Page 10 - Jésus-Christ le Fils de Dieu ???
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de Jésus ou du narrateur. En d’autres circonstances, Jésus a aussi été adoré comme Dieu lui-même (Cf.
Mt 14:33; 15:25; Lc 24:52; Jn 9:38). Enfin, nous devons citer le prologue de l’évangile selon Jean dans
une traduction régulière qui atteste aussi la divinité de Jésus, celui qui est la Parole incarnée: Jean 1:1
«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.»
De tout temps, c’est effectivement la divinité de Jésus qui pose problème, tellement que les traducteurs
ont modifiés plusieurs passages qui en témoignent clairement. Certains admettront aisément que Jésus
est « Fils de Dieu », en concevant une filiation comme étant une dépendance avec le Père, sans toutefois
octroyer à Jésus une dimension divine. C'est en effet ce que la préposition française « de » nous indique
dans l'expression « Fils de Dieu ». Cette préposition française, utilisée par les traducteurs du Nouveau
Testament, établit clairement une distinction entre le Fils et Dieu, elle indique aussi un départ et une
séparation d'avec la source primaire, mais elle ne précise en aucune façon que Jésus soit Dieu lui-
même. Dans la théologie chrétienne, elle est utilisée aussi pour établir une filiation et une relation entre
deux êtres distinctes, le Père et le Fils, mais regardée d'une perspective purement humaine, car dans un
sens charnel être fils signifie nécessairement être engendré par un père. Ainsi on donne à Dieu des
caractéristiques humains dans le but de le comprendre, c'est à dire que l'homme créé Dieu à sa propre
image, selon sa propre imagination, brisant ainsi le deuxième commandement qui interdit cette notion
(Ex 20:4). Cette idée n'est pas nouvelle, elle détient aussi des rapports étroits avec la mythologie des
anciens peuples dans laquelle nous trouvons un père divin et éternel, une mère humaine et mortelle, et
un fils semi-divin et semi-mortel. Ainsi l'expression « Fils de Dieu », connue depuis l'aube des temps, ne
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