Page 173 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Ces occupations légitimes n’empêchèrent pas Sindona
d’entretenir des liens profonds avec le crime organisé. Il œuvra
notamment dans l’entourage de la famille Genovese, des États-
Unis, et des familles Bontate et Inzerillo, de la Sicile, cette der-
nière étant la cousine italienne des Gambino. Il fut présent lors
d’une rencontre familiale tenue le 12 octobre 1957 au Grand Hô-
tel des Palmes, de Palerme, où on lui conféra la responsabilité de
blanchir l’argent issu du trafic d’héroïne. Quand Giovanni Montini,
l'archevêque de Milan et futur pape Paul VI, se tourna vers Sin-
dona pour obtenir du financement pour un foyer de personnes
âgées, l'homme d'affaires milanais réunit en quelques heures
l'équivalent en lires de la somme de 2,4 millions de dollars. Selon
des sources, cette somme avait été puisée au sein du cercle fi-
nancier de Milan et de la mafia locale. Sindona était également un
des associés de Joseph Macaluso, proche des Gambino. Les deux
hommes possédaient la Sipam Corporation, société-mère du
Conca d’Oro Motel, sur Staten Island, où de nombreux mafiosi se
rendaient occasionnellement. Macaluso et Sindona s'étaient éga-
lement associés dans une participation au capital d'Intercontinen-
tal Bridge, un firme de construction.
Lorsqu'à la fin des années 1960 le gouvernement italien imposa
au Vatican une taxe sur les dividendes, de laquelle il était dispen-
sé jusque-là, Sindona et le Vatican se sont alors tournés vers les
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