Page 40 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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lage des pistes’ permet au Vatican de se rendre quasi inaccessible

               et,  surtout,  de  dissimuler  la  plupart  des  opérations  financières

               qu'il exécute ou l'ait exécuté.




               Concrètement  le  pape  Wojtyla,  afin  de  s'entourer  d'une  équipe

               fiable, a procédé en trois étapes: en mars 1979, la mort du cardi-

               nal  Villot  rendait  vacant  le  siège  du  Secrétaire  d'État  qui  échut,

               ainsi que la présidence de la Préfecture des Affaires Publiques, à

               Agostino  Casarofi.  Giuseppe  Caprio  passait  de  la  Secrétairerie


               d'État à la présidence de l'Administration du Patrimoine du Siège

               Apostolique (APSA) par effet d'une dérogation temporaire car ce

               poste  est  traditionnellement  réservé  au  Secrétaire  d'État.  Et

               Eduardo Martinez Somalo devenait le substitut du Secrétaire qu'il

               est encore aujourd'hui. En 1981, la deuxième phase: Caprio quit-


               te  l'APSA,  qui  retourne  aux  mains  de  Casaroli,  et  s'installe  à  la

               Préfecture des Affaires Économiques; et l'archevêque Achille Sil-

               vestrini devient secrétaire des Affaires Publiques. L'ultime rema-

               niement date d'avril 1984: les pouvoirs de Casaroli sur la Cité du

               Vatican en sortent renforcés, mais le Secrétaire d'État perd une


               fois de plus le contrôle de l'APSA qui échoit au cardinal Rossi, ex-

               président de Propaganda Fide.



               Ainsi, la diplomatie du Vatican est l'apanage de Casaroli et de Sil-

               vestrini, alors que sa politique économique dépend en substance


               de Casaroli et de Rossi.



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