Page 175 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Appendice 5
La Banque du Pape ou Taxes de la chancellerie romaine.
Dans laquelle l'absolution des crimes les plus énormes se
donne, pour de l'argent.
Les indulgences sont dénoncées d'abord par John Wyclif (1320-
1384) et Jan Hus (1369-1415), qui remettent en cause les abus.
Parmi ceux-ci, on peut citer l'indulgence accordée en 1506 pour
quiconque aiderait à la construction de la nouvelle basilique
Saint-Pierre. C'est également l'époque du scandale lié au domini-
cain Johann Tetzel, chargé en 1516-1517 de vendre les indulgen-
ces au nom d'Albert de Brandebourg, archevêque de Mayence, in-
téressé à la vente par une commission de 50% promise par la
Curie. On lui attribue alors le slogan: « Sobald das Geld im Kas-
ten klingt, Die Seel’aus dem Fegfeuer springt » (« aussitôt que
l'argent tinte dans la caisse, l'âme s'envole du Purgatoire »). La
pratique des indulgences est donc de plus en plus perçue comme
une forme de corruption au cours du XVIe siècle.
Martin Luther attaque, quant à lui, le principe même de la prati-
que dans ses 95 thèses de Wittenberg: selon lui, seul Dieu peut
justifier les pécheurs. Il dénonce à la fois les indulgences pour les
âmes du Purgatoire (thèses 8–29) et celles en faveur des vivants
(thèses 30–68). Dans le premier cas, les morts étant morts, ils ne
sont plus tenus par les décrets canoniques — à terme, c'est le
Purgatoire lui-même qui est remis en cause. À ce sujet, Luther
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