Page 429 - LES DEUX BABYLONES

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"J'ai montré que Amunre et d'autres dieux prirent la forme de différentes
divinités qui tout en présentant à première vue quelque difficulté, peuvent
aisément s'expliquer, quand nous considérons que chacune de celle dont on
adoptait les figures ou les emblèmes n'était qu'une émanation ou un attribut
déifié du même Grand Être auquel on attribuait différents caractères, suivant les
diverses fonctions qu'il était censé remplir."
(WILKINSON, vol. IV, p. 245). La
déclaration suivante de Bunsen tend au même but :
"Avec ces prémisses nous
croyons pouvoir conclure que les deux séries de dieux étaient à l'origine
identiques, et que dans le grand couple des dieux, tous ces attributs étaient
concentrés ; c'est de leur développement que sortit dans des personnifications
diverses, ce système mythologique que nous avons déjà considéré."
(BUNSEN,
vol. I, p. 418).
Tout ceci nous expliquera l'identité de Cybèle et de Vénus ou Astarté. Au fond, il
n'y avait qu'une déesse, le Saint-Esprit, représenté comme femelle quand la
distinction des sexes fut injurieusement attribuée à la Divinité, par une
perversion de la grande idée scripturaire que tous les enfants de Dieu sont
enfantés par le Père et nés de l'Esprit ; et avec cette idée, l'Esprit de Dieu comme
Mère était représenté sous la forme d'une colombe, en mémoire de ce fait que cet
Esprit, à la création, flottait (c'est là le sens exact de l'expression originale,
à la surface des eaux. Cette déesse donc s'appelait Ops, celle qui
flotte, ou Junon, la colombe, ou Khubelé, celle qui attache avec des cordes ; ce
dernier titre se rapportait
"aux liens d'humanité, aux cordages d'amour"
(appelés
dans Osée
,
"Khubeli Adam"
), par lesquels non seulement, Dieu
attire sans cesse les hommes à lui, dans sa bonté providentielle, mais aussi par
lesquels Adam, notre premier père, était étroitement uni à Dieu par l'Esprit qui
demeurait en lui, tandis que l'alliance d'Éden était détruite. Ce sujet est
minutieusement décrit dans l'histoire païenne et les preuves de nos affirmations
sont abondantes ; mais je ne puis m'y étendre ici. Remarquons seulement que les
Romains joignaient les deux termes de Junon et de Khubèle, ou comme on le
prononce d'ordinaire, Cybèle ; à certaines occasions, ils invoquaient leur déesse
suprême sous le nom de Juno Covella, (STANLEY,
Philosophie
, p. 1055), c'est-
à-dire
"la colombe qui lie avec des cordes"
. Dans Stace, (liv. V,
Sylv
., 1- V, 222,