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entièrement dépouillés, pour retirer de leur initiation tous les bénéfices possibles,
ainsi l'âme doit se dépouiller de tout ce qui peut l'empêcher de s'élever à la
contemplation des choses, telles qu'elles sont réellement.
Il n'y a qu'un autre point à remarquer, c'est le doute qui peut s'élever sur les mots
qui sont entre parenthèses,
"pour ainsi dire"
. Ces mots tels qu'ils se trouvent dans
l'original, et tels qu'ils sont donnés par Taylor, qualifient-ils la phrase qui précède
ou la phrase qui suit ? Tels qu'ils sont donnés dans la version de Taylor, ils sont
ainsi placés :
"dépouillés de leurs vêtements, pour ainsi dire, ils participent à la
nature divine"
. On ne voit pas trop clairement quel point ils désignent. On ne
peut le distinguer que par un usus loquendi. Or, l'usus loquendi de Proclus est
fort décisif. Cette expression qualifie ce qui suit. Ainsi nous lisons le passage
suivant (liv. I, ch. 3, p. 6) :
την αξρτηα του νου
(
ωζ φασι
)
το ανθοζ
(la
perfection de l'âme (pour ainsi dire) la fleur) et encore (
ibid
. ch. 1, p. 16) :
ξαι
παντεζ
(
ωζ ειπειν
)
τηζ ενθεου σοφιαζ μειληφασι
, (et tous pour ainsi dire ont
participé à la sagesse inspirée). D'après ces passages, nous voyons aisément
quelle était l'habitude de Proclus ; aussi, tout en conservant les mots de la
traduction de Taylor, j'ai arrangé la dernière clause de manière à faire ressortir
plus clairement le sens original de l'auteur.