Page 78 - LES DEUX BABYLONES

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occupait une place si importante dans les fêtes des Bacchanales était un symbole
formel de Bacchus lui-même ; ainsi Hésychius nous assure que Bacchus tel qu'il
est représenté par son prêtre était connu dans les mystères comme étant la
Branche
On voit donc par là comment Kissos, le nom grec de lierre, devint
le nom de Bacchus. Comme fils de Cush, et lui étant identifié, il était quelquefois
désigné par le nom de son père
Et cependant ses rapports avec son père
étaient essentiellement indiqués par la branche de lierre ; car la branche de
Kissos, qui pour le profane vulgaire n'était autre chose qu'une branche de lierre,
était pour les initiés la branche de Cush
Or, ce dieu, reconnu comme le
rejeton de Cush, était adoré sous un nom, qui tout en lui étant approprié sous le
caractère vulgaire de dieu de la vigne, le représentait aussi comme le grand
fortificateur. Ce nom était Bassareus, qui, dans son double sens, voulait dire à la
fois le ramasseur de raisin ou celui qui récolte la vendange, et aussi celui qui
entoure d'un mur
Ce dernier 79 sens identifie le dieu grec au dieu égyptien
Osiris, le chef puissant des constructions et au dieu Assyrien Belus, qui entoura
Babylone d'une muraille.
Ainsi l'Assyrie, l'Égypte, la Grèce, nous fournissent des preuves accumulées et
éclatantes qui toutes contribuent à démontrer que l'enfant adoré dans les bras de
sa mère dans tous ces pays, sous le divin caractère de Ninus, ou Nin, le Fils, était
Nemrod, fils de Cush. On a pu emprunter ici un trait, là un autre à quelque héros
qui lui a succédé, mais il nous paraît hors de doute que Nemrod fut le prototype,
l'original de cet enfant. Le développement vraiment inouï du culte de cet homme
montre que son caractère avait quelque chose d'extraordinaire et il y a là bien des
raisons de croire qu'à son époque il était l'objet d'une grande popularité. Bien
qu'en s'établissant comme roi, Nemrod ait détruit le système patriarcal et diminué
les libertés de l'humanité, le grand nombre vit cependant en lui le bienfaiteur des
hommes. Ces bienfaits les dédommageaient largement de la perte de leurs
libertés, et le couvraient de gloire et de renommée.
Lorsqu'il apparut, les bêtes sauvages des forêts, se multipliant plus rapidement
que la race humaine, devaient commettre de grands ravages parmi les
populations dispersées et errantes, et leur inspiraient sans aucun doute une
grande terreur. Le danger qu'il y avait là pour les existences humaines quand la
population est restreinte, se trouve indiqué par la raison que Dieu donne pour ne
pas faire sortir devant Israël en une seule fois tous les Cananéens, bien qu'ils
eussent comblé la mesure de leurs iniquités.
.
"Je ne les
chasserai pas devant toi en une seule année de peur que le pays ne devienne