Page 424 - LES DEUX BABYLONES

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l'acte de foi, dans l'Ancien et le Nouveau Testament est symbolisé par l'action de
manger. Voici ce que dit Jérémie :
"J'ai recueilli tes paroles et je les ai dévoré ;
et tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon coeur"
.
C'est ce que montre aussi notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, lorsque disant
aux Juifs qu'il est indispensable de manger sa chair et de se nourrir de lui, il leur
dit en même temps :
"C'est l'Esprit qui vérifie, la chair ne sert de rien ; les
paroles que je vous dis sont esprit et vie."
. Que Adam ait reçu
avidement la bonne nouvelle de la semence promise et l'ait enfermée comme un
trésor dans son coeur, comme si elle était la vie de son âme, c'est ce qui ressort
évidemment du nom qu'il donne à sa femme dès qu'il l'a entendue :
"Et Adam
appela sa femme du nom d'Ève, parce qu'elle était la mère des vivants."
. (Voir Dr. Candlish,
La Genèse
, p. 108.)
L'histoire de la pierre enroulée ne finit pas au moment où elle est avalée et où
cesse la mort des enfants de Saturne. Cette pierre fut, dit-on, conservée près du
temple de Delphes, où l'on prenait soin de la frotter chaque jour avec de l'huile,
et de la couvrir de laine (MAURICE,
Antiquités Hindoues
, vol. II, p. 348). Si
cette pierre symbolise le fils qui porte le péché, elle symbolisait aussi
naturellement l'Agneau de Dieu immolé depuis la fondation du monde, dont nos
premiers parents étaient revêtus d'une manière symbolique, alors que Dieu les
revêtit de peaux d'animaux. Ainsi donc, quoique représenté à l'oeil par une
pierre, il doit avoir le vêtement de laine qui lui convient. Lorsqu'il était
représenté comme une branche, la branche de Dieu, cette branche était aussi
entourée de laine (POTTER, vol. I,
Religion de la Grèce
, ch. V, p. 208).
L'onction quotidienne d'huile est très significative. Si la pierre représentait le Fils
qui porte le péché, que pouvait signifier l'onction quotidienne de ce Fils qui porte
le péché ? N'est-il pas évident qu'elle le désignait comme l'oint du Seigneur, le
Messie que les idolâtres adoraient en opposition au vrai Messie qui n'avait pas
encore été révélé ? L'un des noms donnés à cette pierre ointe et enroulée
confirme fortement cette conclusion. Ce nom est Baitulos. Nous le trouvons dans
Priscien, (liv. V vol. I, p. 180, note et liv. VI, vol. I, p. 294), qui parlant de cette
pierre que Saturne, dit-on, dévora au lieu de Jupiter, ajoute
"quem Graeci
Baitulon vocant"
, que les Grecs appellent Baitulos. Or, B'hai-tuloh veut dire