signification fondamentale de ceci dans ces paroles du
Seigneur: «…car JE SUIS l’Éternel, ton Dieu, le Dieu
Fort, qui est jaloux, punissant l’iniquité des pères sur
les enfants, jusqu’à la troisième et la quatrième
génération de ceux qui me haïssent» (Ex. 20 :5). La
Bible témoigne abondamment du fait que Dieu punit le
péché dans cette vie et dans celle à venir.
- LES PÉNALITÉS NATURELLES ET POSITIVES:
La distinction la plus commune qui s’applique à la
punition pour le péché se trouve entre la pénalité
naturelle et la pénalité positive. Il y a des punitions
qui sont les résultats naturels du péché comme des
conséquences nécessaires qu’aucun homme ne puisse
échapper. L’homme n’est pas sauvé de ces conséquences
par la repentance ou par le pardon. Dans certains cas
elles peuvent être amoindries et même empêchées par des
moyens que Dieu place à notre disposition, mais dans
d’autres cas elles demeurent pour nous rappeler de nos
transgressions passées. La personne paresseuse tombe
dans la pauvreté, l’alcoolique et le drogué amène la
ruine sur lui-même et sur sa famille, le pervers et le
fornicateur attrapent des maladies répugnantes et
incurables, et le criminel porte le fardeau de la honte
et lorsqu’il quitte les murs de la prison il trouve cela
très difficile de recommencer une nouvelle vie. La Bible
parle de telles punition dans Job 4:8; Psm. 9:15;
94:23; Pro. 5:22; 23:21; 24:14; 31:3. Mais il y a
aussi des punitions positives qui sont dans un sens plus
ordinaires et légitimes. Elles présupposent non
seulement les lois naturelles de la vie, mais aussi la
loi positive avec des sanctions ajoutées par le grand
Détenteur de la loi. Elles ne sont pas des pénalités qui
proviennent naturellement du résultat de la
transgression, mais des pénalités qui sont attachées à
la transgression par la volonté divine. Elles sont
superposées par la loi divine qui est d’une autorité
absolue. C’est de ce genre de pénalités auxquelles la
Bible se réfère, ce qui est particulièrement évident
dans l’Ancien Testament.
Dieu donna à Israël un code de
loi détaillé pour la régulation de la vie civile, morale
et religieuse, et stipule clairement qu’une pénalité
sera donnée pour chaque transgression (Ex. 20-23). Or
quoique plusieurs de ces lois se rapportent uniquement
dans leur forme à Israël, les principes fondamentaux
qu’elles incorporent s’appliquent aussi dans la
dispensation du Nouveau Testament. Dans la conception
biblique de la punition du péché, nous devons considérer
les résultats naturels et nécessaires d’une opposition
volontaire à Dieu, et la pénalité qui est attachée et
ajustée aux offenses par Dieu.
Plusieurs dénient
l’existence d’une punition pour le péché, sauf dans des
conséquences naturelles qui sont le résultat du péché.
Pour eux la punition n’est pas l’exécution d’une
sentence prononcée par un Être divin qui se rapporterai
aux mérites de chaque cas, mais simplement l’opération
d’une loi générale et universelle. Certains d’entre eux
disent que l’ancienne théologie est la cause qui a
établit la pénalité du péché qui consiste dans des
souffrances infligées aux pécheurs par un procédé
judiciaire qui se rapporte à une vie future. Mais selon
la nouvelle théologie la pénalité du péché consiste dans
des conséquences naturelles qui en découlent. Pour eux
la pénalité du péché est le péché même, car un homme
récolte ce qu’il sème. Ce concept n’est pas nouveau,
l’idée fut présente dans l’esprit de Dante lorsqu’il
composa son célèbre poème sur les tourments de l’enfer
qui symbolisent les conséquences du péché. Il est
grandement évident dans l’Écriture que ce point de vue
est complètement anti-biblique. La Bible parle des
pénalités qui ne sont en aucun sens des résultats
naturels ou des conséquences de péchés commis (Ex.
32:33; Lév. 26:21; Nom. 15:31; 1 Chr. 10:13; Psm.
11:6; 75:8; Ésaïe 1:24,28; Matt. 3:10; 24:51).
