Page 8 - Bible Ostervald 2008
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profondément entrée dans nos moeurs et dans notre confiance,
présentait un terrain solide pour des progrès immédiats et facile-
ment acceptables par tous.
Notre but a donc été simplement de renouer le fil trop long-
temps rompu des Révisions successives qui ont mis, siècle après
siècle, cette antique version en état de suffire à sa tâche, et faute
desquelles elle nous apparaît maintenant, ça et là, vieillie, incor-
recte et parfois à peine intelligible. Nous nous sommes proposé,
d’après la méthode qui a toujours prévalu chez nos pères et que
l’Angleterre, l’Amérique et l’Allemagne appliquent également à
leurs propres versions, de la maintenir au niveau des progrès de la
science et des modifications du langage. Heureux si nous pouvons
par là conserver à nos églises le précieux avantage d’une version
qui, au-dessus ou à côté des préférences individuelles, toujours
respectables, soit et demeure la Bible de la grande famille évangé-
lique française ; en qui l’Église se reconnaisse en quelque sorte
elle-même ; qu’elle retrouve dans toutes ses chaires ; à laquelle
elle renvoie avec sécurité l’incroyant, le prosélyte, le faible dans
la foi ; version mesurée et sûre; expression, non de la science qui
se fait, mais, autant que possible, de la science faite, dans ses
résultats avérés ; non des probabilités savantes de demain, mais
des certitudes éprouvées d’aujourd’hui ; version qui sauvegarde
enfin, dans la patrie religieuse, la communauté d’une même langue
pour une même foi.
C’est dans cette pensée que nous nous sommes mis à l’ouvrage.
La Révision que nous offrons enfin complète au public, est
due à une double initiative.
Le Nouveau Testament ,(1) déjà favorablement connu depuis
une dizaine d’années, est l’œuvre particulière de M. le pasteur
Ch. L. Frossard.
L’Ancien Testament, entrepris sous les auspices de notre
Société, est l’œuvre collective de théologiens et de pasteurs, la
plupart désignés d’avance, par leur notoriété spéciale, pour une
semblable tâche. Ce sont MM. Ch. Bois, professeur de théologie ;
P. Bornand, pasteur ; Ch. Bruston, professeur de théologie ;
Ch. Byse, pasteur ; P. Chapuis, D. Coussirat, professeurs de
théologie ; L. Favez, Ch. L. Frossard, feu H. Kruger, Ch. Laufer,
E. Le Savoureux, E. Monnier, W. Monod, pasteurs.
Nous livrons aujourd’hui ces travaux à l’impartiale apprécia-
tion de nos frères. Nous attendons de leur part d’utiles observa-
tions, et nous saurons en tirer profit. — ne souhaitant d’ailleurs
qu’une chose : c’est que par la faveur de Dieu, cette œuvre contri-
bue en quelque mesure à maintenir toujours plus pure et bienfai-
sante, sur le chandelier de notre Église, la lumière divine qui doit
éclairer la maison tout entière.
LE COMITÉ.
(1) D’après l’édition gr. in-8°, 1880, c’est-à-dire avec les dernières corrections
de l’auteur.
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