Page 423 - LES DEUX BABYLONES

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Appendice
Note F, p. 110
Olenos, celui qui porte le péché.
Dans diverses parties de cet ouvrage, nous avons prouvé que Saturne, le père des
dieux et des hommes, était sous un certain aspect notre premier parent. Or, on
nous dit que Saturne dévorait ses enfants
Dans l'histoire ésotérique, parmi
ceux qui ne connaissaient pas le fait dont il est question, on le comprenait sous la
forme où on le raconte d'ordinaire, c'est-à-dire qu'il dévorait tous ses enfants dès
leur naissance. Mais ce qui était réellement caché sous cette histoire de Saturne
dévorant ses enfants, c'est exactement le fait scripturaire de la chute, savoir, qu'il
détruisait ses enfants, non pas en les mangeant, mais en mangeant le fruit
défendu. Les choses en étant là, le récit païen dit que la destruction des enfants
du père des dieux fut arrêtée par le moyen de sa femme Rhéa. Rhéa, comme nous
l'avons déjà vu, avait dans la destruction des enfants de Saturne une aussi grande
part que Saturne lui-même ; mais dans le progrès de l'apostasie et de l'idolâtrie,
Rhéa ou Ève obtint de la gloire aux dépens de Saturne. Saturne ou Adam était
représenté comme une divinité morose ; Rhéa ou Ève comme une divinité
extraordinairement aimable ; et dans sa douceur elle offrait à son mari une pierre
entourée de bandelettes ; il la dévorait avec avidité et les enfants de ce cannibale
étaient sauvés
La pierre liée de bandelettes se dit en langage sacré : Ebn-
Hatâl ; mais Ebn-Hatâl
veut dire aussi : le fils qui porte le péché. Cela ne
signifie pas nécessairement qu'Ève ou la mère de l'humanité mit au monde elle-
même la postérité promise (quoiqu'il y eût plusieurs mythes, qui tendent aussi à
ce but) mais qu'ayant reçu elle-même la bonne nouvelle et l'ayant embrassée, elle
la présenta à son mari qui la reçut d'elle par la foi, et que cette foi établit le
fondement de son propre salut et celui de sa postérité. Le fait de Saturne dévorant
une pierre enroulée est exactement l'expression symbolique de l'avidité avec
laquelle Adam reçut par la foi la bonne nouvelle de la semence de la femme : car