Tous ces passages parlent d’une punition du péché qui
est un acte direct de Dieu. En plus, selon le point de
vue des modernistes et des humanistes que nous avons
regardés plus haut, il n’existerait en réalité aucune
récompense ni aucune punition. Selon leur concept, il
n’aurai aucune raison de considérer la souffrance comme
une punition, car leur position dénie la culpabilité
lorsque c’est la culpabilité qui fait de la souffrance
une punition. Alors aussi, dans plusieurs cas ce n’est
point le coupable qui reçoit la punition la plus sévère,
mais les innocents comme les membres de la famille d’un
alcoolique ou d’une débauchée. Finalement, selon leur
point de vue, le ciel et l’enfer ne sont pas les lieux
d’une récompense ou d’une punition à venir, mais des
états d’esprit ou des conditions dans lesquels les
hommes se trouvent présentement en ce monde.
- LA NATURE ET LE BUT DES PUNITIONS:
Le mot punition est dérivé du latin «POENA» et signifie
«peine, pénalité, sanction, expiation, douleur,
souffrances». Il implique ainsi la douleur et la
souffrance infligées à cause des méfaits commis. Plus
spécifiquement, il peut être défini comme étant la
douleur ou la perte qui est infligé, directement ou
indirectement, par le Détenteur de la loi pour la
démonstration de sa justice qui fut outragée par le viol
de la loi. Il trouve son origine dans la droiture ou la
justice punitive de Dieu par laquelle Dieu se maintient
comme celui qui est Saint, et qui demande la sainteté et
la droiture de toutes ses créatures rationnelles. La
punition est la peine naturelle et nécessaire qui
revient au pécheur à cause de ses péchés. Elle est en
fait une dette due à la justice essentielle de Dieu. Les
punitions du péché sont de deux différentes catégories.
Il y a une punition nécessaire qui accompagne le péché,
car dans sa nature le péché cause une séparation entre
Dieu et l’homme qui porte en soi la culpabilité et la
pollution qui remplissent le cœur de crainte et de
honte. Mais il y a aussi une catégorie de punition qui
est superposée sur l’homme de l’extérieur par le
Détenteur Suprême de la loi, telles que les calamités
dans cette vie et la punition de l’enfer à venir.
Maintenant la question surgit en ce qui concerne l’objet
et le but de la punition pour le péché. Sur ce point, il
y a des différences d’opinions considérables. Nous ne
devons pas regarder la punition seulement comme une
vengeance et comme le désir d’infliger un tord à celui
ou celle qui a fait le mal. Il importe donc de regarder
les trois positions les plus importantes qui se
rapportent au but de la punition.
1. REVENDIQUER LA DROITURE OU LA
JUSTICE DE DIEU:
Selon Turretin, «s’il existe un tel attribut comme la
justice qui appartient à Dieu, alors le péché doit avoir
son due qui est la punition». La loi demande que le
péché soit puni à cause de sa nature essentielle
réprouvée et sans mérite, irrespectivement de toutes
considérations. Ce principe s’applique dans
l’administration de la loi humaine et divine. La justice
réelle demande la punition du transgresseur. Derrière la
loi se trouve Dieu, et ainsi il peut être dit que le but
de la punition est revendiquer la droiture et la
sainteté du Suprême Détenteur de la loi. La sainteté de
Dieu réagit nécessairement contre le péché qu’il a
Lui-même pré-ordonné d’une manière absolue, et cette
réaction se manifeste dans la punition du péché pour
manifester sa justice. Ce principe est fondamental à
tous ces passages de l’Écriture qui parlent de Dieu
comme étant un Juge juste qui rend à chaque homme selon
ses mérites: «L’œuvre du Rocher est parfaite; car
toutes ses voies sont la justice même. C’est un Dieu
fidèle et sans iniquité; il est juste et droit» (Deut.
32:4). «…Loin de Dieu la méchanceté ! loin du
Tout-Puissant l’injustice ! Il rend à l’homme selon ses
œuvres, et il fait trouver à chacun selon sa conduite»
(Job 34:10,11). «Oui, tu rendras à chacun selon son
œuvre» (Psm. 62:13). «Je sais, Ô Éternel, que tes
jugements ne sont que justice» (Psm. 119:75). «JE SUIS
l’Éternel qui exerce la miséricorde, le droit et la
justice sur la terre» (Jér. 9:24). «Et si vous invoquez
comme Père celui qui, sans faire acception de personnes,
juge selon l’œuvre de chacun, conduisez-vous avec
crainte durant le temps de votre habitation passagère
ici-bas» (1 Pierre 1:17). La revendication de la
droiture et de la sainteté de Dieu, ainsi que sa loi qui
est l’expression même de son Être, est sûrement le but
primaire pour la punition du péché. Mais il y a deux
autres points de vues qui, faussement, mettent en
premier plan quelque chose d’autre qui n’est point
scripturaire.
