Page 171 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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(Moneyrex), une compagnie plus tard suspectée de blanchir des
revenus du trafic de drogue. Le directeur de Moneyrex était Carlo
Bordoni, qui avait auparavant été renvoyé de la First National Ci-
ty Bank parce qu’il avait excédé les limites de ses attributions
dans des transactions avec l’étranger. Bordoni finit par dérober
25 millions de dollars à Sindona. En 1968, une fois de plus avec
l'appui financier du Vatican, l'homme d'affaires milanais met la
main sur deux importantes banques italiennes, la Banca di Messi-
na et la Banca Unione. Au printemps 1969, c'est la consécration:
le pape Paul VI, sur les conseils du comte Umberto Ortolani et du
cardinal Villot, nomme Sindona conseiller spécial du Vatican. Ce-
lui-ci ne perd pas de temps à se faire valoir en proposant au pape
d’investir à l’étranger par le canal des eurodollars (exemptés de
taxes) et de compagnies offshores afin de se soustraire à la ré-
glementation italienne, trop lourde au goût de Sindona.
En décembre 1969, la Banque du Vatican décide de se départir
d’une partie de son actif, incluant la Società Generale Immobiliare
(une valeur de 350 millions de dollars), Ceramiche Pozzi et Socie-
tà Italiana per Condotte d’Acqua. L'actif de ces trois entreprises
sera acheté par Sindona et l'Hambros Bank. Un an plus tard, le
Vatican procède à une autre vente-débarras en se défaisant de
ses participations dans les compagnies Molini e Pastificio Panta-
nella s.p.a. et Istituto Farmacologico Serono di Roma, qui seront
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