Page 12 - Le seul vrai Baptême
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perdre son sens. Néanmoins, parmi tous les documents retrouvés à ce jour, aucun papyrus, aucun
manuscrit du Nouveau Testament, dont certains remontent pourtant à la 1re moitié du IIe siècle, ne
nous est parvenu rédigé en Hébreu ou en Araméen. La raison est que le gros du message du Seigneur
et des apôtres fut transmit oralement en Araméen et traduit en Grec sur des manuscrits.

John A.T. Robinson est parvenu à la conclusion que tout concorde pour dire que les textes originaux des
Évangiles ont été composés tôt dans l'histoire de l'Église, en tout cas avant l'an 70; les opinions de trois
spécialistes comme C. Tresmontant, J. Carmignac et J. Genot-Bismuth concordent pour dire que le
texte original était en langue sémitique (hébreu ou araméen) et qu'ils ont été traduits en grec très
précocement - on pourrait même ajouter avant 68, puisqu'on a trouvé une copie d'un fragment de
l'Évangile de Marc en grec dans les grottes de Qumrân. Bien entendu, il est évident que certaines
incises ont été ajoutées lors de la traduction de l'hébreu en grec, pour expliquer certains mots à ceux
des grecs qui n'entendaient rien à l'hébreu. Toutefois, il serait excessif de tirer prétexte de ces quelques
incises - ajoutées uniquement à titre explicatif - pour dire que les traducteurs et autres scribes ont
modifié les textes d'origine; il n'y a aucun doute sur le fait que chaque copiste avait à cœur de
transmettre le message d'origine dans son intégralité originale, la concordance des textes évangéliques
le prouve, en dépit des lieux de création et des cheminements divers de chaque Évangile. Les quatre
Évangiles, et peut-être même l’intégralité du Nouveau Testament, ont été rédigés en Hébreu. Les
textes grecs dont nous disposons ne seraient que des traductions. La plupart des spécialistes rejettent
cette idée même s’il reste vrai que certains passages des Évangiles semblent effectivement n’être qu’un
décalque d’un texte hébreu ou araméen sous-jacent. Ils ont toutefois négligé de considérer que le
message Araméen original était oral et non écrit, et qu'il fut traduit en Grec et mis par écrit sur
des parchemins qu'à partir du temps de l'Église d'Antioche.

Les Juifs Messianiques insistent beaucoup sur le fait que le Seigneur Jésus était Juif, que ses apôtres
étaient tous Juifs, que tous les rédacteurs du Nouveau Testament étaient Juifs, à l’exception de Luc, et
que tous les premiers convertis au Messie étaient des Juifs. Ils affirment que l’apôtre Paul lui-même
était un rabbin Juif orthodoxe strictement pratiquant. Jusque vers le milieu des années 60 après JC,
l’Église est effectivement considérée en général comme une secte juive. Cependant, surtout sous
l’influence du ministère de l’apôtre Paul, de plus en plus de Gentils, c’est-à-dire de non-Juifs, des grecs,
se convertissent au Seigneur. L’accroissement du nombre de Gentils, et l’importance grandissante de
l’église d’Antioche, réduisent l’influence de la communauté messianique de Jérusalem. Après la
destruction de Jérusalem et du Temple par les armées romaines, en 70, les chefs Juifs décident de
consolider le judaïsme, très menacé dans son existence. Les Juifs Messianiques, se rappelant les
recommandations du Seigneur, avaient fui Jérusalem avant sa destruction, laissant les Juifs “combattre
seuls” contre l’ennemi. La scission devient complète entre l’Église et le Judaïsme. Après la dernière
révolte de Bar Kochba, écrasée par l’empereur Hadrien, l’influence de la communauté juive messianique
sur l’Église cesse définitivement.

La communauté chrétienne primitive disparue, reste t’il un quelque chose de leur christianisme.
Plusieurs sectes à caractère ésotérique, d’inspiration tout à fait, authentiquement chrétiennes émergent
dans la confusion au premier siècle. Tout l’enseignement de Jésus, un Jésus gnostique est orienté vers
la prise de conscience par l’homme de son identité véritable et de la confiance. A l’époque d’Irénée,
Tatien (v. 120-apr 173) philosophe païen converti, dans son récit «Diatessaron» harmonise et unifie les
quatre Évangiles. Au cours du IIe siècle un certain nombre d’écrits vont être peu à peu rassemblés à
droite à gauche pour argumenter la vie du Christ, certains seront laissés de côté parce qu’ils ne font pas
à l’examen l’unanimité au sein des communautés, ou qu’ils ne reflètent pas la foi de toutes les Églises,
ces écrits porteront le nom d’Apocryphes. Un Évangile apocryphe, celui de Thomas, qualifié de «Q
Text» (texte source) et de «cinquième Évangile», insiste sur l’importance de la Connaissance, et
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