2. LA RÉFORME DU PÉCHEUR:
Le concept de la réforme du pécheur signifie de le
changer ou de le corriger par des moyens qui supprime ce
qui est nuisible dans son caractère par rapport à la
société en vue d’une amélioration. Ce concept rejoint
l’idée qui est en vague de nos jours et qui affirme
qu’il n’y a aucune justice punitive en Dieu qui demande
la punition du pécheur. Cette position bonasse présente
un Dieu qui n’a aucune colère face aux pécheurs, car il
les aime et inflige sur eux seulement des difficultés
dans le but de les réclamer de nouveau afin de les
ramener à la maison de son Père. Les mouvements
évangéliques modernes, que l’on peut qualifier de
néo-catholicisme, sont imprégnés d’un venin mortel
semblable, comme nous voyons dans leur affirmation que
«Dieu haï le péché, mais il aime le pécheur»,
contrairement à ce que dit l’Écriture dans Psm. 5:4-6.
Or, il est évident que l’ensemble de ce concept est
anti-scripturaire voir même antichrétien; car non
seulement il s’oppose catégoriquement à la Parole de
Dieu, il abolit aussi la distinction entre la punition
et le châtiment.
La punition est pour les réprouvés, le
châtiment est pour les élus. La pénalité du péché ne
provient point de l’amour et de la miséricorde du
Détenteur de la loi, mais de sa justice. Si une réforme
du pécheur suit l’administration de la punition, cela
n’est pas du à la pénalité comme telle, mais à
l’opération de la grâce de Dieu par laquelle il tourne
ce qui est mal pour le pécheur en quelque chose de
bénéfique. La distinction entre le châtiment et la
punition doit toujours être maintenue. La Bible nous
enseigne d’une façon que Dieu aime et châtie son peuple
(Job 15:17; Psm. 6:1; 94:12; 118:18; Prv. 3:11; És.
26:16; Héb. 12:5-8; Apoc. 3:19); et d’une autre façon
qu’il haït et punit les méchants (Psm. 5:5; 7:11; Neh.
1:2; Rom. 1:18; 2:5,6; 2 Thes. 1:6; Héb. 10:26,27). En plus, une punition doit être reconnue comme
étant juste, c’est à dire qu’elle doit être selon la
justice divine pour être en mesure de réformer le
pécheur. En exemple, la condamnation à mort d’un
homosexuel pour son péché contre nature selon la loi de
Dieu, servirait de base réformiste envers les autres qui
s’adonnent à cette perversion. Selon la fausse théorie
que nous avons vue, un pécheur qui a été réformé ne
pourrait plus être puni par la justice divine, ni celui
qui se tiendrait au-delà de la possibilité d’une
réforme. Le résultat de cette déviation est que la peine
de mort devrait être abolie et les peines éternelles
d’un enfer réel n’auraient aucune raison d’exister. La
société connaîtrait alors aucun frein et les enculeurs
s’en donnerait à cœur de joie, la débauche et le
libertinage seraient choses normales, le criminel
fleurirait, et le politicien dominerait en tyran
exploitant et extorquant à sa guise tout le peuple.
N'est-ce pas la situation dans laquelle se retrouvent
toutes les nations présentement ?
3. DÉCOURAGER L’HOMME DE PÉCHÉ:
Une autre théorie courante de nos jours est que le
pécheur doit être puni pour protéger la société, et cela
pour décourager les autres de faire les mêmes offenses.
Dans cette optique, l’humanisme a changé le mot pécheur
pour celui de «criminel» dans le but de donner
l’illusion que tous ne sont pas des criminels. Mais tous
sont des criminels sans exceptions, et les pires se
trouvent généralement parmi les élites de la société,
particulièrement parmi ceux qui sont chargés
d’administré la loi et parmi les dirigeants de nos
gouvernements. Il n’y a aucun doute que cette théorie
fut conçue pour protéger la famille, l’État, et le
gouvernement moral du monde, mais ceci est le résultat
incidentaire que Dieu produit gracieusement pour
l’infliction de la pénalité. Il n’y a absolument aucune
justice à punir un individuel pour le bien de la
société. En plus, nous savons que de nos jours la
justice humaine est entièrement immorale et qu’elle est
utilisée non pour protéger la famille et la société,
mais pour protéger la rapace qui dirige nos
gouvernements crapuleux. La vraie justice demande non
l’emprisonnement, mais l’éradication totale de ces
ordures. Mais soyons assuré que le Suprême Détenteur de
la loi fera un grand nettoyage bientôt et qu’il brûlera
ces détritus dans un feu qui ne s’éteint point, et les
justes s’en réjouiront éternellement et lui rendront gloire.
