Page 37 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Tandis que le catholicisme perd s'a définition de religion d'État
mais que l'État continue a n'avoir aucun droit de regard dans la
nomination des évêques (cas unique en Europe: en Espagne, les
dignitaires de l'Église sont directement désignés par le roi). Et
que le cours de religion devient facultatif dans l'enseignement,
que la Sainte Rote n'a plus le monopole ni matière matrimoniale
(dix ans après la rédaction de la loi italienne sur le divorce !), et
que sont abolies les normes empêchant l'État de confier une
charge d'enseignement à un ecclésiastique encourant des sanc-
tions (normes d'héritage mussolinien). Ce qui, de la part du
Saint-Siège, représente de biens maigres concessions en regard
de la modification du régime des ordres religieux, du traitement
du clergé, et de la protection de son patrimoine artistique modifi-
cation allant, nous le verrons plus loin, dans le sens d'un ultérieur
enrichissement de l'Église et de l'État du Vatican, une consécra-
tion définitive: le concordat témoigne désormais de la doctrine of-
ficielle italienne en matière de ses rapports avec la religion domi-
nante. Il détermine 'une plus grande liberté de l'Église face à
l'État, selon les paroles du cardinal Anastasio Ballestrero, prési-
dent de la Conférence épiscopale italienne. L'État en est-il cons-
cient ?
On peut en douter, quand on connait le laxisme et l'impréparation
atavique de bon nombre de ses politiciens. Mais on peut aussi
être assuré que les ambiguïtés contenues dans le texte du 'nou-
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