Le
pécheur est toujours puni pour ses péchés, que cela soit incidentellement pour le bien de la société ou pour la
condamnation éternelle. Ainsi il peut être dit qu’aucune
punition ne peut décourager le pécheur si elle n’est pas
juste et véritable selon la loi de Dieu et non selon la
loi de l’homme. La punition produit un effet positif
seulement lorsqu’il est évident que la personne qui en
est infligée mérite réellement la peine. Si cette
théorie de décourager le pécheur serait vraie, un
criminel pourrait être libéré immédiatement si ce ne
saurait que la punition décourage les autres. En plus,
cela voudrait dire qu’une personne pourrait commettre un
crime s’il ne craint point la pénalité ou s’il est
volontaire d’y faire face. Selon ce point de vue, la
punition n’est point basée sur le passé mais elle est
entièrement basée sur un effet à venir. Ceci signifie
que le pécheur ne serait pas responsable immédiatement
de ses actes. Lorsque le criminel n’est pas attrapé ni
condamné, il ne porte aucunement la honte de ses
actions, mais plutôt une fierté d’avoir échappé à une
justice qu’il déteste. Sur cette supposition, il est
donc impossible que la punition puisse causer la
repentance dans un pécheur et qu’il confesse d’un cœur
contrit ses péchés du passé, comme nous voyons dans ces
passages: Gen. 42:21; Nom. 21:7; 1 Sam. 15:24,25; 2
Sam. 12:13; 24:10; Ezr. 9:6,10,13; Néh. 9:33-35;
Job 7:21; Psm. 51:1-4; Jér. 3:25. Ces exemples
scripturaires peuvent facilement être multipliés. En
opposition aux deux théories que nous venons de
regarder, il doit être maintenue que la punition pour le
péché est entièrement rétrospective dans son but
primaire, quoique l’infliction de la pénalité puisse
avoir des conséquences bénéfiques sur l’individuel et la
société.
CHAPITRE 5
La pénalité que Dieu infligea sur l’homme dans le
paradis était la peine de mort (Gen. 2:17). La mort qui
est signifiée ici n’est pas la mort du corps, mais la
mort de l’homme entier, c’est à dire la mort dans le
sens de l’Écriture. La Bible ne fait aucune distinction
entre une mort physique, spirituelle, et éternelle comme
nous le faisons. Elle présente un point de vue
synthétique de la mort, c’est à dire qu’elle considère
tous ses aspects dans un ensemble, et la regarde comme
étant en réalité la séparation d’avec Dieu. La pénalité
fut ainsi exécutée immédiatement le jour que l’homme
chuta dans le péché, quoique sa pleine exécution fut
temporairement empêchée par la grâce de Dieu. Dans une
façon qui est non-scripturaire, plusieurs ont introduits
dans la Bible leur distinction erronée de la mort en
déclarant que la mort physique ne doit pas être regardé
comme étant la peine du péché, mais le résultat naturel
de la constitution physique de l’homme. Mais la Bible ne
connaît aucune exception de la sorte. Elle nous présente
avec la menace de la pénalité qui est la mort dans le
sens le plus compréhensif du mot, et elle nous informe
que la mort entra dans le monde avec le péché (Rom.
5:12), et que le salaire du péché est la mort (Rom.
6:23). Certainement que la pénalité du péché inclut la
mort physique, mais elle inclut beaucoup plus que cela.
En faisant les distinctions que nous sommes accoutumés
de faire, elle inclut la mort spirituelle, les
souffrances de la vie présente, la mort physique, et la
mort éternelle accompagnée des souffrances sans fin dans
l’enfer.
- LA MORT SPIRITUELLE:
Il y a une vérité profonde dans les paroles d’Augustin
que le péché est aussi la punition du péché. Cela
signifie que l’état du péché et la condition dans
laquelle l’homme est né par nature forment la pénalité
du péché. Le péché sépare l’homme de Dieu, et cela est
la mort, car seulement dans la communion avec le Dieu
vivant que l’homme peut réellement vivre. Dans l’état de
la mort, qui est le résultat de l’entrée du péché dans
le monde, nous portons le fardeau de la culpabilité du
péché, une culpabilité qui peut être enlevée seulement
par l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ. Nous sommes
donc sous l’obligation de porter les souffrances qui
proviennent de notre transgression de la loi. L’homme
naturel porte ainsi le sens d’être prédisposé à la
punition où qu’il soit. La conscience nous rappelle
constamment de cette culpabilité, et la crainte de la
punition remplie souvent notre cœur. Ceci est la
condition normale d’une personne qui n’a pas le cœur
endurci par le péché, ce qui est souvent le cas de nos
jours. La mort spirituelle signifie non seulement la
culpabilité, mais aussi la pollution de l’être qui fait
de la nature humaine une nature totalement dépravée. Le
péché influence en tout temps le cours de la vie, et
ceci est une partie de notre mort. Nous sommes par
nature non seulement injuste aux yeux de Dieu, mais
aussi méprisable au plus haut degré, et cette aversion
se manifeste dans nos pensées, nos paroles, et nos
actions. Le péché est toujours actif en nous
empoisonnant et polluant le cours de la vie. En fait, si
ce ne serait de la grâce de Dieu qui restreint son
influence, la vie en société serait complètement
impossible.
- LES SOUFFRANCES DE LA VIE:
Comme résultat de l’entrée du péché dans le monde, les
souffrances de la vie sont incluses dans la pénalité du
péché. Le péché amena avec lui la perturbation de la vie
entière de l’homme. Sa vie physique devint la proie à la
faiblesse et aux maladies qui produisent des tourments
qui souvent sont angoissants et douloureux. Sa vie
physique ou mentale devient sujette aux détresses qui le
dérobent de la joie de vivre, l’empêchant même
d’accomplir son travail journalier ou de faire la
moindre chose, et qui parfois détruisent au complet son
équilibre mental. Son âme devient ainsi un champ de
bataille où les pensées, les passions, et les désirs
sont dans un conflit constant. La volonté refuse de
suivre le jugement de l’intellect, et les passions sont
rampantes et hors de contrôle. L’harmonie de la vie est
détruite, laissant place à la malédiction d’une vie
fragmentée qui n’a plus aucun sens. L’homme est dans un
état de dissolution qui porte avec elle des souffrances
aiguës. Comme si cela n’était assez, mais à cause de
l’homme, la création entière est soumise à la vanité et
à l’esclavage de la corruption (Rom. 8:18-22). Des
forces destructives sont relâchées dans des tremblements
de terre, des cyclones, des tornades, des ouragans, des
éruptions volcaniques, et dans des déluges ou
inondations qui amènent des misères incalculables sur
l’humanité. Et que pouvons-nous dire des guerres, des
révolutions, des attaques terroristes qui ont tués et
qui tuent encore des millions de personnes. La
corruption politique, les complots de nos gouvernements,
les extorsions de nos politiciens et des
multinationales, le conditionnement des peuples, sont
tous l’évidence de la dissolution produite par le péché.
Le vol, le meurtre, les avortements, le suicide, sont
choses courantes dans notre société corrompue. Or
plusieurs, particulièrement dans nos jours, refusent de
voir la main de Dieu dans ces choses, et ne les
regardent point comme des pénalités pour le péché. Mais
c’est exactement cela qu’elles sont dans un sens
général. Nous devons toujours nous rappeler qu’il qu’il
existe une responsabilité collective pour le péché, et
qu’il y a des raisons suffisantes pourquoi Dieu visite
nos villes et nos nations avec de telles calamités. En
fait, il est étonnant qu’il ne les visite pas plus
souvent dans sa colère. Mais nous savons que le jour de
vengeance approche où tous seront jugés.
- LA MORT PHYSIQUE:
La séparation du corps et de l’âme fait aussi partie de
la pénalité du péché. Ceci est évident dans les paroles
du Seigneur: «…tu es poussière, et tu retourneras aussi
poussière» (Gen. 3:19). Nous retrouvons le même
principe dans l’argument de l’apôtre Paul dans Rom.
5:12-21; 1 Cor. 15:12-23. La position du christianisme
biblique a toujours été que la mort, dans le plein sens
du mot, incluant la mort physique, est non seulement la
conséquence mais la pénalité propre du péché. De nos
jours plusieurs ont la fausse notion que le premier
homme, Adam, fut créé mortel et qu’il ait péché ou non,
il aurait mourus non à cause du salaire du péché, mais à
cause de la nécessité de la nature. D’autres qui ont
repris cette erreur font du péché un moment nécessaire
dans le développement moral et spirituel de l’homme.
Leur point de vue est supporté par la science naturelle
qui regarde la mort physique comme étant un phénomène
naturel de l’organisme humain. C’est à dire que la
constitution physique de l’homme est telle qu’il est
nécessaire à l’homme de mourir. Mais ce point de vue ne
prend pas compte du fait que l’organisme physique de
l’homme se renouvelle à tous les sept ans, et que très
peu de gens meurent de vieillesse ou d’épuisement total.
Le plus grand nombre meurent plutôt de maladies ou
d’accidents. Il est contraire aussi au fait que l’homme
lui-même ressent que la mort n’est pas quelque chose de
naturel, mais la craint comme une séparation
non-naturelle de toute l’ensemble de son existence.
- LA MORT ÉTERNELLE ET LES SOUFFRANCES DE
L’ENFER:
La mort éternelle doit être regardé comme étant le point
culminant de la mort spirituelle. Les restrictions du
présent sont enlevées, et la corruption du péché
accomplit son œuvre parfaite. Le plein poids de la
colère de Dieu tombe sur les condamnés. Leur séparation
d’avec Dieu, la source de la vie et de la joie, est
complète; et cela signifie la mort dans le sens le plus
terrible du mot. Leur condition externe correspond
finalement à l’état interne de leur âme dépravée. Ils
subissent éternellement des angoisses de conscience et
des douleurs physiques (Apoc. 14:11). Plusieurs,
particulièrement parmi les humanistes, rejettent
complètement l’idée des souffrances éternelles. Leur
point de vue est que Dieu n’est point un bourreau qui
s’amuse à torturer les pécheurs éternellement dans des
souffrances atroces et répugnantes. Dieu n’a pas un
caractère monstrueux de la sorte, disent-ils. Ces gens
préfèrent donner une interprétation symbolique aux
passages de la Bible qui parlent des souffrances
éternelles dans le feu d’un enfer, qui pour eux n’existe
point. Comme des adeptes du nihilisme, ils enseignent
l’extinction du pécheur ou la non-existence.
L’annihilation ou la destruction totale du pécheur
semble plus juste et plus acceptable à ceux qui veulent
absolument éviter les conséquences de leurs péchés.
Néanmoins ils subiront les peines éternelles d’un enfer
réel même s’ils rejettent cette vérité absolue qui est
enseignée clairement dans les Écritures.
Le problème est
que plusieurs ont de la difficulté avec la définition de
la mort. Ils voient en la mort la non-existence, la
cessation complète et définitive de la vie comme ils
l’entendent en ce monde, ou la perte totale des
fonctions vitales qui maintiennent notre existence
physique. L’argument est que si seulement ceux qui sont
sauvés ont la vie éternelle, il en advient que le
contraire est vrai et que les injustes ou les réprouvés
n’ont pas la vie et qu’ils n’existent simplement plus
dans l’éternité. Mais cette position est issue d’une
fausse logique et d’une rébellion contre la Parole de
Dieu. La mort n’est point la non-existence, mais le
passage d’une existence à une autre, et cela s’applique
autant aux élus qu’aux réprouvés. L’Écriture enseigne
clairement qu’il y a une existence éternelle dans la
joie et une existence éternelle dans la souffrance, une
est appelée «la vie éternelle» et l’autre est appelée
«l’infamie éternelle» (Dan. 12:2; Jean 5:29). Que la
condamnation de Dieu est une condamnation éternelle dans
des peines sans fin est affirmé par le Seigneur Jésus
lui-même: «Et ceux-ci s’en iront aux peines éternelles;
mais les justes iront jouir de la vie éternelle» (Matt.
25:46). En plus, ce qui est d’une importance capitale,
est que le Seigneur Jésus a payé à notre place sur la
croix la condamnation éternelle qui nous était réservé à
cause de nos péchés. Donc dire qu’il n’y a pas de
condamnation dans des souffrances éternelles pour le
péché est une attaque directe au sacrifice de la croix.
«Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; mais celui
qui n’est pas soumis au Fils ne verras point la vie,
mais la colère de Dieu demeure sur lui» (Jean 3:36).
A Christ seul soit la Gloire |